Les dossiers de la pop : Lucifer

Issu de l’univers du comics pensé par Neil Gaiman, Lucifer Samael Morningtar (l’étoile du matin) est devenu le personnage principal d’une série TV bien connue habilement nommée …. « Lucifer » (pourquoi faire compliqué ?).
Si le Lucifer de la série s’inspire de celui du comics, c’est très librement (en gros : de loin, par temps de brouillard).

Lucifer, donc,   c’est une série créée par Tom Kapinos, adaptée du personnage de bandes dessinées créé par Neil GaimanSam Kieth et Mike Dringenberg,  chez Vertigo DC Comics —  adaptée du comics de Mike Carey, lui-même dérivé du Sandman de Neil Gaiman.

Lucifer16.jpg

Lucifer Morningstar, le personnage principal, est interprété par Tom Ellis. Lucifer est donc  l’ ange déchu, – jusque là, on suit –  qui, lassé de devoir garder l’Enfer,  décide d’aller s’installer parmi les humains, et pourquoi pas,  à Los Angeles (ah, ah, la ville des Anges, ce clin d’oeil ! ).
Là, il devient  propriétaire d’une boîte de nuit appelée  Le Lux  (Lucifer/Lux, tout est une question de lumière, et ça vient tout droit du comics).
Que fait-il ? Bah, il mène une jolie vie de débauche, parce qu’il est le diable, quand même. Et puis, il a entraîné avec lui dans sa sortie des Enfers, la démoniaque Mazikeen (raccourcie en Maze, dans la série mais beaucoup plus développée que dans la BD), excellement jouée par Lesley-Ann Brandt. 

Mazikeen.jpgLucifer saison 5: Maze très "vulnérable" dans la nouvelle saison !
Quoi d’autre ?  Lucifer a un certain  don, bien pratique : il peut contraindre les gens à révéler leurs désirs les plus profonds. Et le diable va être très persuasif  — surtout quand il se nomme Tom Ellis et qu’il a l’accent anglais, à mon avis, démonstration en vidéo :

Ceci posé, un jour,  Lucifer assiste au meurtre d’une chanteuse devant son club. Il décide donc d’aller à la recherche du coupable et croise une policière nommée Chloe Decker ( un personnage peu convaincant, souvent trop mièvre, parfois même larmoyant, joué par Lauren German ) qui résiste à son don. C’est très étrange et le diable est intrigué. Il arrive à faire équipe avec elle au sein de la police  — et ça, c’est totalement tiré par les cheveux, comme beaucoup d’éléments de cette série mais on va dire que cela fait partie du charme de ce show… jusqu’à un certain point.
Donc, alors que Lucifer Morningstar et Chloé Decker font équipe pour trouver le meurtrier, voilà que Dieu lui-même envoie un ange  sur Terre, son fils préféré (ou presque), le plus sage, du moins. Amenadiel ( joué par un D.B Woodside très en forme, très agréable ) doit convaincre Lucifer de revenir prendre sa place aux Enfers.

Parce que, enfin, qu’est-ce que c’est que ce bazar ? Le diable ne travaille plus ?
Et non ! Le diable joue les enquêteurs. Il est même de plus en plus intégré à l’équipe qu’on va apprendre à découvrir, avec l’ex-mari de Chloé, Daniel (Kevin Alejandro, qui en fait des tonnes, mais apporte la touche comique, surtout dans les premières saisons – et ça fonctionne), l’experte en médecine légale, Ella Lopez (Aimée Garcia, une autre touche comique en zébulon sautillant, hélas de plus en plus énervante au fil des saisons, jusqu’à en devenir insupportable vers les saisons 5 et 6). On suit aussi les déboires de Lucifer qui finit sur le divan de la psy, la très compétente Dr. Linda Martin (excellente Rachael Harris, qu’on ne voit sans doute plus assez vers les dernières saisons).
D’autres personnages célestes viendront jouer les trouble-fêtes dans la vie terrestre de Lucifer, démontrant qu’il est difficile de jouer au bon petit diable tranquille, à commencer par une certaine déesse de la Création, jouée par Tricia Helfer , la maman de Lucifer. Et là aussi, l’histoire est capillotractée, mais c’est Lucifer, on aime ça.
On va également trouver Caïn, un type complexe, Eve, une personnalité extravertie. Le personnage d’Eve, abordé dans la saison 4 (Inbar Lavi) sera développé plus longuement en saison 6. D’autres anges passeront, aussi. Et même le patron, je veux dire : le père de Lucifer, provoquant une réunion familiale houleuse.

Et donc ? Cette série ?

Lucifer, un gentil petit diable

La série, débutée en 2016,  aurait dû être annulée en 2018, après 3 saisons. Tollé général sur les réseaux sociaux… Donc, Netflix a repris le flambeau pour la quatrième saison.
Et, si vous voulez mon avis, Lucifer aurait très bien pu s’arrêter là. Cette quatrième saison n’était déjà pas géniale mais pouvait conclure la série, si elle avait été bien écrite, ce qui n’est pas réellement le cas, après l’avoir revue… Les saisons 5 et 6 sont des échecs pitoyables, une suite de plantages lamentables. Il y a des idées mais les scénaristes ont tout fait pour rallonger la sauce. Le pire étant la deuxième partie de la saison 5 et cette inutile saison 6 où, pour remplir le vide, on fait chanter pas (pas toujours de façon réussie), danser (hum, hum), où on place les personnages dans un dessin animé (moche et mal dessiné et, disons-le, carrément inutile), tout ça dans un fil dégoulinant de soi-disant bons sentiments qui ne sonnent pas sincères. En fait, on y trouve tous les ressorts utilisés dans les telenovelas d’Amérique latine, mais en moins bien faits : le jumeau (si possible maléfique), l’enfant caché, le personnage qui meurt, le voyage dans le temps… Je crois, mais je peux me tromper, qu’on n’a pas eu le personnage qui souffre d’amnésie. Bouh, quel gâchis. Comme je ne veux quand même pas divulgâcher, comme on ne dit pas en français puisqu’on parle franglais (spoiler), je ne parlerai pas de l’intrigue qui peut être intéressante (même si assez simple).

Lucifer, de toute façon, ce n’est pas la série où tu te tortures le cerveau. Les enquêtes sont une parodie d’investigation. La (les) romance(s) est(sont) mignonne(s), pas exceptionnelle(s), non plus.  L’histoire principale n’est pas compliquée. Non, je pense plutôt qu’on suit la série pour : les personnages qui sont sympas, bien construits, parfois plus complexes qu’on ne le pense et  amusants pour certains.  Ah, bien sûr,  certaines personnes vont ajouter  sexy, aussi. C’est vrai que beaucoup sont charmants et il y a le choix. Je crois que le fait d’avoir fait tourner Tom Ellis en petite tenue dans un bon nombre de scènes a dû ajouter au succès de la série… Un peu comme Henry Cavill dans The Witcher, quoi (le sorceleur prend son bain, etc, etc…).
Il y a également un bon côté décalé parfois qui, sans être trop poussé, est attractif. Les dialogues sont en général bien faits. Mais il faut l’admettre, non, ce n’est pas la série du siècle non plus.
C’est un peu le refuge qui fait qu’on passe un bon moment, sans trop se prendre la tête. Et bien sûr, il faut des séries comme ça. Après, je trouve dommage d’avoir noyé les dernières saisons sous des aspects à la fois dramatiques et larmoyants en se prenant trop au sérieux. Lucifer ne fonctionne pas ainsi. Tout fonctionne plutôt sur le quiproquo : « Oh, vous êtes vraiment diabolique, vous ! » (Lucifer, sans rire) : « Mais je le suis ! » (etc, etc…). Le décalage du début est le principal intérêt de la série, avec une façon légère d’aborder des aspects plus graves sans en rajouter trois louches (au pif : garder le contact avec son ex ; grandir dans une famille dysfonctionnelle ; aimer une personne du même sexe, etc…). Le registre du drame et du premier degré est vraiment à côté de la plaque et c’est aussi ce qui pêche dans les dernières saisons, avec des séances musicales plus ou moins réussies.

Comme j’ai regardé Lucifer depuis le début, dès que la série a été disponible, j’avais quand même envie de la terminer (un peu en m’arrachant les cheveux, j’avoue). Pour moi, les premières saisons valent le coup, les dernières, je passe mon tour.
Lucifer reste une série agréable à regarder.  Il y a de très bons moments, des personnages vraiment bien écrits, des dialogues pleins d’humour.

Description de cette image, également commentée ci-après

Et pour revenir à l’univers de Gaiman, la série The Sandman est annoncée – et j’ai hâte de savoir ce que ça va donner.

 

Les dossiers de la pop : un rattrapage Armitage

Je ne suis pas exactement ce qu’on pourrait qualifier de « fan de Richard Armitage ». En fait, je ne suis jamais une « très bonne fan ». Je suis des artistes depuis de longues, voire de très longues années, particulièrement des musiciens et aussi quelques acteurs et actrices. Gary Oldman étant ma référence absolue et à part avoir été un très gros/grand coup de coeur pendant longtemps, c’est vraiment quelqu’un que je trouve admirable.

