T’as pas vu ma pop est une série d’articles en plusieurs volets (2 complets à ce jour, le troisième en cours ) qui cherche à explorer et à analyser simplement la culture pop, dans toutes ses dimensions (société, philo, artistique, psycho, etc..). J’en ai eu l’idée après avoir lu plusieurs essais passionnants sur la pop culture, en écoutant des chansons, en rédigeant d’autres articles. Je n’invente rien, je me base sur des publications existantes – mais, parfois j’y ajoute mon grain de sel.
J’espère que vous aurez envie de continuer le voyage avec moi. Je vous emmène bientôt (à partir de demain si tout va bien) aux origines de la pop culture.
Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons )ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…
Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le slogan « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »
Cette semaine, un spécial « reprise »!
Je me perds souvent sur Youtube et parfois, je tombe sur des perles; dont cette cover de « Seven Nation Army », titre des White Stripes repris malheureusement comme hymne par les supporters de foot.
La version originale:
Reprise:
Bien sûr, il y a cette cover de PMJ – mais je ne suis pas très fan de l’interprétation de Haley Reinhardt qui a tendance à en faire des tonnes (et sur scène, c’est pire):
Celle de Ben l’Oncle Soul est très sympa:
Et je ne peux pas parler de reprise sans citer la version de Leo Moracchioli qui, décidément, est un maître du genre:
Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit.
Les premières lignes rendez vous créé par le blog, Ma lecturothèque .
« Je me suis égarée. Les flammes dans le cratère ont effacé le ciel étoilé, vidé de lumière toutes les ombres. Les langues de feu grondent; il y en a des milliers. Certaines flammes sont aussi grandes que des chevaux, d’autres ont à peine la taille d’une goutte d’eau. (…) La nuit dans le désert est fraîche, sans la moindre odeur. «
Avec les premières lignes du livre de cette semaine, j’ai voyagé! Oui, je suis allée dans un endroit du monde méconnu: l’Asie Centrale et, en particulier dans les états -stan: Turkmènistan,Kirghizstan , Kazakstan, Ouzbékistan et Tadjikistan (-stan est un mot persan qui désigne le lieu, voilà, voilà):
Cet ouvrage, entre le récit de voyage personnel et l’essai est servi par une plume talentueuse, celui de l’anthropologue norvégienne, Erica Fatland. A l’aise dans 7 langues, Fatland nous emmène avec elle dans ce coin du monde qui fait rêver (l’ancienne route de la Soie!) mais que nous connaissons peu. On y apprend beaucoup de choses, on y fait des rencontres. Et, oui, ça se lit comme un roman.
La fois dernière, nous sommes passés du Côté Obscur, cette notion complètement intégrée à notre pop culture qui, pourtant, doit beaucoup à Star Wars.
Avec un Palpatine/Empereur quasi-sosie de la méchante sorcière de Blanche Neige (à noter qu’ils meurent tous les deux en faisant une très grande chute), la trilogie a trouvé là son méchant typique, digne du conte.
En effet, dans la trilogie, celui qu’on connaît sous le nom de « l’empereur » appartient de façon stéréotypée au camp des « vilains ». On ne sait pas pourquoi il est aussi méchant, pour plagier une ancienne pub, il se contente de l’être. Il donne des ordres, il prévoit l’avenir, il fait des menaces, il a une apparence cruelle. C’est l’émanation de l’Obscur, ce fameux Dark side auquel nous faisons si souvent référence.
Scène originale de la 1ère apparition de l'Empereur
Cet Obscur (the Dark, en VO) dont parle très bien Joseph Delaney dans les chroniques de l’Epouvanteurrassemble toutes les forces démoniaques, les démons de nos contes d’enfants.
Il est d’autant plus inquiétant qu’il se montre pernicieux. Ainsi, quand l’Empire contre-attaque nous montre pour la première fois l’Empereur, c’est sous forme d’un hologramme, imposant, immatériel, comme si le Mal était un esprit pouvant entrer dans la tête de ceux qui s’y adonnent. En l’occurrence, celui qui se fait contrôler ici, c’est Anakin devenu Vader.
Depuis, on a pu remarquer que cette symbolique a été reprise dans Le Réveil de la Force où Snoke apparaît lui aussi de la même façon (hologramme cette fois gigantesque). A savoir si le procédé fonctionne aussi bien deux fois, c’est une autre histoire…
Mais si la trilogie suit les codes du conte, la prélogie préfère le ton de la tragédie. Pour reprendre l’architecture narrative de Campbell (Le Voyage du Héros), dans les films de IV à VI, on suit le voyage de Luke, dans les n° I à III, c’est bien sûr celui d’Anakin qui nous intéresse.
