Je fais ma maligne avec mes références musicales à 2 balles dans mon titre (ça, c’est aussi parce que je prépare le tag concerts de Fan Actuel – petit à petit, je termine), mais en fait, avant de lire le choix de Mme. Tanuki, je dois dire que j’étais en panne sèche (la chaleur? plus de 30° près de l’ordi).
Un roman (doux-) amer?
Mme.Tanuki ayant choisi « Beignets de tomates vertes » qui aborde aussi ce sujet, Sud des USA oblige, je continue donc sur les questions de discrimination et de ségrégation ave un roman que j’ai lu plusieurs fois : Une saison blanche et sèche, ( A Dry White Season) d’André Brink, publié en 1979. Interdit de publication en Afrique du Sud dont l’auteur est originaire , il est publié à Londres en premier puis traduit dans une dizaine de langues avant de connaître une adaptation au cinéma (en 1989, même titre).

Pretoria:, Ben Du Toit découvre un monde tout proche et pourtant si loin de sa vie d’Afrikaner. Professeur sans histoire dans une école d’Afrique du Sud., son quotidien vacille après l’arrestation et le meurtre de Gordon et Jonathan Ngubene.. Le premier est le concierge de l’école où travaille Ben ayant trouvé la mort en tentant d’élucider les circonstances de l’assassinat du second, qui n’est autre que son fils. « Laborieusement, comme une fourmi, Gordon réunit des preuves, dans l’amour et la haine. » (p. 65) Ben du Toit est alors confronté à la corruption du système judiciaire et policier. Il comprend enfin ce que signifie l’Apartheid qui frappe son pays. À son tour, il rassemble des preuves et des témoignages pour dénoncer les deux meurtres, les violences policières et le procès truqué.
Un livre plus amer que doux, voire même percutant écrit par un maître de la littérature sud-africaine engagé contre l’Appartheid (décédé il y a 2 ans)
Pourquoi?
Pour découvrir d’autres auteurs, pour se plonger dans d’autres cultures. Et pour ne jamais oublier ce qu’est le racisme et ce qui l’accompagne…
Un classique?
Celui-ci contient même le mot été dans son titre.

Lu il y a longtemps durant mes études de Lettres, ce roman m’a embarquée dans un cycle Duras pendant quelques temps.
Je ne le cache pas: j’aime Duras. J’aime son écriture concise, sa façon de mettre à nu les personnages.
L’Espagne. L’été.
Pierre et Maria, leur petite fille Judith et leur amie Claire sont en vacances, en route vers Madrid. Un violent orage les force à s’arrêter et à trouver un abri dans l’hôtel déjà surpeuplé d’une petite ville où un crime passionnel vient de défrayer la chronique: Rodrigo Paestra vient en effet de tuer sa femme et l’amant de celle-ci, avant de prendre la fuite par les toits. Dans la chaleur étouffante de la nuit, l’amour entre Maria et Pierre s’étiole à mesure que le désir monte entre Claire et Pierre et que Maria s’étourdit à grand renfort de petits verres de manzanilla… Et dans la chaleur étouffante de la nuit où elle ne parvient pas à dormir, Maria aperçoit une silhouette sur le toit d’une maison voisine: Rodrigo Paestra. Rencontre sans parole, improbable et éphémère
Pourquoi?
Je n’irais pas jusqu’à dire: parce qu’il serait souhaitable de lire au moins une fois Marguerite Duras (et un autre roman que « L’amant »)….
Ah, si, je l’ai dit ! 😂
Un roman policier? (et historique)
On associe souvent « polar » et « lire en été » (voire en vacances, pour ceux qui le sont).
C’est un peu dommage car le polar, ça se lit toute l’année, non?
Un roman un peu oublié pour cette sélection:

Rome, siècle premier de notre ère… Bercée par la tiédeur automnale, la ville alanguie sommeille encore. Dans un jardin où les fleurs s’ouvrent à la douceur du matin, gît une femme. Membres disloqués, visage martelé… Hier encore, Apronia vivait heureuse. Belle, vingt ans à peine, mariée depuis six mois à Marcus Plautius, un préteur qui disait l’aimer. Alors… Accident, suicide ? Assassinat ! affirme le père de la victime qui accuse le mari… Matrones, magiciennes, comédiens, patriciens : toute la société romaine est enrôlée dans une machination redoutable tandis que le crime continue à ensanglanter la ville..
Pourquoi?
Réunir meurtres et Rome constitue une base solide pour un roman policier, et c’est sur cette fondation (non pas celle de Rome qui commence à dater …) que Jean-Pierre Néraudeau a tissé sa toile. Paru en 1992 chez Pocket, on le trouve encore d’occasion.
Un roman décalé ? (et fantasy)
Et, non, je ne vais pas citer Pratchett mais je reste dans la même veine humoristique.
« L’instinct du troll » m’a fait souvent éclater de rire (parfois à chaque page).

