T’as pas vu ma pop (le retour): it takes two to tango

 

La dernière fois dans « T’as pas vu ma pop », je vous ai embarqués dans le grand vaisseau Star Wars, pour décortiquer le rythme de la narration.  3 trilogies de 3 épisodes chacune, chaque épisode étant construit en 3 actes, sont construites selon le modèle du Voyage du Héros.

Pourtant, Star Wars aurait sûrement une  dynamique moindre  si le cycle n’utilisait pas c tant de duos, de tandems, de couples, ou même de jumeaux. En effet, les personnages ne sont jamais seuls, chez Lucas (ex: Han Solo/Chewie; Luke/Obiwan; R2D2/C3PO; Anakin/Padmé….)
Voici un petit aperçu de ces binômes qui contribuent à l’évolution de la « saga » (je suis assez réticente à employer ce terme qui est, à la base, tout à fait impropre). 

 

 Han/ Chewbacca

Si Han est le prototype de l’aventurier solitaire (il ne s’appelle pas Solo pour rien), on voit qu’il est constamment en interaction avec d’autres personnages, dont son plus fidèle allié: Chewbacca.
Chewbacca, le Wookie, qui s’exprime de façon grognante vient de la planète Kashyyyk (c’est ce qu’on apprend dans la prélogie). Créature velue, Chewie est un peu une sorte de chimère constituée d’éléments disparates: lion, loup, singe, ours,..

Chewie remplit une fonction importante en apparaissant aux côtés d’un humain. Symbole de l’animalité cachée dans l’Homme, il met en exergue une facette de sa personnalité. Ainsi, si Han Solo est bourru comme un ours, Chewbacca ressemble à un ours. C’est un peu le double de Solo, sa part animale incarnée dans un personnage; la Bête dans le Beau (gosse), l’homme-ours à la Béorn (Tolkien) ou une autre sorte de loup-garou (la bête sauvage enfermée dans le corps de Remus Lupin dans « Harry Potter »).
Parfois comique, souvent tendre, Chewbacca apporte au duo Solo/Chewie une touche de profonde humanité sous la fourrure. Il démontre ainsi beaucoup de tendresse et de fragilité à travers ses grognements, préfigurant les Ewoks d’une certaine façon. Un autre personnage remplit cette fonction dans un autre cycle et a souvent été comparé à Chewie: Hodor dans Game of Thrones, doux géant protecteur ne sachant que s’exprimer via le  mot mystérieux « Hodor ». (on en apprendra sa signification au cours de la série).

Issue de l'univers étendu, cette vidéo propose une version
 de  la rencontre Solo/Chewie:

 

Le duo comique

Une autre variante du  thème du binôme reprend des codes bien connus: le duo comique.
Les deux droïdes occupent une place prépondérante dans le cycle Star Wars – une place tellement forte que la prélogie les a utilisés et la dernière trilogie leur fait reprendre du service; assez anecdotiquement, il est vrai.
R2D2 et C3PO forment un duo classique des films américains burlesques, tels que Laurel & Hardy et aussi Abbott & Costello:

Quand R2 se rapproche plus d’une sorte d’animal domestique à la Rintintin, Cheetah voire Flipper le dauphin, C3PO endosse le rôle de la caricature du serviteur,  comparse passif, un peu ridicule, bref, un rôle de bouffon et de Fou – ou l’illustration de faiblesses bien humaines.
C3PO est le contraire d’un personnage raté, le JarJarBinks de la prélogie, qui ressemble à s’y méprendre au « bon sauvage neuneu », au « gentil indigène » nous renvoyant à une imagerie digne de Tintin au Congoavec toute la gêne qu’elle nous procure à notre époque. 
Voilà l’une des raisons pour lesquelles le duo de droïdes nous fait rire alors que JarJarBinks nous horripile – sans compter le fait qu’il est beaucoup trop enfantin, voire infantile.  Les pitreries des droïdes font sens, pas celles de JarJar.