Que puis-je donc dire au sujet du sieur Armitage ? Que j’ai dû le découvrir dans la série Robin Hood qui passait sur une chaîne française ( certainement sur France 4 ) dans les années 2010/2013. Il n’y a pas grand chose à ajouter : jouer un sale type en noir qui devient de plus en plus ambigu et sexy, franchement, qui dit mieux ? (ah, si, on en a un : Hook, dans Once Upon a Time, bien sûr).

A partir de là, on peut parler de « l’effet Hobbit » :
Armitage en Thorin, c’était, et ça l’est toujours en re-visionnant les films, d’ailleurs, un match parfait. Parce que le Thorin de Tolkien n’a vraiment pas grand chose à voir avec ce que Peter Jackson nous montre à l’écran, i.e une bande de nains rock’n’roll qui se baladent en Terre du Milieu pour aller botter des culs. Même si ça se termine mal, l’aventure est belle (et les films le sont tout autant).
Thorin devient un personnage complexe, bien plus que ne le laisse transparaître Tolkien. En même temps, le Hobbit de Jackson a bien changé et n’est plus ce petit conte moral destiné aux enfants. Il s’égare dans les méandres de la psyché et ne se contente plus de brosser le portrait de nains aux bonnets de couleurs sortis droit des légendes. Le Thorin de Tolkien est un être revanchard, qui aime l’or par-dessus tout ( ce vice qui le perdra) et se montre particulièrement grognon. Ceci dit, Armitage en Thorin a marqué les esprits.

Mais depuis le Hobbit, j’avoue que j’ai du mal à trouver un film ou même une série où Richard Armitage est crédible. Berlin Station, peut-être ? Seulement, la série a tendance à tourner en rond et à utiliser les mêmes ficelles au fil des saisons, donc mon intérêt a vite diminué. Je vais passer sur ce film inepte avec une tempête (Black Storm /Into the Storm)😕


Bref, j’en viens à ce qui m’occupe aujourd’hui : mon (gros) rattrapage Armitage via Netflix, avec The Stranger ; Brain on fire ; The Pilgrimage. J’en ressors pour l’instant avec un sentiment assez mitigé.

Je ne vais pas décortiquer les films et séries mais simplement dire ce que j’en ai pensé, assez rapidement. Je ne suis pas certaine que tout soit très bien argumenté dans ce petit fatras mais voilà en vrac un résumé de mon rattrapage :

Je commence par ce qui m’a le moins plu et qui, à mon avis, n’est pas vraiment une réussite (cette litote !) : The Pilgrimage.

 » ça parle de quoi ? » : Dans l’Irlande du XIIIème siècle, un groupe de moines entreprend une mission périlleuse pour livrer une précieuse relique à Rome.  Ils commencent un pèlerinage forcé à travers une île déchirée par des guerres tribales et devenue la proie des envahisseurs normands. Le point de vue adopté est celui d’un jeune novice accompagné par un affranchi muet, suite à un passé sombre. 

Les points forts :
un casting bien fichu : Tom Holland,  Jon Bernthal ( très crédible même sans un mot),  Stanley Weber (le Comte St Germain dans Outlander; et aussi le fils de Jacques Weber, d’ailleurs).
de superbes paysages
un effort pour varier les langues : on passe du gaélique au français (moderne, à l’époque, c’est assez peu crédible, mais bon, on n’aurait pas compris grand chose) et à l’anglais.

Les points faibles :
Mais où sont les femmes ? la réponse est : il n’y en a aucune. Et vraiment, c’est un point qui continue de me troubler…
Trop mais vraiment de tortures et de violence. Insoutenable parfois.
L’intrigue est vite bâclée.
La conclusion, de même.
Pas beaucoup de moyens et ça se voit.
Les personnages ont tendance à être presque tous caricaturaux, à commencer par Raymond De Merville (Richard Armitage).

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Au sujet de Richard Armitage, alors ?

On l’entend beaucoup crier en français, de façon assez compréhensible, je confirme. Pour l’anecdote, j’ai même souri en entendant hurler un « bâtard(s) !  » (singulier ou pluriel, je ne me souviens plus), très convaincant. Presque prononcé avec l’accent de nos quartiers.😂 Mais je suis mesquine…
J’ai été assez vite lassée de le voir vociférer. Un peu, ça va, trop, c’est caricatural. (mais le film l’est, de toute façon).
Donc, pas convaincue et assez dégoûtée par ce que j’avais vu sur l’écran.

J’ai persévéré et j’ai donc regardé Brain on fire

« ça parle de quoi? »

Une journaliste du New York Post, Susannah Cahalan (Chloë Grace Moretz), dit commencer à avoir de graves problèmes de santé, comme les convulsions et entendre des voix. Comme les semaines passent, son état se détériore et passe rapidement de la violence à la catatonie. Après de nombreux diagnostics erronés et un hôpital, un médecin donne enfin le diagnostic et l’espoir de reconstruire sa vie.

Le film est basé sur le livre de Susannah Cahalan qui relate sa propre expérience (et donc une maladie peu connue).

Les points forts :
La prestation de Chloe Grace Moretz : c’est simple, on ne voit qu’elle ou presque. Elle est vraiment formidable.
La mise en scène sobre.
Tout est centré autour du personnage principal.
Les explications médicales sont claires et jamais lourdes.

Les points faibles :
A trop vouloir aborder le positif et à ne pas s’appesantir sur les côtés sombres, on a du mal, en tant que spectateur à éprouver de l’empathie parfois et on reste dans le détachement.
Idem pour le parti-pris de rester centré sur le personnage principal : les autres personnages sont assez effacés (les parents, le petit ami) et pas forcément intéressants.
Au sujet de Richard Armitage, alors ?
Je vais me répéter : il crie beaucoup, en père mécontent. A un moment, j’aimerais que la frustration et la méfiance (envers les médecins ou le petit ami — ce cliché… ) s’expriment autrement. 🙄Donc, non, pas convaincue. Heureusement, le film était bien.

Et donc, à ce stade, j’étais un peu fatiguée. Mais je suis tombée sur The Stranger.

En version française, le titre est Intimidation, comme pour le roman d’Harlan Coben, que je n’ai pas lu, Coben n’étant pas ma tasse de thé. D’après les avis des personnes qui connaissent le livre, ce serait l’un des moins bons romans de l’auteur : ouille, ça commence mal, ça. Et puis, on connaît plusieurs adaptations de Coben, en France qui ne sont pas brillantes ( Une chance de trop et Juste un regard, par ex.)

« ça parle de quoi? »
Adam Price (Richard Armitage) mène une vie confortable. Avocat, il a deux fils, et son mariage semble sans faille. Mais son bonheur va voler en éclats lorsque « l’étrangère » (Hannah John-Kamen) lui dévoile un secret choquant au sujet de sa femme, Corinne (Dervla Kirwan). Or, celle-ci disparaît peu après. Et Adam ne va pas être la seule cible de cette femme mystérieuse ; d’autres secrets sont révélés peu à peu.

Richard Armitage et Hannah John-Kamen dans Intimidation, série créée par Danny Brocklehurst, d’après Harlan Coben.

Les points forts :
Simple et efficace : le principe des différents arcs narratifs (et ici, c’est bien mené)
Le casting: Siobhan Finneran, Anthony Head, Jennifer Saunders, Stephen Rea
Des épisodes assez courts (42 mn, c’est bien)
Les personnages sont tous plutôt bien développés.
L’ambiance dans la ville ajoute au suspense.
Les secrets : j’ai bien aimé cette histoire de façon générale mais si elle ne brille pas forcément par l’originalité

photo, Intimidation, Richard Armitage

Les points faibles :
La surenchère : en plus des secrets et la menace de l’Etrangère, on assiste à tout un tas d’histoires parallèles ayant un lien plus ou moins ténu comme : les histoires des adolescents qui sont allés à une soirée ; la drogue ; la tête de l’alpaga coupé (mais non, pauvre alpaga !) Au bout d’un moment, ça en rajoute mais ça n’apporte pas grand chose.
Beaucoup de ficelles sont assez grossières et on peut s’interroger sur la cohérence (j’ai quelques doutes aussi sur la vraisemblance : les enquêtes de police, par ex. 🙄)
Finalement, pour un thriller, j’ai découvert assez vite qui faisait quoi (ce n’est pas très complexe). Et la fin est carrément évidente à mon avis.

Il reste que la série se regarde assez bien et qu’on a hâte de connaître la suite.

Au sujet de Richard Armitage, alors ?
Et bien… Il campe un personnage très juste, convaincant, sans en faire trop (enfin!). J’ai vraiment apprécié ce qu’il a fait avec son personnage. Et non, je n’ai pas été déçue. 😉


J’ai en réserve Space Sweepers, à regarder. un film qui me fait bien envie (coréen et SF, ça me va tout à fait, ça). Le rattrapage n’est donc pas fini.

Les dossiers de la pop : Gary Oldman

 

Gary Oldman est un peu comme une vieille connaissance pour moi. Je suis fan depuis 1986, j’ai vu une grande partie de ses films, j’ai été abonnée à un nombre considérable de sites et autres de fans. Fan, donc.

Et depuis dimanche, Gary est oscarisé ! Youhou ! Grande nouvelle. Il faut avouer que, à l’instar de son collègue Daniel Day-Lewis (qui ne l’a toujours pas eu, lui, l’Oscar et qui arrête le cinéma) Gary a longtemps été boudé par la grande académie. Un comble pour l’un des plus grands acteurs de sa génération (avec, justement, Daniel Day-Lewis, le brit pack)

Pour beaucoup, Gary Oldman se résume à ceci:

Une suite de transformations, d’incarnations façon caméléon. C’est vrai mais il y a plus. Je ne pourrais pas être exhaustive (ma fille va me tuer en lisant une fois de plus cet adjectif ) mais voici ma vision du parcours du monsieur en quelques images.

