Ah, je n’étais pas inspirée, mais vraiment pas inspirée ! il est temps que les bibliothèques rouvrent ! Car elles rouvrent : j’ai pu rendre mes livres dans la boîte de retour. Il y a un service de commande par drive dans l’une des bibliothèques et dans l’autre, un service similaire va se mettre en place. Tout ça dans la métropole nantaise, bien sûr… J’espère que je vais trouver de la lecture fraîche parce qu’après avoir fait un peu le tour de mes étagères, j’ai fini par me décider pour ces premières lignes (le résultat juste après 🤔):
» Ça commençait à se dissiper, mais après ce qui me parut une éternité.
J’essayai de remuer les orteils. J’y réussis. J’étais dans un lit d’hôpital, les jambes dans le plâtre. C’étaient bien mes jambes.
Je fermai les yeux avec force et je les rouvris. Trois fois.
La chambre reprit son aplomb.
Où diable étais-je ?
Les brumes se déchirèrent lentement et la mémoire me revint. je me souvins de nuits d’infirmières et d’aiguilles. Chaque fois que je commençais à reprendre mes esprits, quelqu’un entrait et me piquait avec quelque chose. C’était exactement ce qui s’était passé. Exactement ça. Mais maintenant, j’étais à peu près conscient. Ils allaient bien être obligés d’arrêter leur petit jeu.
Non ?
Une pensée jaillit : Peut-être pas ? »
(et parce que j’ai eu un réel problème avec la traduction qui date de 1975) :
« It was starting to end, after what seemed most of eternity to me.
I attempted to wriggle my toes, succeeded. I was sprawled there in a hospital bed and my legs were done up in plaster casts, but they were still mine.
I squeezed my eyes shut, and opened them, three times.
The room grew steady.
Where the hell was I?
Then the fogs were slowly broken, and some of that which is called memory returned to me. I recalled nights and nurses and needles. Every time things would begin to clear a bit, someone would come in and jab me with something. That’s how it had been. Yes. Now, though, I was feeling halfway decent. They’d have to stop.
Wouldn’t they?
The thought came to assail me: Maybe not. »
Résumé : Carl Corey, un amnésique, s’échappe d’une clinique privée où il était détenu depuis un accident de voiture et part à la recherche de son identité et de son passé avec pour tout indice le nom et l’adresse de sa sœur supposée : Evelyn. Il se rend chez elle et réussit à lui soutirer de nombreuses informations en bluffant habilement et en cachant son amnésie, mais ces révélations sont bien difficiles à décoder et pour cause : Carl s’appelle en réalité Corwin, et s’il ne s’en souvient pas encore, il est en fait l’un des princes du royaume d’Ambre, seul monde réel, tous les autres n’étant que des « ombres », des univers parallèles tous plus ou moins différents de leur modèle original. En l’absence de sa sœur, elle-même princesse d’Ambre sous le nom de Flora, Corwin découvre en outre un étrange paquet de cartes. Les atouts de ce tarot mystérieux représentent, entre autres, les neuf princes d’Ambre en costume de cour ; en les parcourant Corwin reconnaît ses huit frères et lui-même, Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d’Ambre, glissant d’ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Éric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.
Je vais le dire tout de suite : je parle d’un cycle classique de la fantasy et culte, paraît-il. Je parle de Zelazny et du cycle des Princes d’Ambre. Quelque chose que j’ai déjà essayé de lire il y a fort, fort longtemps sans y arriver, soit parce que je n’avais pas le temps, soit parce que je ne trouvais pas le premier tome, soit parce que le premier tome me tombait des mains… Visiblement, j’ai toujours eu du mal avec ce cycle. 😏
Mais puisque je n’avais plus rien de frais à lire et que les deux premiers tomes traînent sur mes étagères, je me suis dit qu’il était enfin temps …
Bon. Je suis fixée. Ce n’est décidément pas pour moi.
Déjà, ça a mal vieilli. Je ne suis pas fan du tout de la traduction qui donne des résultats très étranges….
Le traitement des personnages féminins ? Aïe… il est minable, il faut le noter. Je sais que le roman est paru en 1970 mais quand même. A ce point, c’est affligeant : les femmes pleurnichent, sont inutiles ou intriguent et couchent pour obtenir des faveurs. Grrr….
J’ai dit plus haut que j’avais eu un mal fou avec la traduction. Effectivement, c’est truffé de vieilles expressions qui auraient besoin d’être dépoussiérées ; la mise en page a aussi besoin d’un bon coup de balai aussi.
Car, il faut le dire : s’embarquer dans cette lecture, c’est partir pour des paragraphes incompréhensibles « mais de quoi parle-t’il ? de qui parle-t’on ? (et dans quel état j’erre, au final ? 🤣).
Exemple du grand bazar :
– Pourquoi ? Il t’a contacté ?
– J’aimerais mieux ne pas en parler. » J’espérais trouver une issue quelconque. Je connaissais maintenant à quel genre grammatical appartenait Bleys : « S’il l’avait fait, je lui aurais répondu la même chose qu’à Eric : je réfléchirai.
– Bleys », répéta-t-elle. (Bleys, dis-je en moi-même, Bleys, je t’aime bien. Je ne sais plus pourquoi, et pour certaines raisons je ne devrais pas t’aimer, mais je t’aime bien, je le sais.)
J’ai donc jeté un coup d’oeil au texte original. Je n’ai pas retrouvé la lourdeur ni les phrases laborieuses. Le style est un peu sec, parfois répétitif mais on comprend beaucoup mieux ce qui se passe. Il n’y a que dans les combats/batailles où c’est plus flou. En français, ça devient le grand n’importe quoi, par contre.
Quant à l’idée, certes pas neuve ni innovante, de suivre la progression du personnage principal amnésique, pourquoi pas ? C’est toujours une bonne ficelle. Oui, si c’est utile. Mais quand celui-ci a l’air de très bien se débrouiller en bluffant tout le monde pendant des pages et des pages, on comprend ses raisons. On entre même dans son jeu. Par contre, à quoi cela est-il utile si c’est pour pour révéler à ceux qui veulent sa peau qu’il ignore totalement de quoi il parle, où il va, ce qu’il fait au bout d’une centaine de pages? Qu’il se fasse démasquer, je veux bien. Qu’il le révèle très vite, ça aussi, j’accepte. Mais qu’il passe du monde réel à un monde imaginaire sans sourciller et que tout d’un coup, il balance qu’il ignore ce qui se passe, en fait, ça ne tient pas debout.
Et c’est le début de la fin. Le personnage de Corwin qu’on suit depuis le début, est assez désagréable mais cela aurait pu devenir intéressant. On a envie de mieux connaître cette famille où tous les frères ou presque et leurs soeurs cherchent à se nuire et à s’assassiner. Finalement, ils restent en retrait, comme des fantoches, sans consistance.
Il en est de même de ce royaume d’Ambre brièvement décrit : un peu de ciel par là, une forêt par ici.
C’est creux, mal ficelé et carrément décevant.
note : Vous voulez lire l’histoire d’un personnage amnésique qui apprend qu’on lui a volé son trône, avec un univers bien fait (et pas de personnages féminins neuneus)? Alors, c’est Majipoor et Lord Valentin qu’il faut lire. C’est autre chose… et c’est passionnant.

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