Premières lignes — 30 août

 » Materena aime bien les films d’amour.
Quand il y a un film d’amour à la télévision, Materena s’installe sur le canapé, croise les mains, et ne quitte pas l’écran des yeux. Elle ne balaye pas, elle ne repasse pas, elle ne se coupe pas les ongles des pieds, elle ne range pas ses linges. Elle ne fait rien d’autre : elle regarde son film.
Les films d’amour chavirent le coeur de Materena et il lui arrive même d’imaginer qu’elle est l’héroïne. « 

Contrairement à ce que laissent penser ces premières lignes , L’arbre à pain n’est pas une romance. Il y est question de sentiments, et même de mariage, puisque c’est le fil rouge qui relie tous les chapitres, envisagés comme des tranches de vie tout au long du roman. Mais ici, rien n’est sirupeux ou mièvre. Bien au contraire.
Et pourtant en nous plongeant dans le quotidien de Materena, de sa famille (et elle est vaste, comme on pourra le constater), Célestine Hitiura Vaite réussit à nous transporter au sein de la société tahitienne.
C’est un roman particulièrement chaleureux, émouvant, teinté parfois de nostalgie, d’un brin de tristesse mais toujours amusant que signe l’autrice polynésienne. L’arbre à pain est aussi le premier d’une trilogie avec Frangipanier et Tiaré, tous parus aux éditions Au Vent des Iles Pacifique puis en poche chez 10/18.
J’ai adoré de bout en bout ce roman, truffé de vocabulaire tahitien (il y a un lexique à la fin).

Un gros coup de coeur, donc.

Chroniques de Tahiti, tome 1 : L'arbre à pain par Hitiura Vaite

Résumé : Vivez le quotidien d’une famille tahitienne drôle, attachante et haute en couleurs.
Chronique d’une famille polynésienne des quartiers populaires de Tahiti, L’Arbre à pain nous plonge dans le quotidien de Materena, mère de trois enfants et femme de ménage professionnelle, au franc-parler  » local  » et aux rêves simples. Dans ce premier volet de la trilogie, la succession des récits, authentiques et tendrement drôles, est cousue de fil blanc… celui de la robe de mariée de Materena qui rêve d’une bague au doigt et d’un certificat de mariage encadré au mur. Son tane, Pito, en mâle primaire, entre bière et copains, ne veut rien entendre et résiste. Au risque de se voir réclamer à tout moment de rentrer chez sa mère… Un roman truculent, délicieux de vérité et d’émotion, qui décrit l’art de vivre au fenua et l’amour à la tahitienne dans un style vif et plein d’humour.

L’Arbre à Pain
(Chroniques de Tahiti – 1)
Célestine Hitiura Vaite
Henri Theureau (Traducteur)408 pages
Éditeur : 10-18 (20/05/2021)