1986 – Le punk rock est mort depuis presque 10 ans et Alex Cox décide de tourner un film sur l’histoire de Sid (Vicious) et Nancy (Spungen). Une drama véridique sur fond de drogues et de Sex Pistols.

Gary y campe un impressionnant Sid Vicious.
John Lydon (Johnny Rotten) le chanteur des Sex Pistols n’avait guère aimé le film (son portrait n’y est guère flatteur, ceci expliquerait aussi cela) et pourtant voilà ce qu’il en dit:

« Pour moi, ce film est d’une grande médiocrité. Je crois sincèrement qu’il célèbre l’addiction à l’héroïne. Il la glorifie clairement à la fin, lorsque ce stupide taxi roule droit vers le ciel. C’est d’une telle absurdité. Les scènes sordides dans l’hôtel à New York sont bien, sauf qu’elles auraient dû être encore plus sordides. Toutes les scènes à Londres avec les Pistols sont absurdes. Aucune d’entre elles n’est réaliste. Le type qui a joué Sid, Gary Oldman, je l’ai trouvé plutôt bon. Mais même lui n’a joué que l’homme de scène, et non celui qu’était vraiment Sid Vicious. Je ne pense pas que ce soit la faute de Gary Oldman, car c’est un sacré bon acteur. Si seulement il avait eu l’occasion de parler à quelqu’un qui connaissait ce type. Je ne pense pas qu’ils aient jamais eu l’intention de faire des recherches sérieuses afin de faire un film précis. Il a été fait tout simplement pour l’argent. Que l’on humilie la vie de quelqu’un comme ça – et avec grand succès – m’a beaucoup agacé. L’ironie, finalement, c’est qu’on me pose encore des questions à ce sujet. Je dois expliquer que tout est faux»

— John Lydon,

Prick up your ears – de Stephen Frears
En 1987, il interprète le dramaturge britannique Joe Orton:

Chattahoochee – en 1989
avec entre autres Frances McDormand qui a, elle aussi, gagné un Oscar cette année:

La même année, il est avec son collègue Tim Roth dans « Rosencrantz and Guildenstein are dead »  – une certaine version de Hamlet (je conseille vivement ce film, je l’adore)

Gary Oldman in Rosencrantz and Guildenstern are Dead

Puis Gary part pour les USA –  où il habite toujours.
Il joue dans « State of grace « (les Anges de la nuit en français!). A voir Gary dans ce film – et à revoir les images, je me suis dit que nous y avions un aperçu d’un Sirius Black jeune. Les extraits de State of Grace ont largement servi à des vidéos de fan sur les Maraudeurs.

1991 : Oliver Stone prépare son JFK , un film un brin longuet (je me suis endormie un peu en allant le voir à sa sortie) et bavard, sans mentionner le côté complotiste.  Gary incarne un excellent Lee Harvey Oswald. C’est l’un des rôles préférés de l’acteur « Oswald. He didn’t do it »:

1992 – Dracula de Coppola  – l’Oscar n’est toujours pas au rendez-vous. Et tout le monde connaît ce Dracula !

D’ailleurs, il existe un documentaire sur le Making of de Dracula dans lequel Gary se montre très touchant, expliquant à un moment qu’il n’avait qu’à regarder la photo de son fils (aîné, Alfie, le fils de Lesley Manville, son ex-1ère-femme) et à penser à son divorce (avec Uma Thurmann, mariage éclair) pour se sentir triste et pleurer à l’écran.  Or, le Dracula de Coppola regarde la photo de Mina….

1993True romance
Le film n’est pas forcément un must mais il vaut le coup rien que par la (courte) prestation de Gary :

Même année: c’est Romeo is bleeding, un polar bien noir que j’aime beaucoup, pour ma part.

Luc Besson lui donne un rôle époustouflant dans Leon — on ne peut pas oublier ce rôle. 

Honnêtement, je ne regarde Leon que pour le personnage qu’incarne Gary Oldman. Pourtant, l’acteur n’aime pas particulièrement ce rôle. Il raconte d’ailleurs que le fameux « Every one ! » était une improvisation totale, une sorte de blague que Besson a gardé.

On le retrouve quelques années plus tard chez Besson dans le « Cinquième élément » – ce fameux méchant.

Et il interprète Beethoven dans  » Ludwig van B. (Immortal Beloved) ». Un film moins connu mais à voir. Il rencontre alors Isabella Rossellini qui est sa partenaire à l’écran, en tombe amoureux, se fiance – avant que les problèmes d’alcool de Gary ne mette une fin à leur relation deux ans plus tard.

Rôle totalement différent dans Meurtre à Alcatraz (Murder in the First)  où il campe un directeur de prison sadique (tortures incluses) avec Kevin Bacon et Christian Slater qui y sont aussi excellents.

Les Amants du nouveau monde ou La lettre écarlate (The Scarlett Letter) intervient dans une période troublée de la vie de Gary (son addiction à l’alcool, donc). Il dit qu’il ne souvient même plus des scènes qu’il jouait puisqu’il était ivre tout le temps. Il reste que le film est une très belle romance. Et il joue très bien.

A propos de l’alcool:

« Il y a une chose étrange qui vous arrive physiologiquement lorsque vous êtes dans la phase chronique de l’alcoolisme. J’ai pu, en certaines occasions, avoir bu deux bouteilles de vodka et être toujours capable de parler à des gens. Ça m’a fait très peur. Par nature, je suis un solitaire, donc je me saoulais à la maison, Dieu merci. Je n’étais pas un noceur. Je veux dire que je ne buvais pas pour le goût et je ne voulais pas sociabiliser non plus. Quelqu’un a décrit les alcooliques comme des égocentriques ayant une faible estime d’eux-mêmes. C’est une définition parfaite. »

— Gary Oldman

Dans Basquiat, Gary retrouve son ami David Bowie avec qui il a chanté.

Gary passe derrière la caméra pour Ne pas avaler (Nil by mouth). Le film parle de l’alcool, de violence, de relations familiales.

Le film est basé sur l’expérience personnelle de Gary Oldman : la jeunesse qu’il a passé dans une banlieue du Sud-Est de Londres. La sœur de Gary Oldman, Laila Morse (plus connue pour interpréter le rôle de Mo Harris dans EastEnders) joue Janet, la mère de Valérie.

En 1997, Gary a commencé à se désintoxiquer. Il a rencontré Donya Fiorentino aux réunions des AA. Ils tombent amoureux, se marient et en 1997 naît Gulliver, suivi de Charlie en 1999. Les choses ne tardent pas à s’envenimer entre les époux.
C’est cette histoire qui a été ressortie par des journalistes heureux de faire le buzz après l’Oscar.
Donya avait accusé Gary de l’avoir frappée avec le combiné téléphonique alors qu’elle appelait les secours. Elle  s’était plainte que son mari se droguait devant les enfants et avait demandé la garde exclusive. Une enquête démontra alors qu’elle avait menti. Gary obtint la garde complète de ses deux fils  en 2001. Nul ne sait ce qui s’est réellement passé mais à l’époque, l’affaire fait  beaucoup de bruit dans la presse.
Donya a repris la parole ces derniers jours pour accuser Gary à nouveau. Finalement, c’est Gulliver qui a écrit une lettre ouverte dans laquelle il défend son père et dit qu’il était là et qu’il sait ce qui s’est passé.

Monsieur le Président — Photo

Le début des années 2000 marque une période de doublages, d’apparitions plus ou moins réussies.
Celle-ci est mémorable (Friends):

En 2004, c’est Harry Potter – et le rôle de Sirius Black.
Comme beaucoup d’autres dans le casting de HP, il est plus âgé que le rôle: Sirius est censé avoir 33 ans quand il s’évade d’Azkaban, Gary en a 45. Mais la magie opère une fois de plus

A présent vraiment connu par le grand public, il participe aux Batman de Nolan.

Entre temps, il tourne cette pub:

Il participe aussi au film japonais Rainfall:

Puis ce sera La taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy, film pour lequel il est nommé aux Oscars:

Côté coeur, Gary est alors marié à la chanteuse de jazz Alexandra Edenborough. Leur union dure 6 ans.
Puis, il fréquente Gisele Schmidt (on le voit régulièrement à ses côtés sur les réseaux sociaux). Ils partagent la même passion pour la photo et se marient en 2017. Depuis, Gisele met régulièrement en ligne des photos de Gary sur Instagram, montrant son soutien à sa famille (les enfants de Gary; ses soeurs, sa mère).
On a pu voir beaucoup de clichés durant le tournage de the Darkest Hour, par exemple.
C’est avec ce rôle (Winston Churchill) que Gary rafle un nombre considérables de récompenses cinématographiques dont l’Oscar.