Les jumeaux

Une autre déclinaison d’un duo est le thème de la gémellité.
Leia et Luke, on l’apprend à la fin du Retour du Jedi sont frères et soeurs, mieux: ils sont jumeaux.
Même si le spectateur se doute d’un lien familial depuis le fameux « Je suis ton père « et la communication via la Force entre Luke et Leai à la fin de l’Empire contre-attaque, il est rassuré à la clotûre la trilogie originale. Leia peut aimer Han (et Luke….heu…R2D2?). Happy ending.
Quant aux Skywalker, ils assument leur hérédité quasi divine, leur descendance d’une lignée prestigieuse.

Car les jumeaux font partie d’un vaste thème remontant aux plus anciennes mythologies: Isis et Osiris, par exemple. Et nous sommes bien ici dans une filiation divine – doublée d’une relation incestueuse frère/soeur, un filon souvent exploité dans la narration.
Leia embrasse Luke. Elle ne sait pas qu’il est son frère. Mais elle déclare à la fin du cycle qu’elle s’en était toujours doutée.

D’autres jumeaux incestueux – et non divins, ceux-là, sont venus agrandir le cercle ces dernières années dans l’imaginaire du spectateur.  Je veux parler de Cersei et Jaime Lannister dans Game of Thrones.

C'est cette scène du jeune Bran surprenant

 l'inceste qui est le facteur déclencheur:

Décrits comme grand, blonds, beaux, ayant les mêmes yeux verts, Cersei et Jamie sont des faux-jumeaux très semblables. Ce n’est pas le cas pour Leia et Luke, la prélogie nous faisant comprendre que Leia ressemble à sa mère, Padmé, et Luke, à son père, Anakin, le futur Vader.

Leia dit qu'elle se rappelle de sa vraie mère:

Autres jumeaux légendaires, Remus et Romulus: comme eux, Leia et Luke sont abandonnés et confiés à une famille d’adoption, – qui n’est pas une louve. Ils ne connaîtront leur véritable identité qu’à l’adolescence et ils sont d’essence divine.

Enfin, la SF n’est pas en reste avec les jumeaux de Dune de Frank Herbert. C’est dans le Messie de Dune (le 2nd livre de la série) que le héros, Paul Atréides, ayant vaincu ses ennemis et règnant comme  l’empereur  Muad’Dib, devient  père de deux jumeaux Leto et Ghamina. Les deux enfants, en particulier Leto, connaîtront un destin plus grand que celui de Paul.

Luke et Leia semblent être deux faces d’un même être, comme l’ animus et l’ anima. Ils se construisent et parviennent à l’âge adulte parce qu’ils auront rencontré une tierce personne jouant le rôle de grand frère pour Luke et d’objet du désir, puis de compagnon, pour Leia: Han Solo.

Enfin, en ce qui concerne les binômes, nous verrons la prochaine fois ce qu’il en est au sein de l’Ordre Jedi. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre volet.

Les dossiers de la pop : The end of the f***ing world

les dossiers de la pop

De nouveaux articles

Aujourd’hui, je parle  d’une série britannique qui, non seulement fait parler d’elle en début 2018, mais vaut le détour.

«Bonjour,  je suis James, j’ai 17 ans, et je suis presque certain d’être un psychopathe… »
Alyssa, 17 ans, est nouvelle à l’école. Les deux adolescents se rencontrent et s’aiment bien. Elle veut sortir avec lui puis l’invite à partir en road trip avec elle pour retrouver son père.

La série est courte ( 8 épisodes d’une vingtaine de minutes),on a donc vite fait de la terminer…tout en se disant à la fin qu’on aimerait qu’elle dure un peu plus longtemps.

 

Diffusée sur Channel 4 en octobre 2017, disponible sur Netflix depuis le 5 janvier 2018,  The End of the F***ing World  est un peu un OVNI – comme seuls les anglais savent le faire, peut-être. 

 

 

Adaptée d’un roman graphique de 2011 signé Charles S. Forman, la série propose une bande son détonante : »Voilà » de Françoise Hardy aux côtés de Spencer Davies Group « Keep on Running« , de Timi Yuro « I Apologize« . Les deux jeunes acteurs Jessica Barden (=Alyssa)   et Alex Lawter(James)  vu dans la saison 3 de Black Mirror sont excellents. Petit clin d’oeil à une autre série: Gemma Wheelan (Yara Greyjoy dans Game of Thrones) campe une flic au coeur un peu brisé.

