Les 7 de Babylone (t.1) – Taï-Marc Le Thanh

Quand les personnages de tes livres d’Histoire deviennent des super-héros…

Résumé : Jasper, 13 ans, est recruté par Victor Hugo (alias Toth), Vercingétorix (alias Verse), Mozart (alias Wolf) et quelques autres personnalités historiques afin de mener à bien, avec eux, une mission ultra secrète : empêcher leurs ennemis de toujours, menés par Léonard de Vinci, de réunir des fragments des 7 merveilles du monde, qui leur permettraient d’acquérir un pouvoir destructeur.

Promis : tu ne verras plus jamais Victor Hugo comme avant !

 

Jasper aime escalader les toits de Paris, la nuit.
C’est là qu’il rencontre un homme aux cheveux blancs, poursuivi par deux inconnus, qui lui confiera une étrange fiole avant de …tomber du toit – et de disparaître mystérieusement.
Jasper est entré dans l’univers de Babylone – et des 7.

Premier tome d’une trilogie, « La mémoire des anciens »  nous fait rencontrer des personnages historiques particulièrement adaptés au monde contemporain (Mozart en rocker, quel bonheur!). L’action est bien mené, au gré d’une écriture alerte.
Je l’ai même trop vite terminé, celui-ci…
Le lectorat ciblé se situe parmi les 11/13 ans. Les adultes trouvent aussi leur compte.

Il n’est rien de plus agréable qu’un livre jeunesse bien bouclé.
De quoi attendre en 2018  la suite des aventures de Jasper Meade (je me suis demandée si l’origine des noms et prénoms du héros était celle-ci – pure curiosité de ma part).

 

Éditions Slalom

Taï-Marc Le Than
ISBN : 978-2-37554-093-0
384 pages
14,90 euros

Série en 3 tomes – À partir de 11 ans
Parution du tome 1 le 7 septembre 2017
Parution du tome 2 début 2018

 

Premières lignes

 » Le grincement de la banquette gigogne dans la cuisine lançait le top départ d’une nouvelle journée. Elida Svensson venait de refermer le tiroir, à 7h10 précises, comme tous les matins.
Elida était l’aînée des deux soeurs. elle fêterait ses 79 ans à l’automne. Tilda n’avait que 72 ans, mais paraissait plus vieille. « 

Site de l’auteure

Aux éditions Mirobole

la couverture suédoise:

Godblind – Anne Stephens

Godblind, tome 1 par Stephens

Résumé : Depuis des millénaires, les mirécés adorent les dieux rouges assoiffés de sang. Bannis des terres fertiles du Rilpor, ils vivent à la dure dans les montagnes glacées. Mais leur nouveau roi planifie l’invasion de leur pays d’origine… alors que le prince de Rilpor, qui conspire contre son père dont il convoite le trône, se tourne à son tour vers les sinistres rituels des Dieux Rouges. Dom Templeson fait partie des Sentinelles qui veillent sur la frontière. C’est aussi le devin le plus puissant que l’on ait vu depuis des générations. Et il cache de sombres secrets qui risquent d’être révélés le jour où Rillirin, une esclave mirécès en fuite, fait irruption dans son village, blessée et à bout de forces. Grâce à leurs dons comme à leurs liens avec l’ennemi, Dom et Rillirin pourront-ils sauver le Rilpor de la guerre qui s’annonce ?

 

Heureuse d’avoir un roman de fantasy à me mettre sous la dent (c’est un genre que j’aime ), je me suis lancée dans la lecture enthousiaste.
Et je suis bien vite revenue de ma béatitude….
Comment dire ? C’est plus que classique, ici. C’est archi-vu et revu.
La brutalité (du sang, de la torture! trop de torture!) n’apporte rien de plus.
Franchement ? Je suis lectrice de fantasy depuis longtemps et si une chose me lasse, c’est la répétition, le manque d’originalité. Bref, je vous laisse juger: 1er tome d’une série, 28 € le roman, ça sent le filon commercial. Vraiment,  je passe mon tour.  « Godblind » m’a ennuyée.