Gary et Kathleen Oldman (mum):

Encore mieux: (de g.à d) Lucie Andrews (compagne d’Alfie), Charlie, Gisele, Gary, Gulliver et Alfie (papa d’un petit Ozzy)

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De Sid Vicious à Churchill, ça mérite un petit God Save the Queen:

T’as pas vu ma pop (le retour)- When I was a child, I was a Jedi

 

Souvenez-vous, en 2002, Dyonisos, groupe français, nous chantait: « When I was a child, I was a Jedi…. » :

C’est bien de Jedi dont je vais vous parler, tant les maîtres,  les chevaliers et les padawans sont devenus les piliers de Star Wars et de façon bien plus étendue de la culture pop.

Les membres de l’Ordre Jedi ont juré de protéger les faibles et de défendre la paix et la justice. Utilisant le Côté Lumineux de la Force et disposant du soutien historique de la République, cette organisation est composée de padawans, de chevaliers et de maîtres Jedi, placés sous la direction d’un Grand Maître. Les Jedi sont traditionnellement opposés aux Sith, qui utilisent le Côté Obscur de la Force.

 

Si les Jedi sont abordés dès la trilogie originale, ils sont désignés comme des « chevaliers » appartenant à  un ordre encore mystérieux aux yeux des spectateurs. On apprend vite que: ils utilisent la Force; ils ont des sortes de pouvoirs; ce sont des Chevaliers. La prélogie va venir étoffer tout cela, parfois en nous embrouillant sérieusement. l’idée d’un équilibre universel, d’une énergie pour définir la Force était attractive. Par contre, le taux de midi-chloriens dans l’individu (les midi-chloriens un ADN spécifique du Jedi? ) ressemble à une sorte de justification pseudo-scientifique a posteriori. 

Pour rappel:

Les midi-chloriens sont des micro-organismes appartenant à l’univers de Star Wars. Présents dans tous les êtres vivants, ils déterminent la réceptivité de l’individu à la Force et donc sa capacité à devenir un Jedi. Dans la saga, Anakin Skywalker se fait remarquer par son fort taux de midi-chloriens, au point que le Conseil Jedi en arrive à penser qu’il aurait pu être conçu par ces organismes.

Les futurs Jedi seraient donc des personnes possédant un fort taux de midi-chloriens.

Mais la prélogie   nous précise aussi les relations maître/apprenti chez les Jedi, le Conseil Jedi étant encore en activité. Tout devient beaucoup plus hiérarchisé:

  • Padawan : un apprenti qui reçoit un entraînement intensif sous la direction d’un Chevalier ou Maître Jedi. Ce n’est qu’après une période longue de 2 à 10 années que le Padawan est autorisé par le Conseil Jedi à passer les épreuves de chevalerie au terme desquelles il accédera lui-même au rang de Chevalier Jedi. Une règle du Code Jedi dispose qu’un maître ne peut avoir qu’un seul Padawan en même temps sous sa responsabilité, qu’il choisit parmi les novices, une fois qu’ils ont acquis les bases de l’utilisation de la Force et du maniement du sabre laser, et ce, afin d’assurer au mieux sa formation Jedi.

  • Chevalier : un Padawan peut devenir chevalier une fois qu’il a réussi les « Épreuves ». C’est le rang minimum pour la qualification de Jedi

  • Maître : un Chevalier Jedi qui a réussi à instruire avec succès un Padawan, et à en faire un chevalier(. On peut aussi devenir Maître en réalisant des actions exceptionnelles, ou par auto-proclamation )

Une fois de plus, on notera l’importance des tandems ou des duos dans le cycle de Star Wars: un maître et un apprenti, le padawan.
Et c’est ce Padawan qui se retrouve en figure centrale dans la narration.

En effet, c’est au travers des yeux de l’apprenti ( Obiwan jeune, Anakin, Luke, Rey) que l’on suit l’histoire. C’est son point de vue que, nous , spectateurs adoptons – et, ce faisant, c’est un apprentissage que nous effectuons au cours des épisodes. De la même manière, c’est via les yeux du jeune sorcier Harry que nous faisons ce voyage initiatique au cours des volumes de la série Harry Potter;  nous n’avons que sa vision des choses (souvent très biaisée, on le voit à travers sa relation avec son professeur de Potions, par ex.).  Et nous avançons avec lui dans sa lutte contre le Seigneur des Ténèbres (the Dark Lord revient aussi ici) et son apprentissage de la magie.

Les duos sont certainement l’un des éléments majeurs dans Star Wars. Je parlais des tandems la semaine dernière ou des jumeaux. Au sein de l’Ordre Jedi, ce sont des binômes aux relations très fortes dont il est question.
Le Jedi ne construit pas son apprentissage sans son maître, reprenant l’une des leçons du compagnonnage. C’est lors d’un apprentissage mutuel maître/apprenti que le jeune Padawan effectue son initiation. On le voit très bien au travers de la relation Anakin/Obiwan qui devient en quelque sorte le frère aîné que n’a pas Anakin. Cela me faisait penser à cette notion que nous n’avons pas en français qui est la désignation « frère aîné » (ou « soeur aînée ») que l’on retrouve par exemple en japonais :
oniisan:  grand frère (forme polie)
  ani :grand frère (forme familière)
  Le coréen fait cette distinction supplémentaire:
– si vous êtes un garçon, vous appellerez votre frère aîné (et tout garçon que vous connaissez plus âgé que vous): hyeong, hyung
– Si vous êtes une fille,  le frère aîné est : oppa.

Ainsi, Obiwan est le parfait exemple du « hyung » coréen et c’est ainsi qu’Anakin pourrait l’appeler – plutôt que maître.
Obiwan ne manquera pas de le rappeler dans la scène où ils s’opposent à la fin de La revanche des Sith:

« You were the chosen one, you were my brother, Anakin, I loved you ». 

Etre frères, voilà aussi qui est illustré par le duo Qui-Gon Jinn/Obiwan (jeune). Ainsi dans ce combat contre Darth Maul, un apprenti Sith:

 

 

Les liens entre les Jedi procèdent autant de l’affectif que de l’enseignement.
Certains trouvent un ami dans ce lien padawan/maître un frère, voire un père.

Dans la dernière trilogie, Rey, qui attend depuis des années le retour de sa famille sur Jakku, pense trouver un premier père de substitution en la personne de Han Solo « il t’aurait déçue« , lui dit Ben Solo/Kylo Ren (qui sait de quoi il parle)

Elle finira par retrouver le Jedi qui pourrait l’enseigner, Luke Skywalker, une autre figure de père, un père  de substitution plutôt démissionnaire comme on le verra dans Les derniers Jedi

Mais que dire alors de ce lien né entre Rey et Kylo Ren ? Voici la  proposition étonnante de la part de Kylo Ren: « je pourrais être ton professeur », lors d’une scène emplie de tension sexuelle sous-jacente (généralement, les Jedi n’ont pas une vie sexuelle très rock’n’ roll, pourtant):

 

Cela se confirme dans Les derniers Jedi, la Force est forte entre ces deux-là. Beaucoup y voient une relation romantique, d’autres, un lien fraternel (encore!). Rey et Kylo Ren partagent le fait qu’ils balancent régulièrement entre le Côté Obscur et  l’autre, le lumineux. Alors, deux faces d’une même Force ? 

Kylo Ren a reçu une double formation: une première, de type Jedi, avec son oncle Luke (ces histoires de famille!) qui n’a pas réellement abouti, c’est le moins que l’on puisse dire, et l’autre, de forme Sith, sous le tutorat de Snoke (enseignement qui n’est pas pleinement terminé, dit Snoke).

 

On peut constater que les apprentis issus de l’enseignement Jedi tissent des liens autrement plus affectueux et  empathiques que ceux qui existent entre le maître du Côté Obscur et son élève. Il en est de même avec Palpatine et Anakin, Darth Vader en devenir:

Le maître Sith est tout puissant. L’élève se plie à sa volonté.
Et ceci a une raison, qui paraît évidente quand on l’apprend: un apprenti Sith ne devient Seigneur Sith  qu’en tuant son propre maître.

Dark Bane, héritier des Sith, crée l’Ordre Sith sous la Règle des Deux, l’apprenti devant tuer son maître une fois qu’il le surpasse en se drapant du titre de Seigneur Noir des Sith et en prenant un apprenti à son tour.

Alors, côté obscur contre côté lumineux? Jedi contre Sith? Mais que nous raconte réellement Star Wars ?
Je vous retrouve la semaine prochaine pour explorer ce qui est l’une des notions les plus populaires de Star Wars, passée dans le langage et la culture pop: the dark side, ce fameux côté obscur.

 

T’as pas vu ma pop (le retour): it takes two to tango

 

La dernière fois dans « T’as pas vu ma pop », je vous ai embarqués dans le grand vaisseau Star Wars, pour décortiquer le rythme de la narration.  3 trilogies de 3 épisodes chacune, chaque épisode étant construit en 3 actes, sont construites selon le modèle du Voyage du Héros.

Pourtant, Star Wars aurait sûrement une  dynamique moindre  si le cycle n’utilisait pas c tant de duos, de tandems, de couples, ou même de jumeaux. En effet, les personnages ne sont jamais seuls, chez Lucas (ex: Han Solo/Chewie; Luke/Obiwan; R2D2/C3PO; Anakin/Padmé….)
Voici un petit aperçu de ces binômes qui contribuent à l’évolution de la « saga » (je suis assez réticente à employer ce terme qui est, à la base, tout à fait impropre). 

