Pop culture : aussitôt a-t’on prononcé ces mots et incroyable mais vrai, aussitôt voit-on surgir en vrac: le pop-art, Warhol et la soupe Campbell.
Tapez « pop culture » dans un moteur de recherches et vous serez certains de trouver ceci :
Pop culture ou « culture populaire » en français – un terme que nous laissons tomber bien volontiers parce qu’il sonne tellement franchouillard (donc, has-been) à nos oreilles.
La définition de la pop culture que l’on retrouve est la suivante
La culture populaire représente une forme de culture dont la principale caractéristique est d’être produite et appréciée par le plus grand nombre, à l’opposé d’une culture élitiste ou avant-gardiste qui ne toucherait qu’une partie aisée et/ou instruite de la population.
On ne doit pas confondre la culture populaire avec la culture de masse ou la culture médiatique . (wikipedia)
Ou bien :
Genre de culture qui a pour principale particularité d’être partagé par une grande partie de la population.
Si on devait définir la pop culture (ou culture populaire), nous pourrions dire que c’est avant tout une forme de culture regroupant des oeuvres : films, séries, jeux vidéos, peintures … Elle a pour caractéristique intrinsèque d’être connue de tous, et donc d’être notre héritage commun !
(source siecle digital)
Alors, culture de masse, la pop culture ?
Une chose est sûre : depuis quelques années, chacun y va de sa rubrique, voire de sa page « référence », mélangeant allègrement Star Wars, Game Of Thrones, Beyoncé, les jeux vidéo, Disney, des gifs de chat (il est toujours bon de mettre un gif de chat de nos jours), Luc Besson, Attack On Titans… (un coup d’oeil ici par exemple ou ici).
Le résultat ? Une belle salade de fruits surfant parfois/surtout/souvent sur un phénomène de mode où, au pif, connaître les comics paraît être la dernière attitude swag du moment pour briller en société et non le reflet d’un réel goût personnel.
Ou quand la pop culture devient réellement une référence de masse parce que vendeuse, produit marketing.
Car le problème n’est pas récent.
Goethe y faisait déjà allusion déjà dans son Prologue Sur le Théâtre ( Faust, prologue ) en mettant en scène un directeur de théâtre, un poète et le « personnage bouffon » . Ceux-ci s’affrontent pour savoir quel est le but (et la fonction) du théâtre. Pour le directeur, le théâtre est une entreprise de spectacles, le poète le voit de manière artistique, la bouffon comme un divertissement (ils se mettront finalement d’accord sur un compromis, la pièce universelle qu’est Faust ).
« C’est par la masse seulement que vous agirez sur la masse (dit le directeur). Chacun cherche après tout quelque chose qui lui convienne « . Donc, « il faut des moyens massifs pour s’adresser aux masses » (Die Masse könnt Ihr nur durch Masse zwingen – la formule est jolie). « Qui donne beaucoup donne pour tout le monde ».
Je me suis penchée sur la pop culture, le jour où je me suis une fois de plus étonnée des réactions négatives face au « phénomène » k-pop (= pop coréenne, pour les non-initiés). Soudain, face à un courant musical aussi porteur, je voyais des gens sortir les vieux (non-)arguments qui suivent : « C’est préfabriqué ! »; « les paroles n’ont aucun sens même une fois traduites »; « c’est vide, ça ne va pas durer. »; « c’est toujours pareil »; « ah, en voilà qui ont tout pompé chez…. »; » tu parles d’une recette de succès ». Et j’en passe (et pas des meilleures).
Bizarrement, je me rappelle avoir lu ces mêmes phrases pour parler de (en vrac) : la new-wave des années 80, et avant elle, la pop britannique des années 60; le rock , années 50 – pour ces deux derniers exemples, mes parents m’ont raconté ça ; les boys bands et girls bands des années fin 80/90 et début 2000, Madonna, Britney (Spears) , etc etc….
Mais, dites-moi, depuis quand la pop music devrait-elle « servir à autre chose qu’à l’amusement » ? Et contenir un message ? Quand les Beatles chantaient « Love, love me do » , était-ce plus.. .réfléchi ? Tout le monde a-t’il écrit des chansons hautement politisées/intellectuelles ?
Love, love me do
Aime, aime moi
You know I love you
Tu sais que je t’aime
I’ll always be true
Je serai toujours honnête
So please, love me do
S’il te plait, aime moi
Oh, love me do
Oh, aime moi
Lorsque Pharell Williams fait une chanson universelle en assénant « Tape dans tes mains si tu te sens comme une maison sans toit » (Happy) , quel « message » profond y voit-on ? Voyons, y- a t’il une volonté de réflexion philosophique plus avancée quand Madonna nous invitait à « Dance into the groove » que dans, au hasard, « Fantastic baby« de BigBang ?
« Get into the groove
Boy you’ve got to prove
Your love to me, yeah
Get up on your feet, yeah
Step to the beat
Boy what will it be »
« Venez tous, que tout le monde se rassemble ici
Nous allons faire la fête comme lilili lalala
Ouvre ton coeur, vide ton esprit
Mets le feu lilili lalala
Wow, fantastic baby
Dance
I wanna dan-dan-dan-dan-dance »
(vidéo avec les sous-titres anglais)
Et quand je lis ça dans « Blood sweat and tears »
« Mon sang, ma sueur, mes larmes
Mon corps, mon coeur, mon âme
C’est déjà tout à toi, et tu le sais
Ce que je te demande, c’est de me châtier
Des pêches et de la crème
Plus douces que le sucre
Des joues en chocolat et des ailes en chocolat
Pourtant ces ailes sont celles du diable
Ta douceur, elle, frôle l’amertume
Embrasse moi, quitte à me faire mal
Viens, serre plus fort
Jusqu’à ce que je ne puisse plus pouvoir souffrir »
(la vidéo étant esthétiquement réussie, la voici – on peut activer les sous-titres en anglais pour les parties en coréen)
Immanquablement, je pense à notre Grande Idole française, l’Icône Pop, la Lady Gaga avant l’heure, Mylène Farmer (sarcastique, moi ?
« Comme j’ai mal
je n’verrai plus comme j’ai mal
je n’saurai plus comme j’ai mal
je serai l’eau des nuages
je te laisse parce que je t’aime
je m’abîme d’être moi-même
avant que le vent nous sème
à tous vents, je prends un nouveau départ » (Comme j’ai mal)
Je pourrais continuer à jouer à ce jeu-là longtemps, c’est amusant et les exemples pullulent. Mais mon propos est d’écrire sur la pop culture, en général, parce que j’aime ça et que j’ai 2 ou 3 trucs là-dessus.
Je vous invite donc à me suivre dans les semaines à venir.
A bientôt