James n’éprouve plus de sentiment depuis son enfance et  rencontre  Alyssa, décalée et rebelle. Ils ont 17 ans, ils cachent leurs fêlures et s’enfuient ensemble dans un périple anglais, superbement filmé. On assiste alors à leurs multiples rencontres avec des adultes plus mal fichus les uns que les autres (pervers sexuel, démissionnaire, on en passe…).Jusqu’à la quête du père idéalisé par Alyssa qui finit par ressembler à une caricature de l’adulte faussement cool.

Road movie ? Oui, mais sur le sol britannique, un point que relève Alyssa dès le début lorsqu’ils plantent la voiture du papa de James dans un arbre:

(James)- Tu crois qu’elle va exploser?
(Alyssa) – C’est pas un film! ….Si c’était un film, nous serions sûrement américains.
(Musique – générique du début)

 

Il aurait été facile de basculer dans le gore mais même la scène la plus sanglante ne se complaît pas dans l’apologie de la violence. Le cynisme noir n’est pas non plus de mise. La série garde un ton décalée tout en insufflant des notes d’humour et beaucoup d’humanité.

The End of the F***king World est un roman graphique, à l’origine signé Charles Forsman   que je vous invite à découvrir.

 

Bande son impeccable ( à écouter): 

Pour les références, on pense à:
– Bonnie  & Clyde
– Thelma & Louise – pour le côté road movie
Paris-Texas: un Paris-Texas inversé où ce n’est plus le père qui cherche sa femme et son fils mais la fille qui recherche le père.

True romance – pour tout ce qui tourne mal (mais, en moins sanglant, ici)
Kalifornia
 Tueurs Nés (Natural born killers)

Music is might #10

 

Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons )ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…

Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le  slogan  « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »

Connue à nouveau grâce à une pub pour le parfum, « Child in time » de Deep Purple apparaît sur le fameux album « In rock » – nous sommes en 1970, Deep Purple quitte peu à peu ses sonorités psychédéliques pour alimenter ce qui va être bientôt le hard rock.
L’intro est très reconnaissable grâce au clavier de Jon Lord. Un chef d’oeuvre doublé d’une chanson contestant la guerre du Vietnam:

Mais voilà…Quelques années plus tôt, Vince Wallace
compositeur de jazz, aujourd’hui complètement inconnu a écrit un titre nommé « Bombay calling » (1962).

 

Ce titre a donc été  repris/plagié totalement par It’s a beautiful day en 68:

 

 

Ian Gillian de Deep Purple reconnaîtra en 2002 sa filiation avec le « Bombay calling  » de It’s a beautiful day – il ne connaît pas la chanson originale de Vince Wallace.

Le créateur original, Vince Wallace a tenté de prouver le plagiat par It’s a beautiful day mais n’a jamais eu gain de cause (il s’exprime à ce sujet dans cette lettre)

Pourtant,  la petite histoire ne s’arrête pas là! En 1970, It’s a beautiful day sort l’album « Marrying maiden« , avec, comme premier titre un « Don and Dewey » complètement calqué sur…..

….ce morceau de Deep Purple , « Wring that neck » (album « The Book of Taliesyn » de 68/69) . 

Plagieur plagié ou presque, les deux groupes en ont beaucoup ri.  Il reste que Vince Wallace n’a pas ri autant et n’a pas profité de cette gloire, lui….Et il reste non crédité quand « Child in time » passe en boucle.

Si vous voulez écouter d’autres morceaux de Deep Purple inspirés de…., cette vidéo est bien faite (et évidemment, je ne l’ai trouvée qu’en finissant d’écrire cet article, je ne l’ai pas …plagiée ^_^):

Relire : Harry Potter (1)

« Mr and Mrs.Dursley, of number four, Privet Drive, were proud to say that they were perfectly normal, thank you very much. They were the last people you’d expect ti be involved in anything strange or mysterious, because they just didn’t hold with such nonsense »

Ce qui est notable avec cet incipit, c’est que Rowling donne d’entrée de jeu le ton de ce qui va suivre

Harry Potter et la pierre philosophale –  Harry Potter and the sorcerer’s stone aux USA –  Harry Potter à l’école des sorciers, en français est sorti il y a donc 21 ans en anglais, 20, en version française (Gallimard étant le premier éditeur étranger à le publier).

