« Derrière un rideau d’arbres, au fond de la forêt, un lac noir sous le ciel noir. Et le froid. un chuintement, une plainte. Un cri de douleur qui signe la fin de la nuit. Lentement, le noir du ciel se griffe d’or et d’argent, le cobalt fond sous l’indigo. Le gémissement à nouveau, résonne sans que personne ne soit là pour l’entendre. Un trait, un éclair nacré dans le blanc pur de la glace, et un soupir, le dernier, un son à lacérer le coeur quand la plaque se scinde en deux. Le morceau de glace hésite, il tangue en suivant le clapot des eaux du lac. Le vent tombe, la plaque dérive. «
C’est un roman jeunesse dont il s’agit qui oscille entre roman d’apprentissage et fantastique. L’écriture est particulièrement agréable et j’ai envie de dire : belle, ce qui est vraiment un point fort. L’ambiance de cette presqu’île, la forêt, le froid, les paysages, tout est admirablement décrit avec une grande poésie. Les personnages ne sont pas en reste et on suit sans trop de peine l’histoire entre le passé et le présent — et l’importance de l’un sur l’autre. De la même façon, on passe sans souci de l’intrigue de Nanna/Soriane à celle de Albaan et sa famille. Les liens et les échos entre les deux histoires paraissent assez évidents à la lecture et tout fonctionne habilement.
La dimension fantastique reste légère mais toujours présente, renforcée par un climat anxiogène généré par la montée de la haine dans le village. Là aussi, j’ai trouvé que tout était bien mené et j’ai vraiment aimé cette lecture.
L’idée de cette société matriarcale (basée sur une véritable communauté comme je l’explique plus bas) m’a évidemment beaucoup plu.
J’ai peut-être regretté la romance un peu trop rapide qui ne m’a pas parue essentielle ni franchement très intéressante mais cela reste mon point de vue. Elle n’est pas non plus centrale mais m’a légèrement ennuyée, peut-être parce qu’elle plombe trop aisément la relation entre Albaan et Lilijann. Cela reste mon seul bémol.
Un beau roman jeunesse, dont j’ai vraiment apprécié l’écriture (je dois le redire une fois encore car ce n’est pas si fréquent). ❤️
Pour son roman, Cécile Roumiguière s’est inspirée d’une région de l’Estonie. Je vous invite à aller voir le reportage en photos ici . L’île de Kihnu est une micro-société matriarcale. De là, elle a développé son histoire et les problématiques (comment grandit-on dans une telle société ? etc…). Elle l’explique dans son post consacré aux Filles de la Walïlü.
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