Et oui, je poursuis mes essais avec les IA et mon périple. Donc, Dall-E, cette semaine.
DALL-E 2, l’une des IA plus connues mise à jour. Pour accéder, il faut s’inscrire sur la liste d’attente. Ce n’est pas très long. On reçoit un mail dès que c’est accessible. Ensuite, on a droit à 50 essais gratuits (ça va, ce n’est pas trop limité, un peu mieux que Midjourney).
Dall-E offre aussi une fonction baptisée Outpainting (disponible sur la version pour ordinateur de DALL-E 2). En fait, cela prend en compte les éléments visuels existants de l’image comme les ombres, les reflets et les textures afin de conserver le contexte de l’image originale. Et tout ça fonctionne avec les photos/images qu’on propose à l’IA. En gros, la fonction ajoute des éléments visuels du même style mais ce n’est pas évident (il existe un guide).
J’avoue que cette dernière fonction ne m’a pas paru si évidente que ça ; j’ai essayé un peu mais je ne voulais pas griller tous mes essais à tâtonner.
Dall-E m’a un peu déçue dans ses résultats, même en précisant mes demandes au maximum. Je l’ai trouvée moins précise que Midjourney et parfois, complètement à côté de la plaque.
Déjà, les couleurs qui ressortent sont terriblement vives voire pétantes. Je ne suis pas une grande fan de ce genre de coloris, manque de bol.
Un exemple avec ma 1ère demande : « une atmosphère magique – peinture à l’huile »
J’ai ensuite fait une variation, pour obtenir ceci
:
Toujours en recherche pour les couvertures d’E-Books (cf. mon article précédent), j’ai donc demandé quelque chose d’un peu plus fun pour mon roman Y.A avec des ados, des jeux vidéos, un dragon et des péripéties. MAIS j’ai demandé des couleurs aquarelle 😉
J’ai l’impression d’avoir un Pokemon qui joue ! Amusant mais pas vraiment ce que je voulais. Par contre l’IA compris que j’aimais ce genre de couleurs, bien joué.
Dans une autre veine, j’ai fait aussi une recherche pour l’affiche du spectacle de contes qu’a créé mon conjoint « L’homme qui voulait mourir« . On a déjà trouvé quelque chose mais on a mis un temps fou.
J’ai donc essayé, pour voir, mais , comment dire… Drôles de résultats !
Pour les deux autres, je peux dire que l’idée est toujours là mais le rendu laisse carrément à désirer. Les deux suivants m’ont surprise puisque j’ai simplement tapé comme demande le titre du spectacle ! Et finalement, ce n’est pas si mal.
Un peu refroidie, j’ai donc tenté de changer autre chose et d’essayer avec l’une de mes photos, pour voir.
Voici une variation de l’une des photos de Newton.
La photo originale est celle-ci :
Pas mal.
Une moto volante : enfin, là, c’est un scooter…
J’ai quand même eu des résultats pour « une chouette noire dans une ambiance de mystère et une forêt magique couleurs douces et sombres« . Tout ça pour refaire la couverture de cette histoire :
Donc, j’ai fait comme un peu tout le monde ces jours-ci : j’ai pris un peu de temps entre écriture, cours en ligne, blogging, photos, et surtout activités autour de l’écriture créative (en lien avec ma formation de formatrice – ici, page FB) pour tester Midjourney.
C’est quoi Midjourney ?
C’est un système d’intelligence artificielle qui génère des des images à partir de textes entrés par l’utilisateur (donc, nous).
Sur le site officiel, ses créateurs se présentent comme « un laboratoire de recherche indépendant. Explorant de nouveaux mediums de pensée. Étendant les pouvoirs de l’imagination de l’espèce humaine ».
Le principe n’est pas très compliqué : on s’inscrit sur Discord (ok, je ne l’avais pas encore fait, c’est bizarre, ça). On rejoint rejoindre le serveur. La version bêta de Midjourney est gratuite et mais limitée à 25 requêtes (que j’ai toutes utilisées). Elle fonctionne entièrement sur Discord,.
Une fois sur le serveur, il est assez facile de trouver les instructions pour débuter.
Puis, sur le canal dédié aux nouveaux venus (les fameux newbies), on écrit au robot sa demande. Pas très dur non plus : le « prompt » (c’est ainsi que ça s’appelle) commence par /imagine…. puis la description de ce qu’on souhaite comme image.
Le truc, c’est que plus la demande est spécifique, plus le résultat sera convaincant. La réponse est assez rapide (1 mn env.). On reçoit alors 4 images :
exemple : Harry Potter dans son bain
On nous propose alors une variation (V) ou une amélioration (U) d’une ou plusieurs images de l’ensemble avec le numéro de l’image). On peu aussi améliorer ou faire des variations des images des autres utilisateurs. On voit aussi les prompts des autres personnes, ce qui permet d’apprendre.