Roman d’apprentissage, « Harry Potter » introduit dès le premier tome les éléments qui seront développés par la suite. Le point de vue adopté, sauf pour le premier chapitre, est celui du jeune Harry, orphelin, abandonné. Le thème des « enfants abandonnés » est récurrent dans Harry Potter avec S.Rogue, Voldemort, et le jeune Harry, sans oublier son parrain, Sirius. Tous trouveront leur « famille », leur maison à Poudlard où ils n’auront de cesse de retourner.

Classique de la littérature de jeunesse, Harry Potter va au-delà du public enfantin. Et si beaucoup ont grandi avec (bonjour les trentenaires!), beaucoup d’autres l’ont découvert à l’âge adulte; quand d’autres encore le découvrent via les films.
Etre fan de Harry Potter, ce n’est pas seulement accumuler les chapeaux pointus et les bibelots sur les étagères (ça l’est aussi!), cela va au-delà: c’est réenchanter le monde.

C’est bien pour cette raison que j’ai pris tout mon temps cette semaine pour apprécier chaque ligne, chaque phrase d’un livre que j’ai dû lire des dizaines de fois, même si le premier et deuxième tome ne comptent pas parmi mes favoris.
Je suis certaine d’avoir commencé à mieux les apprécier lorsque j’ai fait l’effort il y a un peu plus de dix ans de les acheter en anglais… pour me rendre compte que je redécouvrais un cycle – et une auteure. Malheureusement, la traduction a voulu se faire très proche des enfants mais est souvent moche, voire tronquée. Parfois, les noms de lieux, de sorts et de personnages  sont traduits, parfois non.
Il y a bon nombre de  choix bizarres.
Bref, peu importe que vous le lisiez en anglais ou en français, la magie est là.

Red Dragon T.1- Masahiro IKENO

 

Résumé : La dynastie Qin a fondé le premier Empire en Chine, mais cette dictature laisse le peuple dans la misère… Liu Bang et Lu Wan, deux amis d’enfance issus de la classe populaire, décident d’allier leurs forces pour organiser une rébellion et prendre le pouvoir, l’un par sa force et l’autre par son intelligence. Ce sera le début d’une belle aventure pour nos deux jeunes héros !

Masahiro Ikeno, déjà connu en France pour Malicious Code, s’attaque ici à l’Histoire chinoise pour transformer des personnages légendaires en héros de shônen charismatiques.

Ou en images pour le résumé:

 

Pour un shônen historique, j’étais partante. De plus, la couverture est très belle – et je n’avais guère que ces deux éléments lors de mon choix. (Je pense que si j’avais pu avoir le loisir d’ouvrir le manga, de découvrir le trait, je l’aurais laissé; le dessin n’est pas ce que je préfère dans ce manga, loin de là).

La trame historique est vraiment intéressante, les scènes d’action sont bien menées, les rebondissements, bien gérés.
Pourtant, je n’ai pas été séduite: les antagonistes sont trop caricaturaux (on n’est pas chez One Piece!), le découpage reste très classique (c’est sûr qu’on ne va pas se perdre dans les cases…). enfin, je ne sais pas ce qu’a voulu faire le mangaka avec ses personnages féminins sexy à outrance,  mais ce n’est vraiment pas joli. Somme toute, un manga qui reste trop dans les codes du shônen et qui n’apporte pas d’originalité. Peut-être à réserver aux lecteurs les moins habitués de genre qui souhaiteraient le découvrir ?

Les points forts: contexte historique; traduction efficace; rebondissements; codes  du genre très respectés; scènes d’action bien gérées.

Les points faibles: finesse du papier (ça se plie à une vitesse…); manque d’originalité, sexualisation sans finesse des personnages féminins; dessin parfois « fouillis » et caricatural.

Si vous voulez découvrir les premières pages, c’est ici, grâce à Glénat. 

C’est grâce à  l’opération Masse Critique  de Babelio que j’ai pu faire cette lecture

T’as pas vu ma pop (le retour): vous avez dit « trilogie »?

