« Arcadia Darell déclama d’une voix ferme dans le micro de son transcripteur :
« L’avenir du plan Seldon, par A. Darell. »
Puis elle songea non sans amertume qu’un jour, lorsqu’elle serait devenue une grande écrivaine, elle pourrait enfin se permettre de signer tous ses chefs-d’oeuvre du pseudonyme d’Arkady. Arkady tout court. Juste le prénom. «
Dans la série « Je relis mes classiques », Fondation, la suite, ép.3. A ce sujet, j’ai aussi Dune en réserve ; il faut que j’écrive la/les chroniques (après avoir vu le film de Villeneuve, j’ai relu jusqu’au Messie mais je fais un break, il y a pas mal de nouveautés dont j’aimerais parler).
Ce troisième tome intitulé Seconde fondation rassemble deux longues nouvelles qui viennent clore ce premier triptyque, La Quête du Mulet et La Quête de la Fondation.
Dans la première quête, le Mulet qui est désormais tout puissant recherche la Seconde Fondation. Rappelons que selon le Plan Seldon, la Première Fondation (celle que l’on connaît comme la Fondation) doit ignorer l’existence de la Seconde Fondation, cachée et très différente de la Première, qui elle, doit tout faire pour fonder un nouvel empire.
Mais, avec l’apparition du Mulet, la Seconde Fondation a dû intervenir. Tout au long de la nouvelle, on assiste aux manigances du Mulet et aux manipulations de la Seconde Fondation. Qui va réussir à duper qui ?
C’est un peu embrouillé au final puisqu’on reste sur sa faim. (« Ah, c’est tout ? »)
Quelques années plus tard, le Mulet meurt. Passent encore des années. C’est à cette période, sur Terminus, que commence la nouvelle suivante qui apporte une touche de fraîcheur bienvenue, introduisant un jeune personnage Arcadia Darell, la petite-fille de Bayta (LE personnage féminin du tome 2 et pour l’instant, le seul). Grâce à Arcadia, on vit véritablement cette aventure en immersion, on voyage, et donc, on se fait aussi duper par moments. Qui cherche la Seconde Fondation ? Qui espionne qui ? Asimov est au sommet de son art.
C’est une nouvelle habile, vivante, touchante et bien menée, l’une des meilleures à mon sens.
Quant à savoir où se trouve la Seconde Fondation, ce n’est pas moi qui irait le révéler…
Résumé : Conçue par le psychohistorien Hari Seldon pour restreindre l’ère de chaos résultant de la décadence de l’Empire galactique, la Fondation est désormais aux mains du Mulet, un mutant imprévisible capable de manipuler les esprits et d’imposer sa volonté à quiconque. Avec ses pouvoirs et les immenses ressources que lui procure la Fondation, il s’est donné pour objectif d’étendre sa domination aux ultimes vestiges de l’Empire défunt.
Mais déjà une nouvelle légende prend forme : il existerait une Seconde Fondation, consacrée aux sciences mentales, œuvrant de façon occulte pour garantir l’accomplissement des desseins du légendaire Hari Seldon…
Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :
Depuis quelques temps, je profite de Netchouette pour poursuivre le visionnage de la série Vikings que j’avais commencé il y a quelques années. La première saison avait été diffusée sur une chaîne française gratuite (apparemment W9, me dit la wiki) mais je ne me souvenais plus de tout où je m’étais arrêtée (vers la deuxième saison ?). Après avoir revu un certain nombre d’épisodes, pour constater que finalement, ah, mais oui, j’avais déjà vu tout ça, j’ai donc continué mon visionnage. Hum et que dire ? Je suis un peu dingue de m’infliger ça ?
Non. C’est complexe, ce que je ressens vis à vis de cette série. J’aimerais dire que rien ne va, que tout est bancal, qu’elle est trop violente, sexiste, très inexacte — et elle l’est — mais on ne lui demande pas de remplir le rôle d’un documentaire… Et en fait, elle est parfois attachante, malgré tout ses défauts. Un peu comme les Tudors, tiens… Voilà en vrac ce que j’ai à en dire.
Vikings se définit donc comme étant une série historique. Elle bénéficie des conseils d’un véritable historien pour aider le créateur et scénariste, Michael Hirst ; enfin, c’est ce qu’il clame partout et donc on va le croire. Michael Hirst est aussi le créateur des Tudors, une série basée sur les frasques d’un (beaucoup trop) sexy Henry VIII joué par Jonathan Rhys-Meyers, que l’on retrouve d’ailleurs à un moment dans Vikings en évêque tourmenté par « le péché de chair » (bah voyons). Car, Vikings, pour ne pas changer la formule, fonctionne un peu à la manière des Tudors avec du sexe (une bonne dose), de la violence (une très, très grosse louche cette fois) et des libertés avec la vérité historique ( la quoi ? ).