Après les 25 requêtes, on nous dit gentiment que c’est terminé et qu’il faut s’abonner : des sous, des sous !
Variation et optimisation :
Il y a des demandes assez fun : « Terminator dans la Grèce antique », ou « Taylor Swift en sorcière ». Ou bien ce qui suit : « Un chat avec des monocles blancs et un chapeau melon entouré par des tulipes flétries. »
J’ai fait un essai avec des chats, arc-en-ciel, et un coucher de soleil, pour voir (mignon, mais pas assez précis)
Puis, j’ai pensé à ce que je suis en train d’écrire. L’IA a interprété ma demande assez fidèlement. Et pour inclure le mot « meurtre » (c’est un roman policier), on voit des tombes. Pas bête…
Je vous montre d’autres résultats. Il y a de belles choses.
Voilà, si vous avez envie de tester, c’est ici : Midjourney
Update : Midjourney en est à présent à sa 4ème version (V4) et passera à la V5 en janvier. On peut à présent inclure le lien de photos ou de dessins que l’IA traduit. Il existe une version anime/manga (Niji) qui, après avoir fonctionné en bêta, est inclus dans MJ.
C’est une illustratrice qui est à l’honneur cette semaine. Elle est russe (St Petersbourg) s’appelle Olga Levina, est née en 1988. Elle signe ses oeuvres sous le pseudonyme Sceith Ailm ou plus souvent Sceith A. Elle a illustré des ouvrages, un calendrier, des cartes de tarot et des cartes de jeux inspirés, entre autres, par la mythologie nordique. Mais aussi : la Terre du Milieu, Harry Potter, et tant d’autres ! Il y a des dessins magnifiques… Son instagram Sur Art Station Sur D.A
Comme chaque année, l’automne est synonyme de : nouvelles saisons pour certaines séries et nouvelles séries !
Voilà ce que j’ai vu récemment ( ou un peu moins récemment) : on dira que c’est un automne étendu…
Des nouveautés plus ou moins nouvelles
Carnival Row
Carnival Row est une série qui se déroule dans un univers fantasy très steampunk complètement inventé puisque le scénario est original ne se basant pas sur un roman – ce qui est à souligner dans une période où tout est adapté de Shannara(bof) à The Witcher, en passant par The Magicians (sans commentaires, je suis trop fan des livres pour apprécier ce qu’ils en ont fait à l’écran…). Carnival Row a de nombreux points positifs : des décors somptueux, de bonnes idées, des personnages intéressants. Le story-telling est plutôt bien fait. Les acteurs sont corrects, pas géniaux non plus. ( je ne suis toujours pas très convaincue par Cara Delevingne mais elle fait une bonne fée).
Le message en lien avec notre actualité est un peu lourd (les réfugiés, la tolérance, etc…). L’enquête policière est cousue de fils blancs (de câbles !). Disons que ça manque un peu de finesse.
Finalement, même si la première saison se regarde bien, on en attend plus ; et le petit « plus » n’est pas là. Mais c’est une première saison. La seconde est en cours de tournage, donc pourquoi pas ? J’attends vraiment de voir le développement….
Résumé : Dans une cité où des créatures féériques doivent cohabiter avec des humains, le détective Rycroft Philostrate (Orlando Bloom) et une fée réfugiée du nom de Vignette Stonemoss (Carla Delevingne) vivent une dangereuse relation au cœur d’une société de plus en plus intolérante. Des meurtres violents sont commis…
Dark Crystal : l’âge de la résistance
Celle-ci n’est plus si nouvelle mais, puisque je n’en ai pas parlé, c’est le bon moment de le faire !
La série se déroule avant le film, pour replacer dans l’ordre (et pour tous ceux et celles qui aiment le film).
Ce qui est formidable, c’est que toute la série a été faite avec des marionnettes, des vraies, plantes, objets, animaux, etc… Du coup, pour les plus vieux qui se souviennent du film de 82, c’est un peu une injection de nostalgie. Pour les plus jeunes, une découverte.
Le scénario est bien sombre, l’univers, très riche et on est vite happé par l’histoire. Les personnages sont très attachants et doublés par un tas d’acteurs et d’actrices connus. A regarder en VOSTFR, surtout.
C’est une vraie réussite et c’est à voir !
Résumé : Le monde de Thra se meurt. Le Cristal est le cœur de Thra, une source de pouvoirs mystérieux endommagée par les Skeksès. Lorsque des Gelfling découvrent l’horrible vérité qui se cache derrière le pouvoir des Skeksès, les feux de la rébellion s’allument et une bataille épique pour la planète commence.