Godblind
Anna Stephens
Bragelonne
2017

 

 

La ville sans Juifs – Hugo Bettauer

Résumé : En 1922, Hugo Bettauer, journaliste, romancier, grand provocateur, imagine une étonnante satire politique. Alors que Vienne traverse une grave crise économique et sociale, les autorités arrivent à une conclusion imparable : pour sortir du marasme, il suffit de faire partir tous les habitants juifs.
Quatre-vingt-quinze ans plus tard, ce qui n’était à l’époque qu’une farce absurde et grinçante apparaît comme une terrifiante prophétie…
Sous-titrée au moment de sa parution « Roman d’après-demain », une véritable curiosité Vintage malheureusement toujours d’actualité.De l’université à la rue Bellaria, une véritable muraille humaine cernait le splendide et serein bâtiment où siégeait le Parlement. En cette matinée de juin, tout Vienne semblait s’être donné rendez-vous, à dix heures, là où allait se jouer un événement historique d’une portée imprévisible. Bourgeois et ouvriers, dames et femmes du peuple, adolescents et vieillards, jeunes filles, petits enfants, malades dans leurs fauteuils roulants, surgissaient pêle-mêle, criaient, discutaillaient politique et suaient abondamment. À tout moment, un nouvel exalté se mettait à haranguer la foule et sans cesse on entendait retentir le même slogan :
« Dehors les Juifs ! »

Hugo Bettauer a signé avec « La ville sans juifs » une véritable anticipation politique de l’Autriche. Ecrit en 1922, le roman préfigure la situation que l’on connaît (un mouvement populaire prend le pouvoir et chasse les Juifs, source de tous les problèmes, de Vienne.
On sait que l’antisémitisme connaissait une forte montée à Vienne depuis 1870:

Pourtant au même moment se développent les nouvelles formes de l’antisémitisme nourries par la longue crise qui commence en 1870. Deux mouvements se distinguent: le Christlichsociale, influencé par l’antijudaïsme religieux, et l’Alldeutschen, un mouvement pangermaniste. Hitler, qui séjourne à Vienne de 1907 à 1913, sera fortement influencé par ces deux mouvements. Selon Kershaw, « Vienne est l’une des ville européenne où l’antisémitisme était plus virulent »

Dans ce récit, Bettauer    nous conte de façon douce-amère une version de l’Histoire à venir, entre satire et humour. L’espoir est toujours présent (tout se termine bien). Malheureusement, l’auteur sera abattu par un partisan nazi quelques années après la parution de « La ville sans juifs ».

A lire aussi en lien :

A voir:

Le film « La ville sans juifs » adapté du roman en 1924 (film muet)

Extrait:

 

Merci aux éditions Belfond   

et à NetGalley

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Stary Olsa: rock out medieval music!


Une découverte musicale: Stary Olsa.

Le groupe est biélo-russe. Il existe depuis 1999 et a la particularité de faire des reprises de rock à sa façon: médiévale…

C’est de cette façon que je les ai trouvés sur Y.T, en écoutant une cover de « One » (Metallica).

Les reprises sont vraiment excellentes. Ici, « Child in time » (Deep Purple):

Californication ( Red Hot Chili Peppers):

Another brick in the wall – Pink Floyd

et le « One » de Metallica (peut-être la meilleure )

Leur site

Leur page FB

(et là, je remercie ma maman de m’avoir sensibilisée ces dernières années à la musique et aux danses Renaissance et médiévales)

Révoltées – Carole Trébor


 

Moscou, octobre 1917. La Première Guerre mondiale fait rage et le règne des tsars vient de prendre fin cédant la place à un gouvernement provisoire sourd à la détresse du peuple russe. Tandis que Lena, 17 ans, rejoint les rangs des révolutionnaires qui préparent l’insurrection, sa sœur jumelle Tatiana rêve d’une carrière au théâtre.
Ensemble elles veulent contribuer à construire un nouveau monde. Ensemble elles veulent y conquérir une nouvelle place.

Roman court pour la jeunesse paru début octobre 2017 chez Rageot, « Révoltées » nous emmène un siècle en arrière lors de la révolution d’octobre en Russie.
Rapide et facile à lire, le roman de Carole Trébor est un régal. La facette historique est très bien mise en place (on fait des révisions ou on apprend, tout dépend).
Je n’en suis pas à mon premier roman sur la révolution russe, loin de là, mais j’ai été agréablement surprise.