 

 Han/ Chewbacca

Si Han est le prototype de l’aventurier solitaire (il ne s’appelle pas Solo pour rien), on voit qu’il est constamment en interaction avec d’autres personnages, dont son plus fidèle allié: Chewbacca.
Chewbacca, le Wookie, qui s’exprime de façon grognante vient de la planète Kashyyyk (c’est ce qu’on apprend dans la prélogie). Créature velue, Chewie est un peu une sorte de chimère constituée d’éléments disparates: lion, loup, singe, ours,..

Chewie remplit une fonction importante en apparaissant aux côtés d’un humain. Symbole de l’animalité cachée dans l’Homme, il met en exergue une facette de sa personnalité. Ainsi, si Han Solo est bourru comme un ours, Chewbacca ressemble à un ours. C’est un peu le double de Solo, sa part animale incarnée dans un personnage; la Bête dans le Beau (gosse), l’homme-ours à la Béorn (Tolkien) ou une autre sorte de loup-garou (la bête sauvage enfermée dans le corps de Remus Lupin dans « Harry Potter »).
Parfois comique, souvent tendre, Chewbacca apporte au duo Solo/Chewie une touche de profonde humanité sous la fourrure. Il démontre ainsi beaucoup de tendresse et de fragilité à travers ses grognements, préfigurant les Ewoks d’une certaine façon. Un autre personnage remplit cette fonction dans un autre cycle et a souvent été comparé à Chewie: Hodor dans Game of Thrones, doux géant protecteur ne sachant que s’exprimer via le  mot mystérieux « Hodor ». (on en apprendra sa signification au cours de la série).

Issue de l'univers étendu, cette vidéo propose une version
 de  la rencontre Solo/Chewie:

 

Le duo comique

Une autre variante du  thème du binôme reprend des codes bien connus: le duo comique.
Les deux droïdes occupent une place prépondérante dans le cycle Star Wars – une place tellement forte que la prélogie les a utilisés et la dernière trilogie leur fait reprendre du service; assez anecdotiquement, il est vrai.
R2D2 et C3PO forment un duo classique des films américains burlesques, tels que Laurel & Hardy et aussi Abbott & Costello:

Quand R2 se rapproche plus d’une sorte d’animal domestique à la Rintintin, Cheetah voire Flipper le dauphin, C3PO endosse le rôle de la caricature du serviteur,  comparse passif, un peu ridicule, bref, un rôle de bouffon et de Fou – ou l’illustration de faiblesses bien humaines.
C3PO est le contraire d’un personnage raté, le JarJarBinks de la prélogie, qui ressemble à s’y méprendre au « bon sauvage neuneu », au « gentil indigène » nous renvoyant à une imagerie digne de Tintin au Congoavec toute la gêne qu’elle nous procure à notre époque. 
Voilà l’une des raisons pour lesquelles le duo de droïdes nous fait rire alors que JarJarBinks nous horripile – sans compter le fait qu’il est beaucoup trop enfantin, voire infantile.  Les pitreries des droïdes font sens, pas celles de JarJar.

Les jumeaux

Une autre déclinaison d’un duo est le thème de la gémellité.
Leia et Luke, on l’apprend à la fin du Retour du Jedi sont frères et soeurs, mieux: ils sont jumeaux.
Même si le spectateur se doute d’un lien familial depuis le fameux « Je suis ton père « et la communication via la Force entre Luke et Leai à la fin de l’Empire contre-attaque, il est rassuré à la clotûre la trilogie originale. Leia peut aimer Han (et Luke….heu…R2D2?). Happy ending.
Quant aux Skywalker, ils assument leur hérédité quasi divine, leur descendance d’une lignée prestigieuse.

Car les jumeaux font partie d’un vaste thème remontant aux plus anciennes mythologies: Isis et Osiris, par exemple. Et nous sommes bien ici dans une filiation divine – doublée d’une relation incestueuse frère/soeur, un filon souvent exploité dans la narration.
Leia embrasse Luke. Elle ne sait pas qu’il est son frère. Mais elle déclare à la fin du cycle qu’elle s’en était toujours doutée.

D’autres jumeaux incestueux – et non divins, ceux-là, sont venus agrandir le cercle ces dernières années dans l’imaginaire du spectateur.  Je veux parler de Cersei et Jaime Lannister dans Game of Thrones.

C'est cette scène du jeune Bran surprenant

 l'inceste qui est le facteur déclencheur:

Décrits comme grand, blonds, beaux, ayant les mêmes yeux verts, Cersei et Jamie sont des faux-jumeaux très semblables. Ce n’est pas le cas pour Leia et Luke, la prélogie nous faisant comprendre que Leia ressemble à sa mère, Padmé, et Luke, à son père, Anakin, le futur Vader.

Leia dit qu'elle se rappelle de sa vraie mère:

Autres jumeaux légendaires, Remus et Romulus: comme eux, Leia et Luke sont abandonnés et confiés à une famille d’adoption, – qui n’est pas une louve. Ils ne connaîtront leur véritable identité qu’à l’adolescence et ils sont d’essence divine.

Enfin, la SF n’est pas en reste avec les jumeaux de Dune de Frank Herbert. C’est dans le Messie de Dune (le 2nd livre de la série) que le héros, Paul Atréides, ayant vaincu ses ennemis et règnant comme  l’empereur  Muad’Dib, devient  père de deux jumeaux Leto et Ghamina. Les deux enfants, en particulier Leto, connaîtront un destin plus grand que celui de Paul.

Luke et Leia semblent être deux faces d’un même être, comme l’ animus et l’ anima. Ils se construisent et parviennent à l’âge adulte parce qu’ils auront rencontré une tierce personne jouant le rôle de grand frère pour Luke et d’objet du désir, puis de compagnon, pour Leia: Han Solo.

Enfin, en ce qui concerne les binômes, nous verrons la prochaine fois ce qu’il en est au sein de l’Ordre Jedi. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre volet.

Les dossiers de la pop : The end of the f***ing world

les dossiers de la pop

De nouveaux articles

Aujourd’hui, je parle  d’une série britannique qui, non seulement fait parler d’elle en début 2018, mais vaut le détour.

«Bonjour,  je suis James, j’ai 17 ans, et je suis presque certain d’être un psychopathe… »
Alyssa, 17 ans, est nouvelle à l’école. Les deux adolescents se rencontrent et s’aiment bien. Elle veut sortir avec lui puis l’invite à partir en road trip avec elle pour retrouver son père.

La série est courte ( 8 épisodes d’une vingtaine de minutes),on a donc vite fait de la terminer…tout en se disant à la fin qu’on aimerait qu’elle dure un peu plus longtemps.

 

Diffusée sur Channel 4 en octobre 2017, disponible sur Netflix depuis le 5 janvier 2018,  The End of the F***ing World  est un peu un OVNI – comme seuls les anglais savent le faire, peut-être. 

 

 

Adaptée d’un roman graphique de 2011 signé Charles S. Forman, la série propose une bande son détonante : »Voilà » de Françoise Hardy aux côtés de Spencer Davies Group « Keep on Running« , de Timi Yuro « I Apologize« . Les deux jeunes acteurs Jessica Barden (=Alyssa)   et Alex Lawter(James)  vu dans la saison 3 de Black Mirror sont excellents. Petit clin d’oeil à une autre série: Gemma Wheelan (Yara Greyjoy dans Game of Thrones) campe une flic au coeur un peu brisé.

James n’éprouve plus de sentiment depuis son enfance et  rencontre  Alyssa, décalée et rebelle. Ils ont 17 ans, ils cachent leurs fêlures et s’enfuient ensemble dans un périple anglais, superbement filmé. On assiste alors à leurs multiples rencontres avec des adultes plus mal fichus les uns que les autres (pervers sexuel, démissionnaire, on en passe…).Jusqu’à la quête du père idéalisé par Alyssa qui finit par ressembler à une caricature de l’adulte faussement cool.

Road movie ? Oui, mais sur le sol britannique, un point que relève Alyssa dès le début lorsqu’ils plantent la voiture du papa de James dans un arbre:

(James)- Tu crois qu’elle va exploser?
(Alyssa) – C’est pas un film! ….Si c’était un film, nous serions sûrement américains.
(Musique – générique du début)

 

Il aurait été facile de basculer dans le gore mais même la scène la plus sanglante ne se complaît pas dans l’apologie de la violence. Le cynisme noir n’est pas non plus de mise. La série garde un ton décalée tout en insufflant des notes d’humour et beaucoup d’humanité.

The End of the F***king World est un roman graphique, à l’origine signé Charles Forsman   que je vous invite à découvrir.

 

Bande son impeccable ( à écouter): 

Pour les références, on pense à:
– Bonnie  & Clyde
– Thelma & Louise – pour le côté road movie
Paris-Texas: un Paris-Texas inversé où ce n’est plus le père qui cherche sa femme et son fils mais la fille qui recherche le père.

True romance – pour tout ce qui tourne mal (mais, en moins sanglant, ici)
Kalifornia
 Tueurs Nés (Natural born killers)

Retour en 2017: best of et bilan

.Nous voilà à l’heure du bilan 2017, année du Coq (2018 année du Chien).

En 2017

J’ai suivi et participé à:

Grâce à Fan Actuel, j’ai constitué un CV multi fandom

J’ai créé et écrit:

J’ai aussi parlé de :

Comme chaque année, j’ai fait quelques  hommages aux disparus

La série d’articles dont je suis vraiment fière -encore à ce jour – , c’est T’as pas vu ma pop, une série complètement originale sur la pop culture.

