Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit.
Les premières lignes rendez vous créé par le blog, Ma lecturothèque .
Des premières lignes qui tiennent en une seule phrase, cette fois (prenez votre souffle):
« Au bord de la Tamise, à cinq kilomètres en amont du centre d’Oxford, à l’écart de l’endroit où les grands collèges Jordan, Gabriel, Balliol et deux douzaines d’autres s’affrontaient dans des courses nautiques, là où la ville n’était qu’un ensemble de tours et de flèches au loin, au-dessus des nappes de brouillard de Port Meadow, se dressait le prieuré de Godstow, occupé par de gentilles bonnes soeurs qui vaquaient à leurs saintes occupations, tandis que sur la rive opposée se trouvait une auberge baptisée La Truite. «
Ainsi débute le premier roman de la première trilogie, préquelle de « À la Croisée des Mondes « , un livre attendu depuis 17 ans par tous ceux que Pullman a captivé auparavant.
On y retrouve des personnages connus (Lyra bébé, son daemon Pan, Lord Asriel, Mme. Coulter devenue blonde alors qu’elle était décrite comme brune, etc…) et des nouveaux dont Malcolm, le héros de cette aventure très humide.
En effet, fidèle à ses thématiques (religion, conservatisme religieux, science, …), Pullman introduit ici un élément qui va accélérer l’intrigue: des pluies tellement abondantes qu’une bonne partie de l’Angleterre se retrouve sous les eaux. Ah, le déluge, décidément….
Course-poursuite à bord du canoë « La Belle Sauvage » à travers des paysages de plus en plus désolés, hors du temps (on y rencontre des fées, des fantômes, des dieux païens dont le Vieux Père Tamise ), La Belle Sauvage est un roman d’apprentissage de même que l’est la trilogie centrée sur Lyra, un récit de dérive le long d’un fleuve à la Huckleberry Finn.
L’univers de Pullman est toujours aussi enchanteur. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper: si le roman est classé en jeunesse, il convient d’avoir une belle maturité pour comprendre réellement ce qui est en jeu. De même que dans La Croisée des Mondes, les thèmes abordés le sont subtilement et il serait un peu idiot de balancer Pullman en lecture imposée à des enfants ou à des pré-ados. En écrivant ceci, je pense à un tweet particulièrement insensé que j’ai pu lire cette semaine où un/une prof de de français traitait ses élèves (je cite) d’assistés parce qu’ils ne pouvaient pas aborder Les Royaumes du Nord …(je passe sur mon énervement face à cette absence de pédagogie, bien sûr et mon étonnement face à cette non-compréhension des propos de Pullman. )
On compare souvent Harry Potter et La Croisée des Mondes, Pullman et Rowling, en les opposant; il est bien plus agréable de se dire qu’après une (re)lecture des Harry Potter, on a le loisir de (re) lire A la croisée des mondes.
Une chose est sûre, c’est une réussite; Pullman nous laisse sur notre faim …afin de mieux apprécier le roman à venir, peut-être.
Gallimard 544 pages,Collection Grand format littérature, Serie Romans Ado, Gallimard JeunessePublication date: 16-11-2017
Pingback: Premières lignes #95 – Ma Lecturothèque
Je suis en train de le lire. Une lecture très agréable, même si Pullman semble moins insister sur la science que dans la trilogie (je n’en suis qu’à la moitié). Il faudra voir avec les prochains romans 🙂
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Il en parle un peu…
On verra dans la suite, sinon.
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