Et Anakin est fondamentalement un héros de tragédie. Ainsi, alors qu’il doute, Palpatine le séduit, selon le sens étymologique du terme « seducere » : tirer à part, détourner.
Face au chaos qui se déchaîne, Anakin ne décide plus. Il choisit l’oubli, il choisit justement « d’accomplir sa destinée ». Il se laisse détourner par Palpatine qui fait appel à sa sensibilité (scène Palpatine/Mace Windu/Anakin dans La Revanche des Sith) puis entre dans un état de sidération. Comme les héros antiques, il subit le Destin. Or, le destin n’est ni le Bien, ni le Mal – il existe simplement.
C’est un code classique repris depuis par la culture pop (séries, films, livres). Ainsi, dans la série Vikings:
Le destin, Luke Skywalker ne le subira pas. Au terme de son « voyage« , symbole de ce passage de l’enfant à l’adulte, il opte pour la responsabilité, pour le libre-arbitre. Il a quitté un univers familier, il a vécu le deuil (la perte de sa famille), il a passé le seuil grâce à un gardien (Obi-Wan Kenobi). Entouré de compagnons (Chewbacca, R2D2, C3PO), comme Jason et ses Argonautes ou Frodon et la communauté de l’Anneau, Luke en vient à se confronter avec son père (ces implications psychanalytiques, quand même!). Et face au choix (« tue le père »), il prend sa décision.
Ce qu’en dit Campbell:
« There’s another one where one sets out responsibly and intentionally to perform the deed. For instance, when Ulysses’ son Telemachus was called by Athena, “Go find your father,” that father quest is a major hero adventure for young people, that is, the adventure of finding what your career is, what your nature is, what your source is. He undertakes that intentionally. »
Lucas dit que le problème majeur dans Star Wars est celui de la responsabilité illustré par la scène de L’empire contre-attaque:
Pour aller plus loin:
Rappel du voyage du héros:
Cet entretien (en anglais) entre Joseph Campbell et Bill Moyers, à propos de Star Wars
Nous voilà arrivés au terme de ce second volet de « T’as pas vu ma pop » qui comprend les épisodes :
T’as pas vu ma pop est une série d’articles en plusieurs volets (1 complet à ce jour, le second en publication, le troisième en réflexion) qui cherche à explorer et à analyser simplement la culture pop, dans toutes ses dimensions (société, philo, artistique, psycho, etc..). J’en ai eu l’idée après avoir lu plusieurs essais passionnants sur la pop culture, en écoutant des chansons, en rédigeant d’autres articles. Je n’invente rien, je me base sur des publications existantes – mais, parfois j’y ajoute mon grain de sel.
Résumé : Un vieux qui vient dans une taverne proposer un job fabuleux. Je savais que c’était forcément un piège à cons, mais on ne m’écoute jamais. Bon d’accord, j’en avais besoin de cet or. Un besoin urgent et légèrement vital, oserai-je dire. Et maintenant, me voilà sur les routes à jouer les nounous pour des nobliaux qui se chamaillent, pour des pèlerins qui partent à l’abattoir en chantant, et accompagnée par la pire équipe de bras cassés que j’ai jamais rassemblée. Ah, tiens, démons droits devant. Ne quittez pas, je reviens. J’espère… »
C’est grâce aux articles de Fan actuel sur l’auto-édition que j’ai eu envie de lire ce roman.
Et je peux dire que je n’ai pas été déçue.
Sherona est donc un roman de fantasy, qui respecte totalement les règles et les codes du genre (entre high et light fantasy).
On sent fortement l’habitude du rôliste derrière la narration; je peux en dire quelque chose, je suis la soeur d’un rôliste d’une quarantaine d’années et pour ma part, je connais bien les MMORPG. Il y a même des tas de petites références.
La construction est, certes, de facture classique. J’ai parlé dans mes autres articles sur la pop du Voyage du Héros– on y est totalement.
Sherona ne révolutionne pas la littérature de SFFF mais ceci ne constitue pas une critique négative de ma part.
Je préfère de la fantasy bien construite même si peu originale (en même temps, comme dans la SF, tout a déjà été fait ou écrit…) que des soi disant innovations qui se révèlent décevantes.
L’aventure se suit bien, les personnages sont assez nombreux mais ça ne gêne à aucun moment. D’ailleurs, pour le lecteur de fantasy, c’est assez habituel. Je me disais que pour certains, une liste des personnages en fin ou début de volume serait peut-être pratique.
Ce qui fait la différence ici, c’est l’humour. Le ton est très bien trouvé, les réflexions humoristiques, les références, les clins d’oeil….Merci!
