Tongari Boshi No Atelier est un manga magique. Déjà, il s’agit d’une histoire de sorciers et de sorcières. On vole, on dessine des sorts ( bonjour Ewylan !), on apprend à maîtriser des sorts dans un atelier avec l’aide de professeurs ( pas trop de Harry Potter même si on y pense toujours un peu ).
Magique aussi est le dessin de Kamome SHIRAHAMAqui avait déjà commis le superbe Divines.
Kamome Shirahama ne se contente pas de dessiner divinement bien, elle brosse le portrait de personnages attachants dont l’héroïne, Coco. Quant Kieffrey, le professeur, c’est un maître bienveillant et mystérieux à la fois ( j’ai lu aussi ici et là : « et quel beau gosse ! » ).
Kieffrey
Mais il y a aussi des personnages secondaires très bien caractérisés, des élèves atypiques. On les cerne aisément et on a envie de s’intéresser à l’évolution de leurs personnalités. Pas seulement à l’apprentissage de la magie, et des péripéties, donc, mais aussi à leurs expériences personnelles. Un peu comme dans un roman d’apprentissage.
Par exemple : Tetia, est elle qui aide Coco à s’intégrer à la vie dans l’atelier. Pour elle, la magie existe pour rendre heureux les gens et son rêve est de réaliser une magie utile pour tout le monde.
Trice, elle, ne veut pas se voir obligée de dessiner des sorts dont elle n’a pas envie. Si c’est cela, être adulte, autant qu’elle reste une enfant ! De plus, Trice n’a aucune envie d’utiliser la magie d’autrui : cela ressemble à souiller sa propre magie. Mais on verra qu’elle va évoluer au fil du temps.
Agathe Achrome, incarne la persévérance, la rigueur et la recherche de l’excellence et une certaine idée de la compétition ! Elle est le pendant de Coco ( toutes les deux veulent tout connaître de la magie). Mais Agathe est plus rationnelle. Elle se met aussi une pression terrible car elle veut devenir bibliothécaire à la Tour Bibliothèque ( là où sont toutes les connaissances du monde). Agathe veut également (et surtout) prouver à sa terrible et puissante famille qu’elle est digne d’elle.
Comme dans le monde de Harry Potter ( on y revient ), le monde est divisé : d’une part, il y a la majeure partie de la population, qui ne peut utiliser la magie ( des sortes de Moldus) et de l’autre, celle des sorciers. Mais le monde magique n’est pas uni pour autant.
La Milice Magique tente de faire respecter les lois sur l’utilisation de la magie mais surtout, lutte contre les actes terroristes de la Confrérie du Capuchon. Cette Confrérie présente un aspect très mystérieux. On la voit apparaître et s’intéresser beaucoup ( beaucoup trop et de trop près ) à Coco….
Voilà le fil rouge de l’intrigue qui se déroule sur plusieurs tomes ( 7 à ce jour en France chez Pika – 8 bientôt au Japon ).
Un manga pour qui aime la magie, les histoires de sorts, les dessins fignolés avec chaque détail magnifiquement réalisé, notamment à l’aide des jeux d’ombre et de lumière, un style qui fait penser parfois l’Art Nouveau ( ces lignes dans les vêtements des personnages !), le merveilleux mais aussi les histoires d’apprentissage et les paysages somptueux.
A lire chez Pika éditions.
Kamome Shirahama
diplôm ée de l’école des Beaux-Arts de Tokyo, elle commence sa carrière de dessinatrice dans le milieu des jeux vidéo mais aussi des romans en tant qu’illustratrice. Elle est attirée depuis son enfance par les Comics, tout en ayant grandi avec les œuvres d’Osamu TEZUKA et Moto HAGIO avec notamment Le Cœur de Thomas. Se sentant plus attirée par la bande dessinée, elle décide d’acquérir de l’expérience en travaillant à l’international, et tente sa chance du côté des Etats-Unis en illustrant des Comics pour les éditions Marvel, en réalisent notamment les couvertures des Stars Wars, le dernier en date étant Le dernier Jedi
Ces six tomes m’ont fait rêver et je les glisse dans le Challenge de l’Imaginaire.