Premières lignes – 20 juillet

Ayant enfin pu renouveler mon stock de livres à la bibliothèque, j’ai ramené entre autres celui qui suit. Premières lignes percutantes.

« Pa mettait trop de temps à trancher les gorges des garçons.
Près de dix minutes s’étaient écoulées depuis qu’il avait disparu dans la cabane de quarantaine et fie avait passé les sept dernières à en fixer furieusement la porte dorée tout en s’empêchant d’arracher un fil qui pendait de sa tunique noire en lambeaux. Si Pa revenait au bout d’une minute, cela signifiait que les garçons étaient déjà morts de la peste des pécheurs ; au bout de trois, qu’il avait dû mettre à leurs jours. « 

Puisque ça paraît un peu étrange, cette histoire de gorges coupées, je mets tout de suite le résumé, histoire de donner du contexte :

 » Fie fait partie des Corbeaux, la dernière des castes de Sabor. Les intouchables. Avec son clan, elle écume les routes, prenant en charge les pestiférés pour les brûler. En tant que sorcière, elle dirigera un jour son clan et sera responsable de la survie des siens. Son destin semble tout tracé. Jusqu’au jour où, lors d’une mission, elle aide le prince de Sabor à s’évader du palais pour le soustraire à une énième tentative d’assassinat. Fie négocie alors avec lui un pacte sacré : si elle conduit le prince en lieu sûr, il promet, une fois roi, de protéger les Corbeaux. Mais il faudra pour cela déjouer bien des pièges et des trahisons…

Merciful crows dont c’est le premier tome : La voleuse d’os ( deuxième à paraître en VO cet été) est donc une série fantasy jeunesse/Y.A  (je dirais plus Y.A que jeunesse) signée Margaret Owen.  L’intrigue en elle-même est basique — et efficace : emmener deux protagonistes à un certain endroit après avoir conclu un pacte malgré les nombreux dangers et surtout échapper à des poursuivants toujours de plus en plus actifs. Le principe du voyage du héros.
Sauf qu’il s’agit d’une héroïne et que lors de sa quête, elle va tomber amoureuse.
L’univers de Merciful Crows (Sabor) est intéressant. Le système des castes n’a rien de nouveau mais comme toujours, je préfère un processus bien rôdé et habilement utilisé que quelque chose de soi-disant innovant qui ne tient pas debout. Ces castes hiérarchisées selon le mode « oiseau » sont vraiment bien faites : à chaque caste est liée un don (désir, traque, sang, ….). La magie est donc présente aussi.
Côté personnages, on suit essentiellement Fie, l’héroïne et les deux protégés, le prince Jasimir et son garde du corps Tavin. Les personnages secondaires sont brièvement décrits et mériteraient parfois d’être un peu développés : Pa, Hangdog (l’ex de Fie).
Puisque j’en suis à parler des points faibles, j’ai remarqué également que les scènes d’action restaient souvent imprécises dans leur description. On en vient à se demander qui se trouve où et comment il ou elle en est arrivé.e là…  C’est un peu gênant dans la mesure où le reste est particulièrement agréable à lire. Il y a des dialogues percutants, sur le pouvoir, l’oppression…. Et il y a de l’humour.
J’en viens à la romance qui tient une part importante dans le livre. Il est vrai qu’au début, j’ai levé les yeux au ciel en voyant la jeune Fie s’amouracher du (beau) noble en fuite. Stéréotypes, nous voilà ! Ce qui paraît étrange car l’autrice ne donne pas du tout dans le cliché : elle place un personnage non-genré (Madcap – un bel emploi du « iel » ). Elle évoque ouvertement la bisexualité du prince et de son garde du corps sans compter les mariages entre personnes de même sexe (la tante du prince, par ex. qui a des époux et des épouses). D’ailleurs, l’histoire d’amour n’est pas si neuneu que cela ; elle est plutôt intense. Il s’agit plutôt de quelques passages un peu mièvres qui affaiblissent l’ensemble. Ou alors, peut-être s’agit-il d’ajouter un ton plus doux dans un univers particulièrement sombre ? Ce serait alors bien trouvé de la part de Margaret Owen. A ce sujet, il y a des scènes qui relèvent de la fantasy pour adultes…. Bien glauques.

J’ai passé un bon moment et j’aimerais volontiers connaître la suite des aventures de Fie et des autres. Voilà un roman qui va aller droit dans le Challenge de l’Imaginaire.

Illustrations réalisées  par l’autrice :

Merciful Crows, tome 1 : La Voleuse d'os par Owen

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2 réflexions sur “Premières lignes – 20 juillet

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