Il reste que les premières saisons constituent un bon divertissement, de la première jusqu’au milieu de la quatrième si on n’est pas trop regardant du point de vue des errances scénaristiques, avec des personnages plutôt bien écrits et assez bien campés. Bien sûr, il faut faire abstraction de la violence souvent inutile, même durant les combats, des scènes de sexe à répétition qui ne servent pas à grand chose non plus et, pour finir, des anachronismes évidents car visiblement ils se sont emmêlés dans les dates.
Mais Vikings, de quoi ça parle ? La série se focalise dès le départ sur une figure principale, un fermier qui deviendra un héros légendaire Ragnar Lothbrok « Ragnar aux braies-velues ». Ce Ragnar nous vient de plusieurs sources aussi bien légendaires qu’historiques. De même que le roi Arthur, il pourrait bien être issu de différents personnages ayant existé. En tout cas, un « Ragnarr Loðbrók » mène des raids vikings et a des fils avec plusieurs femmes, dans les récits comme dans la série.
Ragnar (Travis Fimmel) – le personnage central.
Dans ce qui nous occupe, Vikings, Ragnar (Travis Fimmel) est un fermier, homme lige du jarl Haraldson, un vrai sale type autoritaire, contre qui notre héros se rebelle. Au lieu d’attaquer les païens slaves, il décide de se lancer vers les riches terres de l’Ouest, là où les monastères regorgent de trésors (donc l’Angleterre, pour faire court). On assiste même au pillage de Lindisfarne , l’un des premiers raids qui marque souvent le début de ce qu’on appelle « l’ère viking », date utilisée par les historiens. Bien évidemment, le reste ne suivra pas la chronologie.
Mais Ragnar Lothbrok ne part pas seul en raid : il y emmène sa femme, Lagertha, une fameuse guerrière au bouclier, là aussi, tirée de la légende. Les scientifiques ont trouvé ces dernières années des armes dans les tombes de femmes nordiques; on pense qu’il devait exister des combattantes. Dans quelles conditions ? C’est encore assez flou mais cela se tient.
Ragnar est également accompagné par son fidèle ami Floki ( Gustaf Skarsgård)un païen convaincu qui veut tuer du chrétien à tout prix (ça en deviendra même une obsession ridicule au fil des saisons). Le personnage de Floki, le génial constructeur de bateaux, est au départ bien trouvé, mais se perd complètement en route pour devenir une pitoyable caricature de lui-même, lors de la 4ème et 5ème saison (les saisons de trop, décidément). Dommage, le personnage est vraiment intéressant dès le départ. Il est, quant à lui, inspiré de Flóki Vilgerðarson, qui aurait posé le pied en terre islandaise, non pas en premier mais en troisième ainsi qu’il est relaté dans le « Landnámabók», saga islandaise, qui décrit la colonisation par les Scandinaves de l’ Islande au cours des IXe et Xe siècles.
Ragnar a aussi un frère, un personnage ambivalent, toujours prêt à le trahir, Rollo (Clive Standen). C’est assez amusant d’avoir fait le lien avec Rollo, le futur Rollon normand même si c’est complètement improbable.
Thèmes, interactions, personnages marquants
Elle aborde même des thèmes comme celui du pouvoir, ce qu’on en fait quand on l’a ou qu’on le veut ; de la famille et de la transmission ; de la vengeance ; du destin, fabuleux ou pas, avec l’idée un peu plate que les « vikings » croyaient forcément en une sorte de destinée toute tracée, ce qu’on ignore ; du rapport au divin, avec l’opposition entre monothéisme et polythéisme, même si c’est souvent traité à la louche. A ce sujet, les dieux et déesses nordiques sont une fois de plus envisagés de façon grotesque, du genre « Odin, le dieu de la guerre » ou « Thor, dieu du tonnerre » . On confond avec Jupiter et cie. Odin est une entité complexe, un magicien, une divinité du savoir, de la sagesse, de la connaissance et de la poésie. Quant aux rites de type « sacrifices humains » et autres éléments du même acabit, il n’y a aucune preuve non plus, dans ce sens. Les animaux étaient sacrifiés.
