Premières lignes – 24 août

Premières lignes

 » Z’avez déjà assisté à un défilé du Klan ?
A Macon, ils ont pas autant de panache qu’à Atlanta. Mais les cinquante mille et quelques habitants de cette ville comptent assez de membres pour qu’ils arrivent à organiser leurs bouffonneries quand l’envie leur en prend.
Cette parade-là, elle tombe un mardi, le 4 juillet – c’est-à-dire aujourd’hui.
Y en a toute une grappe qui se pavanent sur Third Street, attifés de cagoules pointues et de robes blanches, et pas un pour se couvrir la figure. « 

Le sud des États-Unis,1922. Le succès du  film infâme « Naissance d’une nation » de D. W. Griffith (1915) a relancé le Ku Klux Klan qui ne cesse d’accueillir de nouveaux membres.  A Macon, en Géorgie, trois résistantes ont décidé de ne pas se laisser faire. Le groupe mené par Nana Jean, une vieille Gullah ( au passage : super intéressant de découvrir le créole des Gulla Geeches) se compose de Maryse, Sadie et Chef. Chef a combattu durant la Première guerre mondiale en Europe. Sadie, la plus jeune, est aussi la plus virulente. Quant à Maryse, la narratrice, elle est guidée par des esprits, les haints (ici, on parle de ces fameux haints du Vieux Sud) qui la guident dans ce monde et le leur. Elle possède aussi une épée magique.

Car « Ring shout » est surtout une novella de fanatsy fantastique, avec des éléments bien gore, d’ailleurs, puisque les trois personnages principaux se battent contre de véritables monstres, les Ku Kluxes, des créatures issues d’un monde parallèle pour envahir le nôtre. Les combats se précipitent, sanglants… L’horreur est bien réelle et se matérialise au travers des agissements de ces monstres qui se nourrissent de la haine (celle des Blancs envers les Noirs). Les créatures attisent donc cette haine afin de prospérer puis de posséder le monde entier, tous peuples confondus, toutes couleurs confondues.
Ce sera la mission de Maryse, devenue une Elue avec son arme magique, de les stopper.
La novella est courte et l’intrigue un peu fluctuante. Heureusement, l’immersion historique, grâce au parler, en particulier, se fait très bien. C’est ce que j’ai préféré dans la novella. La traduction est remarquable. On apprend aussi des éléments au sujet de la culture Gullah  (à rapprocher de la culture créole antillaise).
Par contre, je n’ai pas apprécié du tout les passages gore, trop nombreux et qui ne m’ont rien apporté. j’ai même fini par lire les paragraphes contenant des combats en diagonale tellement ils me mettaient mal à l’aise. J’aurais aimé lire une histoire mieux bouclée car le propos est vraiment intéressant.
J’avoue que je m’attendais à beaucoup mieux et qu’au final, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à cette lecture. Ce que j’ai pu apprendre sur la culture Gullah m’a bien plu, mais je n’ai pas découvert quelque chose, étant déjà familière de la culture caribéenne. Au contraire, j’aurais aimé que tout cet aspect soit encore mieux développé et non pas noyé dans du sous-Lovecraft.

Ring shout par Clark

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