On pense à Pratchett, (si, quand même), mais surtout en France, à Dunyach avec L’instinct du Troll, Gudule (je pense à La ménopause des Fées) ou à Catherine Dufour,.
Ah, ces références aux guildes dans les JDR....
Le côté Noob (la BD)/Donjons de Naheulbeuk est également bien présent.
Mais, si je parle d’humour, je tiens à préciser que ce n’est pas « de la fantasy humoristique » mais de la fantasy avec de l’humour.
Et les références musicales :
Les seuls points faibles sont à mon sens – puisque je vais chipoter (c’est pour ça que je chronique aussi ! ) :
– une mise en place de l’aventure un peu longue
– la couverture trop Y.A : j’aurais vu le roman en librairie, je n’aurais pas regardé la 4ème de couverture (trop déjà-vu). Mais, allez, des goûts et des couleurs….
C’est une lecture très agréable que j’ai donc faite. J’ai souvent ri, en appréciant les sous-entendus. C’est très bien vu.
Je vais embêter l’auteur qui, je le sais pour le suivre sur twitter, écrit la suite: justement, à quand le tome 2?
Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons )ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…
Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le slogan « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »
Changement d’ambiance cette semaine – avec deux morceaux qui, même s’ils se ressemblent un peu, sont moins des « inspirations » directes que deux titres issus de la même période (les 80’s pour les citer!).
Le premier est une chanson-phare de la Madonna des débuts – et je vous laisse admirer cette chorégraphie….digne des cours d’aérobic de l’époque ( oui, un peu). Je dois dire que j’ai quand même bien rigolé en revoyant la vidéo. Ah, sacrée Madonna… (1983):
Le deuxième a débarqué quelques années plus tard. C’est une pure production SAW – Stock Aitken Waterman. Pour ceux qui étaient trop jeunes dans les années 80, SAW, c’était à la fois le son dont on avait marre durant la seconde moitié des 80’s ( réflexion typique: « encore un SAW! au TOP 50!« ) mais surtout une formidable usine à tubes:
Stock Aitken Waterman:, parfois connu sous le nom de SAW, est un trio britannique d’auteurs-compositeurs et producteurs composé de Mike Stock, Matt Aitken et Pete Waterman. Ils connurent un succès important durant la deuxième moitié des années 1980 et au début des 1990 et constituent l’un des partenariats les plus productifs et lucratifs dans l’histoire de l’industrie musicale. Le trio a réussi à hisser plus de cent titres dans le Top 40 britannique et à vendre 40 millions de disques, (la liste des artistes ayant collaboré est impressionnante – sur la Wiki)
Les deux chansons sont idéales pour les mash-up:
Et si vous aimez les reprises, en voilà deux vraiment bien faites.
La première est signée Leo Moracchioli qui fait de fantastiques covers façon metal:
L’autre est celle de Postmodern Jukebox, excellents comme toujours (ils sont aussi fabuleux sur scène, je peux en témoigner):
Cette semaine, je continue ma re-relecture (x10, au moins) de Harry Potter.
Cette fois, je me suis replongée dans l’un des tomes de Harry Potter les plus mal adaptés au cinéma (peut-être le plus mal adapté), « La coupe de Feu »:
Chapter 1—The Riddle House
Summary
In the small village of Little Hangleton, there’s a manor home that the locals call the Riddle House, even though no one by the name of Riddle lives there anymore. Fifty years previous, the entire Riddle family—mother, father, and adult son—died, the cause presumed to be murder. The fingers pointed to their gardener, Frank Bryce, a World War II veteran. He was taken in and questioned by the police, insisting all the while that he was innocent, and that a young boy had been hanging around the manor. Later, the charges were dropped, as the autopsies on the family indicated that they all seemed to have somehow died of fright.
Après un horrible été chez les Dursley, Harry Potter entre en quatrième année au collège de Poudlard. A quatorze ans , il voudrait simplement être un jeune sorcier comme les autres, retrouver ses amis Ron et Hermione, assister avec eux à la Coupe du Monde de Quidditch, apprendre de nouveaux sortilèges et essayer des potions inconnues. Une grande nouvelle l’attend cependant à son arrivée: la tenue à Poudlard d’un tournoi de magie entre les plus célèbres écoles de sorcellerie. Déjà les spectaculaires délégations étrangères font leur entrée… Harry se réjouit. Trop vite. Il va se trouver plongé au cœur des èvènements les plus dramatiques qu’il ait jamais eu à affronter.
« La Coupe de feu »s’ouvre sur un point de vue différent de celui d’Harry de la même façon que le faisait « L’école des sorciers ».