Et hop, bienvenue à  2018

A.

Les derniers Jedi – une nouvelle étincelle

C’est fait, c’est vu. Mon Noël 2017, c’est « The Last Jedi (Les derniers Jedi) » en VOSTFR.
Et, effectivement, c’est un beau spectacle, certainement l’un des Star Wars les plus esthétiques, sinon LE plus esthétique, l’un des plus aboutis aussi.
Je ne suis pas une fan hard-core de Star Wars, dans le sens où je ne connais pas sur le bout des doigts tous les comics, les romans, et autres dessins animés de l’univers. J’ai lu pas mal de romans se situant après « Le retour du Jedi« , quelques comics par ci par là.
Je me situe à mi-chemin sur l’échelle du fan: ceux qui font partie de  la génération qui était déjà née lors de la Trilogie originale – et en âge de la voir; parmi ceux qui regardent la prélogie mais qui la trouvent vraiment mal fichue – et qui ont apprécié « Le retour de la Force » sans crier au génie ni non plus au scandale. La nostalgie, camarade, ça va un moment…mais ça ne fait pas tout; donc copier le scénario du tout premier Star Wars (Un nouvel espoir) pour fabriquer « L’éveil de la Force« , ça n’était pas une bonne idée (JJ Abrams à la réalisation non plus).

Je préfère prévenir que cet article est truffé de spoilers et références aux autres films, « Rogue One » inclus.

It’s time for the Jedi to end.
Luke Skywalker: I only know one truth: It’s time for the Jedi… to end.

 

Cette fois, on y est. Jedi or not Jedi, les personnages ont suffisamment tourné autour de l’idée.

Cette fois, il faut en finir avec cet ordre tel qu’il est pensé, un ordre qui souvent privilégie une élite, qui est le créateur de monstres tels que les Siths, Palpatine, Darth Vader …heu..Snoke?.  Et ce n’est pas le côté Obscur qui aura le dernier mot, mais justement, ces fameux derniers Jedi tournés vers la lumière.

Luke Skywalker: Now that they’re extinct, the Jedi are romanticized, deified. But if you strip away the myth and look at their deeds, the legacy of the Jedi is failure. Hypocrisy, hubris. That’s not true. At the height of their powers, they allowed Darth Sidious to rise create the Empire, and wipe them out. It was a Jedi Master who was responsible for the training and creation of Darth Vader.

Oui, il faut en terminer avec l’Ordre Jedi, il faut détruire le temple, les écritures – on notera le parallèle biblique. C’est une sorte de feu du ciel via Yoda qui anéantit le premier lieu sacré sur la planète Ahch-To.,ce temple où sont conservés les écrits sacrés, finalement sauvés par Rey (on le découvre à la fin lorsque Finn ouvre un tiroir).

On se souviendra que la ville de pèlerinage des Jedi, Jedah City (sur la planète Jedah) avait été détruite par l’Empire dans « Rogue One ».

Durant la Star Wars Celebration de Londres, le réalisateur de Rogue One Gareth Edwards a accordé une interview à plusieurs blogueurs.

Il a d’abord parlé de la planète Jedha, un lieu de pèlerinage pour les croyants en la Force :

« C’est né du fait qu’il n’y a théoriquement aucun Jedi à l’époque de notre film. George [Lucas] a merveilleusement su faire une histoire sur une chose, tout en sous-entendant qu’il y avait des millions d’autres choses à l’arrière-plan et des idées bien plus vastes, et notre film utilise évidemment cela et raconte une histoire dans ce cadre, d’où l’idée d’avoir un film Star Wars qui ne parle pas de la Force. Mais pour moi, Un Nouvel Espoir est un peu l’histoire de Jésus, ce qui implique qu’il y ait toute une religion derrière cela, et on avait l’impression que les Jedi avaient été les leaders d’un système de croyances spirituelles durant un millier de générations, et qu’il devait donc y avoir une sorte de Mecque ou de Jérusalem au sein du monde de Star Wars. Ca nous semblait très contemporain d’avoir une situation où l’Empire s’imposait sur un important lieu spirituel de Star Wars, pour ses propres raisons, ses propres buts, et qu’il y ait une résistance se construisant et tentant de se défendre au sein de cette zone. Mais nos personnages finissent par se rendre sur Jedha et  par être un peu mêlés à l’histoire de ces gens.

Et l’ordre Jedi de Coruscant est massacré par le nouveau seigneur du Côté Obscur dans « La revanche des Sith ». Mais, jusque là, la destruction provenait toujours des Autres (le côté Obscur).

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Dark Sidious parvenant par la tromperie à faire basculer Anakin du Côté Obscur de la Force, il décida d’éradiquer l’Ordre Jedi. Pour ce faire, il envoya des troupes de clones, guidés dorénavant par Dark Vador, assaillir le Temple et y massacrer tous les Jedi présents. Cette nuit là, les cieux furent illuminés par les grandes flammes qui s’échappaient du lieu symbolique d’un Ordre Jedi agonisant.

 

En finir avec les Jedi, c’est d’abord mettre un terme à la lignée quasi maudite des Skywalker. On frôle le syndrôme Atrides, à ce stade: et je tue mon père, et je manque d’épouser ma soeur jumelle, et j’abandonne mes gosses, et je manque de tuer mon neveu, et je re-tue mon père…(ad lib !)
Frank Herbert nous avait pourtant prévenus dans Dune: il y aquelque chose de pourri avec  ces lignées ! Regardez le Kwisatz Aderach et ce qui s’ensuit. Dans « Les derniers Jedi », il faut en terminer afin de faire renaître l’étincelle. Et ce sera le leitmotiv de Leia dans ce film.

Luke, en vieil ermite désormais fermé à la Force,  ne s’est pas retiré du combat pour des prunes. Il n’est pas allé biberonner du lait vert sur une planète-île, Ach-To, par pur plaisir!
C’est un personnage complexe que nous retrouvons, adulte, mûri. Il est clair que son évolution n’a  pas plu à son interprète, dixit Mark Hamill récemment :

 « Ce n’est pas mon Luke Skywalker. Luke était tellement optimiste, plein d’espoir et d’énergie. Et là il est vraiment au fond du trou, je ne m’y attendais vraiment pas. Je l’ai dit à Rian: ‘Les Jedi n’abandonnent pas. Même s’il a un problème, il prendrait peut-être un an pour essayer de s’en sortir, mais s’il a fait une erreur, il essayerait de la corriger. Donc sur ce point, nous avions des points de vue fondamentalement différents. »

« Il est temps pour les Jedi de disparaître. » Il confie : « Luke ne dirait jamais ça, en tout cas, dans le Star Wars de George Lucas. Là, c’est la nouvelle génération de Star Wars. J’ai presque dû imaginer que c’était un nouveau personnage, peut-être que c’est Jake Skywalker. Mais ce n’est pas mon Luke Skywalker.

« Mais ce n’est plus mon histoire désormais, c’est l’histoire de quelqu’un d’autre, et Rian avait besoin que je joue d’une certaine façon pour rendre la fin efficace. (…) Je n’accepte toujours pas ce changement de direction de mon personnage, mais ce n’est qu’un film. »

Et pourtant, le développement d’un héros tel que Skywalker prend ici une tournure qui paraît tout à fait acceptable parce qu’humaine plus qu’héroïque, justement.
C’est cette progression des caractères qui rend ce 8ème volet plus abouti, plus adulte.

 

Kylo Ren: You’re not alone.
Rey: Neither are you.

Lors de l’épisode précédent, le fils de Han Solo et de Leia  devenu Kylo Ren nous apparaissait surtout comme un jeune immature, rapide à tout brûler, à tut détruire dès qu’il se mettait en colère.
On voit ici un Kylo Ren absorbé dans la contradiction, les remords, la lutte intérieure; combat qui se prolonge dans cette communication via la Force avec son alter ego lumineux, Rey qui tient moins la vedette que dans le 7ème épisode.
Mais son interaction avec Ben Solo (elle l’appelle Ben) est l’un des éléments les plus passionnants du film. Oui, la Force est puissante!
Ils se parlent, ils se voient (scène facile où Kylo/Ben a oublié sa chemise et non, il ne la remettra pas), mieux que cela: ils se touchent – si, si!
Une chose est sûre: la connexion Kylo/Rey est l’une des réussites du film.

 

Kylo Ren (to Rey): Let the past die. Kill it if you have to. That’s the only way to become what you were meant to be. 

Rejoins-moi!

Mais la Force est autrement puissante dans d’autres scènes (celle de Leia, par ex.), ce qui prouve comme le constate Rey qu’elle est autre chose que de simplement « soulever des rochers ».

  1. Luke Skywalker: What do you know about the Force?
    Rey: It’s a power that Jedi have that lets them control people and make things float.
    Luke Skywalker: Impressive… Every word in that sentence was wrong. 
  2. Luke Skywalker (to Rey): The Force is not a power you have. It’s not about lifting rocks. It’s the energy between all things, a tension, a balance, that binds the universe together. 
Echouer, c’est vivre, c’est avancer

Master Yoda (to Luke): Heeded my words not, did you? Pass on what you have learned. Strength, mastery. But weakness, folly, failure also. Yes, failure most of all. The greatest teacher, failure is. 

