« Sir Walter Elliot, of Kellynch Hall, in Somersetshire, was a man who,
for his own amusement, never took up any book but the Baronetage;
there he found occupation for an idle hour, and consolation in a
distressed one; there his faculties were roused into admiration and
respect, by contemplating the limited remnant of the earliest patents;
there any unwelcome sensations, arising from domestic affairs
changed naturally into pity and contempt as he turned over
the almost endless creations of the last century; and there,
if every other leaf were powerless, he could read his own history
with an interest which never failed. This was the page at which
the favorite volume always opened : « ELLIOT OF KELLYNCH HALL.
« Walter Elliot, born March 1, 1760, married, July 15, 1784, Elizabeth,
daughter of James Stevenson, Esq. of South Park, in the county of
Gloucester, by which lady (who died 1800) he has issue Elizabeth,
born June 1, 1785; Anne, born August 9, 1787; a still-born son,
November 5, 1789; Mary, born November 20, 1791. »
Je dois avouer que c’était la première fois que je lisais en entier un roman de Jane Austen — en anglais. J’avais lu assez rapidement (et en traduction française, je crois) « Raisons et sentiments » (Sense & sensibility) il y a quelques (de nombreuses) années, après avoir vu le film (non : LE film).
Cette fois, c’est Persuasion qui a retenu mon attention. Car, même si j’ai déjà vu une adaptation (des ?), je dois dire que l’intrigue restait flou dans ma mémoire. Et, comme beaucoup de gens, j’ai eu la curiosité (le courage ? la folie ? du temps à perdre car ce sont les vacances ? ) de regarder l’adaptation très…hum…libre de Netflix. Passons sur ce film qui est gentiment loupé, même pour l’imitation Fleabag (l’original reste bien meilleur). Le côté positif est que, peut-être, les romans de Jane Austen gagneront encore de nouveaux et nouvelles lecteurices.
Quant à moi, ma lecture s’est faite lentement. Lire jane Austen en anglais, ce n’est pas non plus la chose la plus facile du monde pour une non-anglophone. Mais peu à peu, on se fait aux tournures anciennes et aux expressions surannées. La langue de Jane Austen est toujours incroyablement concise, dans la retenue mais piquante. L’autrice reste une observatrice hors pair des gens et des moeurs de son temps, on ne le dira jamais assez.
Résumé : À vingt-sept ans, Anne Elliot, la deuxième fille d’un baronnet désargenté du Dorset, mène une vie triste et solitaire. Huit ans plus tôt, sous l’influence d’une amie chère, elle a refusé la demande en mariage de Frederick Wentworth, un jeune officier de marine qu’elle aimait profondément, mais que son entourage n’a pas alors jugé digne d’elle. Vivant désormais dans le regret de cet amour perdu, Anne est négligée par son père, un homme peu aimant et obsédé par son image et son rang, et sous-estimée par des sœurs égoïstes et vaines. Lorsque Frederick Wentworth, à présent capitaine et fortuné, revient dans la région avec le désir de se marier, Anne est partagée entre la crainte et l’espoir. Leur amour va-t-il avoir une chance de renaître ?
Anne Elliot est cette jeune femme un peu en retrait mais d’une grande générosité ; le symbole d’une force tranquille. Elle ne fait pas d’éclats, ne tient pas tête (elle n’est ni Emma ni Lizzie Bennet). Jane Austen disait de son personnage dans une lettre : « Peut-être en aimeras-tu l’héroïne, car elle est presque trop bien à mon goût » (« You may perhaps like the heroine, as she is almost too good for me »). Car Anne est bonne, attentive aux autres. Elle fait passer les besoins de ses soeurs, sa ssouer aînée Elisabeth, l’orgueil de son père et surtout ceux de Mary, sa jeune soeur, hypocondriaque, avant les siens.
Plus jeune, Anne s’est laissée persuadée par une amie proche, Lady Russell, que celui qu’elle aimait ne pouvait pas constituer un parti honorable. Car les Elliot font partie de l’ancienne noblesse terrienne, certes ruinée, et le jeune homme dont Anne était amoureuse n’était qu’un marin. Sans le sou, qui plus est.
Le roman évoque beaucoup la Marine, les nouveaux riches en comparaison aux plus anciens, aux nobles de plus longue date. Des petites phrases font sourire car elles piquent exactement comme il faut, d’ailleurs.
Anne pourrait paraître faible mais ce n’est pas le cas. Elle doute, a du mal à s’affirmer.
C »est d’ailleurs sur ce point que le film, la dernière adaptation j’entends, se trompe le plus : Anne n’est pas une personne qui s’apitoie sur son sort, qui chouine (avec une bouteille de vin rouge, pour l’anecdote Netflix. Au contraire : elle sait saisir sa chance. Et même quand elle paraît mélancolique, solitaire, elle sait trouver sa voie à sa manière tranquille au sein d’une famille qui ne l’apprécie pas à sa juste valeur (ses soeurs et son père).
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le s lieux familiers que l’on retrouve (Bath…).
Persuasion se déguste à petites doses pour mieux en savourer chaque paragraphe.
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