Premières lignes — 8 juin

Premières lignes 

Je me suis régalée avec ce roman de Laurent Genefort, Les temps ultramodernes, uchronie mais aussi enquête à la fois dans un Paris de 1923  ré-imaginé et …sur Mars. Car, dans cet univers parallèle,  un élément a changé la donne : la découverte de la cavorite que Genefort emprunte à H.G Wells  ( Les Premiers Hommes dans la LuneThe First Men in the Moon)et développe. Que fait la cavorite ? elle permet de contrecarrer la graviter et donc, de voler.
Il se trouve que la France de cette époque (et son empire colonial) règne en maître sur l’industrie de la cavorite ; elle a signé des accords avec d’autres puissances, évidemment mais les ressources s’épuisent et l’âge d’or vient à son terme.
Dans ce contexte, nous allons suivre différents personnages : Renée Manadier, institutrice débarquée dans la capitale qui recueille par hasard un martien blessé (un erloor) ;  un commissaire de police devant prendre sa retraite,  Maurice Peretti qui découvre des morceaux cavorite dissimulés dans des voitures volées. Mais nous découvrons aussi l’atroce  Marcel Chéry, médecin  interdit de fonction parce qu’il a stérilisé  des milliers de femmes (sans leur dire, bien sûr) et Georges, futur artiste qui rejoint un groupe d’anarchiste, par amour.
Tous les personnages (très bien détaillés et qu’on a plaisir à suivre) auront des liens entre eux qui se resserrent au cours d’une intrigue de plus en plus haletante, à la fois dans les rues d’un Paris assez steampunk  puis au cours d’un voyage vers Mars et enfin, sur Mars.
Les points de vue alternent habilement. Le roman aborde divers sujets, divers niveaux de lecture qui font des Temps ultramodernes un livre complet, bien construit que je recommande.

Les Temps ultramodernes par Genefort

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Premières lignes — 2 mai

 

Premières lignes , qui sont des premières cases, cette semaine :

A première vue, il s’agit : d’une BD  – qui se passe sur la Lune – avec des spationautes japonais. Jusque là, c’est bon. Mais si je rajoute qu’il se trame des choses étranges sur la face cachée, faisant intervenir une puissance extra-terrestre qui aime beaucoup s’en prendre à la Terre et au Japon en particulier (des fans d’anime, peut-être), qui a déjà attaqué notre planète bleue par le passé avec des engins nommés …au hasard golgoths (ou antéraks, de jolis noms provenant de la VF) depuis le fameux camp de la Lune noire… Alors, oui, j’ai lu Goldorak, l’ album édité par Kana, créé par  Xavier Dorison, Denis Bajram, Alexis Sentenac, Brice Cossu et Yoann Guillo.

Goldorak (BD) par Dorison

L’histoire se déroule chronologiquement après la fin de la série animée (on y trouve d’ailleurs un rappel de ce qui s’est passé, pour rafraîchir la mémoire).   Dans l’anime, Goldorak/Grendizer,  après la victoire finale contre les forces de Véga, Actarus, prince d’Euphor  et sa soeur Phénicia repartaient sur leur planète, Euphor, dans l’espoir d’y retrouver la vie et de tout reconstruire.

Les années ont donc passé. Véga est de retour. Et on retrouve avec plaisir les personnages principaux : Alcor, Vénusia puis le professeur Procyon. Mais alors que Véga attaque et que Goldorak devient nécessaire (le Japon a toujours besoin de Goldorak), la question se pose : où se trouve-t’il ? Et Actarus ?


Cinq auteurs sont réunis ici pour redonner vie à l’oeuvre de  Gō Nagai : Xavier Dorison (scénario), Denis Bajram (scénario et dessins), Brice Cossu (dessins, Alexis Sentenac (dessins également) et Yoann Guillo (couleurs).
Et que dire ? La nostalgie mise à part, c’est une belle réussite. Les dessins et les couleurs m’ont vraiment plu.

Les personnages ne se résument pas à du copier/coller. On les reconnaît pourtant au premier coup d’oeil. (Mizar a grandi, au fait).
Rigel, avec un coup de vieux, mais fidèle à lui-même. On en apprend aussi plus sur son passé.

Phénicia et Vénusia prennent encore plus de place (et tant mieux : Vénusia me semblait toujours un peu cruche). Alcor reste… Alcor. Le dessin  leur rend hommage.

Du côté Véga, ça ne change pas : les uniformes, les têtes …heu… pas très avenantes.

