Premières lignes – 13 juin

Il fait chaud et ces Premières lignes (admirablement bien écrites) sont là pour donner de la fraîcheur. Enfin, du frisson.

« Je ne voyais plus le plafond de ma chambre. La pièce s’était brusquement assombrie, comme si on m’avait jeté une couverture sur la tête. Je ne voyais même plus mon haleine monter dans l’air froid.
Pris de panique, je voulus me redresser mais j’étais comme paralysé. Soudain, je retrouvai la vue. Et je le regrettai aussitôt.

Le plafond émettait une faible lueur d’un jaune malsain, sur laquelle se dessinaient des ombres mouvantes. je crus d’abord que c’étaient celles de branches dénudées projetées par la lune. Mais elles prirent bientôt une forme identifiable : la silhouette d’un personnage sans visage.
La sueur me mouilla les paumes et mon coeur battit la chamade. Glacé d’effroi, je tentai en vain de détourner le regard.
Puis une voix s’éleva. « 

J’avais quitté l’univers de l’Epouvanteur avec le sentiment mitigé que ce cycle (celui de Tom Ward) se terminait de façon non concluante. J’attendais donc cette fameuse série avec Frère Wulf qui devait suivre Tom et Alice dans leur lutte contre les créatures de l’Obscur tout en déplaçant le point de vue. Je me demandais si cela aurait pour effet d’apporter un nouveau souffle à un cycle qui avait tendance à parfois s’essouffler. Ainsi, au fil des épisodes de l‘Epouvanteur, les disparitions successives de personnages importants de l’univers (Gregory, Grimalkin) même si elles s’expliquent tout à fait et s’inscrivent dans une certaine logique de l’histoire, sont quand même assez vite expédiées. C’est encore plus flagrant quand on voit que la sorcière emblématique, Grimalkin, réapparaît régulièrement pour donner un coup de main à nos deux héros, Tom et Alice.
Je passe sur l’idée intéressante de la jeune apprentie de Tom, Jenny, septième fille d’une septième fille. On n’a pas le temps de voir comment ce concept aurait pu se développer puisque le personnage disparaît aussi vite qu’il est apparu. Et là aussi, c’est dommage.
Pas mieux : l’épisode des Kobalos (derniers tomes de la série initiale), des ennemis tellement costauds que l’auteur a hâte de s’en débarrasser pour peut-être passer à autre chose (mais je ne suis pas dans la tête de l’auteur 😉 ). Du moins est-ce l’impression que j’en ai eu (L’héritage de l’Epouvanteur — pas vraiment une réussite).
Heureusement, ce premier tome de Frère Wulf ne comporte aucun des points faible que je viens de citer (je chipote mais j’aime beaucoup trop ce qu’écrit Delaney pour lui en vouloir longtemps, en fait).
On retrouve les ingrédients qui donnent le ton à la série — et oui, il faut avoir lu le reste sous peine de ne pas comprendre grand chose car l’auteur aborde, entre autres, la question de l’hérédité de Tom (sa maman), le passé d’Alice et sa spécificité en tant que sorcière. A nouveau, on suit Wulf dans un monde qui n’est ni celui des humains, ni l’Obscur. Quant à la menace, elle sera double : une nouvelle créature, ancienne, et une autre, fabriquée par les êtres humains, l’Eglise.
On frémit, on est surpris… Et on attend la suite 🙂

Un très bon tome que j’ai lu à l’occasion de la Masse Critique Babelio.

Frère Wulf, tome 1 : L'enlèvement de l'Épouvanteur par Delaney


Résumé : « Tu as pu constater à quel point il est dangereux de m’accompagner, et il te manque certaines compétences pour rester dans une relative sécurité face à l’obscur. Par chance, tu possèdes l’essentiel de ce qu’il faut à un apprenti épouvanteur. À l’époque où je cherchais un secrétaire, le prieur m’a assuré que c’était inscrit dans les archives du monastère : tu es le septième fils d’un septième fils. »

Frère Wulf, un jeune moine, doit espionner Johnson, un épouvanteur aux pratiques douteuses. Se faisant passer pour un scribe, Frère Wulf étudie le quotidien de son nouveau maître. Mais un jour, Johnson disparaît. Très inquiet, Wulf décide de chercher de l’aide.
C’est donc au milieu de la nuit qu’il frappe à la porte d’une étrange maison, dont le propriétaire n’est autre que Tom Ward. Ensemble, les deux hommes partent affronter une puissante créature de l’obscur… Mais le chemin est long, et les dangers, nombreux.

Un titre que j’ajoute au Challenge de l’Imaginaire.


Une réflexion sur “Premières lignes – 13 juin

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