Années 80, pour commencer, avec un illustrateur adepte de l’aérographe.
Typique de l’art des années 80, Hajime Sorayama ( né le 22 février 1947) est un illustrateur japonais connu célèbre pour ses robots pin-uphyperréalistes mêlant érotisme, fétichisme et SF. Il a participé à la conception du chien robotique Aibo de Sony. Il décrit son style très détaillé comme du « superréalisme ».
Sa 1ère publication “SEXY ROBOT” en 1983 a décrit les procédés afin de peindre les robots à travers une série d’explications graphiques, et fut distribué et référencé comme un livre dans de nombreuses écoles d’art dans le monde entier. Par conséquent, l’influence des travaux de Sorayama s’est étendue très loin au-delà des frontières des œuvres commerciales du Japon, ayant un impact sur divers réseaux médiatiques des films d’Hollywood, le monde du Street Art et le royaume des beaux-arts. , Sorayama s’approprie les techniques de l’aérographe (airbrush).
Il est bientôt 22 h et il fait déjà nuit en ce mois de janvier 84. J’attends. J’ai 16 ans. C’est annoncé, c’est sur le programme télé , là, entre les pages en noir et blanc, mal imprimées, mal fichues : Houba Houba présenté par Antoine de Caunes, spécial Australie. Comme toujours, je suis impatiente. Depuis que sur la 2 (Antenne 2), il y a une émission consacrée au rock, un fait incroyable en France ; ça date seulement de deux ans, et je suis totalement accro. ENFIN ! Il y a réellement eu un changement depuis que Mitterrand est arrivé au pouvoir en 81. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais ça m’arrange fortement . Tiens, j’ai même vu « Rude boy », le film des Clash, à la TV., tard (je me demande si ce n’était pas en semaine, mais je n’ai plus les dates en tête, j’avoue). Même si tout ne me plaît pas toujours, il y a des programmes pour moi qui suis tombée dans le rock quand j’étais petite comme un autre est dégringolé dans la potion magique. Enfin, je découvre des groupes, enfin, je respire.
ce soir-là, ce sont des groupes australiens – et j’ai encore le programme, ô merveille avec la date (et mon écriture d’ado) :
J’attends et bientôt, ça démarre.
Générique de Houba Houba en 1984
L ’Australie fascine, en 1984, à cause de « Mad Max », principalement. (le 3ème, « Au-delà du dôme du tonnerre » s’annonce pour 85 et on en parle déjà) Et puis, il y a tous ces groupe, pas seulement les plus « anciens » comme AC/DC , Rose Tattoo ou les Bee Gees (dont je me fiche carrément) mais Men at work, Inxs qui commence à bien cartonner avec « Original sin». J’aime déjà assez INXS. Et ce soir-là, pour beaucoup d’entre nous, ados des années 80, ça va être l’occasion d’une belle découverte musicale – mais surtout….
d’une sacrée claque !
Houba Houba – 21/01/1984 Interview par Antoine de Caunes
Une claque dont 35 ans plus tard nous ne nous sommes pas remis – enfin, moi, toujours pas. C’est une histoire de passion, en fait.
Ce n’est pas pour rien que les Oils chantent depuis tout ce temps « Power and the passion », d’ailleurs. Et c’est avec ce titre que nous, les Frenchies, nous les avons découverts, un rien béats devant nos téléviseurs, pour certains, encore en noir et blanc. Pas si souvent qu’un groupe concentrait autant d’atouts. Le feu, la rage. La Cause. Pas depuis… le Clash, non ? Oui, il y avait tout ça : l’énergie, la musicalité, la technique, l’engagement écologique et anti-nucléaire, pacifiste, en faveur des premières nations (aborigènes pour l’Australie) et quoi encore ? Un chanteur plus que charismatique d’1, 93 m (et chauve de surcroît) qui bougeait comme un dingue ; deux guitaristes tranquilles qui assuraient ; un bassiste solide et un batteur surdoué qui savait tout aussi bien être une gravure mode qu’un fou furieux derrière ses fûts – ah, et qui parlait français aussi. Excusez du peu mais cette huile de minuit, on voulait la consommer là, tout de suite !
Et les Oils n’ont pas tardé pas à venir faire un tour par chez nous : leur premier concert est donné en France à l’Eldorado (maintenant le Comedia) , à Paris en Septembre 84 puis c’est le festival breton Elixir, avec le Clash entre autres, en 85. Ce n’était que le début… Comme le début d’une longue histoire d’amour.
Les albums se succèdent. J’achète alors 10, 9….. 1 (appelé 10 to one) que je me mets à écouter en boucle (c’est le cas de le dire : je l’ai écouté surtout en K7 sur mon baladeur) puis très vite, sort celui qui est, je crois, mon préféré de loin, Red Sails in the Sunset.
Midnight Oil à leurs débuts,Peter Garrett portait les cheveux longs - le groupe s'appelait Farm
Red sails … leur permet de faire une grande tournée. Et puis, et puis… ils enregistrent l’album que tout le monde connaît puisqu’il contient LE hit, le tube: Beds are burning. Et là, le passé rejoint le présent. Je vous mets le lien vers la version live du concert de jeudi dernier, à Paris, où j’étais.
Le Grand Rex – jeudi 27 juin 2019. Saut dans le temps.
35 ans ont passé. Il fait chaud en France. Il fait très chaud à Paris; c’est la canicule. Une température australe. J’ai pris le TGV ce matin et j’ai simplement l’impression de fondre. Je vais finir par devenir une flaque, à ce rythme. Mais je m’en fiche. Si je suis revenue dans la région parisienne que j’ai quittée il y a 10 ans cette année, c’est pour une (très) bonne cause. J’ai 51 ans et je ne regarde plus les émissions de rock à la télé le soir pour la bonne raison qu’il y en a très peu, sauf sur Arte, parfois, qui a l’heureuse idée de passer de bonnes choses, dont des concerts.