 

Dans le premier volet de T’as pas vu ma pop, j’avais parlé de la structure narrative du Voyage du héros. 
Aujourd’hui, je vais aborder la construction en 3 parties de Star Wars….

 


Rappel du monomythe et du voyage du héros

Construite selon le modèle du Voyage du Héros de Joseph Campbell, l’oeuvre de Lucas se découpe en trois parties (et en 3 trilogies) dans lesquelles nous verrons que les duos  sont des constantes pour la narration.

C’est donc une narration en 3 trilogies de 3 épisodes chacune, chaque épisode étant construit en 3 actes.

Par exemple, dans « Un nouvel espoir »:

  • 1er acte: c’est l’exposition  – on  installe l’histoire , les principaux personnages et le personnage qui la portera, le protagoniste.
    Au début, on rencontre Vader, Leia, Obiwan Kenobi, Luke Skywalker. On comprend très vite quel sera le but du protagoniste: Luke doit apprendre à utiliser la Force (ou non). Luke refuse en premier lieu et aussi reste-t’on dans ce premier acte d’exposition jusqu’à ce qu’il retourne sur Tattoine et trouve son oncle et sa tante assassinés (mésaventure suscitant la compassion du public qui en vient à s’identifier au héros). Là, on bascule dans la seconde partie.
  • 2ème acte: c’est le voyage du héros. Pendant cet acte,   les obstacles et les embûches  se multiplient et s’intensifient autour du personnage. Grâce à l’identification préalablement établie, le public ressent de la peur pour le protagoniste, mais aussi pour lui-même.

 

  • Le 3ème acte :  c’est le point culminant, le climax, et la solution. En effet,  c’est dans ce  troisième acte que se trouve le plus haut point de tension du drame (climax).  Avec la décision d’attaquer l’Etoile de la mort (l’étoile noire en VF), Luke détient la solution ( se confronter, utiliser la Force, rétablir la paix).

C’est une structure classique, mais efficace, qui est utilisée là.

Avant Star Wars, les trilogies telles que nous les concevons actuellement n’étaient pas de mise à Hollywood ( nous avons des exemples dans le cinéma français, par contre: Fantomas, la Trilogie marseillaise, les Bronzés – et oui !)
Dans le cinéma américain, il y avait des suites numérotées, comme pour le Parrain (1, 2 – le troisième sera réalisé après Star Wars, ce n’est pas un hasard). Mais on évitait à Hollywood, de produire des films découpés de cette sorte. Ainsi, « Autant en emporte le vent » (Gone with the wind), souvent diffusé à la télé en deux parties, est bien sorti sur les écrans en un long film de presque 4h!
Star Wars impose une autre structure : une structure en trois parties ou plutôt en: 1+2.
Cela signifie que le premier épisode se suffit à lui-même (Un Nouvel espoir; la Menace fantôme; beaucoup moins flagrant pour Le réveil de la Force qui appelle une suite). Les deux films suivants sont reliés, le second contenant un véritable appel à suivre.
La seconde partie reprend les éléments dans la première mais les intensifie. La structure scénaristique est plus complexe- ce qui fait que les seconds films sont souvent plus sombres, plus denses (L’empire contre-attaque). Les deuxièmes et troisièmes épisodes paraissent souvent ne former qu’un seul bloc narratif scindés en deux; c’est particulièrement visible avec L’empire contre-attaque et Le retour du Jedi. Il en est de même avec L’attaque des Clones et La Revanche des Sith, qui, de plus, sont séparés temporellement du premier film par une ellipse de plusieurs années.

Exemples:

la fin d’Un Nouvel Espoir – happy ending, tout aurait pu s’arrêter là. 

 

Fin de l’Attaque des clones (si, avec ça, on n’a pas compris que les ennuis ne faisaient que commencer!):

 Autre exemple d’un « à suivre » dans la scène finale de The Last Jedi :

Il est quand même intéressant de constater que la forme de la trilogie adoptée par Lucas servira pour de nombreux films. On ne compte plus les films en 3 parties qui sortent actuellement… à tort ou à raison. Une fois de plus, Star Wars a su influencer une partie de la pop culture, n’inventant pas grand chose puisque, avant lui, la littérature  fantasy avait connu son maître de la structure ternaire avec …JRR.Tolkien.
Pourrait-on dire alors, que Star Wars tient plus de la science fantasy que de la science fiction? Je vous laisse réfléchir sur cette idée et vous donne rendez-vous très bientôt.