Cette fois, nous sommes en présence directe, sans le savoir au début, de Voldemort en pleine phase « plan pour retrouver son corps ». De même, c’est la première fois que nous remontons dans l’histoire du Mage Noir: les Riddle (Jedusor en VF) sont forcément reliés à Tom Riddle (Tom Jedusor). Le lien avec « La Chambre des secrets » est ainsi fait.
Cette construction narrative en forme de puzzle ou du moins, d’indices semés tout au long de la série fait la force de Rowling qui saura nous mener jusqu’à ses révélations finales.
Rien n’est jamais livré ni explicité directement mais se tisse au fil des livres.
Notre Harry âgé à présent de 14 ans, et doté d’un parrain, en fuite, certes, mais présent pour lui via le courrier va se retrouver une fois de plus impliqué dans une manipulation à grande échelle.
Nous ne verrons que par ses yeux, que via son point de vue, souvent faussé, comme toujours. Ainsi, au sujet de Snape (Rogue), le lecteur va continuer à suspecter le pire au vu du comportement vis à vis d’Harry du professeur de Potions. ce sera une suspicion grandissante qui se mettra en oeuvre car les autres avis donnés sur Snape seront ceux de Ron (qui, décidément, ne le supporte pas) ou de Sirius (qui ne le porte pas dans son coeur). Seule Hermione tentera de contrebalancer ces préjugés; autant dire qu’elle ne convainc pas grand monde, lectorat inclus.
La Coupe de Feu voit aussi le moment où tout bascule pour Harry: celui qui a survécu, le chouchou du Ministre de la Magie , se voit conspué, dénigré, rejeté au fil du roman.
Côté magie, on en apprend un peu plus sur le monde de Harry Potter avec la participation des écoles de Durmstrang et de Beaux-Bâtons. L’univers magique se constitue peu à peu même si Rowling ne donnera plus de précisions que bien des années plus tard sur Pottermore.
Le roman est dense. La tension amorcée avec « Le prisonnier d’Azakaban« , le premier des Harry plus adultes, est maintenue et amplifiée jusqu’au dénouement dramatique.
C’est un tome capital, le basculement dans la lutte, qui préfigure de façon magistrale « L’Ordre du Phénix ».
Ce vendredi sera marqué par le début de l’année lunaire – et donc par ce qu’on appelle le « nouvel an chinois« .
Je ne crois pas aux horoscopes en général – ni en particulier- mais j’aime bien les traditions et les fêtes qui entourent ce nouvel an lunaire.
Chaque année, il y a des chansons plus ou moins officielles autour du signe de l’année: c’est le Chien (de Terre) cette année. Et M-Girls, ce groupe de Malaisie, nous livrent la chanson du Nouvel An qui s’appelle: Mr.Wang qu’on peut traduire par « monsieur prospère »
Ensuite, il y a ceci:
De façon plus traditionnelle:
Et pour célébrer le Chien:
En chinois (mandarin), on dira:新年快乐 (xīn nián kuài lè)
Gong chi fah chai », gong xi signifie « félicitations »
Voilà comment les prononcer (la vidéo est de 2013, donc ce n’est pas la bonne année):
Comment saluer pour le Nouvel An lunaire en Corée:
Pour finir avec les traditions, voilà une vidéo intéressante qui montre les différents façons de fêter ce nouvel an (Corée, Vietnam, Chine):
Avant de terminer sur cette année du Chien, j’ai une petite anecdote à propos de « chien » en coréen. Quand je suis allée au concert de G-Dragon en septembre 2017, il a chanté l’un des titres de son dernier album, « Bullshit« . Or, les paroles de la chanson font, entre autres, une référence assez cryptée à une oeuvre du peintre américain Christopher Wool « Run dog run » , GD étant un grand amateur d’art.
Il y a donc un tas de jeu de mots et de sonorités sur le mot chien en anglais « dog » et en coréen « gae« . Le refrain imite plus ou moins l’aboiement (bow wow wow). A cette différence: sur scène, à Paris, GD l’a transformé en un « wouf ! » repris en choeur par le public…. Un moment intense ou: comment nous avons aboyé au concert de G-Dragon !
La semaine dernière, nous avons fait un détour chez les Jedi. Cette fois, nous allons aborder l’autre versant qui a certainement marqué le plus la pop culture: le côté obscur.