Des séries qui débutent
His Dark Materials
Résumé Lyra se retrouve embarquée dans une folle aventure dans les contrées du Nord, à la recherche de son meilleur ami disparu. Pourquoi cette jeune fille orpheline, élevée dans l’atmosphère austère et confinée du prestigieux Jordan College, fait-elle l’objet de tant d’attentions ? Serait-elle investie d’une mystérieuse mission ? Sur les traces de ravisseurs d’enfants aux motivations obscures, Lyra va faire d’étonnantes rencontres et surmonter de multiples dangers…
Celle-ci, je l’attendais et je n’étais pas la seule pour la simple raison que c’est l’adaptation en série de la trilogie de Philip Pullman appelée en français A la croisée des mondes. Une première adaptation avait été faite au cinéma en 2007 et n’avait pas été concluante, même si l’esthétique était superbe. Trop d’éléments avaient été changés – dont la fin du livre. D’ailleurs, les deux livres suivants n’ont jamais été adaptés …(heureusement!)
Cette fois, le format série convient mieux à l’univers de Pullman .
L’esthétisme est très différent du film, certes, mais je n’y vois pas de quoi crier à la déception ( j’ai lu ça quelque part dans un article qui m’a fait lever les yeux au ciel🙄). Le casting me paraît bon. Ruth Wilson campe une bien meilleure Mme. Coulter que Nicole Kidman, bien plus proche du livre. D’ailleurs, les dialogues sont incroyablement fidèles à ceux de Pullman. Pour avoir relu la trilogie récemment, j’ai été époustouflée.
Mon reproche tient au fait qu’on voit très peu de daemons, surtout dans le scènes de foule. Sachant que chaque être humain dans cet univers ne peut être séparé de son daemon, une expression de l’âme humaine extérieure au corps, qui adopte une apparence animale, où sont-ils donc passés ? 🤔
A suivre puisque la série est en cours.
The Mandalorian
La première série Star Wars, donc.
Je ne m’attendais à rien de spécial, avec ce Mandalorianet pourtant, j’ai plutôt apprécié les deux épisodes déjà diffusés. Ils sont courts, efficaces, complètement dans l’esprit de la première trilogie (la trilogie originale, j’entends), totalement dans l’humeur des films de 77 et 83. Car, Star Wars, on l’oublie un peu trop vite, avant d’en faire des théories sur la Force et tutti quanti, c’est surtout de l’action, l’application du voyage du héros, et basta. Il n’y a rien de super original, de foncièrement génial, dans Star Wars. Ce qui était génial, c’était simplement d’avoir su réunir les bons ingrédients au bon moment dans un même film alors que personne ne s’y attendait – d’où la surprise. Et nous avons été surpris – et là, je parle surtout pour les gens qui ont pu voir les premiers films à leur sortie, et tant pis si ça fait vieux croûton –😂
Pour l’instant, rien à redire. A suivre aussi….
Pour finir, les nouvelles saisons de séries en quelques mots
The Crown
Saison 3, pour la famille royale et changement de casting. Il faut un temps d’adaptation pour se faire aux « nouveaux » qu’on connaît tous et qui sont très bons. Olivia Colman est excellente en reine plus mûre, même si on n’oublie pas Claire Foy. Idem pour Tobias Menzies, que j’avais adoré dans Outlander (un terrible Jack Randall !) et Helena Bonham-Carter.
The Walking Dead – saison 10
Allez, pas d’automne sans une horde de walkers et une bonne dose de post- apocalypse, voyons ! Si pas mal de fans de la première heure se sont lassés et se plaignent du manque de rythme (saison 7 et 8), d’autres sont d’accord pour dire qu’il y a un certain nouveau souffle dans The Walking Dead, surtout avec l’apparition des terrifiants Chuchoteurs (The Whisperers), ces gens qui se glissent parmi les walkers, revêtus de peaux humaines (oui, oui) afin de passer inaperçus. C’est un concept peu ragoûtant…
Et ça ne s’arrange pas dans cette saison 10 où les Chuchoteurs semblent vraiment pouvoir s’infiltrer comme ils le veulent… Toujours de bons personnages, des retournements de situations inattendus, beaucoup d’humour (merci Negan/Jeffrey Dean Morgan pour ces phrases!). Et, bien sûr, c’est toujours aussi bien filmé (ces plans avec la lumière…). Il y a beaucoup plus que du gore et du zombie dans The Walking Dead.
Pas de premières lignes cette semaine pour des raisons diverses ( lectures non terminées, week-end un peu bousculé, challenge HMSFFF à peaufiner, ….) mais je vous invite à entrer aux pays des Merveilles en photos avec un thème Alice.