Par contre, les interactions entre Ragnar, païen intéressé par le christianisme et Athelstan, jeune moine enlevé et vivant comme un homme du nord, sont certainement les meilleures. D’ailleurs, Ragnar comme Athelstan font partie des personnages les mieux écrits de la série, les plus aboutis.
Athelstan effectue un incessant aller-retour entre deux spiritualités, partagé entre deux cultures.
Il faut leur ajouter l’intéressant roi Ecbert (Linus Roach), un habile politique, joué tout en finesse. Les dialogues entre Athelsthan et Ecbert ou la relation Ecbert/Ragnar restent parmi ce qu’il y a de meilleur également. Puisqu’il est question de religion, on voit apparaître aussi l’évêque-guerrier.
L’évêque Heahmund (Jonathan Rhys-Meyers) et son épée fidèle
Le personnage de l’évêque, prêtre guerrier, qui manie mieux l’épée que le livre de prières, aurait pu être mieux développé à mon sens. Là, on a du mal à croire à ses doutes, à sa dualité, à son histoire d’amour. Il est plutôt bien joué par Rhys-Meyers (même si ce n’est pas son meilleur rôle, loin de là), mais l’impression demeure : on dirait que le personnage a été écrit à la va-vite, comme pour combler un manque à un moment où l’intrigue de la série plonge dans une routine. Il fallait un personnage auquel s’attacher, l’évêque a été créé. Cela sonne « faux » et c’est dommage.
Et les personnages féminins, alors ? Parmi les figures féminines, Lagertha est celle à qui on pense forcément mais je ne trouve pas son personnage très habilement développé ; elle fait vraiment partie des « femmes anachroniques » qu’on retrouve régulièrement dans les séries. A un moment, elle a un mari, ensuite, elle prend des amants, ensuite, une amante. On ne sait pas pourquoi puisqu’elle ne semblait pas apprécier les femmes plus que ça… C’est totalement gratuit.
Autre exemple : Judith, la reine saxonne, se met à étudier, et agit presque en féministe. Mais attention, sous la supervision de son beau-père, le roi Ecbert. C’est lui qui lui conseille de prendre sa liberté, de se comporter de telle façon (à condition de devenir sa maîtresse, quand même). Et Judith le remerciera, évidemment.
Du coup, pour le féminisme, on repassera ! Car Vikings est une série de « mâles » où le « male gaze » (le regard des hommes ou vision masculine) est bien présent. (« ah, donc, c’était pour ça, la scène de sexe inutile entre femmes ? » se dit-on a posteriori). Sans commentaires.
Judith et Kwenthrith — j’ai l’impression que leurs robes ressemblent à celles des Medicis, tiens.
Les enfants de Ragnar : des personnages peu charismatiques et la fin de la série
Au fil des saisons, les intrigues deviennent de plus en plus filandreuses et la série perd de son intérêt. On se concentre sur les fils de Ragnar, qui, une fois adultes, prennent la relève de leur père . Ils sont amenés à occuper les rôles principaux une fois que l’histoire de Ragnar s’achève. Le seul souci, c’est qu’ils ne présentent pas le même magnétisme, le même charisme que Ragnar. Leurs querelles fraternelles sont plus lassantes qu’exaltantes.
Bjorn, l’aîné et fils de Lagertha, est plutôt insipide. Joué par Alexander Ludwig qui, pour moi incarne à jamais le brutal Cato de Hunger Games, il est de moins en moins inspiré au fil des saisons pour devenir insignifiant. De plus, il est constamment accaparé par des histoires de femmes (et je me marie avec unetelle, ah non, c’est l’autre….). Le mec ne fait que ça : se marier, se séparer, se remarier. C’est la collection Harlequin version viking.
Les autres ne sont guère plus intéressants, hélas. Mais ils auraient pu si le scénario avait été mieux écrit. J’ai tout de même une légère préférence pour Ubbe ( Jordan Patrick Smith ), plus fin, un peu plus développé. Les autres frères ont des histoires plates ou carrément gâchées comme celle de Hvitserk (Marco Ilsø ).
Ubbe. Pas facile d’être le fils de Ragnar.
Quant au dernier, le vilain et machiavélique petit frère, Ivar le Désossé, je le trouve très peu crédible. Même la prestation d’Alex Høgh Andersen ne parvient pas à me convaincre (ce n’est pas avec des regards par en-dessous et des grimaces lugubres que le côté sombre et menaçant s’exprime le mieux chez un individu….). La série finit par se perdre dans des méandres dont on aurait préféré se passer avec les luttes et les diverses trahisons des frères.
