C’est peut-être la St Valentin mais il n’est pas question de romance dans les premières lignes qui vont suivre – ah, oui, et comme je l’ai lu en anglais, premières lignes aussi en anglais, du coup :
» Sometimes, in that split second when Ray Levine snapped a picture and lots the world in the strobe from his flashbulb, he saw the blood. He knew, of course, that it was only in his mind’s eye, but at times, like right now the vision was so real he had to lower his camera and take a good hard look at the ground in front of him. «
« Résumé : Megan est une mère et une épouse modèle, qui cache une sulfureuse jeunesse – une vie excitante qu’elle a dû abandonner 17 ans auparavant.
Ray est un paparazzi qui regrette son statut de photo-reporter et sa gloire d’antan, volatilisés à la suite d’un drame 17 ans auparavant.
Broome est un commissaire obsédé par une vieille affaire : Stewart Greene, disparu à la sortie d’un club d’Atlantic City, 17 ans auparavant.
Une nouvelle disparition – même lieu, mêmes circonstances – et quelques photos anonymes vont venir réveiller les crimes passés et révéler, derrière les blanches palissades, l’envers du rêve américain. »
C’est bien la curiosité qui a fait que je suis allée à la médiathèque emprunter « Ne t’éloigne pas/ Stay close » de Harlan Coben parce que ce n’est pas exactement le genre de polars dont je raffole : intrigues trop faciles à décrypter, style à l’avenant, etc…
Mais il faut dire qu’après avoir vu l’adaptation très…. déconcertante sur Netflix, je me suis demandé comment il était possible d’arriver à un résultat aussi bizarre. Pour ne pas tout révéler, dans la mini-série, l’intrigue est doublée de sous-intrigues emberlificotées qui ne servent à rien, desservie par des incohérences évidentes, par exemple : vas-y que je rentre dans un commissariat de police comme dans un moulin ! et vas-y que j’oublie qu’il existe la vidéo-surveillance ; etc, j’en passe encore et des meilleurs. Les personnages principaux s’agitent dans tous les sens et se font voler la vedette par des personnages secondaires qui, eux non plus, ne servent à rien du tout, mais alors, vraiment à rien.
Au final, il se dégage une grande impression de gâchis, même si la mini-série a été numéro 1 sur la plateforme un peu partout.
J’ai quand même voulu constater si le roman dont était tirée la série contenait tous les défauts cités (enfin, certains, je n’ai pas tout listé, ce serait long) ou s’il en était autrement.
Et ma conclusion va être assez rapide : si « Ne t’éloigne pas » n’est ni le roman du siècle, ni même le polar/thriller de l’année, c’est loin d’être une mauvaise histoire. En fait, ça se lit bien (j’entends : facilement). Tous les éléments étranges qui parasitent la série n’existent pas, tout simplement. Ils ont été rajouté dans le scénario ! Ce qui est, on peut s’en rendre compte, une très, très mauvaise idée.
Juste pour le fun, parce qu’Armitage m’a fait trop rire avec ses faux tattoos. Enfin, à quel moment ça ressemble à des vrais ? On dirait qu’ils ont été faits la veille pour être aussi foncés.
Le roman suit les points de vue des différents personnages, un moyen simple et efficace : Ray, le photographe (Richard Armitage dans la série — mais que diable est-il allé faire dans cette galère ? ). Puis Megan/Cassie (Cush Jumbo), le détective Broome (James Nesbitt, qui retrouve Armitage, bonjour le casting du Hobbit, tiens) et ainsi de suite, même avec deux antagonistes nommés dans le livre comme dans l’adaptation Ken et Barbie ( à noter que ces deux-là sont un peu plus approfondis dans le roman et moins caricaturaux mais tout aussi violents).
Par contre, et heureusement, l’intrigue va droit au but, sans se perdre dans des impasses comme : la fille aînée de Megan qui ferait connaissance lors d’une fête avec le premier jeune homme disparu ; ou l’enlèvement rocambolesque de la même fille (qui a d’ailleurs l’air d’être la petite soeur de Megan, vu son âge…).
Si l’une est la mère, alors la seconde aura du mal à passer pour sa fille…
Exit également les âneries sur la résolution de l’énigme « mais il y aurait un lien entre les différentes disparitions d’hommes depuis des années et je n’aurais rien vu alors que ça se passe à la même époque de l’année ? ». Bien sûr, c’est le détective qui trouve la réponse (genre : il fait son boulot).
Avec un minimum de cohérence apportée par Coben, l’intrigue se tient beaucoup mieux.
C’est pourquoi je me demande encore pourquoi il a semblé nécessaire de créer un scénario aussi mal fichu avec des trous et des incohérences (j’ai encore lu un article où il en était question) alors que tout se tenait, à la base ?
Telle est la question.
En tout cas, le livre se lit… sans problèmes. En anglais, aussi : et pourtant, j’avais une édition assez atroce avec des morceaux de traduction dans la marge (pour « aider », mais ça ne m’aide absolument pas, je comprends, merci, surtout quand c’est aussi simple). Pas de quoi devenir fan de ce genre de polars, mais rien à redire, en fait.
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