Premières lignes – 26 avril

Je ne sais pas si c’est l’effet « confinement » mais j’en profite pour relire ….au lieu de m’attaquer aux livres que je n’ai pas encore lus ! ( il y en a quelques uns comme ça, sur mes étagères ) Et donc, cette semaine, voilà pour mes Premières Lignes : 

« Elisabeth avait cinquante-sept ans quand elle vit San Francisco pour la première fois.
Tandis que la limousine quittait le labyrinthe de béton de l’aéroport, elle jeta par la vitre un coup d’oeil à la pluie qui tombait et poussa un soupir pour pester contre ce temps exécrable.
— Je sais, dit le prince comme s’il lisait dans ses pensée. Mais il paraît que le ciel va s’éclaircir dans la journée. (….)
Au premier carrefour, la limousine ralentit solennellement et Philip lui fit signe du menton :
— Regardez là-bas, ma chère : vos premiers admirateurs !
Elle tourna la tête et fit un geste à une cinquantaine de personnes rassemblées au coin de la rue. Elles agitèrent les mains avec enthousiasme en brandissant une banderole en cuir noir où les mots « God save The Queen » avaient été inscrits en rivets argentés. Ce n’est que lorsqu’elle les entendit pousser des hourras qu’elle se rendit compte que c’étaient tous des hommes.
Philip grimaça un sourire désabusé :
— Qu’y a-t’il ? demanda-t’elle.
— Des homosexuels.
— Où cela ?
Mais là, ma chère ! Sous la banderole.
Elle se retourna et vit qu’ils étaient regroupés devant un bâtiment appelé l’Arena. 
— Ne dites pas de bêtises ! le corrigea-t’elle. Il est évident que ce sont des sportifs…

Voilà le ton des Chroniques de San Francisco dans lesquelles je me replonge. J’en suis au quatrième tome parce que ça se lit vite et bien. Comme je les connais assez bien ( je n’en suis pas non plus à ma première re-lecture ) mais qu’il y a toujours des petits détails que j’avais oubliés entre-temps, je savoure à la fois l’humour, le développement des personnages, la tendresse et ….mince, que d »émotion !
C’est aussi l’occasion de se plonger dans l’ambiance des années 80 avec ce tome – les années Reagan ( les années Mitterrand chez nous ), la fameuse « guerre des étoiles » (pas le film ) et le SIDA.
Dans ce tome, l’action se déplace aussi en Angleterre, ce qui redonne une autre dynamique aux Chroniques (des chroniques qui ressemblent de plus en plus au format du roman, d’ailleurs).
Armistead Maupin parle ici d’amour, d’enfants, de stérilité, de deuil, d’amitié, de réussite professionnelle, et même de la reine d’Angleterre, et tout cela sur le même ton léger. Presque.
Les Chroniques, comment dire…. il fait partie des livres qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie !

Chroniques de San Francisco, tome 4 : Babycakes par Maupin

Résumé : Début des années quatre-vingt, Reagan dirige l’Amérique, hésitant entre conservatisme pur et dur et saut en avant technologique. Les Yuppies dopés sont des acharnés du travail, les gays californiens sont à la pointe du combat pour l’évolution des mœurs et des mentalités et le sida commence à frapper les corps et les esprits. C’est ce moment que choisit la reine Elisabeth II pour effectuer sa première visite à San Francisco. Un symbole à elle seule, la reine d’Angleterre ! Représentante de la vieille Europe, des traditions et d’un certain art de vivre. En décalage complet avec celui des avant-gardistes californiens. Mais c’est justement ce côté kitsch qui leur plaît. Son côté bonne vieille mamie ! Comme Mme Madrigal, la logeuse de la petite résidence communautaire de Barbary Lane.

Les autres premières lignes sont chez :

• Au baz’art des mots
• Light & Smell
• Les livres de Rose
• Le monde enchanté de mes lectures
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• La Voleuse de Marque-pages
• Vie quotidienne de Flaure
• Ladiescolocblog
• Selene raconte
• La Pomme qui rougit
• La Booktillaise
• Les lectures d’Emy
• Songes d’une Walkyrie
• Aliehobbies
• Ma petite médiathèque
• Prête-moi ta plume
• L’écume des mots
• Pousse de ginkgo
• Ju lit les mots
• À vos crimes
• L’univers de Poupette
• Le parfum des mots
• Les lectures d’Ironnette