 La prochaine fois, nous poursuivrons ensemble ce voyage  dans les étoiles et en compagnie de héros de la pop culture: des couples, des duos, des tandems, des jumeaux….

Music is might #9

Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens

Cette fois, c’est Sunmi qui ouvre le bal pour ce 9ème Music is might. Sunmi est une artiste qui est souvent jugée comme extravagante mais cette fois, elle a été accusée littéralement de plagiat avec son nouveau titre « Heroine » . La réponse  de son label a été celle-ci: « Nous révélons sans équivoque que « Heroine » est à 100% une création originale sans aucune référence et sans aucun lien avec la chanson citée dans la controverse. ».

Ecoutez plutôt: « Heroine » de Sunmi

Cheryl Cole « Fight for your love »

Hum, je ne suis pas la seule visiblement à avoir fait le rapprochement.
Mais j’ai lu que plusieurs personnes , lors de la sortie de « Fight for your love« , avaient trouvé que Cheryl Cole s’était lourdement inspirée de Peter Cetera/Paul Anka « Hold me till the morning comes » (couplet, alors, parce que pour le reste…..):

Bon, si on disait plutôt qu’en musique, comme dans beaucoup d’autres arts, tout est question d’influences et que, souvent, le plagiat n’est pas voulu ?

T’as pas vu ma pop (le retour) – Les guerres de l’étoile

 

Si vous m’avez suivie lors de mes aventures au pays de la pop culture, vous savez alors que j’ai passé du temps dans le monde de Matrix, dans l’univers d’Harry Potter et, bien sûr, dans celui de Star Wars.
C’est de ce dernier dont je vais parler à présent, en m’appuyant sur des lectures que j’ai pu faire récemment (je mettrais mes références en fin d’article, promis).

 

Star Wars, quand il est sorti, n’avait certainement pas la prétention d’être autre chose qu’un film de divertissement. Car, même si en 1977, on ne parlait pas encore de public Young Adult, c’est bien à eux que se destinait le premier volet (les familles avec des gens de tous âges).
Les adolescents et les enfants ont très rapidement accroché à cette fameuse « Guerre des Etoiles« ,  les jouets et les produits dérivés étant apparus rapidement dans les boutiques. (mes figurines Star Wars datent de cette période, justement).

Pourtant, le succès aidant, la taille du fandom s’est considérablement agrandie. Certains ont grandi avec Star Wars, comme, quelques années plus tard, d’autres grandiront avec Harry Potter. D’autres ont vu arriver une autre trilogie – la prélogie. les uns ont emmené leurs enfants voir les deux trilogies; certains emmènent les leurs voir la dernière trilogie depuis 2016. Trois générations se rassemblent dans les salles obscures.
Star Wars est devenu un phénomène. On a écrit, on a fait des romans, des comics, on a produit  des dessins animés, des fanfilms, écrit encore des fanfictions, et on a aussi beaucoup tenté de disséquer la saga, pour reprendre un mot assez impropre; le cycle, devrait-on dire.


bande annonce française originale

 

Star Wars est à présent une figure typique de la pop culture: les références pullulent.
Oh, attendez, j’ai écrit: pop culture? Pop culture, yeah!
C’est en préparant mes premiers articles sur le sujet que j’ai eu envie d’aborder l’univers de la galaxie lointaine, très lointaine au travers de quelques thèmes.

 

Je  n’ai pas pour but de donner mon avis  (je ne détiens aucune vérité universelle) ni de démontrer que telle trilogie est meilleure que l’autre, que les films Star wars actuels sont moins bien ou pas, que le canon est ou n’est pas respecté – non, je n’ai pas envie de me perdre dans ce genre de considérations que vous pouvez trouver à peu près dans tous les fils des réseaux sociaux. J’ai simplement envie de partager une exploration d’un univers assez fascinant qui est entré dans notre quotidien.
Mon propos  est toujours d’écrire sur la pop culture. Et sur Star Wars en particulier.
Je vous invite donc à me suivre dans les semaines à venir…

A très bientôt avec un nouveau volet de T’as pas vu ma pop !