 

 

Avant d’écrire pour la jeunesse, Carole Trébor a été historienne, spécialiste de l’histoire culturelle russe et réalisatrice de documentaires (Ina.fr, Arte.tv, Youhumour.com, Silence ça pousse sur France 5). Après avoir écrit des pièces de théâtre chanté (Merci l’ours, Noctambule, Au cirque Fanfaron), elle s’est lancée dans l’écriture de romans pour les adolescents. Sa trilogie historique-fantastique Nina Volkovitch, qui se déroule en Russie en 1948, a remporté un bel accueil auprès des adolescents et un beau succès critique (douze prix littéraires en 2013-2014). En 2015, elle est l’une des auteurs de la saga U4, véritable phénomène de la littérature ado. Étant parisienne, elle a écrit le tome consacré à Jules, le survivant qui habite la capitale (U4.Jules chez Nathan-Syros).
Après cette incursion dans un univers post-apocalyptique, elle est heureuse de retrouver avec Lumière, le voyage de Svetlana, le genre historique-fantastique qu’elle affectionne.
Carole Trébor est également l’auteur de Nina Volkovitch (Gulf Stream) et de U4. Jules (Nathan).

 

Merci à Net Galley et Rageot

 

Hors collection
Grand format
Parution : 4 octobre 2017

256 pages

Prix : 13.90 €

ISBN: 9782700256239

Thème : Sanglant ou nocturne

 

 

 

Thème: Sanglant ou nocturne

 

Cette semaine, Halloween avant l’heure avec un « sanglant ou nocturne » !

Catégorie « Petits frissons sorciers »:

 

David Eliot vient d’être renvoyé du collège Beton. En apprenant la nouvelle, son père entre dans une colère folle, contraignant David à aller se réfugier dans sa chambre. Le lendemain matin, un courrier atterrit dans la boîte aux lettres, proposant à David d’intégrer une nouvelle école, bizarrement décrite comme l’établissement parfait aux yeux de M. Eliot. En effet, l’école Groosham Grange dispense notamment des cours d’astronomie, de cuisine, et n’accorde qu’un jour de vacances par an.

David est alors envoyé dans ce nouveau collège où les parents n’ont le droit de pénétrer qu’à la demande des directeurs.  David rejoint l’île du crâne en train. Il fait la connaissance de Jeffrey et de Jill qui sont dans la même situation que lui.

Quand Horowitz préfigure aussi un collège de sorciers (-il n’a pas été le seul, avant JK Rowling-), cela donne deux volumes sympas à lire (L’île du crâne, suivie de : Maudit Graal).  Ce sont deux romans pour les jeunes, à la base, qui se lisent très bien à l’âge adulte.

Pour: – frémir sans bondir (pour un peu plus de trouille, mieux vaut plonger dans la série de l’Epouvanteur; pour un peu de trouille en étant plus jeune, la série Chair de Poule de R.L Stine)
– pour ceux qui ne sont toujours pas allés à Poudlard

 

Catégorie: « les grands Anciens goûteront à la citrouille »:

« Nyarlathotep . . . the crawling chaos . . . I am the last . . . I will tell the audient void. . »

Difficile d’évoquer le fantastique sans aller tremper le bout des orteils chez Lovecraft.
Difficile de parler de l’angoisse générée par HP Lovecraft sans évoquer Cthluhu , Dagon, Nyarlathotep (le Chaos rampant m’a donné quelques sueurs froides).

Une piste pour lire Lovecraft:
Eviter dans la mesure du possible les récits signés « Lovecraft/Derleth » qui sont plus des oeuvres de Derleth que des écrits de Lovecraft – et totalement inégaux dans la qualité

August William Derleth, né le à Sauk City (en) dans le Wisconsin et mort le , est un écrivain et anthologiste américain. Bien qu’il soit surtout connu pour avoir été le premier à publier les écrits de H. P. Lovecraft et pour ses propres contributions au Mythe de Cthulhu, Derleth est également un écrivain régionaliste notable. Il produit par ailleurs de la fiction historique, de la poésie, des romans policiers, de la science-fiction et des biographies.

Catégorie  » Diablement malin »:

Cette fois, on monte d’un cran sur l’échelle de la damnation (si on y croit…). Enfer et possession! C’est, bien sûr, « Rosemary’s baby » qui est avant tout, un grand classique de l’angoisse et de l’horreur mitonnée aux petits oignons (mais à ne surtout pas lire quand on est enceinte…)

Rosemary Woodhouse, originaire d’Omaha au Nebraska, est une femme au foyer New-yorkaise. Née Rosemary O’Reilly et issue d’une famille irlando-américaine profondément catholique, elle n’a plus guère de contacts avec ces derniers depuis qu’elle a épousé civilement Guy, un protestant non-pratiquant qui espère devenir acteur. Les deux jeunes époux louent bientôt un bel appartement au Bramford, un grand immeuble d’appartements un peu vétuste de New York. Les voisins se montrent charmants à leur endroit, notamment les Castevet, un couple âgé singulièrement excentrique.

