Les Premières lignes qui suivent sont tirées d’un roman… dont je ne sais pas trop quoi penser….
Il y avait donc des kookaburras, ici. Ce fut la première chose que se dit Yolanda dans le matin sombre. (Et aussi, Où sont mes clopes ?) Deux kookaburras lançant une suite décousue de caquètements perçants, un chant d’oiseau avant le lever du soleil, retentissant, démentiel.
Elle sortit du lit et sentit des planches rugueuses sous ses pieds. Sur sa peau, l’étoffe rêche d’une chemise de nuit inconnue. Qui la lui avait mise?
Et voici le résumé :
Dix femmes emprisonnées au milieu du désert australien. Dix femmes au crâne rasé, vêtues d’habits étranges. Trois geôliers, vicieux et imprévisibles, pour les surveiller. Un jour, la nourriture vient à manquer. Pour elles comme pour eux. Et les proies se changent en prédatrices.
Ce roman n’est pas un polar. Mais il est noir, glacial, parfois à la limite du supportable (mais mon seuil de tolérance pour les descriptions d’écorchage de lapins et de blessures sanguinolentes est, je dois le dire, de plus en plus bas) et le suspense est intense.
Ce roman est aussi une parabole de la condition féminine (et, de là, je pense qu’on comprend le rapprochement avec The handmaid’s tale d’Atwood). L’enfermement des femmes n’est à aucun moment expliqué. Elles sont en quelque sorte condamnées parce qu’elles sont femmes.
On aborde aussi les thèmes de la relation au corps, de l’ensauvagement.
J’ai vraiment du mal à parler de ce roman : l’écriture est prenante. Le huis clos en devient vite oppressant, mettant parfois mal à l’aise. Ensuite, rien n’est expliqué. Et, surtout, à aucun moment on ne saura ce qui s’est réellement passé. L’une des dix femmes prisonnières imagine à un moment qu’elles ont intégré une émission de télé-réalité et, même si ce n’est pas le cas, on a parfois l’impression qu’on n’en est pas loin. Une terrible et cruelle réalité dont nous sommes les spectateurs un peu voyeurs. Ou, peut-être, en tant que femme, la 11ème prisonnière ?
C’est une expérience littéraire et c’est à tenter !
Charlotte Wood, La nature des choses (The Natural Way of Things, 2015), Éd. du Masque, 2017. Rééd. Livre de Poche, 2018. Traduit par Sabine Porte. 309 p.
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