Dans l’anime, pour mémoire, ils ressemblaient à ceci :

Dans cette BD :

L’histoire de ceux de Véga est également fouillée et permet de développer des thèmes intéressants : celui des réfugiés, la relation bourreau/victime, la vengeance, la relation à l’autre…
Tout en gardant l’humour, l’émotion et l’action qui faisaient partie de la série originelle, cette  BD va plus loin, renversant les idées reçues. Et ça fait un bien fou.
Alors, oui, c’est aussi un petit retour en enfance, pour moi qui ai grandi avec les épisodes de Goldorak à la télé mais pas seulement. Au-delà de cette dimension, le lecture est tout à fait agréable, riche d’humanité avec des dessins, un découpage et des couleurs au top.
En bonus, à la fin de l’ouvrage, on trouve le processus de création scénario – story-board, recherche de personnages etc…

Bref, un album que je recommande vivement, qu’on ait suivi ou non l’anime, en fait puisque la BD se suffit à elle-même.

( vous n’allez pas me remercier si je joins l’opening français de 1978, je sais, ça reste dans la tête)

Résumé : La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa soeur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Mais, des confins de l’espace, surgit le plus puissant des golgoths : l’Hydragon. Alors que le monstre de l’ultime Division Ruine écrase les armées terriennes, les exigences des derniers représentants de Véga sidèrent la planète : sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les envahisseurs coloniser l’archipel. Face à cet ultimatum, il ne reste qu’un dernier espoir… Goldorak.

Goldorak - Edition spéciale par Dorison
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La nuit du faune – Romain Lucazeau

 

Résumé : «  Au sommet d’une montagne vit une petite fille nommée Astrée, avec pour seule compagnie de vieilles machines silencieuses. Un après-midi, elle est dérangée par l’apparition inopinée d’un faune, en quête de gloire et de savoir. Mais sous son apparence d’enfant, Astrée est en réalité une très ancienne créature, dernière représentante d’un peuple disparu, aux pouvoirs considérables.

Le faune veut appréhender le destin qui attend sa race primitive. Astrée, pour sa part, est consumée d’un mortel ennui, face à un cosmos que sa science a privé de toute profondeur et de toute poésie.

A la nuit tombée, tous deux entreprennent un voyage intersidéral, du système solaire jusqu’au trou noir central de la Voie Lactée, et plus loin encore, à la rencontre de civilisations et de formes de vies inimaginables. »

 » La nuit du faune » est un roman court mais ô combien dense ; certaines personnes diront même exigeant, trop, peut-être. Mais est-il possible qu’une lecture en demande trop ?
J’ai même lu, assez étonnée, qu’on ne devrait pas le conseiller à tout le monde ou alors, en prenant des pincettes. Je ne partage pas vraiment cette opinion. Et je vais tout de suite  parler de cet aspect qui me semble important.
Au fil des pages, il est vrai qu’ on rencontre des notions de plus en plus complexes, particulièrement dans ce qui pourrait être considérée  comme la seconde partie du périple (au hasard, l’intrication quantique, par ex. ).  D’accord, il faut mettre en marche ses neurones.
Et donc ?
Ce n’est pas parce que tu n’as mené des études dans cette branche, parce que tu ne sens pas légitime, etc… que tu dois te sentir exlu.e. Car, au final,  la curiosité intellectuelle l’emporte, tu as envie de savoir (comme le faune du roman ou l’enfant d’éléphant de Kipling) ou du moins, d’en connaître plus. Pas tout, pas besoin non plus de devenir un expert.
Et puis, Internet est ton ami, si tu n’as pas la chance d’avoir quelqu’un près de toi pour t’expliquer simplement certaines notions (de physique ou de philo).
Enfin,  et surtout, Romain Lucazeau est un  bon vulgarisateur. Pour ma part, je n’ai pas ce genre de réticences et je n’ai pas décroché.

Non, ce qui m’a fait craindre de ne pas accrocher, dès le départ, a tenu au style de l’auteur, au rythme particulier, marqué par de nombreuses virgules qui cisaillent la phrase. Pas autant que peut le faire une Duras, par exemple,  qui sait manier les phrases courtes et utiliser les points à merveille. Non, simplement cette utilisation des virgules donne parfois l’impression de légères semi-pauses qui surprennent. Mais, une fois que je m’y suis faite, j’ai littéralement plongé dans le récit, appréciant aussi l’utilisation des (nombreux) adjectifs, quelquefois un peu surannés, de même que le vocabulaire utilisé par les personnages d’Astrée ou de Polémas.

A ce sujet, la référence au roman d’Honoré d’Urfé n’est pas là pour faire simplement joli. Il y a un de multiples clins d’oeil : dont les noms des personnages qui, cependant n’ont pas grand chose en commun avec les amours d’Astrée et de Céladon. Il est vrai que l’Astrée est moins connu de nos jours. Nous avons  en grande partie oublié les romans de la première moitié du XVIIe siècle pour leur préférer la seule Princesse de Clèves,  la nouvelle de Mme de La Fayette correspondant davantage à ce qui se publie depuis le siècle dernier, i.e des récits dont le nombre de péripéties est limité. L’Astrée, est un roman à tiroirs, peuplé de bergères et de nymphes, de chevaliers qui habitent  une contrée idyllique au Ve siècle de notre ère. Plus de deux cents personnages évoluent  dans ce roman pastoral.