Ivar, pô content.
Encore des anachronismes ? Il y a bon nombre d’anachronismes dans Vikings ; c’est même parfois un vrai défilé. Mais les épisodes qui se déroulent lors de la soi-disant prise de Paris (il y a plusieurs sièges de Paris, pas un seul), avec une église censée figurer Notre Dame à une époque où celle-ci n’existait pas encore puisqu’elle n’avait pas été construite, font tout de même fort dans le n’importe quoi. Je passe sur le château planté sur une sorte de colline (?), je passe aussi sur les histoires SM du comte Eudes (inutiles, violentes). Par exemple, il y avait des combattantes et des voyageuses nordiques, mais en pantalon presque moderne, vraiment ? L’archéologie montre des figures de femmes en robe avec des casques et des boucliers. Idem : pas de cotte de mailles au 9ème siècle non plus. Bref, je pourrais citer encore pas mal d’exemples mais je n’en finirais jamais.
Mais Vikings est avant tout une fantaisie, pas une série à prendre au pied de la lettre, pas une « réalité historique ». Les personnages ont un côté très heroic fantasy, ils avancent face à la camera, couverts de terre et de (faux) sang, blonds mais aussi parfois bruns (Ivar, par ex.), les cheveux rasés sur les côtés, nattés, barbus, beaux et parfois/souvent torse nu. Les guerrières, elles, ont de longues chevelures blondes qui flottent au vent quand elles combattent (Lagertha, Torvi). Il y a toujours un semblant de réalité, un effort qui tend vers le réalisme sans toutefois l’atteindre tout à fait. A tout moment, le romanesque est accentué, histoire de titiller l’intérêt. Enfin, quand l’intrigue est suffisamment bien bouclée. Et elle l’est durant deux à trois saisons.
« Quand on arrive, on pille, Tout l’monde change de territoire On a pas l’air virils mais on fait peur à voir Des gars qui se maquillent… » (désolée)
Rollo en pleine bataille de Paris, je me demande encore pourquoi…. il avait chaud ?
Allez, je finis sur une note plus sympa ; en fait, ces Vikings, ce sont des rockstars. Et ça tombe bien puisque, en fond sonore, on nous sert sur un plateau, non pas du metal, mais presque : le top du neo-folk avec Wardruna. Issu du black metal, Einar Selvik, le leader, fait même une apparition :
On peut en visionner un peu. On peut en prendre, en laisser. Sans tout croire. Il reste que c’est une série qui marque les esprits. Et qui a su susciter un réel enthousiasme pour la culture viking.
» Le premier aperçu que Bayta eut d’Oasis fut tout sauf spectaculaire. Son mari dut la lui montrer du doigt ; une étoile terne, perdue dans le désert de la frange galactique. Elle luisait faiblement par-delà les ultimes amas clairsemés d’étoiles, en compagnie de quelques points lumineux qui, ici et là, parsemaient chichement l’immensité vide du ciel. En dépit de ce modeste voisinage, on peinait tout de même à distinguer sa lueur falote, frêle. «
Un petit rappel en ce qui concerne Fondation: les nouvelles qui composent les trois premiers tomes ont été publiées entre 1942 et 1950 dans la revue Astounding Sciences Fiction. C’est une maison d’édition indépendante (Gnome Presse) qui publie les différentes nouvelles, composant Fondation en trois tomes : Fondation, Fondation et Empire et Seconde Fondation. Lorsque Doubleday rachète les droits à Gnome Presse en 1961 et édite à nouveau Le Cycle de Fondation en un seul volume cette fois. Asimov ne croit plus à sa série (« Ça ne m’intéresse pas, Tim. Je n’ai jamais rien touché sur ces bouquins » dit-il au directeur littéraire de Doubleday).
Mais Fondation est enfin reconnu, et 1966, à la grande surprise d’Asimov, le prestigieux prix littéraire Hugo de la Meilleure Série de Sciences Fiction de tous les temps est décerné à Fondation. A la suite de ce succès, Asimov écrira les deux derniers volumes de la séries.
Fondation et Empire ( Foundation and Empire ) est le deuxième tome du cycle. Il est constitué de trois nouvelles. L’Empire est en plein déclin et la Fondation, quant à elle, est devenue une puissance redoutée. On en vient même à penser qu’elle abrite des magiciens. Car Seldon avait raison (Hari Seldon a toujours raison, pourrait-on penser à ce stade), et la psychohistoire est une réussite.