En effet, récemment nous avons fêté nos (presque) non-anniversaires, Mr. Chours et moi sur le thème d’Alice au Pays des Merveilles. Je dis « presque » puisque les anniversaires étaient un peu dépassés (d’ 1 semaine pour JB, d’un peu plus pour moi). C’était surtout l’occasion de réunir des gens sympas autour de nous et de passer un bon moment. Nous avions déjà fait un thème Harry Potter il y a deux ans, alors que nous venions de passer tous les deux une nouvelles dizaine (pas la même ^^, mais on s’en fiche).
C’est le Chat du Cheschire qui accueillait tout le monde.
Sablés salé, madeleine salées, c’est le monde à l’envers
On trouve de tout dans les tasses
Les champignons de la chenille
eat me
Les illustrations d’Arthur Rackham
Et la référence au dessin animé….
Je trouve que préparer une petite soirée comme ça est vraiment agréable : cela demande pas mal d’imagination et de créativité. Il y a moins de sites pour trouver des idées de recettes Alice : toutes tournent autour des gâteaux… De même, pour la déco, on trouve pas mal de : tea party, anniversaires d’enfants et de …mariages ! Mais en général, c’est moins fourni que pour Harry Potter ( des tas de sites sont consacrés à la déco, aux recettes, aux objets à fabriquer…). J’ai donc mis à contribution un peu tout le monde : par ex., j’ai demandé de la vaisselle anglaise (service à café, assiettes) à ma mère (vaisselle qui provient réellement de mon arrière-grand-mère ). So british...
Inutile de préciser qu’on a passé une très bonne soirée….
Dans cette deuxième partie des origines de la pop culture, je vais m’intéresser aux comics. Je ne tenais pas en rédigeant cet article à faire un énième historique des comics mais plutôt à continuer à répondre à cette question:
« Pop culture, pop art, pop music: tout ce qui fait émerge (en anglais : « to pop up », émerger, pousser, surgir) est-il soluble dans la culture? »
Les comic strips sont nés aux USA à la fin du XIXème siècle. Ces bandes (strips) composées en général de 3 cases racontent des histoires ou reposent sur des gags avant de se diriger vers la satire et l’humour: « comic strips ». On considère « The Yellow kid » comme la première BD américaine :
Descendant direct de Tarzan, de Zorro ou Buck Rogers, Superman est inventé en 1933. Au début, il s’agit d’un méchant, doté de pouvoirs psychiques. Mais les histoires de vilain ne se vendent pas. Fu Manchu, par exemple, le « méchant asiatique », a eu du mal à trouver son public.
Il faudra encore quelques années aux deux créateurs de Superman pour peaufiner le héros et en arriver à ce résultat en 1938:
Action comics a réussi son coup. Peu après, c’est DC qui réussit un second coup de maître avec Detective Comics #27 et la première apparition de Batman, créé comme un opposé de Superman, la star:
Les éditeurs concurrents ne sont pas en reste, comme Timely Comics (le futur Marvel) avec Captain America (merci Jack Kirby). De plus, des scénaristes et des dessinateurs se multiplient. On voit un certain Stanley Leiber (Stan Lee) chez Timely Comics.
Après la seconde guerre mondiale, un autre éditeur EC comics fait parler de lui car il publie des histoires plus adultes, violentes ou tournées vers l’horreur.
Mais cette période qu’on peut qualifier d’âge d’or va connaître un revers. Frederic Wertham, un psychiatre publie en 1954 « Seduction Of The Innocents », dans lequel il se montre très virulent envers les comics, responsables selon lui,de la délinquance des jeunes (c’est un refrain qu’on n’a pas fini d’entendre…. ex: les jeux vidéos, la télé, la musique pop, tout et n’importe quoi) , de l’homosexualité et du communisme . On craint la censure chez les éditeurs de comics . De là, naît une forme d’auto-censure: leComics Code.
Dans sa forme d’origine, le code impose entre autres les règles suivantes :
Toute représentation de violence excessive et de sexualité est interdite.
Les figures d’autorité ne doivent pas être ridiculisées ni présentées avec un manque de respect.
Le bien doit toujours triompher du mal.
Les personnages traditionnels de la littérature d’horreur (vampires, loup-garous, goules et zombies) sont interdits.
Les publicités pour le tabac, l’alcool, les armes, les posters et cartes postales de pin-ups dénudées sont interdites dans les comic books.
La moquerie ou les attaques envers tout groupe racial ou religieux sont interdits.
Face à ces interdictions, les comics underground vont peu à peu naître dans les années 60 en même temps que les mouvements contestataires. Ils reprennent des thèmes liés à la contre-cultures (amour et sexualité libres, usage des drogues) et offrent une critique de la société. En anglais, on les nomme les « underground comix », le X représentant ….le même X que pour nous. C’est en réaction au Comics Code que se propagent les comix (de 68 à 75, particulièrement).