« La nuit du faune » se concentre autour de trois personnages : Astrée (la dernière de son espèce, une « vieille-petite fille »), Polémas (le faune, représentant d’une toute jeune espèce de la Terre) puis Alexis.
Polémas  désire la connaissance. Car la connaissance mène au pouvoir, dit-il. Il a gagné le droit d’obtenir des réponses en parvenant jusqu’à  Astrée. Joueuse, la petite finitpar lui répondre  et accepte de l’emmener avec elle pour un très long voyage,  jusqu’au centre de la Voie Lactée, à la rencontre d’êtres qui peuplent la galaxie. Mais elle le prévient :  Polémas obtiendra des réponses qui ne seront guère  agréables à entendre (et on verra que ce sera le cas).
Mais avant de partir, Astrée lui montre le passé et l’avenir. Un éternel retour .

 » Il comprit, par cette seule expérience, qui ne constituait pas encore la leçon, une vérité sur le monde. Et ainsi, Astrée ne la lui transmit pas par le truchement de la parole, mais par  cette absorption qu’elle lui faisait subir, et à laquelle il ne résista pas. le savoir résidait dans le récit, et le récit représentait bien plus que la description, l’adéquate relation au réel : une croissance, un bourgeonnement, un développement organique, de la graine à l’arbre et au fruit. »

C’est ainsi qu’on pourrait résumer « La nuit du faune » : tout réside dans le récit. Car le récit est essentiel. Il est au centre de ce roman. Il est savoir, il est connaissance (donc science). Il est langage, donc poésie. Et c’est toute la force de ce livre, de se situer au-delà de la SF, hard ou pas, d’un conte philosophique ou d’être tout cela à la fois. C’est un voyage fabuleux, une Odyssée.  Un récit.

La Nuit du faune par Lucazeau

Et pour le reste, je renvoie à toutes les chroniques brillantes et référencées sur la blogosphère  (je ne les citerais pas toutes, de peur d’oublier quelqu’un).

Merci à Gilles Dumay et aux éditions Albin Michel Imaginaire pour le service de presse.

  • Titre : La Nuit du Faune
  • Auteur : Romain Lucazeau
  • Publication : 1 septembre 2021
  • Collection : Albin Michel Imaginaire
  • Nombre de pages : 256 pages
  • Format : papier et numérique

 

 

Premières lignes — 2 février

Premières lignes

 » Un crépuscule de fin d’hiver, et deux hommes qui traversaient la cour d’un palais dévasté par le feu. Celle-ci n’était plus qu’une friche de terre foulée et de neige fondue ; ils s’y enfonçaient jusqu’aux chevilles. Mais leur discussion était animée, leurs têtes proches, et ils n’avaient cure de la boue (….) :
 » T’Cheli-Bey a profité de la confusion pour disparaître, énonça amèrement le premier des hommes. Nous étions trop occupés à sauver nos propres vies. Une tache de suie noircissait sa joue, des traînées de sang coagulé parsemaient sa barbe. de grandes traces bleues semblaient creuser les chairs sous ses yeux gris. il était jeune, avec un torse puissant et l’énergie d’un homme qui, pour être allé au-delà de l’épuisement, y avait trouvé une forme d’éveil irréel et tenace. Tous les regards dans la cour étaient tournés vers lui. Il était grand-prince de Moscou.  »

L’hiver revient ( et non « l’hiver vient » ) après l’incendie qui a ravagé Moscou à la fin du second tome ( « La fille dans la tour »). Vassia a vaincu le sorcier mais semé un beau désordre et, hélas, s’est attirée les pires ennuis, à savoir la colère du père Konstantin et de l’Eglise. Une chasse à la sorcière commence et c’est Vassia qui va en être la victime…
Mais elle n’a pas qu’un seul problème à affronter : la guerre se profile.
Ce troisième tome reprend les mêmes éléments des contes du folklore russe en y ajoutant des événements historiques tels que la bataille de Koulikovo ( 1380 ). Le mélange est une réussite et bien maîtrisé.
C’est, d’ailleurs, le tome le plus mâture des trois, le plus abouti. La relation entre Vassia et Morozko devient plus aboutie, plus adulte ( même si, à quelques reprises, les deux amoureux adoptent parfois encore un comportement digne d’adolescents boudeurs ).
Mais la grande force de Katherine Arden, c’est de ne pas tomber dans l’amourette gnan-gnan. Les personnages féminins gardent leur dignité, quels que soient leurs choix.
L’aventure se déroule et on s’y immerge avec délice.
Une conclusion de toute beauté.