« Glissez-vous dans l’intimité d’un troll le temps de quatre aventures qui font trembler la terre jusqu’aux tréfonds des mines les plus obscures. Bien sûr, pour cela, vous allez devoir franchir les falaises du Désespoir, affronter les périls du col des Assassins et vous enfoncer dans les marais de la Mort sinueuse, mais ne vous inquiétez pas : après, c’est fléché. Et, avant, mieux vaut savoir que, s’il faut qu’un troll s’habille pour une occasion spéciale, il convient de le prévenir dix ans à l’avance. Surtout, n’oubliez jamais que l’eau ferrugineuse est un fléau qui ravale le troll au rang de l’homme. Alors, vous qui entrez ici, laissez toute espérance ainsi que vos affaires personnelles au vestiaire. Et n’oubliez pas de rapporter vos notes de frais. »
Pourquoi?
Pour lire une autre sorte de fantasy (light, ici) et rire !
Des tranches de vie?
Dans le roman que je vais évoquer, il s’agit plutôt de « lignes de vies ». Je m’explique.

Patricia Cowan est âgée. Le personnel de la maison de retraite ne cesse de répéter qu’elle est confuse. Et de là, nous remontons dans les souvenirs de Patsy (ou est-ce Trish? Patty? Tricia?), on remonte avec elle dans ses souvenirs, mais…. quelle vie a-t’elle menée finalement ?
Née en 1926, Patricia Cowan finit ses jours dans une maison de retraite. Très âgée, très confuse, elle se souvient de ses deux vies. Dans l’une de ces existences, elle a épousé Mark, avec qui elle avait partagé une liaison épistolaire et platonique, un homme qui n’a pas tardé à montrer son véritable visage. Dans son autre vie, elle a enchaîné les succès professionnels, a rencontré Béatrice et a vécu heureuse avec cette dernière pendant plusieurs décennies. Dans chacune de ces vies, elle a eu des enfants. Elle les aime tous… Mais lesquels sont ses vrais enfants : ceux de l’âge nucléaire ou ceux de l’âge du progrès ? Car Patricia ne se souvient pas seulement de ses vies distinctes, elle se souvient de deux mondes où l’Histoire a bifurqué en même temps que son histoire personnelle.
Jo Wharton a écrit…un chef d’oeuvre. Purement et simplement.
J’ai été accrochée à ce livre sans pouvoir le lâcher – puis, mon compagnon après moi.
Donc, à la question: « pourquoi? », je réponds: « attention grand roman », émotionnel, attachant, bien écrit. C’est l’un de mes récents coups de coeur.
Pour terminer, je vais me permettre un léger changement
Un manga? (mais un manga historique)
Une sélection estivale sans illustrations? Sans dessin ? Sans BD? Non, je ne peux pas!
Mon choix se portera sur cette excellente série qu’est Thermae Romae ((テルマエ・ロマエ, Terumae Romae) de Mari Yamazaki, une mangaka passionnée par l’Italie (elle a enseigné l’italien au Japon) et par la série Rome.
Dessins fouillés, scénario efficace, humour, renseignements historiques et culturels nickel, la série commence doucement (le 1er tome n’est pas le meilleur) et prend vite un rythme de croisière qui fait demander « la suite ».
Agréable à lire, on vient vite à bout des 6 tomes (un nombre correct pour un manga).

Pourquoi?
Parce que le manga, c’est aussi ça (je suis lasse de lire « manga = violence » , une formule trop souvent utilisée de la part des non-connaisseurs…); pour apprendre aussi.
Je vous souhaite de bonnes lectures et un début d’été … en pente douce (à la fois titre d’un roman et du film qui en a été tiré) – ou comment faire ma maligne en finissant comme j’ai commencé, avec des clins d’oeil ^_^
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