La première nouvelle se concentre sur l’histoire de Bel Riose (que j’ai j’ai toujours eu tendance à orthographier : « Bielle Rose », le pauvre), un général qui veut le pouvoir avant tout.
Ce n’est pas ma nouvelle préférée, je l’avoue. Il m’a toujours semblé qu’elle était assez facile, pas suffisamment complexe. Asimov tente de tisser des liens entre certains personnages et d’anciens marchands légendaires que nous avons croisés mais tout cela reste un peu artificiel.
Le reste du livre, lui, est passionnant car il introduit à la fois le premier personnage féminin important, Bayta Darell. Même si elle n’est que l’épouse de…. et si elle se conforme aux codes de l’époque (la nouvelle date quand même des années 1940), elle présente des facettes très intéressantes. Car c’est elle qui s’oppose au grand méchant de l’histoire, à celui que Seldon n’avait pas vraiment prévu : le Mulet.
Le Mulet est un mutant aux capacités psychiques étonnamment puissantes qui va mettre en péril la Fondation. Pire : personne sur Terminus, la planète des Fondateurs, ne prend au sérieux cette menace.
Les nouvelles Le Mulet et Le Clown font partie des grandes réussites d’Asimov. L’auteur nous mène en bateau comme rarement (la première lecture est souvent bluffante). Un vrai tour de passe-passe — mais je n’en dis pas plus.
Avec Fondation et Empire, on sent que le ton est plus mature, que tout se complexifie. Et cela se vérifiera dans le tome suivant.
Résumé : Tandis que les crises qui secouent l’Empire redoublent de violence et annoncent son effondrement définitif, la Fondation créée par le psychohistorien Hari Seldon pour sauvegarder la civilisation devient de plus en plus puissante, suscitant naturellement convoitises et visées annexionnistes. En tout premier lieu, celles de Bel Riose, jeune général qui voit dans les secrets détenus par la Fondation le moyen de monter sur le trône.
C’est alors qu’apparaît un mystérieux et invincible conquérant, surnommé le Mulet, que le plan de Seldon n’avait pas prévu…
Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :
Julia Sergueïevna Pavlova est une artiste ukrainienne née en 1986.
« Les œuvres de l’artiste attirent comme des portes vers un autre monde. Et chaque image est un être vivant. Avec sa beauté, avec son propre caractère, avec son propre conte de fées. Avec sa propre histoire. Toutes les images sont unies par un trait insaisissable, une lumière. «
C’est Vol de nuit qui m’avait fait découvrir l’artiste.
» J’écris ces mots assise dans l’évier de la cuisine. Ou plutôt, les pieds dans l’évier ; car le reste de mon corps est sur l’égouttoir où j’ai posé la couverture du chien et le couvre-théière. je ne peux pas dire que ce soit très confortable, surtout avec cette odeur déprimante de savon au phénol, mais c’est le seul endroit de la cuisine qui bénéficie d’un peu de lumière naturelle. Et puis je me suis aperçue qu’écrire dans un lieu inhabituel peut se révéler fort productif : j’ai écrit mon meilleur poème perchée sur le toit du poulailler. «
Ce roman est signé Dodie Smith. Si le nom ne vous dit pas grand chose, je dois dire que, d’emblée, « Le château de Cassandra » (I Capture The Castle )par Dodie Smith ne m’inspirait rien de plus. Sauf que l’autrice a bouclé un autre très grand classique : Les 101 Dalmatiens. Il était donc grand temps que je rattrape mon retard avec ce poche de 500 pages paru chez Gallimard Jeunesse. Nous voilà donc dans l’Angleterre des années 30. La famille Mortmain vit sans le sous dans un vieux château acheté sur un coup de coeur lors d’une période d’aisance. Mais voilà : les Mortmain n’ont plus un sou. Le père, auteur d’un unique roman à succès parmi la critique littéraire, n’écrit plus. Il vit replié sur lui-même. Certaines personnes pensent qu’il perd la raison ou qu’il boit en secret. Remarié à Topaz, après le décès de la mère de de Rose, Cassandra et Thomas, il ne communique quasiment plus avec elle. La belle-mère est une femme indépendante, modèle pour des peintres et artiste elle-même. Un peu fantasque, elle entretient de bonnes relations avec ses deux belles-filles et son beau-fils et tente de tout faire pour joindre les deux bouts. Elle a vendu presque tous les meubles de la maison et elle fait du mieux qu’elle peut pour améliorer l’ordinaire, avec l’aide du fils de l’ancienne domestique, Stephen. Les deux filles partagent la même chambre et leurs secrets, à l’image des héroïnes de Jane Austen ou Charlotte Brönte, qu’elles admirent profondément. Cassandra est d’ailleurs le prénom de la soeur de Jane Austen, gardienne de l’oeuvre de sa soeur. Ce n’est pas un hasard.