 

 

L'hiver de la sorcière par Arden

 

Résumé : Un incendie vient de ravager la ville de Moscou. Le grand prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Tous cherchent un bouc émissaire et Vassia, dotée d’étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Le père Konstantin aiguillonne la vindicte populaire pendant que Vassia cherche à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques.

 

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Premières lignes – 1er décembre

Premières lignes de ….décembre

« Je me mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l’âge de sept ans. je n’en ai jeté aucune, je les garde dans un pince-notes noir rangé dans le tiroir du bas de mon bureau. A part ça, on ne m’a pas permis d’emporter grand chose. Je les ai souvent relues ces derniers mois, en quête de réconfort, de sagesse, ou simplement d’une confirmation que j’avais fait le bon choix, pour nous tous. « 

Voilà l’exemple parfait de premières lignes importantes qu’il est bon de relire une fois qu’on a fini le roman en entier….
 Une Cosmologie de monstres est un roman particulier : angoissant, mais sans gore ou sans monstres  à la Lovecraft, même si la référence est présente tout du long — et bien gérée, d’ailleurs. Donc : pas d’horreur, pas de cris ni de hurlements. On n’est pas chez Stephen King ou chez Dan Simmons.
Avec ce roman, on retrouve la notion du fantastique : des touches d’irréel, une ambiance anxiogène, l’impensable qui intervient peu à peu dans le réel. Puis à un moment, tout bascule… Cela se fait en crescendo, de façon assez efficace.
La narration est aussi bien menée et permet de suivre l’histoire de la famille Turner avec, durant les premières parties, une certaine distanciation qui entraîne un sentiment de froideur ( pas de bol pour les gens qui aiment  à s’attacher aux personnages ). Par la suite, le récit se fait de plus en plus intimiste, adoptant le point de vue de Noah, le dernier de la famille, ce qui permet de créer l’illusion d’un « lien » — et surtout, ce qui permet à l’auteur de brouiller les pistes et d’orienter le lecteur à sa guise. Un procédé littéraire assez facile mais l’écriture est plus efficace qu’elle n’est subtile, ici : ce n’est pas un reproche puisque cela fonctionne. On a, en effet, envie de savoir et de s’attendrir, de prendre parti pour l’Ami de Noah ( = le monstre « gentil »).
Car, des monstres, on en croise : ils ne sont pas toujours ceux qu’on pense ( les Autres, ceux qui pourraient être issus de l’univers lovecraftien ), ils sont également bien humains ou appartenant à la vie des humains. Et cela peut être,  en vrac : l’influence d’une secte religieuse qui empêche Brin d’aimer Eunice, la soeur de Noah ; la dépression sévère dont souffre Eunice depuis son plus jeune âge ; la schizophrénie de la mère de Harry ; la tumeur dont meurt Harry, le père des enfants Turner, etc, etc….)
Là non plus, le thème n’est pas neuf mais il s’inscrit bien dans cette Cosmologie de monstres.
Finalement, le roman devient plus habile qu’on ne ne pense, au fil des pages et est bien plus qu’une simple histoire de maisons hantées et de monstres à gogo. C’est  surtout un regard parfois maladroit mais toujours touchant, justement, sur  les hauts et les bas des membres de la famille Turner (  par ex : homosexualité non-avouée puis vécue et assumée ; prédation sexuelle ; conformisme de l’âge adulte qui ne se trouve plus en adéquation avec les idéaux de l’enfance ; envie de vivre, tout simplement, de se trouver).  Sur la vie humaine, donc.

(Je comprends mieux la phrase de Stephen King sur le bandeau : « Un roman d’horreur signé John Irving ». C’est bien trouvé).

Une cosmologie de monstres par Hamill

Résumé :   La Famille Turner, de Vandergriff (Texas), se tient sur le seuil d’un monde terrifiant dominé par une cosmologie de monstres. Est-ce le leur ou est-ce le nôtre ?
« Dans Une Cosmologie de monstres, Shaun Hamill allie brillamment les univers angoissants de H.P. Lovecraft avec l’histoire contemporaine d’une famille menacée de destruction par des forces surnaturelles. Il réussit son coup, parce que ces braves gens pourraient être nos voisins. L’horreur ne fonctionne que lorsque nous nous attachons aux personnes concernées  ; nous nous attachons aux Turner, et leurs cauchemars deviennent les nôtres. La prose de Hamill est sobre, tout simplement belle. Voilà à quoi ressemblerait un roman d’horreur signé John Irving. J’ai adoré ce livre, et je pense qu’il vous plaira aussi. » Stephen King

 