J’ai eu la chance de voir pas mal de groupes sur scène, pas tous ceux que j’aurais voulu, bien sûr: certains, comme The Clash, se sont séparés avant que je puisse les voir, certains artistes ont eu l’idée saugrenue de décéder prématurément (Kurt Cobain était né la même année que moi et m’a déchiré le coeur en disparaissant aussi tôt) ; d’autres se sont un peu perdus en cours de route. Mais, généralement, allez, je ne suis pas une aigrie du tout, au contraire, je suis plutôt satisfaite de mon parcours musical. Je me dirige vers le Grand Rex, une salle que je ne connais pas (encore). Je vois des fans — on les reconnaît aux T.shirts avec de grandes mains jaunes. Allez, je vais vers eux !
Nous avons attendu et l’ambiance devant le Grand Rex était formidable. J’ai rencontré des gens vraiment sympas. Et, cerise sur le gâteau, j’ai vu trois membres du groupe (dont mon ex- crush, Rob Hirst, à qui je n’ai pas réussi à ,parler clairement, bah voyons, c’est bien la 1ère fois que ça m’arrive). Mais pour le reste, tout bonus ! Je n’ai jamais recherché les autographes, je suis nulle avec ça. Du coup, j’en ai.
Bones Hillman, bassiste
— Le concert —
Le concert de jeudi confirme que les Oils sont toujours un groupe avec autant d’énergie, de créativité. Et de lien avec son public. D’accord, le son n’était pas au top : les aigus, à gauche, vrillaient carrément les oreilles, dommage. Mais les Oils ont toujours joué fort, rien de nouveau ! Par contre, ce jeudi soir, il aura suffi d’un mauvais réglage et voilà… Après, malgré ce bémol, tout a été magique : trop court, oui, mais intense. La setlist était quasi-parfaite (ce rappel, quel kiff! ).
J’ai réussi presque à rester tranquille. Enfin, sans sauter partout, à cause de la chaleur. Ou presque. Disons que vers la fin j’étais quand même en roue libre. Tout s’est terminé vite. Les bonnes choses ont une fin. Mais puisque le groupe entre en studio en fin d’année pour enregistrer un nouvel album, on peut se dire qu’une tournée suivra logiquement derrière, non ? L’huile de minuitn’a pas fini de brûler.
Je trouve enfin le temps de poser ici ces Premières Lignes de février, les premières du mois !
» Chère Maman,
Depuis mes premiers instants de conscience, je t’ai vue comme une gladiatrice – pour moi, tu es le plus farouche exemple possible de la puissance d’une femme.
Nous sommes un peu jumeaux, nous pouvons nous reconnaître dans une pièce où tous les yeux sont fermés, nous entendre dans un monde de silence, et cela, malgré les traumatismes enchâssés dans notre histoire. «
L’auteur.e commence ainsi ce qui va constituer le récit de son enfance et de son adolescence – et c’est un sacré récit ! iO Tillett-Wright nous embarque au sein de sa propre histoire, au sein d’une famille, d’un quartier, d’une époque. L’écriture est sensible, poignante, elle prend aux tripes et au coeur. Ce livre parle du genre, mais pas que. Il parle des hommes, des femmes , des pères, des mères – du fait de ne pas à avoir à choisir: iO (à prononcer : « aïe-oh » et non comme en français : eeyoh) est née fille. Très tôt, iO a choisi d’être un garçon avant d’opter pour un nouveau changement à l’adolescence. Depuis peu, elle(il) a déclaré vouloir être désigné(e) par le pronom « il »… pour l’instant.
(et c’est là qu’on voit les complications du français quand on veut écrire de façon on-binaire : pas si simple d’utiliser « iels », « ille s», « iel », « ul », « ol » ou encore « ele » ).
J’ai vraiment accroché à ce récit qui est terriblement touchant.
iO Tillett Wright, est né en 1985 à New York, dans le quartier de Bowery, connu à l’époque pour ses loyers bon marché et son taux de criminalité élevé : « Pendant les derniers jours du punk et au cœur des épidémies de sida et de crack, la 3e Rue se distinguait par le raffinement de sa violence (…). Ça faisait dix ans que l’Amérique fermait ses hôpitaux psychiatriques, dont les patients se mêlaient aux déchets de la société – ceux qui ont échoué, se sont paumés ou ont abandonné. » Wright a pour marraine la photographe Nan Goldin, et le peintre Jean-Michel Basquiat (1960-1988) est un ami de son père. Deux artistes apparaissant à peine dans le livre mais qui, eux aussi, ont saisi ce temps et cet univers.(source)
A propos de Darling Days :
Résumé : New York, 1985, 3e Rue, territoire des SDF, des junkies, des pseudo-artistes de génie. Au milieu des travestis et des punks, iO Tillett Wright naît sous les auspices rayonnants de Nan Goldin (sa marraine) et de Jean-Michel Basquiat (un ami de son père).
Celui qui dès les premières années d’école décidera qu’il est un garçon plutôt qu’une fille, qui deviendra l’un des porte-parole de la communauté LGBT aux États-Unis, s’est construit dans la pauvreté et la violence de cette rue, de cette ville et surtout de cette mère accro aux médicaments et aux revirements d’humeur dévastateurs.
Sous-titres en anglais
Et sous-titres en français:
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