Alors que la jeune Cassandra du livre écrit dans ses cahiers, le quotidien des Mortmain est soudain bouleversé par la venue de la famille héritière américaine du manoir voisin et accessoirement, nouveaux propriétaires. Simon Cotton, l’aîné des deux frères, fait particulièrement forte impression à Rose…
Comme dans les romans dont elle est friande, Rose va tout tenter pour se faire épouser, même si elle n’éprouve pas de sentiments amoureux. Son frère, Neil, va vite voir clair dans son jeu…
On pourrait en rester là et penser que le roman va tourner à la mièvrerie pour terminer sur un « happy end » mais non. Car Cassandra va se révéler un personnage bien plus complexe et que prévu, surtout pour l’époque (1949). Au travers de ses divers journaux intimes qui suivent l’évolution de la jeune femme, ses interrogations, ses descriptions du monde qui l’entoure, parfois ses réflexions piquantes ou naïves (elle est encore très jeune), on découvre une femme qui se cherche mais qui ne se laisse pas non plus marcher sur les pieds. Les personnages secondaires prennent ainsi toute leur dimension (et c’est un bel hommage à Jane Austen, parfois).
Il y a de nombreuses références littéraires (Jane Austen, les soeurs Brontë, mais pas que…)
Finalement, même si l’intrigue n’est pas très élaborée, le livre se lit très, très bien et est bien plus fin et complexe que ce qu’il paraît (surtout si on veut bien éviter le premier degré). J’ai beaucoup apprécié la palette des différents personnages, un peu moins les réflexions au sujet de la religion (qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, en l’occurrence, vu que ça ne sert pas l’intrigue ni l’évolution du personnage de Cassandra). L’idée de la construction du roman du père vers la fin est maligne… Bref, j’ai passé un bon moment.
A noter qu’il existe une adaptation en film (2003)
Résumé : Cassandra ! un prénom romanesque, à l’image du château perdu au fin fond de l’Angleterre on vit la jeune fille et toute sa famille pour le moins excentrique.
Un père écrivain qui se refuse à écrire, la merveilleuse Topaz, belle-mère fantasque, Rose, la soeur aînée rêvant au grand amour, sans parler du jeune jardinier qui n’a d’yeux que pour Cassandra. Au fil de ses cahiers, elle relate les événements qui jalonnent leur existence, avec autant de sensibilité que d’ironie. Surgissent deux beaux et riches Américains venus s’installer dans le manoir voisin.
La vie au château en sera bouleversée. Le journal, émouvant et drôle, d’une jeune fille pleine d’esprit et de talent. Dès sa parution en 1949, ce récit savoureux a rencontré un immense succès. Il est temps de découvrir en France un grand classique de la littérature anglo-saxonne qui se dévore, à tous les âges, avec délectation.
Graham Yarrington est un artiste basé à New York, aux États-Unis, né en 1991. Illustrateur, diplômé du prestigieux Pratt Institute, il joue avec les couleurs, créant un monde à la gouache ou à l’acrylique. Je l’avais découvert sur Instagram. Instagram Son site
Changement de genre pour les premières lignes, cette semaine (donc, je quitte la SF)
» Le Viking que mon frère m’a offert pour mon anniversaire, il était grand et musclé. Même sans être expert en Vikings et sans avoir lu le Grand Livre des Vikings du docteur Kepple, n’importe qui aurait pu dire : lui, c’est un Viking. «
Il s’agit d’un premier roman, signé par un auteur canadien, Andrew David MacDonald.
On le trouve ici chez Nil éditions, sous le titre « Je suis une Viking » (When We Were Vikings »). Ecrit à la première personne, le roman nous permet d’entrer dans le quotidien de Zelda, 21 ans, une jeune femme neuro-atypique, décrite dans le livre comme étant atteinte de SAF, le syndrome d’alcoolisation foetale (à ce sujet, il y a ce très bon reportage sur Arte).
Zelda habite avec son frère aîné, Gert, qui, apparemment, n’est pas atteint par le même syndrome même si, au fil des pages, on peut vraiment en douter vu ce qui lui arrive.