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Premières lignes – 25 novembre

 

Voici mes premières lignes 

« Tour de Londres – mars 1554

Des courants d’air froid entraient par les fenêtres cruciformes de la tour Bell et les feux ne parvenaient guère à les combattre. la salle était éclairée par un soleil blafard qui seul filtrait à travers  les alcôves et par l’éclat tremblant des cheminées, qui baignaient les murs de pierre et le pauvre mobilier d’un désespoir grisâtre. Des lieux sans joie, mais la tour de Londres n’était pas conçue pour la joie. « 

Après avoir été un peu déçue par les aventures de Lady Trent (un schéma bien répétitif et une intrigue qui tire en longueur sans beaucoup de rythme malgré le thème des dragons), j’ai décidé de me lancer dans cet autre roman de Marie Brennan, Minuit jamais ne vienne, premier tome de La cour d’Onyx….et j’ai eu raison. Déjà, il y a la base historique, solide : l’action se déroule sous le règne d’Elisabeth 1ère ( la fille de Henry VIII d’Angleterre). C’est une période que j’affectionne et sur laquelle je me suis déjà bien renseignée. Pas de surprises, donc.
L’autre facette, c’est cette double cour, celle des faes (ah, le royaume de Faëry !), menée d’une main de fer par la reine Invidiana, la terrible reine fée qui a passé un pacte avec la reine humaine, Elisabeth. Le roman de Marie Brennan regorge de références au folklore  magique et aux créatures fantastiques. On y retrouve les brownies, les kelpies  mais aussi des créatures des eaux (et là, c’est un bonheur d’avoir lu Harry Potter et les animaux fantastiques, par ex). Le Père Tamise fait également son apparition, ce qui m’a fait penser à la Mère Tamise dans Les rivières de Londres de Ben Aaronovitch, un bon roman ado de fantasy urbaine où les créatures magiques côtoient les humains. Une fois de plus, la Chasse sauvage fait son apparition ( on ne compte plus les romans, les séries ou les jeux vidéos qui y font référence).
Tous ces éléments trouvent leur place dans l’histoire, étoffant l’intrigue de manière brillante sans la surcharger ni paraître inutiles.
Une autre élément, et non des moindres, à ajouter : la reine Invidiana tire son prénom de « invidia« , l’envie, une déesse romaine de l’envie et de la jalousie (invidere, en latin) qui devient plus tard l’un des sept péchés capitaux. Les révélations qui sont faites au sujet du personnage de la reine des faes prennent encore plus de sens – mais je n’en dirais pas plus sous peine de dévoiler une bonne partie de l’intrigue.  Le changement de son prénom lors de son accession au pouvoir, avec les autres conséquences liées au choix qu’elle a fait,  paraît également très logique (de :  suspiria :  le soupir, la respiration —  à invidia — l’envie).
Une intrigue qui est bien déroulée, d’ailleurs, sans baisse de rythme. La narration est parfois complexe : souvenirs de certains personnages et retours en arrière, il est plus prudent de bien faire attention aux dates qui sont données. Mais, en général, on ne s’y perd pas.
Les personnages, qu’il s’agisse des principaux ou des secondaires, sont suffisamment étoffés. Le roman se lit donc bien et est plus agréable que Lady Trent, à mon goût, avec des passages joliment poétiques.
Enfin, le titre fait référence au Faust de Christopher Marlowe, le contemporain de Shakespeare, espion, homosexuel, et hérétique, dont la mort est entourée de mystère. le personnage a souvent inspiré les auteurs ( on le voit apparaître par ex. dans le second tome  de Deborah Harkness : L’école de la nuit).

Les vers de Marlowe : 

 » Ô Faust !

Maintenant tu as à peine une heure à vivre sur terre,

Et après cette heure, tu seras damné peur toujours.

Arrêtez-vous, ô vous, sphères du ciel toujours mouvantes,

Oh ! que le temps cesse, et que minuit ne vienne jamais ! »
(monologue )

Un roman qui se lit donc comme une enquête, ou comme pour la reconstitution historique, ou pour le côté surnaturel — ou pour tout cela à la fois. Pour les personnes aussi qui ont aimé le Roi-Corbeau de Susanna Clarke dans Jonathan Strange et Mr.Norrell. (il y a des parallèles à faire avec les fées de Clarke et celles de Brennan).

Pour ma part, j’ai très envie de lire le suivant.
(il faut juste ignorer la mocheté de la couverture qui n’est vraiment pas une réussite).