On peut parler de :Zap Comix (auquel Robert Crumbparticipe)
Art Spiegelman qu’on connaît bien en France (Maus) de même que Crumb, d’ailleurs:
Si on peut dire que le mouvement s’essouffle dès 1975, les comixs continuent jusque dans les années 1980. L’underground est une notion de contre-culture, une contestation de l’ordre établi, sa diffusion se fait sur des circuits parallèles. (bande-dessinée alternative, chez nous en France).
On y aborde ce dont on ne parle pas ailleurs : féminisme, crimes commis par les grandes sociétés, l’homosexualité… Par exemple, WonderWoman (créée dans les années 40 par William Marston, un monsieur très féministe ) est nommée « symbole de la révolte féministe ». Un exemple de son évolution en images:
Marston disait en 1943:
« Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l’allure d’une femme bonne et belle. «
Les comics mûrissent et deviennent plus adultes au fil des années 70/80.
En 1975, ce sont les Uncanny X-Men repris par Chris Claremont:
Mais les années 80 marquent aussi une période d’interminables cross-over, de morts de personnages (qu’on fera revivre par la suite).
« En 1992, sept artistes superstars décident de claquer la porte de Marvel pour fonder leur propre maison d’édition. Les meneurs de cette fronde sont Rob Liefeld, Todd McFarlane, Jim Lee et Marc Silvestri. La raison de leurs départs : ils en ont assez de voir Marvel gagner des millions grâce à leur travail et de ne toucher que des miettes. Alors ils lancent Image Comicspour y créer leurs personnages creator-owned, c’est-à-dire dont les droits appartiendront en intégralité à leurs créateurs. »
Image comics, c’est The Walking Dead, les tortues Ninja, Saga, The Wicked + The Divine
Le début des années 1990 semblent voir un regain d’intérêt pour la bande-dessinée mais cela est dû à une phénomène de collection: les collectionneurs se mettent à acheter des comics, parfois en plusieurs exemplaires, en pensant que leur valeur va s’envoler. Ce n’est pas le cas et les ventes s’effondrent. Les conséquences? des maisons d’éditions et des magasins de comics disparaissent.
Suite à cela, des scénaristes de cinéma ou de télé, des romanciers parfois sont appelés à collaborer aux scénarios qui en deviennent plus réalistes – et la psychologie des personnages est mieux développée.
Il n’est plus question de Comics Code. Et grâce aux adaptations au cinéma et en séries, les comics envahissent aussi la culture « grand public ». Pop, pop, pop culture….
Après un second volet de « T’as pas vu ma pop » basé principalement sur Star Wars et le voyage du héros, je vous invite à remonter le temps dans ce nouveau volet en nous intéressant aux origines de la pop culture.
Culture pop et pulps magazine
Mauvais papier, bonnes histoires, faible coût, voilà ce qui pourrait définir le pulp magazine qui naît au début du XXème siècle.
Magazine généraliste, The Golden Argosy (Le Vaisseau d’or) devient The Argosy . Il devient mensuel et bientôt, ne publie plus que de la fiction. Nous sommes en 1896 le premier « pulp magazine » est né. The Argosy publie de nombreux textes de proto-SF . Edgar Rice Burroughs y est publié:
Consacré à la fiction policière, Detective story magazine voit le jour en 1915. Les couvertures illustrent le fait divers qui donne le frisson:
Un autre pulp, Black Mask naît en 1920 publiant des histoires de toutes sortes avant de se tourner vers un genre particulier du policier, moins tourné vers la résolution d’une énigme, plus réaliste, plus dur: le « hardboiled« .
On y retrouve les premiers pas d’un ancien détective privé, Dashiell Hammett (Le faucon maltais, Moisson Rouge) – et là, tous les lecteurs de polars sourient…
Action et dialogues, voilà ce qui caractérise ce nouveau genre de roman policier. Le roman noir prend souvent le point de vue non pas de l ‘enquêteur ( typique du roman à énigme) , mais de celui qui transgresse la loi ou en souffre. Il s’intéresse déjà au « côté obscur » des personnages. Hammett et Chandler en sont les chefs de file et bientôt, écrivent des scénarios pour Hollywood.
Un autre genre monte également en puissance: la science-fiction. On doit sans doute la paternité de ce terme à un Luxembourgeois émigré aux Etats-Unis, Hugo Gernsback. Il décide de publier un magazine consacré entièrement à ce que l’on nommait alors la « scientifiction ». Et ‘Amazing Stories vit le jour en avril 1926.
Pour qui aime la SF, le prix Hugo signifie forcément quelque chose…. Il rend hommage à Hugo Gernsback.
Avec la crise de 1929 et la Grande Dépression, beaucoup de pulps connaissent des difficultés mais le genre ne disparaît pas. Les magazines ont su attirer ou souvent même révéler des auteurs et des illustrateurs. Le genre se tourne de plus en plus vers la science fiction.