De même, on peut aussi s’interroger si Zelda n’est pas plutôt une personne à haut potentiel (peut-être avec un léger autisme Asperger) que victime de SAF. Mais ça n’est pas très grave puisque le personnage de Zelda reste parfaitement cohérent, ainsi que ses relations avec les autres, son frère, son amoureux et ses amis traités comme elle « d’attardé.e.s » (la société est formidable envers les handicaps invisibles — je sais de quoi je parle…. )
J’ouvre ici une parenthèse rapide un peu plus perso, en lien avec le handicap en général (vousêtes libre de lire ou non 😉 ). Le handicap invisible et la santé mentale en France sont deux sujets dont il est encore très difficile de parler sans être stigmatisé (travail, vie personnelle, vie sentimentale, j’en passe) et hélas, parfois, rejeté. D’ailleurs, j’ai tenu un blog il y a env. 15 ans sur le sujet, que j’ai fermé au vu de plusieurs commentaires et messages privés parfois très offensants — et encore, c’était avant les réseaux sociaux ! .Dans ce premier blog, donc, il y était question de ce que je vivais, de mon quotidien, et donc, aussi de santé mentale et de handicap invisible. Mentionner cela a constitué une étape importante pour moi et n’a pas été toujours facile. Rendre visible un aspect avec lequel je devais vivre depuis des années et qui, à cette époque, me faisait terriblement souffrir m’a permis à ce moment-là de souffler un peu, de m’exprimer et même d’échanger avec d’autres. Mais « santé mentale » , « handicap » (reconnu pourtant comme tel pour exercer un emploi dans mon cas) sont encore souvent des mots qui font peur. Et même si les documentaires, les émissions et les campagnes d’informations sont de plus en plus nombreuses, les vieux réflexes persistent (recul, peur, parfois harcèlement au sein de certains groupes, moqueries, assimilation avec « la folie » et ce qui va avec, j’en passe). Parenthèse perso refermée.
Un roman comme « Je suis une Viking » est donc important. Il est plein d’humour aussi. De tendresse. Et il évoque des thèmes de la vie quotidienne sans fard. De plus, il reste sobre sur la question du handicap ; c’est réellement un soulagement de ne pas lire des platitudes de bons sentiments ou des bêtises mal agencées, sans parler des romans qui collent de manière totalement artificielle un personnage handicapé dans l’histoire pour donner bonne conscience à l’auteur (ce que je vois trop souvent ces dernières années et qui a pour effet de me faire refermer le livre).
Une bonne surprise pour un premier roman même si l’intrigue reste assez simple. Et les informations sur les vikings sont tout à fait bien documentées, au fait. L’auteur a dit qu’il n’y connaissait rien (mais ce n’est pas mon cas !).
Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :
Tsuruta Ichiro est un artiste polyvalent japonais originaire né en 1954 à Hondo City, préfecture de Kumamoto (actuellement Amakusa ). Ichiro Tsuruta a grandi entouré par la nature riche de la région d’Amakusa. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il a ensuite intégré le département de design graphique de la Tama Art University, dans le but de devenir illustrateur.
Il est célèbre pour représenter les femmes japonaises avec élégance et une touche artistique bien distinctive.
Comme il le dit, « Je veux dessiner ma propre muse », c’était son thème éternel et le point de départ de son travail.
» Gaal Dornick, car tel était son nom, n’était qu’un jeune homme fraîchement débarqué de sa planète natale. Un provincial qui n’avait même jamais vu Trantor. Du moins, pas de ses propres yeux. Bien des fois, par contre, il av ait eu l’occasion de contempler la planète à l’hypervidéo. D’autres fois, un peu moins souvent, en regardant les actualités en tridi, fasciné par le formidable impact visuel de ces images, il avait assisté à un couronnement impérial ou à l’ouverture d’un concile galactique. Bien qu’il eût passé jusque_là toute son existence sur Synnax, une planète en orbite autour d’une étoile située aux confins de la Nébuleuse Bleue, Gaal Dornick n’était pas totalement coupé du reste de la civilisation. Ce qu’il vous faut comprendre, c’est qu’à cette époque-là, dans la Galaxie, nulle planète ne l’était vraiment. «
Fondation. Asimov — 1951 (1957 en France)
Rien que ça.
En fait, le cycle de Fondation est loin d’être une découverte pour moi. Fan de SF depuis mon (très) jeune âge, j’avais l’habitude de le lire et de le relire, en alternance avec Dune (tous les tomes de Dune, pas que le 1er), ou dans un autre genre, Le Seigneur des Anneaux. Mais cela faisait assez longtemps en fait que je ne m’étais pas plongée dans l’univers de la psychohistoire, cette science inventée par Hari Seldon, basée essentiellement sur les mathématiques (statistiques) tout en prenant en compte les grands courants sociologiques et historiques afin de prévoir l’avenir d’une société.