La cour d'Onyx, tome 1 : Minuit jamais ne vienne par Brennan

Résumé :

« Fin du XVIe siècle, l’Angleterre prospère sous le règne d’Élizabeth, première du nom et dernière monarque de la lignée des Tudor. Sous Londres s’étend le palais tentaculaire d’Invidiana, la reine des fae, qu’elle gouverne en maîtresse inflexible. Son pouvoir est le reflet ténébreux de la gloire éclatante dont s’entoure la dernière des monarques Tudor. Dans ce palais d’Onyx, les fae n’ont pas à craindre le fer et la foi chrétienne que les mortels utilisent contre eux pour se protéger de leurs méfaits. Depuis trente ans, les affaires des deux cours sont toutefois étroitement liées. Un pacte mystérieux, tragique peut-être, unit les deux souveraines. Car si, chez les mortels, rois et amours sont éphémères, les fae les jalousent pour les passions qui animent leur vie. Un courtisan humain et une fae en disgrâce découvrent peu à peu les alliances et les trahisons qui gangrènent les deux trônes. Ensemble, ils ont une chance de révéler la source du pouvoir d’Invidiana et, peut-être, de rétablir un peu de justice, d’harmonie et de confiance dans une société de haine et de violence. « 

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La Belgariade – T. 1 – David et Leigh Eddings

J’avais déjà lu des romans de David Eddings il y a bien longtemps ; sans me tromper, je suis quasiment sûre qu’il s’agissait de la trilogie des joyaux. Je n’en garde pas de souvenir particulier ( ni en bien, ni en mal ). Par contre, je n’avais jamais lu ce classique de la fantasy qu’est la Belgariade. L’opération Masse Critique m’a permis de remédier à cela. Me voilà donc avec  « Le pion blanc des présages« , le premier des cinq tomes. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée : il y a de l’aventure, de l’humour, des péripéties, une prophétie, des dieux, un artefact magique, des sorciers, un élu, des personnages à la longévité exceptionnelle, une guerre en perspective. Tiens, tiens, cela me rappelle assez le Seigneur des Anneaux. Le début, particulièrement, avec une création du monde très tolkienesque.
Par la suite, l’histoire reste assez classique ( mais ce n’est pas un reproche, les formules éprouvées sont souvent les plus efficaces ) . On se déplace pas mal (vive les cartes), on rencontre d’autres personnages et peu à peu, on voit que le jeune homme promis à un destin prestigieux, Garion, est, pour l’instant, un benêt. Il continue à ne rien comprendre alors qu’il a tous les éléments en main. C’est sympa mais à la longue, cela peut être un peu lassant (ce running gag, il court, il court). 

Les dialogues sont bien fichus et plutôt amusants (je ne me suis pas non plus écroulée de rire, j’ai vu mieux, quand même). Les personnages sont également bien définis et leurs caractères se dessinent très vite. On en a besoin car ils sont assez nombreux mais on ne s’y perd pas pour autant. Le rythme est soutenu. C’est difficile de s’endormir sur le livre. J’ai très vite eu envie de savoir ce qui se passait ensuite.
Pourtant, peut-être parce que la Belgariade reste de la fantasy terriblement convenue, classique, qu’il y a eu tellement de romans plus originaux depuis sa création (les années 80), je n’ai pas non plus été emballée. Peut-être l’aurais-je été beaucoup plus si j’avais lu la série à sa sortie, c’est certain. En refermant le livre, je me suis dit que cela me plairait d’aller emprunter un jour les autres tomes à la bibliothèque, un jour, mais je ne suis pas pressée. Et je ne vois pas l’intérêt d’avoir la série chez moi non plus. C’est sympa, ça se lit bien. Mais on on touche les limites de la high fantasy, à mon sens. Malgré l’humour, ça reste manichéen. Et surtout, j’ai eu cette impression de déjà-lu sans ce petit quelque chose en plus (après, pour être franche, je préfère lire 10 fois la Belgariade que le Sorceleur/Witcher, particulièrement indigeste, à mon goût, mais ça c’est une autre histoire😉).
En gros, si vous aimez le Seigneur des Anneaux, ou La Roue du Temps  ça devrait passer, à mon avis.

 

La Belgariade, tome 1 : Le pion blanc des présages par Eddings

Résumé : Et les dieux créèrent l’homme, et chaque dieu choisit son peuple. Mais Torak, le dieu jaloux, vola l’Orbe d’Aldur, le joyau vivant; façonné par l’aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut châtié; à Cthol Mishrak, la Cité de la Nuit, il dort toujours d’un long sommeil hanté par la souffrance. Le fleuve des siècles a passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages sont formels : Torak va s’éveiller. Et justement l’Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toutes choses. Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort ? Dans cette partie d’échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse : le dernier descendant des Gardiens de l’Orbe, désigné par les présages, mais qui n’est encore qu’un petit garçon. Un simple pion, et si vulnérable…