Ce sera « Astounding stories of Super science » en 1930, qui devient « Astounding Stories« . Asimov y publie ce qui sera par la suite le cycle de Fondation. Mais y seront aussi publiés: Heinlein, Van Vogt, Arthur C.Clarke – ou pour résumer les futurs maîtres de la SF.
Peu à peu, les pulps changent de format, adoptant celui du « digest » (format de poche).
D’autres pulps magazines naissent, connaissent un bref succès et font découvrir des illustrateurs qui deviennent à leur tour les leviers d’une autre nouveauté, un point essentiel pour la pop culture: les comics.
C’est fait: je n’ai pas pu attendre et j’ai téléchargé Animal Crossing : pocket camp sur mon téléphone. Le jeu est disponible sur Google Play australien (et chez nous, avec quelques astuces .
Non, mais pourquoi, Animal crossing, me direz-vous? (ou pas)
Ah, c’est compliqué….Mais si vous n’êtes jamais allés rembourser le prêt de votre maison chez Tom Nook ( ce Nook, à l’origine un tanuki = Nook, devenu raton-laveur ici), si vous n’avez jamais secoué les arbres pour trouver des clochettes (la monnaie de l’univers d’AC) mais trouvé des abeilles à la place, si vous n’avez pas écouté les chansons de Keke, si vous n’êtes pas partis à la chasse aux insectes l’été afin de capturer le scorpion pour le musée, bref, si vous n’avez pas joué à AC (=Animal Crossing) sur la DS, voilà un peu de rattrapage…
Let’s play!
« AC est un jeu vidéo de simulation de vie développé par Nintendo EAD. Il est édité au Japon par Nintendo en avril 2001 pour la console Nintendo 64. Sur la petite console Nintendo DS Animal Crossingsort à la fin d’année 2005 au Japon puis en Occident.
Dans ce jeu, le joueur emménage dans un village de campagne habité par des animaux aux caractères bien distincts. Il introduit un nouveau type de jeu dérivé du collect them up : le but est de rendre tous les habitants heureux, de créer des vêtements et des décorations et de collectionner des objets (meubles, tapis, vêtements, fossiles…). Le jeu se déroule en temps réel, les minutes et les heures étant synchronisées avec la vie réelle (heure de la console), ainsi que les jours, les mois et les saisons. Il est également possible de fêter Noël et tous les autres événements (américains) avec les villageois. » (wiki source)
C’est le jeu tranquille par excellence, celui qui a réuni des parents et des enfants autour de la console. Je ne connais pas d’enfants nés au début des années 2000 qui ne connaît pas AC, au moins de nom (comme Dofus ou Minecraft, tant que j’y suis).
. Dans la série des jeux Animal Crossing, la faune et la flore varient en fonction des mois et des saisons, c’est-à-dire qu’il neige en hiver, qu’il y a des cigales en été et que les arbres ont un teint ocre en automne. Mais, le joueur peut moduler son environnement en plantant des cèdres et szqsapins achetés chez Tom Nook, ainsi que des arbres fruitiers et en plantant des fleurs (achetables elles aussi chez Tom Nook)
Après avoir planté des fleurs d’une même espèce, il est possible qu’elles produisent une hybride introuvable sur le marché,
À l’inverse, le joueur peut aussi polluer son environnement en coupant des arbres, en laissant pousser les mauvaises herbes
Son arrivée en version mobile était depuis longtemps attendue (AC est aussi populaire que Pokemon ou Mario).
Non, pas d'abeilles dans AC: pocket camp...
Après avoir créé son personnage, nous voilà prêts à emménager non pas dans un petit village mais dans un terrain de camping! On arrive à bord d’un charmant minibus vintage. L’accueil est toujours cordial.
Allez, hop, on peut pêcher avec un filet!
Le but sera de faire prospérer le camp, avec les mêmes actions que dans les jeux précédents ou à peu près: interactions avec les habitants (toujours les bestioles sympas/grognons), quêtes (pêche, cueillette, chasse aux insectes, ramassage de coquillage) avec le plus de cette version: on peut aller crafter (faire crafter plutôt) ses meubles.
Les vendeuses hérissons (les soeurs Able) ainsi que Tom Nook sont toujours présents en tant que vendeurs itinérants.
Et donc, pas de prêt à rembourser? Mais si: notre minivan peut être customisé… Pour cela il faut s’endetter auprès du garage Ok Motors(après le raton-laveur usurier, voilà les frères Giovanni, Beppe et Carlo, trois oiseaux qui proposent leurs services contre des clochettes!)