Premières lignes #21janvier

 

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit.
Les premières lignes rendez vous créé par le blog, Ma lecturothèque .

Des premières lignes qui tiennent en une seule phrase, cette fois (prenez votre souffle):

« Au bord de la Tamise, à cinq kilomètres en amont du centre d’Oxford, à l’écart de l’endroit où les grands collèges Jordan, Gabriel, Balliol et deux douzaines d’autres s’affrontaient dans des courses nautiques, là où la ville n’était qu’un ensemble de tours et de flèches au loin, au-dessus des nappes de brouillard de Port Meadow, se dressait le prieuré de Godstow, occupé par de gentilles bonnes soeurs qui vaquaient à leurs saintes occupations, tandis que sur la rive opposée se trouvait une auberge baptisée La Truite. « 

Ainsi débute le premier roman de la première trilogie, préquelle de « À la Croisée des Mondes « , un livre attendu depuis 17 ans par tous ceux que Pullman a captivé auparavant.
On y retrouve des personnages connus (Lyra bébé, son daemon Pan, Lord Asriel, Mme. Coulter devenue blonde alors qu’elle était décrite comme brune, etc…) et des nouveaux dont Malcolm, le héros de cette aventure très humide.
En effet, fidèle à ses thématiques (religion, conservatisme religieux,  science, …), Pullman introduit ici un élément qui va accélérer l’intrigue: des pluies tellement abondantes qu’une bonne partie de l’Angleterre se retrouve sous les eaux. Ah, le déluge, décidément….

 

Course-poursuite à bord du canoë « La Belle Sauvage » à travers des paysages de plus en plus désolés, hors du temps (on y rencontre des fées, des fantômes, des dieux païens dont le Vieux Père Tamise    ),      La Belle Sauvage est un roman d’apprentissage de même que l’est la trilogie centrée sur Lyra, un récit de dérive le long d’un fleuve à la Huckleberry Finn.
L’univers de Pullman est toujours aussi enchanteur. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper: si le roman est classé en jeunesse, il convient d’avoir une belle maturité pour comprendre réellement ce qui est en jeu. De même que dans La Croisée des Mondes, les thèmes abordés le sont subtilement et il serait un peu idiot de balancer Pullman en lecture imposée à des enfants ou à des pré-ados. En écrivant ceci, je pense à un tweet particulièrement insensé que j’ai pu lire cette semaine où un/une prof de de français traitait ses élèves  (je cite) d’assistés  parce qu’ils ne pouvaient pas aborder Les Royaumes du Nord …(je passe sur mon énervement face à cette absence de pédagogie, bien sûr et mon étonnement face à cette non-compréhension des propos de Pullman. )

On compare souvent Harry Potter et La Croisée des Mondes, Pullman et Rowling, en les opposant; il est bien plus agréable de se dire qu’après une (re)lecture des Harry Potter, on a le loisir de (re) lire A la croisée des mondes.
Une chose est sûre, c’est une réussite; Pullman nous laisse sur notre faim …afin de mieux apprécier le roman à venir, peut-être.

 

Gallimard 544 pages,
Collection Grand format littérature, Serie Romans Ado, Gallimard Jeunesse
Publication date: 16-11-2017

 

Music is might #8

Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…

Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le  slogan  « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »

Ah, cette Kpop, j’ai l’impression que c’est inépuisable!
Il y a un groupe que j’aime bien (à part BigBang, EXO, SHINee, 2ne1) et c’est BAP (Bee Ai pee).

Et c’est en écoutant « No mercy » que c’est devenu une évidence. Le rythme! Le rythme!
D’ailleurs au début du titre, ils le chantent « BoumShack, BoumBoum Shack! » – et ça, c’est le rythme de….. –Boum Chack, Boumboum Shack- ….we will, we will rock you!

 

Mais vous pouvez en rythme chanter « C’est la Mère Michel qui a perdu son chat…. », je vous jure que ça colle parfaitement (je connais pas mal d’enfants qui l’on appris!)