L’échec, les personnages de cet opus vont tous le connaître: Luke, Rey, Finn, Poe, Snoke, Rose, Holdo , etc…
C’est même le leitmotiv de Luke: « j’ai échoué » – de même qu’Obiwan avant lui, que Yoda avec lui. Pire: Luke n’a pas seulement échoué, il a contribué à faire basculer Ben Solo vers la noirceur, le changer en Kylo Ren.
Ici, on peut penser que Luke n’est pas départi d’orgueil en s’attribuant tout le crédit de ce basculement  – hé, Luke et le libre arbitre de Ben Solo, on en reparle? La lutte interne que mène tout Jedi en lui-même lors de son apprentissage (le combat intérieur que se livre chaque humain, plutôt), ça ne te rappelle rien?
Autre échec: le comportement de tête brûlée à la Han Solo. Non, combattre, ce n’est pas sauter dans un vaisseau spatial et dégommer tout ce qui vole comme à un jeu d’arcade. C’est là que le pilote Poe Dameron se voit confronté à son propre échec. Et à un échec inévitable du comportement macho appelé à tort « être un mec ».

Leia Organa (to Poe): Poe, get your head out of your cockpit. There are things that you cannot solve by jumping in an X-wing and blowing something up!

Car, dans cet épisode, une fois encore, ce sont les femmes qui détiennent pouvoir – et sagesse.
Les femmes sont prédominantes, joli parti pris de parité de même qu’il y en a un de diversité ethnique (on attend encore une romance non-hétérosexuelle, hello Disney!)
Rey arrive à atteindre Kylo Ren car elle fait preuve de compassion. Leia se montre une habile et avisée stratège de même que l’amirale Holdo.
Rose se montre plus habile et se révèle une équipière de choc pour Finn.

  

« That’s how we’re gonna win. Not fighting what we hate, saving what we love.  » Rose Tico to Finn

Humour fan service, et petites bêtes

Les droïdes comme les créatures extra-terrestres sont des incontournables de Star Wars.
Qui dit marketing, dit bestioles, et mignonnes, si possible…
Depuis les Ewoks, on attend la bébête sympa à reproduire en jouet. C’est chose faite avec les Porgs, ces manchots-marmottes qui peuplent la planète-refuge de Luke.

Très jolis aussi, les renards de cristal de la planète Crait. Ces Vulptex sont élégants et visuellement très bien rendus.

Moins mignon mais plus fun, les Thalas-sirens:

Le fan service est assuré par les droïdes, à bon ou moins bon escient (l’utilité de C3PO? à part mettre en valeur Leia? )

 

Rouge est la couleur

-et superbes sont les prises de vue!

Magnifiques plans tout au long de cet épisode.
Le rouge est prédominant :

Finalement, il y a bien sûr des points faibles dans ce film. Il  est dense, long, très (trop!) rempli. Les intrigues se mêlent aux autres, les personnages secondaires se multiplient avec plus ou moins de bonheur (le retour de Capitaine Phasma? l’équipée de Rose et Finn? )
Long, surchargé, empli de personnages parfois à peine utiles, « Les Derniers Jedi « gagnerait à être épuré.
Car, parfois, on peut se demander : « où va-t’on? » et surtout: « Mais quand répondra-t’on à nos interrogations? ».
Quid de l’origine de Rey? de l’apparition de Snoke?
Snoke est l’exemple du vilain qui ne sert à rien, imbu de lui-même tel un pâle reflet de Palpatine (ou une énième incarnation?) facilement pris à son propre piège.
On n’en sait pas plus sur le lien Rey/Kylo Ren.

 

 

Quelques moments bien vus (parmi d’autres):
– bataille sur Crait (couleurs)
– Chaque scène avec Leia
– Yoda/Luke
– Kylo/Rey
– Sacrifice Holdo
– humour en général:

Luke Skywalker: So it is time for the Jedi Order to end.
Master Yoda: Time it is. Hmm. For you to look past a pile of old books, hmm?
Luke Skywalker: The sacred Jedi texts.
Master Yoda: Oh. Read them, have you?
Luke Skywalker: Well, I…
Master Yoda: Page-turners they were not. Yes, yes, yes. Wisdom they held, but that library contained nothing that the girl Rey does not already possess. 

 

Phasma: You are a bug in the system.
Finn: Let’s go, chrome dome.
Phasma: You were always scum.
Finn: Rebel scum.

Moments dispensables:
– Interventions Hux (Hugs)
– Apparition C3PO
– Retour de Phasma
– Finn/Rose

Le mot de la fin :

Kylo Ren: The Resistance is dead. The war is over. And when I kill you, I will have killed the last Jedi.
Luke Skywalker: Amazing. Every word of what you just said was wrong. The Rebellion is reborn today. The war is just beginning. And I will not be the last Jedi. 

 

2017: des films et des séries

Il y a 1 an, je parlais des « films à venir en 2017 »

 

Et comme on ne remonte le temps qu’à bord du TARDIS ou d’une Delorean (ou en passant au travers d’un étrange cercle de pierres – c.f: Outlander), allons-y: retour vers le passé!

Blade runner 2049, Ghost in the shell, Guardians of the Galaxy 2, Logan (Wolverine), Assassin’s creed, Spiderman homecoming, Valérian et la cité des 1000 planètes, voilà au minimum ce que j’attendais du cinéma 2017 (n’ayant pas encore de bande-annonce, je n’avais pas ajouté « Star Wars 8 – the last Jedi » – que je vais aller voir bientôt.

Bilan

De cette liste, j’en ai vu trois – et je dois rajouter:
Wonderwoman; Alien/ Covenant; Get Out (mais en VOD)
Je ne peux pas dire que ça soit une année faste. Comparativement, je suis allée 5 fois aussi au cinéma en 2016 avec un taux de satisfaction bien plus élevé (Mademoiselle; Les Animaux fantastiques; Deadpool et un Doctor Strange sympa).
Cette année, celui que j’attendais « Les Gardiens de la galaxie 2 » m’a vraiment laissée de marbre – ou quasiment.
Wonderwoman est bien fichu mais disons-le: ça n’est pas ma tasse de thé.
Pour Alien (Covenant) c’est une autre histoire: j’ai plutôt accompagné ma fille que réellement désiré aller voir ce film (qui est archi-gore, au passage).
Le Spiderman a été une bonne surprise (tant de Spiderman sont plus que passables…) – il serait encore mieux avec un peu moins de Tony Stark dedans (tout semble revenir à Stark qui, disons-le, n’est pas le personnage le plus sympa chez Marvel, loin de là). Get Out est à voir: il est bien fait, pas génialissime mais très bien fait.


L’autre régal, c’est Valerian – totalement dans l’esprit de la BD sans faire du copier/coller (et je suis fan de Mézières/Christin depuis mon enfance). Besson a signé un bon film, n’en déplaisent aux esprits chagrins.

 

Pour les séries 2017, j’en parlais ici en début d’année 2017.

En cette fin d’année, mes préférées:

Taboo reste ma favorite (1ère saison, 2 autres à venir en 2019 et….,2020, je crois).

Puis The Handmaid’s tale.
Star Trek discovery est une réussite aussi.
Etonnante série: Legion:

Mieux que le roman ( heureusement) :  13 reasons why

Vu aussi

  • Alias Grace – Captive
    Une autre adaptation de Margaret Atwood d’après un fait réel. Cette fois, tout se joue dans la finesse
  • Philip K.Dick’s electric dreams: avec des épisodes conçus comme ceux de Black Mirror, la série, parfois inégale, reste dans le ton de P K.Dick
  • The defenders: en demi-teinte mais se regarde

Vu aussi mais …pas satisfaite:

  •  The Gifted: l’idée était bonne…mais je ne sais pas ce que j’ai avec cette série, j’ai eu du mal à accrocher.
  • Inhumans: plus kitsch, c’est difficile. Dommage, Iwan Rheon campe un Maximus assez fidèle.
  • 3 épisodes du Punisher : je connaissais le personnage mais la violence à ce point, à l’écran, beurk.
  • Le début de American Gods: en roman ou en série, c’est un non, décidément…
  • Young Sheldon: il ne suffit pas de reprendre un personnage qui, parfois, peut être amusant dans « The big bang theory » et de retracer son enfance pour faire un carton.
    C’est lourd..

Les séries que je suis et qui, gentiment, continuent:

Doctor Who saison 10: une saison assez loupée – et c’est dommage. Tout était là pour faire une bonne saison…sauf de la cohérence.
Outlander saison 3: toujours aussi bien même mieux si c’est possible (la saison vient de se finir en beauté)
Gotham saison 4: voilà une série que je pensais laisser tomber au vu de la saison passée et non! c’est reparti de plus belle!
Lucifer saison 3: après une petite première saison, une bonne deuxième saison, celle-ci est un peu poussive.
The Walking dead  saison 8: ce qui est marrant, c’est que j’ai pris en marche le train de TWD (j’ai lu le début en comics). Je la suis depuis que Negan est apparu.
Mais il faut avouer que le rythme est très lent sur cette 8ème saison.
Game of Thrones saison 7: il faut être fan (des livres ou de l’adaptation) pour attendre aussi longtemps et pour avoir un résultat mitigé. On sentait déjà cet effet sur la 6 -quoiqu’en la revoyant récemment, je la trouve meilleure. Mais il y a des platitudes de scénario qui, de toute façon ne pourront pas être corrigées. Le fait qu’aucun livre ne vienne apporter son ossature pour le moment se ressent.
Berlin Station saison 2: je regarde cette série pour 3 raisons: Berlin (parce que j’y suis allée cette année et aimerais y retourner); Richard Armitage (même s’il a un rôle de neuneu, le pauvre); le casting (qui est brillant). Les intrigues sont grossières, cousues de fil blanc trop souvent…Mais bizarrement, on y revient!
The crown saison 2: .c’est très bien parti!