Question gameplay, on ne change pas les bonnes recettes. La clé, c’est toujours la socialisation avec, cette fois, une jauge d’amitié (bloquée à 7, d’après ce que j’ai testé).
Plus on remplit de missions auprès des habitants, plus on obtient de coeurs (indice de l’amitié) et plus on a de chance de les inviter dans son camping.
Le camping est donc facile à meubler. Et si on respecte les désirs des habitants (« je veux bien être ton pote et venir te voir, mais as-tu la chaise trucmuche, le canapé machin, etc…?« ), les habitants viennent squatter dans notre camping.
C'est peuplé, chez moi
De même, on peut visiter les campings d’amis en ligne: on rencontre d’autres joueurs de façon aléatoire) mais on peut aussi inviter de vrais potes IRL en les ajoutant manuellement.
Pas d’abeilles dans les arbres jusqu’à maintenant. (pour le clin d’oeil)
On ne peut pas creuser le sol et déterrer des fossiles mais uniquement dans un lieu dédié; pas de fronde non plus pour percer des ballons dans le ciel (et récupérer des cadeaux).
Moins de diversité dans les espèces aussi : poissons, insectes…
C’est toujours aussi mignon, frais. Les graphismes sont agréables et marqués dans la tradition AC.
Les vêtements peuvent être achetés et revendus.
Un marché personnel permet de vendre aux autres joueurs (contre clochettes, bien sûr) les poissons, fruits, coquillages.
Le van peut être meublé comme on veut ainsi que le terrain de camping.
Quant à la tente, elle peut aussi changer si on le souhaite.
Pour un jeu gratuit, c’est plutôt bien fait même si on attend des mises à jour avec les événements (Halloween, Noël etc..).
Ce qui me manque?
Je trouve que les interactions avec les habitants sont limités: par ex, dans AC Wild world, on pouvait pousser à bout certains habitants et les voir se mettre en colère (certains m’ont fait hurler de rire)
Le terrain est aussi beaucoup plus réduit. Pas de mauvaises herbes non plus si on n’entretient pas les alentours. (un tantinet moins écolo, donc).
Fan d’AC? alors, pourquoi se priver…Les crossien-enne-s jouent déjà:
Crossien: Le terme « crossien » (ou « crosseur ») est utilisé pour décrire une personne fan des jeuxAnimal Crossing et plutôt bien connaisseuse dans ce domaine. Ce mot est surtout utilisé sur la toile, notamment dans les forums de jeux vidéo.
Comme nous avons pu le voir la semaine dernière, les héros pop s’engagent dans des aventures très différentes les unes des autres. Il semblerait pourtant que ces héros soient reliés entre eux par un fil conducteur, un ou des éléments communs. Tous se définissent quasiment par leur grand point faible – ou, du moins, leur faiblesse relative. De plus, quasiment tous choisissent de refuser la puissance/le pouvoir à la fin de leurs aventures.
C’est le cas de Frodonqui jette l’anneau dans la Montagne du Destin -plutôt que de devenir un nouveau Sauron, ce qui était quand même sacrément badass. Idem pour Luke Skywalkerqui ne se laisse pas tenter par le côté obscur, préférant abandonner le combat contre Dark Sidious/Palpatine. On sait ce qui arrive: Vador, ne pouvant supporter de voir son fils souffrir devant ses yeux, s’empare alors de Palpatine, rendu vulnérable et le jette dans le générateur de l’Etoile Noire et youpi! triomphe de l’amour!Quant à Harry Potter refuse la Baguette de Sureau et l’immense pouvoir qu’elle confère.
Le héros pop est donc un exemple – malgré lui, dirait-on. « Il ne veut pas le pouvoir pour lui-même », se disent ceux qui sont autour de lui. « Aidons-le. » De là, naissent les communautés héroïques (La Communauté de l’Anneau, l’Ordre du Phénix, etc..). Car on touche ici à l’élément fédérateur. Ce qui est une faiblesse devient alors LE point fort du héros pop.
On voit que dans le récit pop, on a commencé par « croire à » (=une prophétie, un mythe, une légende) pour « croire en » (accorder sa confiance; former une communauté). Le héros doit à présent faire croire(en lui).
Récemment, les récits de héros pop mettent en avant un personnage que tout le monde pourrait devenir. Le héros pop reflète la croyance des autres plus qu’il n’est marqué comme un être unique en son genre. En cela, beaucoup de récits ressemblent étrangement aux romans d’apprentissage (ou d’éducation), ceux qu’on appelle le Bildungsroman.