Premières lignes – 26 octobre

Premières lignes 

 « Ilya traversa la zone de transit de l’aérogare d’un pas décidé au milieu d’une foule bigarrée indifférente à ses préoccupations. habitué à fréquenter les aéroports du monde entier, lui-même ne prêtait en général que peu d’attention aux autres voyageurs. mais cette fois-ci dérogeait à la règle. « 

J’ai failli oublié de mentionner ce roman jeunesse que j’ai lu il y a quelques semaines. A relire les premières lignes, je suis encore plus mitigée, à vrai dire. Je trouve que le style n’est quand même pas terrible : cette accumulation d’adjectifs dès le début ;  » un pas décidé – une foule bigarrée, indifférente » – et tout ça dans la même phrase – et la première. Ouille !
Bref, je n’avais pas remarqué cela en lisant, concentrée sur l’intrigue qui, elle, est plutôt sympa. On suit Ilya venu vivre en Grande-Bretagne  chez une grand-mère qu’il n’a jamais rencontré. Il va fréquenter au lycée des adolescents qui ont certaines particularités, comme lui. Ils ont tous des pouvoirs spécifiques.
Tout ceci n’est pas un hasard et les péripéties s’enchaînent à un rythme soutenu.
Ce premier tome de Thunder fait penser aux X-men mais aussi à des séries comme Heroes, Misfits ou Alphas. L’auteur sème également de multiples références (aux Monty Python, par exemple : Palin, Cleese, Gilliam, j’ai souri…), à la mythologie grecque. Tout ça est très bien fait. L’humour est aussi présent.
Ce qui m’a moins enthousiasmée, et je l’ai souligné, c’est l’écriture, pas fantastique.
Avec un gros bémol : l’auteur emploie  l’expression passablement vieillie (et usante à la longue) :  « le jeune black » pour désigner un adolescent d’origine africaine. Dans ce cas, je rappelle qu’on peut simplement appeler les personnages par leurs prénoms, tout simplement, au lieu de faire des périphrases à la noix – et non, ce n’est pas redondant. (une parenthèse pour ajouter que c’est un peu une  spécialité française : à ce sujet, j’avais suivi une masterclass d’écriture et j’avais gagné en efficacité en supprimant les « la jeune femme au manteau vert dit alors » ou « le grand homme brun prit la parole » ☺️)

L’auteur fait aussi tenir un discours anti-raciste à l’une des ados (blanche) qui n’est pas non plus très utile. Disons que je voyais l’intention qui sous-tendait le propos mais tout ceci reste fort maladroit. Sans compter que cela n’a pas grand chose à faire dans l’histoire. Bref, des points faibles un peu gênants mais une histoire efficace. Du coup, cela donne envie de savoir la suite.

Thunder T1

 

Résumé : L’adolescence d’Ilya tournait autour de vacances au soleil, cours d’aïkido, d’écoles privées… et d’un père absent. Lorsque celui-ci meurt dans d’étranges conditions, le jeune Russe est entraîné dans un tourbillon trouble : qui est donc cette grand-mère avec qui il doit désormais vivre, et qu’il n’a jamais vue ? Alors qu’il essaie de s’intégrer et de trouver sa place dans cette nouvelle vie, lui et quatre autres élèves sont agressés par des étrangers masqués dans l’enceinte même du lycée. Conspiration ? Ennemi commun ? Assassins de son père ? Les réponses sont peut-être plus proches qu’il ne le pense…

 

Un roman qui entre dans le Challenge de l’Imaginaire

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Premières lignes – 4 octobre

 

Premières lignes

« J’aime le jeudi soir.
un moment à part, hors du temps.
Pour nous trois, c’est une petite tradition — la soirée familiale.
Mon Charlie est déjà attablé. il griffonne sur son carnet de croquis. Proche des quinze ans, il a pris six centimètres cet été. Il est aussi grand que moi, désormais. (…)
Debout, dans ma cuisine, heureux et légèrement saoul, je n’ai pas conscience que tout s’achève ce soir. La fin. Tout ce que je connais, tout ce que j’aime. « 