IAM signe « L’empire du côté obscur » en 1997 (dont il existe une version épique/Vador)
Autres exemples: « (…)nous allons parler des manipulateurs tombés du côté obscur de la force : ceux qu’on ne voit pas manipuler tellement il fait sombre….— (Pauline Klein et Olivier Bettach, Voilà ce que j’aurais dû dire !, page 61, Eyrolles, 2015) « Quelle provocation l’a poussé à foncer sur Materazzi ? On ne sait, mais cela ne change rien. Zidane a été rattrapé par le côté obscur de la force qui sommeillait en lui » .— (Jean-Michel Normand, Le côté obscur de la force, Le Monde, 10/07/2006).
Pourtant, si ce « côté obscur de la Force » est devenu populaire, il est assez peu abordé dans le premier épisode de la trilogie originelle ( Un Nouvel Espoir). C’est même un concept qui a été zappé lors de la traduction française.
Ben Kenobi dit ainsi (en français): « Vador a été soudoyé par les adversaires de la force » alors que l’anglais parle de « seduced by the dark side of the Force »
Il reste que, dans l’idée de George Lucas, le côté sombre vient s’opposer au côté clair/lumineux des Jedi ( le terme n’étant pas employé). Dès la première versiondu scénario, il est question des Sith, une notion qui ne sera abordée que dans la prélogie. Les Sith possèdent cette facette typique des univers de fantasy: ils resurgissent d’un passé troublé et légendaire sans qu’on connaisse leur histoire. C’est un peu comme parler de faits ayant existé lors du Deuxième Age dans le « Seigneur des Anneaux » (qui est situé au Troisième Age):
Une fois de plus, Star Wars franchit les frontières de la fantasy.
Les Sith, incarnations du « Mal », tiennent leur nom de diverses étymologies dont:
– sith (pluralsiths)
– aes sídhe : peuple surnaturel de la mythologie celte (mais en gaélique, on le prononce « chii », pas « sith ».
– les Scythes: peuple d’Eurasie,nomade, fameux pour ses cavaliers et ses raids (le côté « barbare » de Star Wars?)
–Seth: rival d’Horus dans la mythologie égyptienne, assassin de son frère Osiris – la facette obscure une fois de plus.
Les Sith ont plusieurs particularités: ils prennent un nom sith quand ils basculent dans l’ordre obscur et deviennent « seigneurs Sith ». Le titre de « darth » (dark en français) leur est attribué.
Ainsi, Palpatine est-il Darth Sidious:
Les Sith ont souvent une apparence assez affreuse (le très moche Darth Maul):
Leur autre point commun est de se cacher derrière des capuchons noirs, voire des masques (cf. Darth Vader). Là aussi, on retrouve un des codes de la fantasy: la cape/le capuchon des sorciers malfaisants.
Personne n’a publié cette célèbre transformation:
Il y a un autre changement dû à l’usage de l’art noir (faire des Horcruxes n’est pas cool…), celui de Voldemort:
L’image du sorcier se définit par ses vêtements souvent sombres, son chapeau ou sa cape et une apparence peu flatteuse. On remarque que plus le sorcier est mauvais (il a basculé du côté obscur), plus ces derniers éléments sont renforcés.
Pas très sympa, le sorcier de Mickey dans « L’apprenti sorcier « ( Fantasia):
Les Sith ont donc l’apparence des plus mauvais sorciers même s’ils ne sont pas considérés comme tels (à noter qu’il existe des sorciers dans l’univers Star Wars dans l’univers étendu ).
Ils reprennent les codes de la pop culture, dans les légendes, les mythes et les contes de fées. Ce sont des êtres qui avancent masqués, comme si le capuchon (Dooku, Palaptine/Sidious),le masque (Vader; Kylo Ren?) la détérioration du visage (Darth Maul), offraient la possibilité de mieux se dissimuler, de dissimuler le côté lumineux peut-être, afin de se livrer à des actes qu’ils n’auraient pas commis quand ils étaient à découvert.
C’est un univers très manichéen que nous livre George Lucas, qui oppose l’ombre à la lumière. C’est ce côté manichéen qu’exprime également Yoda quand il dit « des êtres de lumière nous sommes(…) et pas cette matière grossière ». Yoda n’a rien inventé: le manichéisme est né au 3ème siècle, chez les Perses.
Quant à l’adjectif « manichéen », il est régulièrement utilisé. Rien ne se perd, décidément…
Pour aller plus loin avant le prochain article: (je vais tâcher de penser à lister les ouvrages dont je me suis servie bientôt)
Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons )ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…
Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le slogan « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »
Et Led Zep, alors? j’ai parlé d’eux précédemment, quand ils étaient source d’inspiration. Par contre, on ne compte plus le nombre de titres dont eux-mêmes se seraient « inpirés »!
Exemple? Ce « Boogie with Stu », ressemble vraiment beaucoup au titre de Ritchie Valens « Ooh my head ».