Rosemary aimerait avoir un enfant, mais Guy lui demande de patienter, préférant se consacrer à sa carrière pour assurer à sa future famille un revenu suffisant.

A noter: Ira Levin a écrit dans les années 90 une suite à son roman « Le fils de Rosemary », jamais adapté au cinéma.

 

Catégorie: « Vous reprendrez bien un peu de potage de queues de rats en dessert? »:

Ils avaient appris à vivre dans l’ombre, furtivement, à sortir surtout la nuit et à craindre les hommes. Et soudain ils commencèrent à réaliser leur force et à prendre goût à la chair humaine. A leurs dents tranchantes comme des rasoirs, à leur nombre venait s’ajouter une arme supplémentaire: l’horreur et le dégoût qu’inspirait leur multiple grouillante. Bientôt on découvrit les restes ensanglantés des premières victimes…

 

J’ai eu ma période « Rats » . Non que lire le classique de James Herbert soit spécialement ragoûtant (sans jeu de mots voulu, du coup) mais il reste que sa série des Rats reste un monument de l’horreur – et du roman catastrophe, en passant.
C’est étonnant car à chaque livre, on en ressort un peu plus horrifié (dégoûté aussi, souvent) mais on en redemande. Addictif mais sûrement pas pour les estomacs fragiles….

 

Catégorie « Six trouilles sinon rien »

Quels sont les romans qui vous ont vraiment fichu la trouille ? A cette question, beaucoup citent à juste raison  Stephen King, Peter Straub (parfois avec King, d’ailleurs), Dan Simmons, Dean Koontz, Graham Masterton, Clive Barker, voire Anne Rice.

Je pense que mes souvenirs les plus angoissants – sortis des trois premiers auteurs cités ci-dessus – sont liés aux romans fantastiques de Serge Brussolo (pas Chattam, Grangé ou Thilliez, dont l’écriture tellement plate et  l’outrance dans l’horreur me lassent).

Brussolo a un style particulier, un sens de la formule et une imagination …sans bornes. Ses romans des années 80 et 90 (avant que l’auteur ne connaisse des soucis avec des satanistes, ce qui le forcera à laisser de côté les sujets  propres au fantastique) sont de réelles réussites. (Catacombes, Docteur Squelette, La Nuit du venin, …)

« Serge Brussolo développe souvent des sociétés évoluant dans un milieu coupé du monde, une sorte de huis clos à l’échelle d’une petite civilisation (Les Prisonnières de Pharaon, La Fenêtre jaune, Rhinocérox, etc.). Ses héros sont souvent des êtres en rupture avec la société, proches de la déchéance la plus totale, et les moindres efforts qu’ils entreprennent pour s’en sortir les enfoncent généralement un peu plus encore. La plupart des romans de Serge Brussolo sont empreints d’un fatalisme viscéral teinté d’humour noir. Ses thèmes les plus abordés, tous genres confondus, sont le corps humain, ses transformations et ses mutations, la dégénérescence inéluctable de tout système sociétal, l’illusion religieuse, « l’enfermement et la folie sous toutes ses formes.

 

 

Bonnes lectures! Et bons frissons !

Playlist automnale

C’est l’automne, on le sent, ça devient frisquet. La brume est là dès le matin. Quant au temps gris, ma foi, il s’installe, le vilain.Les arbres deviennent superbes.

Mais Halloween se profile déjà.

Quelques pistes dans le mood de la saison…..

 

Par temps maussade:
‘Suis pas sûre qu’écouter Joy Divison n’en rajoute pas à la déprime saisonnière, mais c’est…Joy Division, quand même!

 

Déjà halloweenesque:

une bonne balance entre l’humour et l’esprit de la fête – 1984, Ministry, en plein post-punk industriel (ou gothic)

 

Pour tordre le cou à cette Alice et à son lapin blanc (Halloween-bis):

Années grunge, Astrovamps a pondu un bon nombre de titres du même acabit.