Le héros pop est alors confronté à différents schémas qui vont définir son récit:
Il souffre. C’est Frodon, tout en abnégation, en figure doloriste (sauf lorsqu’il s’en prend au malheureux Sam en se comportant comme un vrai tyran – ou en diva pop – il fait sa rockstar -; là, c’est Sam qui lui vole la vedette et devient le héros à temps partiel)
Il est courageux. Modeste, issu de nulle part, voilà notre héros qui se découvre des ressources insoupçonnées! C’est Bilbo version Peter Jackson qui affronte l’affreux Azog dans Le Hobbit au cinéma. Bien sûr, ce n’est pas nouveau…
Il a un pouvoir mais le connaît mal/ou ne sait pas le maîtriser. Jack Frost sait refroidir l’air, pas assez pour figer Pitch, le Croquemitaine.
Autre cas de figure: il n’est héroïque que par défaut. C’est un héros accidentel.
C’est suite au décès de son frère (jumeau, c’est plus pratique!) que Jack Sully est amené à remplacer celui-ci – et à devenir le sauveur de Pandora, dans Avatar. Mais, à la base, Sully n’est que l’avatar – celui de son frère.
De même, Shrek est un remplaçant. Il doit sauver une princesse à la place de Lord Farquaad.
Dernière piste:il voyage dans le temps. Et, oui le voyage temporel! On sait dès le début que le héros a accompli sa mission, reste à trouver le bon orage magnétique, la bonne machine temporelle pour que ledit héros réalise son destin.
C’est Terminator où l’on vient du futur (qui n’est pas folichon, entre nous).
Ce schéma a été largement pillé par les auteurs de SF (je ne citerais pas toutes les références, vu le grand nombre), accompagné de son leitmotiv: le paradoxe temporel.
Le paradoxe temporel le plus connu est le paradoxe du grand-père selon lequel l’intervention tue l’aïeul de l’intervenant empêchant ainsi sa naissance… et donc son intervention. Ici, nous nous trouvons en face du paradoxe du premier type, mais l’auteur avance l’hypothèse d’une autocorrection du temps. En effet, le voyageur est voisin d’un architecte; malencontreusement, il empêche la naissance de ce voisin, mais les maisons réalisées par ce voisin, n’en sont pas moins dessinées par un autre architecte.
On pense à Barjavel (Le Voyageur imprudent); à Bradbury (Un coup de tonnerre), à Vous les zombies( All You Zombies) de Robert A. Heinlein, àLa Patrouille du tempsdePoul Anderson, mais aussi à La Spiraledu Temps (Yoko Tsuno) de Roger Leloup, à Valérian et Laureline qui sont des agents spatio-temporels, à Thorgal (dans Le Maître des Montagnes). Je passe sur le nombre d’allusion dans Doctor Who. Dernièrement, dans la saison 10 – épisode 3 « Thin Ice » dont voici un aperçu ci-dessous, Bill, qui accompagne le Docteur, pose à nouveau cette question « Et si…. » – et se fait gentiment tourner en dérision.
Londres, 1814. La ville entière s’est révélée pour la plus grande foire de givre depuis des décennies. Mais sous la Tamise glacée, les fêtards disparaissent, s’embrassent dans la glace et pénètrent dans les profondeurs où se cache un monstre terrifiant. Le docteur et Bill arrêteront-ils le massacre avant qu’ils ne soient entraînés dans les eaux glacées
Yoko Tsuno : La spirale du temps
Le héros ne change pas l’univers.Très souvent, il contribue à en maintenir sa cohésion. Cette idée en induit une autre: la préexistence du futur.
Nous faisons un tour sur nous-mêmes et nous projetons dans un avenir qui, s’il n’est pas une certitude, est susceptible de déjà exister.
Voilà qui a le mérite d’en séduire plus d’un….
Héros fédérateur, héros fort de sa faiblesse, la pop culture nous invite à nous pencher sur nous-mêmes, à nous réapproprier des codes, des histoires. Elle nous renvoie à notre propre humanité, et en cela, à nos différences, à nos singularités.
Elle nous réunit quand nous devenons fans (merci, les fandoms!); elle nous montre que c’est en faisant un atout de notre différence que nous en devenons héroïques. Pour conclure ce premier volet en 7 partiessur la pop culture, je citerais R. Mèmeteau dont l’ouvrage m’a servi de guide-fil: « Une société de plus en plus normée finit donc fatalement par devenir une véritable machine à créer les stars ».
Je vous retrouve bientôt pour un autre volet et en attendant, je vous souhaite une bonne semaine.
T’as pas vu ma pop est une série d’articles en plusieurs volets (1 complet à ce jour, le second en publication, le troisième en réflexion) qui cherche à explorer et à analyser simplement la culture pop, dans toutes ses dimensions (société, philo, artistique, psycho, etc..). J’en ai eu l’idée après avoir lu plusieurs essais passionnants sur la pop culture, en écoutant des chansons, en rédigeant d’autres articles. Je n’invente rien, je me base sur des publications existantes – mais, parfois j’y ajoute mon grain de sel.