Ma mère avait raison – Alexandre Jardin

Après le clan bizarre et merveilleux (  Le roman des Jardin  ), le grand-père sombre (  Des gens très bien  ), le père fantasque qui ignorait la peur (  Le Zubial ), voici le portrait d’une femme qui s’autorisa à être entièrement elle-même. Car la mère d’Alexandre Jardin est le contraire de notre époque éprise de règles, de politiquement correct, de précautions : c’est l’antidote absolu de notre siècle timoré. Elle ose tout.
Le monde la jugera, aimera son courage, la détestera, l’enviera, l’imitera, en rira, en parlera. Elle est dans les yeux de son fils l’héroïne-née, la tisseuse d’aventures, l’inspiratrice des hommes, la source jaillissante de mille questions, elle est le roman même. Un roman  qui questionne, affole, vivifie et rejoint la joie du fils. Mais la touche de chagrin l’emporte au début comme à la fin car la magicienne n’est pas éternelle. Alexandre Jardin nous livre le texte qu’il aurait écrit après sa mort, en forme d’adieu.
Certaines femmes ne devraient pas mourir.
Par ce livre écrit en totale liberté, sa légende survivra.

 

 

Il a été un temps où je lisais facilement les romans d’Alexandre Jardin. C’est bien pour cette raison que je me réjouissais de replonger dans l’écriture d’un auteur que, finalement, j’aimais bien. Certes, côté écriture, tout est très bien fait dans ce « Ma mère avait raison ». Mais le propos, lui, reste assez fade (ode à une femme extraordinaire, héroïque …- sa maman).
Tendre, amusant, et poignant bien sûr (les mères ne sont toujours pas éternelles), la recette aurait pu fonctionner.

Mais il reste que nous, lecteurs, ne sommes pas Alexandre et que cette mère – libre à tout prix? ou profondément égocentrique? – nous touche peu.

Le plus triste est que , de l’extérieur, l’on ressent toute la peine du petit garçon que fut l’auteur face à cette mère – Fanon – qui se montre si exigeante mais si peu concernée par les émotions d’autrui finalement.

L’autre point faible, à part le côté béat quasi-infantile de l’auteur qui peut encore être pardonnable (nous sommes tous les enfants de nos parents), réside dans cette façon qu’a Alexandre Jardin d’insister sur son engagement en politique (comment dire…? on s’en fiche).

 

Un livre en demi-teinte et une note moyenne:

2,5/5

Le Zèbre ou Fanfan sont de bien meilleurs romans, décidément.

 

 

 

Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture

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