 

Pour ne pas se prendre au sérieux (Halloween toujours):

2002, le duo T.a.t.u fait une version anglaise de son titre  Ia sochla s ouma, sorti en 2000. (on ne pouvait pas échapper à cette chanson).La reprise est ici totalement décalée…

 

Décalé, encore:

mais dans un autre genre. Le duo suisse commence par jouer du Mozart et soudain, au bout de 2 minutes….comment dire…ça part en vrille

Et pour finir….

Tous nos contretemps – Elan Mastaï

 

Tous nos contretemps par Mastaï

Résumé : Dans le monde de Tom Barren la technologie a mis fin aux maux de l’humanité : il n’y a plus ni guerre, ni pauvreté et les avocats sont toujours mûrs à point. Mais Tom n’est pas heureux. Il a perdu la fille de ses rêves. Et que fait-on quand on a le cœur brisé et qu’on dispose d’une machine à voyager dans le temps ? Une connerie monumentale.

Tom est désormais piégé dans un monde terrifiant… qui n’est autre que notre époque, et cherche désespérément à réparer son erreur et à rentrer chez lui. Jusqu’à ce qu’il découvre les autres versions de sa famille, de sa carrière et de la femme de sa vie, qui se révèlent plus plaisantes.

Terrible dilemme : Tom doit-il revenir à son existence parfaite mais solitaire, ou bien rester dans notre réalité chaotique auprès de son âme sœur

 

 

En lisant le résumé de ce roman, j’ai aussitôt été attirée : SF, voyage dans le temps? Je prends mon TARDIS/ma De Lorean et j’arrive.

En effet, il y a beaucoup de bons points dans ce livre: créativité, humour, rebondissements, réflexion aussi. D’ailleurs, le personnage principal, fils d’un scientifique très connu, avertit le lecteur: « J’ai l’impression de n’avoir pas signé pour ce scénario. Vous non plus, sans doute, j’imagine. C’était censé être, disons, une comédie légère sur le voyage dans le temps ».
Le récit non linéaire servi par la plume alerte d‘Elan Mastaï contribue à son succès.

Même l’apport technique paraît aisé à la compréhension et séduira les lecteurs autres que les fans de SF. Belle surprise, donc.

 

Né à Vancouver, Elan Mastai a travaillé en tant que scénariste pour des productions indépendantes aussi bien que pour les grands studios hollywoodiens. Son scénario de Et (beaucoup) plus si affinités (What If), une comédie dans laquelle joue Daniel Radcliffe, a remporté de nombreux prix. Tous nos contretemps est le premier roman d’Elan Mastai. Il vit à Toronto, Ontario, avec sa famille et Ruby Slippers, son berger australien.

 

« Y a-t-il un mot pour une chose dont vous savez que vous ne devez absolument pas la faire, que ce serait mal de toutes les façons que vous puissiez l’imaginer, mais dont vous êtes à peu près certain que vous allez la faire quand même ? Ou bien le mot est-il simplement … humain « 
« On n’a pas besoin de voyager dans le temps pour bousiller un monde. Mais ça aide. »
Titre ▪️ Tous nos contretemps
▪️ Auteur ▪️ Elan Mastai

 – traducteur: 

  •  Jean BONNEFOY
▪️ Genre ▪️ Science-fiction – Humour – philosophie
▪️ Édition ▪️ Bragelonne – collection imaginaire
▪️ Date de parution ▪️ 20 septembre 2017
▪️ Format ▪️ Grand format broché
▪️ ISBN ▪️ 9791028103705
▪️ Nb de pages ▪️ 288
▪️Prix▪️ 18,20€
merci à NetGalley et aux éditions Bragelonne  pour cette lecture

Les faits durables – Emmanuèle Jawad

 

 