 

Voilà une partie du bilan 2017!
Je sens que je vais beaucoup m’amuser à faire un bilan des lectures…

 

 

 

 

Mon CV de fan – le CV multi-fandom

C’est l’article de Fan-Actuel qui m’a donné envie de faire un CV  de fan – ou, du moins, de le mettre à jour, puisque j’avais tenté de le créer au brouillon. Mais, comme « améliorer son CV »  tient une place importante dans ma vie, et ceci  à double-titre: en tant que demandeur-se d’emploi et depuis mon orientation vers  la formation et l’insertion professionnelle, le voilà.

Mais, dites-moi, en quoi « être fan de….  » développe-t’il des compétences professionnelles?

On peut illustrer la compétence professionnelle avec ce schéma
(c’est ce qu’on utilise dans la formation professionnelle):

 

 

(source : didapro – les notions de savoir, savoir-faire, savoir-être sont détaillées sur le blog à l’aide vidéos)

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Mais revenons à nos fandoms!
Que développe-t’on quand on est fan? Quelles compétences?
J’ai mis quelques exemples ci-dessous mais ceci ne constitue pas une liste complète, bien sûr:

Des Savoirs:

  •  navigation internet
  • création de blogs/de sites (ne serait-ce que la base)
  • photographie (le B.A- BA)

 

Des Savoir-faire:

  • utiliser un logiciel:
    – de traitement de textes, tableau, diaporama, etc..
    – de post-traitement (= « retouches de photos » selon la formule populaire ex: Gimp, Photoshop, Lightroom, etc..)
  • rechercher de la documentation (différents supports), d’où:
    – identifier les sources
    – répertorier, classifier
  • perfectionner la maîtrise de langues étrangères ( l’anglais, souvent)
    – comprendre, lire, rédiger dans une langue étrangère
  • organiser : des voyages, des séjours, des rencontres entre fans
  • réaliser une estimation du budget (déplacements, voyages, achats, …)
  • réaliser des projets ( communauté de fans; lettres aux artistes, etc..)
  • rédiger (articles, messages sur les forums)
  • maîtriser l’utilisation des réseaux sociaux et communiquer de façon appropriée
  • créer des blogs/de sites (ne serait-ce que la base HTML, etc)
  • utiliser son appareil photos
  • faire de la veille

 

Des Savoir-être ou soft skills : 

  • sens artistique
  • curiosité
  • ouverture d’esprit
  • capacité à anticiper et à planifier (ex: gestion de projets)
  • réactivité
  • gestion du stress (votre artiste vient dans votre ville/votre pays; les fans hystériques et autres relous; les commentaires de rageux sur les réseaux sociaux; keep it cool!)
  • relationnel (autres fans, événements, accueil, etc..)

On en rajoutera beaucoup d’autres comme, par exemple, la capacité à jouer d’un instrument de musique (pour jouer les chansons de votre groupe préféré; le générique de votre série/anime favori) ou à chanter; la danse; le cosplay; la rédaction de fan-fictions; le fanart en général.

 

Passons à une ébauche de CV fandom (là non plus, je ne serais pas exhaustive) :

DESSINS ANIMÉS, BD ,  MANGAS , ANIME, COMICS

Je suis devenue fan de Yoko Tsuno dès mon enfance – et de beaucoup d’autres BD (Thorgal, par ex). Mon rêve était alors de devenir dessinatrice de bandes- dessinées.
Puis sont arrivés les anime/manga avec Albator, Goldorak, Capitaine Flam…
J’étais une fan totale de Goldorak/Albator.
Je lisais en parallèle de temps en temps les Strange où j’ai découvert les X-men (Wolverine s’appelait Serval). A la même époque, le dessin animé Spiderman passait à la télé

 

Conséquences:
-Beaucoup de dessins (j’ai très tôt adopté un style manga )
-J’ai souvent reproduit les génériques (à la flûte à bec, puisque c’était obligatoire au collège – mais je me débrouillais pas mal)

Et surtout, j’ai découvert la SF…(donc j’ai lu – beaucoup)

Séries et films de SF:

Cosmos1999, Galactica l‘ancienne formule, Battlestar Galactica ou Battlestar Galactica 1978) ) et Star Wars! Puis, Blade Runner, Dune, en série Babylon 5

Conséquences:

  • J’ai encore ma collection de figurines Star Wars
  • J’ai écrit ma première fanfiction (vers 14 ans je crois), librement inspirée de Battlestar Galactica.
  • Lire lire encore lire et découvrir d’autres auteurs de SF, par ex.
  • Un minimum de connaissances sur: la narration, la cinéma, le scénario

MUSIQUE

  • Stray Cats – 1982-84
    beaucoup de dessins, d’écriture – j’ai appris l’argot américain aussi
  • The Clash – 1982/83 ——-longtemps
    Et tout le mouvement punk en même temps.
    Beaucoup d’illustrations car j’avais commencé à écrire des articles sur la musique – rédaction et gestion d’un journal amateur
  • The Stranglers- 1984—– 1990
    Déclic: j’écris mon premier roman
  • Metallica – 1984—– aujourd’hui
    Beaucoup de pages écrites (une nouvelle, un fan-fic)
    Inscrite au fan-club officiel dans les années 90
    Concert
    Livre dédicacé
    J’ai appris à jouer quelques accords à la guitare
  • BigBang – 2016—
    Vive la Corée! Grâce à eux, j’ai quelques notions de coréen. (des notions vagues, le début de l’alphabet, etc..)
    Réseaux sociaux, etc…

Autres périodes rapides de fan :
Madonna/Prince – 1986/88
Influence considérable sur ma garde-robe
Iron Maiden – 1982(?) —-
Midnight Oil 

  • Beaucoup de coupures de presse, d’articles, de photos en stock = documentation
  • Livres
  • Concerts
  • Rédaction
  • Langues étrangères

PAYS

Japon – puis Asie en général
J’ai déjà raconté à quel point le Japon était présent à la maison quand j’étais enfant.
Il me reste des bases pas si mauvaises de japonais, une connaissance de la culture, de la littérature.
Des rencontres, bien sûr. Et l’envie d’aller là-bas.

Royaume – Uni
Je dis souvent que j’ai été élevée grâce au thé dans le biberon.
C’est presque ça.
J’ai eu cette chance d’aller en Angleterre régulièrement depuis mes 4 ans.
Pratique: je lis l’anglais, je me suis rendue compte que je savais le parler encore pas trop mal (je ne pratique pas).
Donc, connaissance  de la culture, de la langue, des réalités aussi (l’Angleterre façon « thé, scones, Downton Abbey »  n’est pas ma vision du pays).

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LECTURES

J’ai deux univers de prédilection – et un tas d’autres en parallèle

Marion Zimmer Bradley – Ténébreuse
Les télépathes de Ténébreuse m’ont définitivement pris le coeur depuis de très nombreuses années.
D’où:
– fan fiction
– grosse influence quand j’écris
– collectionite

JK Rowling – Harry Potter
Contrairement à la « génération HP », j’étais adulte quand je suis tombée dedans.
Mais ça ne change pas grand chose. C’est Harry Potter qui m’a donné envie de me remettre à lire en anglais.
D’où:
– écriture de grandes fanfic (qui, parfois, mélangent allègrement les univers)
– un peu de collectionite (réduite par le manque de budget et d’espace)
– Un blog (clos à présent)
– participation à une encyclopédie HP.
fan art

 

JEUX, MMORPG – 2010-2015

D’accord, je suis adulte et pourtant, j’ai longuement joué à…Dofus. J’aime beaucoup l’univers développé par Ankama. (ah, ces personnages; les quêtes aux noms improbables; les jeux de mots..)
Je joue de temps en temps sur la console à Minecraft (je suis devenue architecte grâce à Minecraft!).
– J’ai appris un tas de vocabulaire en jouant en ligne.
– Des rencontres virtuelles amusantes
– Réactivité, rapidité, une certaine habileté
– Créativité

 

Les acteurs

Gary Oldman – 1986—-aujourd’hui
– collection d’articles, photos et de films
– réseaux sociaux, blogs, sites de fans
– échanges avec les fans en plusieurs langues

Alan Rickman – 2007—–
Une collection impressionnante de photos, heureusement numériques.
Un blog (clos)
Des textes et  des poèmes 

Richard Armitage – 2011 ou 12—-
Ah, ce fandom….Je l’aime beaucoup. Même si je suis moins active (photos, blogs ), c’est grâce à lui que j’ai eu de très bons échanges (virtuels) ces dernières années. Je ne pourrais pas citer tous les blogs intéressants qui s’y rattachent ni toutes les personnes passionnantes.
Ce serait trop long.

 

 

 

Bref, être fan, ce n’est pas connaître les chansons par coeur pendant les concerts – pas seulement -, cela va bien au-delà. Qu’on soit fan hard-core ou bien fan par intermittence, on en arrive à développer des compétences qui devraient figurer quelque part dans un CV.