Grâce à la toute récente adaptation en série du cycle, j’ai eu envie de retrouver les livres, pas pour les comparer car j’ai bien compris que le show TV avait apporté de grandes libertés, assez intelligentes pour la plupart par ailleurs, mais plutôt pour retrouver l’univers d’Asimov.
Résumé : En ce début de treizième millénaire, l’Empire n’a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la Galaxie. C’est dans sa capitale, Trantor, que l’éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l’avenir. Grâce à elle, Seldon prévoit l’effondrement de l’Empire d’ici cinq siècles, suivi d’une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines. Une entreprise visionnaire qui rencontre de nombreux et puissants détracteurs…
L’histoire, en elle-même, se découpe en 5 parties, 5 nouvelles qui constituent autant d’étapes dans la naissance de la fondation (par Hari Seldon et Gaal Dornick ) puis dans son évolution. On ne suit donc pas un personnage principal tout du long ; on va apprendre à connaître brièvement plusieurs personnages importants . En premier, celui qui a inventé la psychohistoire, Hari Seldon et son « successeur », Gaal Dornick sont rapidement abordés dans la première nouvelle. Un peu trop vite, d’ailleurs. Puis, très vite, les années passent, nous abandonnons la gigantesque planète Trantor, centre de l’Empire, pour nous concentrer sur les problèmes que vont devoir affronter les exilés, partisans de Seldon, sur la petite planète Terminus. A chaque nouvel épisode, une crise survient.
On ne sait pas de quoi il s’agit car les faits semblent insignifiants. Ce n’est pas le cas, au contraire : chaque détail compte. Et comme lors d’une partie d’échecs, tout se joue finement, sans violence. Les personnages forts (tous des hommes, les femmes étant totalement absentes de ce futur) sont des pacifistes rusés. Asimov sait trouver des clés, mettre en situation des personnages malins comme Salvor Hardin ou Hober Mallow, le marchand.
Les thèmes sont bien vus, particulièrement pour l’époque, les années 50. Il suffit de les transposer pour s’en rendre compte : la science devenue religion, utilisée comme un force, le pouvoir du commerce, la disparition des techniques et de l’effacement de la mémoire qui contribuent à un « effondrement »…
Rien n’est jamais anodin.
De plus, le texte se lit bien.
Bien sûr, en relisant, j’ai noté les mêmes bémols qui me chiffonnent à chaque fois — mais visiblement, ça ne m’empêche pas de trouver que Fondation est un grand classique.
Je l’ai dit plus haut : aucun personnage féminin à ce stade. C’est lié au contexte : le roman a été édité dans les années 50 mais tout de même, imaginer le futur aurait pu être l’occasion de réfléchir à une autre société. On n’y trouve pas non plus d’espèces extra-terrestres. Rien que des humains, et des mâles.
La psychohistoire me paraît aussi quand même un peu light, sociologiquement parlant, dans ce premier tome (même si je connais la suite, mais faisons comme si je n’avais jamais lu le cycle).
Quant aux personnages, j’ai toujours trouvé dommage qu’Asimov ne les ait pas développés davantage (Dornick, Hardin).
Bref, c’est un premier tome d’introduction, pas le meilleur du cycle à mon sens, mais qui donne envie d’en savoir plus. Car, heureusement, la suite va se bonifier.
La série apporte une autre vision, bien différente, mais assez intéressante dans les premiers épisodes.
C’est une autre approche, pas du tout calquée sur les romans et certaines personnes diront que ce n’est pas fidèle. Je la trouve maligne par bien des aspects comme le traitement des personnages qui changent de genre (Hardin, Dornick), le fait de s’intéresser à la chute de l’Empire, l’idée du clonage des empereurs. Les personnages sont également beaucoup plus développés, ce qui est un bien. Leurs histoires sont plutôt assez bien pensées comme celle de Gaal Dornick. Par contre, les connexions entre Salvor Hardin et Dornick deviennent vite obscures pour finir en méli-mélo. Les romances sont omniprésentes et très vite, cela pèse sur l’intrigue. Et surtout, au fil des épisodes, on s’embourbe dans des histoires qui ne ressemblent plus à rien. C’est dommage car la série partait très bien sans compter que,
visuellement, c’est aussi très beau.