Poète, Emmanuèle Jawad creuse la langue jusqu’à obtenir une prose trouée, lacunaire, allégée des vides du discours. Touchés par ce travail de fragmentation, les mots éclatent de polysémie, ils s’entrechoquent et se frottent les uns aux autres dans un crépitement de significations. L’histoire qu’ils délivrent a trait à l’emprise du genre, aux stratagèmes à déployer pour s’en déprendre. Elle s’illustre de faits aléatoires et têtus, aux effets durables. « RÉPERTORIER LES ÉVÉNEMENTS DE SON TEMPS N’ENTAME EN RIEN LA FICTION »

les faits durables rassemblent :

des faits ,des effets, les effets de …

C’est donc un recueil de poésie dont je vais parler aujourd’hui – recueil que j’ai reçu après avoir participé à l’opération Masse Critique de Babelio.
 Je remercie Babelio et les éditions iXe que j’ai eu le plaisir de d’apprendre à connaître.
A propos de la poésie du XXIème siècle:
« Héritière de la poésie de la fin du 20e siècle, diverse, innovante, libre, la poésie de cette première décennie du 21e siècle se montre dynamique, agitée. Elle échappe aux courants, mais laisse entrevoir des tendances : celle d’un renouveau du lyrisme et celle d’une poésie d’expérimentationproche des arts plastiques. Elle tente d’exprimer la réalité du monde sensible.Tout comme les surréalistes et les grands noms du 20e siècle comme Char, Ponge, Michaux, certains poètes contemporains conçoivent encore leur art comme une expérimentation audacieuse sur le langage au service du sens. Le lecteur est invité à décrypter patiemment le texte pour comprendre son sens. (Christian Prigent, Anne-Marie Albiach, Valère Novarino, Jean Daive…)
b. Entre les contraintes et les libertés
Ils poursuivent le travail de recherches formelles, (parfois ludique) qui consiste à créer un espace d’observations et d’innovations pour le langage.  « 

Emmanuèle Jawad décortique le langage, la phrase, pour mieux la reconstruire, s’exprimer, dire (ici: dire les faits).

Pas de rimes ni de ponctuation, ici, mais des listes, des énumérations, des juxtapositions audacieuses. On pense à Tristan Tzara (dadaïsme), aux surréalistes, aux  Calligrammes d’Apollinaire, ou aux poètes de l’OuliPo. Il y a une grande liberté: blancs typographiques, mots isolés sur la page, déconstruction, collection de faits divers.

C’est une lecture déconcertante car nous sommes nombreux à avoir été formatés selon le modèle « j’ai lu et analysé de la poésie à l’école ». Mais, une fois le moment de surprise dépassé, la découverte des mots d’Emmanuèle Jawad est intéressante.
J’ai accompagné ma lecture de sa voix, lisant certains de ses poèmes. L’idée était bonne: une fois dits, une fois le rythme posé, les mots prennent tout leur sens.

Parce que j’aime découvrir, aller vers de nouveaux territoires, parce que j’aime la poésie en général, j’ai largement apprécié ce recueil.

 

Pour ceux/celles qui ont envie:

  • de découvrir une autre forme de poésie
  • de s’initier à la poésie du XXIème s.
  • de se laisser surprendre
  • d’aller au-delà des apparences

Un conseil :

  •  l’écouter,  pas seulement  lire.

 

«la voix d’une tonalité grave ne l’autoriserait à s’exprimer publiquement un trouble visuel se dégage : les épaules larges le torse sans poitrine apparente la pilosité légère au-dessus de la lèvre supérieure son déplacement»

«des contestations empruntent les voies urbaines TunisLecaireLisbonneLondresMexicoTelAvivNewYork»

«L’enquête révèle que les convois d’animaux empaillés furent dans un premier temps expédiés par la victime au musée de la Chasse et de la Nature par erreur…»

► Emmanuèle Jawad lit des extraits des Faits durablesPour l’écouter, cliquer ici.

► une recension sur le site de la revue web libr-critique

 une autre de Alain Helissen

« Le parcours d’écriture tente ainsi de se faire peu à peu, au regard des écritures qui balisent, sous une pluralité de formes, le champ poétique contemporain, dans leur lecture assidue et l’exploration de ces écritures travaillées par la radicalité et l’expérimentation, d’autres traversées par un réel plus intimiste que social et critique ou se situant encore à leur jonction.
L’écriture, dans ses recherches et ses tentatives, ne peut se faire que dans la fréquentation des écritures d’aujourd’hui, qu’au regard de ces pôles de références dans le domaine poétique : pôle dans une visée objective radicale dont l’écriture poétique rejoint une forme de minimalisme neutre, dans une recherche de langue plate travaillée par les faits et pôle vers un réel se portant dans une désarticulation formelle où la désarticulation du monde peut alors faire corps avec celle du langage. »
(Emmanuèle Jawad, Traces de ces flux, dossier « Ecrire aujourd’hui », Diacritik, 2016)
les faits durables, ixe, 2012