Un peu de SF cette semaine avec Dark matter qui reprend le principe des univers parallèles. Et si ? Et si Jason avait un autre choix, ne s’était pas marié, avait continué sa brillante carrière de scientifique et poursuivi ses recherches, qu’aurait-il découvert ? Il va y être confronté un soir : kidnappé, il se retrouve dans un monde où il est un autre.
L’idée est sympa (on pense à Replay de Ken Grimwood) mais pas non plus super originale. Par contre, le roman comporte de nombreux défauts. Les personnages ont à peu près zéro complexité, l’écriture….d’accord, on ne va pas en parler, ça fait trop mal. Il y a des raccourcis simplistes qui font qu’on en reste bouche bée (« ah, et c’est tout ? » ou «  tiens, mais quelle coïncidence ? » — du coup, une coïncidence, je veux bien mais à ce stade, cela fait beaucoup). Dès le début, on sent que rien ne va : l’enlèvement par « l’autre Jason » n’a pas de sens. Quant aux  multiples Jason qui veulent s’entretuer pour la simple raison qu’ils convoitent tous la même femme, ça en devient risible — faites des rencontres, les gars, sortez, voyez d’autres personnes …
J’oubliais la théorie scientifique sur laquelle est basée l’intrigue, tout à fait bancale une fois appliquée. Il aurait mieux fallu inventer quelque chose de toutes pièces, à mon avis car cela ne tient pas la route. Et le titre ? Il n’y a pas de relation avec la matière noire, à aucun moment. Est-ce pour faire vendre ? Mystère…
Bref, ce n’est pas brillant mais ça se lit sans problèmes, c’est bien le paradoxe. On sourit assez souvent devant les bêtises accumulées mais on a envie de savoir où tout cela mène (pas très loin, c’est bien le problème).
Un livre que je rajoute  pour le Challenge de l’Imaginaire


J’ai appris qu’une adaptation était en projet depuis des années (le roman est sorti en 2014 ) mais tout est au point mort. Je ne sais pas si on doit en attendre grand chose.

 

Dark Matter par Crouch

résumé : Un soir, en rentrant chez lui, Jason Dessen, professeur de physique, est agressé et kidnappé par un inconnu masqué. Quand il reprend connaissance, tout a changé : Daniela n’est plus sa femme, leur fils Charlie n’est jamais né, et Jason lui-même est un physicien de premier plan à l’aube d’une découverte fondamentale. Que lui est-il arrivé? Qui lui a volé sa vie, et pourquoi? Les réponses à ces questions entraîneront Jason sur les multiples chemins d’un voyage extraordinaire, au cours duquel il devra se confronter à son plus dangereux ennemi : lui-même.

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Premières lignes — 17 août

Premières lignes, sans tarder :

 » Lovelace occupait un corps depuis vingt-huit minutes et ça n’allait pas mieux qu’à la seconde où elle s’était éveillée dedans. Aucune raison valable n’expliquait cet état de fait. Rien ne dysfonctionnait ; rien n’était cassé. Tous ses fichiers s’étaient correctement transférés. Aucun scan système n’expliquait ce sentiment de malaise, mais il était réel, il lui rongeait les connexions. « 

Les voyageurs, tome 2 : Libration par Chambers

Libration (A Closed and Common Orbit) le tome 2 de la série Les Voyageurs de Becky Chambers, reprend l’histoire là où s’était terminé L’espace d’un an. Pourtant, on ne retrouve aucun autre membre de l’équipage du Voyageur, sauf l’IA, Lovelace qui vient d’intégrer un corps synthétique. On va s’intéresser également, et de très près, au personnage de Poivre, la mécano croisée dans le tome précédent. Poivre et « Lovelace » qui, très vite adopte le nom de Sidra, quittent le vaisseau et vont vivre — ou essayer de vivre — tranquillement parmi la multitude d’espèces que l’autrice nous a déjà décrites. Si le premier tome n’est pas indispensable pour suivre l’histoire, il est quand même conseillé, puisque tout l’univers imaginé par Chambers y est bien développé alors qu’ici, il n’est que résumé.
Cette fois, l’autrice se concentre sur deux personnages : celui de Lovey/Sidra, l’IA qui a bien du mal avec son « corps » et sa vision étriquée, et celui de Poivre dont on va connaître le passé assez sombre. Toutes deux connaissent un parcours dont l’horizon a été —  ou est — limité (d’où le titre original A Closed and Common Orbit ), pour des raisons différentes. Les interrogations sont diverses : qu’est-ce qui fait une personne consciente ? qui a le doit de la définir ? comment se forge-t’on une identité ? Si on rajoute l’exploration des émotions et des sensations ( de Poivre, dans son passé,  ou de Sidra, dans le présent ) avec la force des sentiments amicaux, ici, plus qu’amoureux, on obtient un roman sensible et intelligent qui ne brille pas par l’action mais par la finesse et l’originalité. C’est un genre de SF différent que je ne qualifierais pas de « trop gentil » comme j’ai pu le lire ici ou là. Au contraire : c’est une bouffée d’air pur. Et tant mieux, on n’a pas forcément envie de lire à longueur de temps  des scènes de batailles à gogo et des histoires de méchant.e.s qui se dézinguent…

Une bonne nouvelle : j’ai trouvé le tome 3 de la série en occasion. je vais pouvoir poursuivre ma lecture. Et je viens de lire que le tome 4 sortira en anglais en février 2021. En attendant, l’Atalante publie l’autre roman de Becky Chambers : « Apprendre si par bonheur » dans quelques jours.

 

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