Premières lignes (en retard) #5février

Je trouve enfin le temps de poser ici ces Premières Lignes de février, les premières du mois !

 » Chère Maman,
Depuis mes premiers instants de conscience, je t’ai vue comme une gladiatrice – pour moi, tu es le plus farouche exemple possible de la puissance d’une femme.
Nous sommes un peu jumeaux, nous pouvons nous reconnaître dans une pièce où tous les yeux sont fermés, nous entendre dans un monde de silence, et cela, malgré les traumatismes enchâssés dans notre histoire. « 

L’auteur.e commence ainsi ce qui va constituer le récit de son enfance et de son adolescence – et c’est un sacré récit !
iO Tillett-Wright nous embarque au sein de sa propre histoire, au sein d’une famille, d’un quartier, d’une époque. L’écriture est sensible, poignante, elle prend aux tripes et au coeur. Ce livre parle du genre, mais pas que. Il parle des hommes, des femmes , des pères, des mères – du fait de ne pas à avoir à choisir: iO (à prononcer : « aïe-oh » et non comme en français : eeyoh) est née fille. Très tôt, iO a choisi d’être un garçon avant d’opter pour un nouveau changement à l’adolescence. Depuis peu, elle(il) a déclaré vouloir être désigné(e) par le pronom « il »… pour l’instant.
(et c’est là qu’on voit les complications du français quand on veut écrire de façon on-binaire : pas si simple d’utiliser « iels », « ille s», « iel », « ul », « ol » ou encore « ele  » ).

J’ai vraiment accroché à ce récit qui est terriblement touchant.

 

 

iO Tillett Wright, est né en 1985 à New York, dans le quartier de Bowery, connu à l’époque pour ses loyers bon marché et son taux de criminalité élevé : « Pendant les derniers jours du punk et au cœur des épidémies de sida et de crack, la 3Rue se distinguait par le raffinement de sa violence (…). Ça faisait dix ans que l’Amérique fermait ses hôpitaux psychiatriques, dont les patients se mêlaient aux déchets de la société – ceux qui ont échoué, se sont paumés ou ont abandonné. » Wright a pour marraine la photographe Nan Goldin, et le peintre Jean-Michel Basquiat (1960-1988) est un ami de son père. Deux artistes apparaissant à peine dans le livre mais qui, eux aussi, ont saisi ce temps et cet univers.(source)

 

A propos de Darling Days :

 

Résumé : New York, 1985, 3e Rue, territoire des SDF, des junkies, des pseudo-artistes de génie. Au milieu des travestis et des punks, iO Tillett Wright naît sous les auspices rayonnants de Nan Goldin (sa marraine) et de Jean-Michel Basquiat (un ami de son père).

Celui qui dès les premières années d’école décidera qu’il est un garçon plutôt qu’une fille, qui deviendra l’un des porte-parole de la communauté LGBT aux États-Unis, s’est construit dans la pauvreté et la violence de cette rue, de cette ville et surtout de cette mère accro aux médicaments et aux revirements d’humeur dévastateurs.

Sous-titres en anglais

Et sous-titres en français:

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Premières lignes #25novembre

Je change de registre pour les Premières Lignes de cette semaine avec une biographie. Je vous mets tout de suite dans l’ambiance :

 » Le 10 décembre 1936, un valet de pied annonce la nouvelle à Elisabeth Alexandra Mary Windsor, alors âgée de dix ans : son père va devenir roi par défaut, quatre jours avant son quarante et unième anniversaire. En effet, le frère de ce dernier, le roi Edouard VIII, vient d’abdiquer pour épouser Wallis Warfield Simpson, une américaine déjà divorcée deux fois. »

Nous voilà dans The Crown ou presque puisque Sally Bedell Smith signe ici une agréable biographie qui se lit aussi bien qu’un roman. L’écrivaine est une habituée du genre puisqu’elle a déjà écrit les biographies du Prince Charles ou de Lady Diana. On sent qu’elle a une affection particulière pour la famille royale d’Angleterre. Ici, on ne trouvera aucune critique de la reine. Si l’ouvrage se place en effet très en faveur des Windsor, il n’en est pas moins intéressant pour autant. Le tableau rendu est vivant et le sens de l’humour de la reine est mis en avant.

J’avais emprunté à la médiathèque par pure curiosité et par envie de lire autre chose qu’un roman ; je n’ai pas été déçue et je me suis vue dévorer ce pavé de presque 600 pages. Seules les années les plus récentes m’ont un peu lassée; peut-être parce que nous n’avons pas suffisamment de recul sur cette portion de l’Histoire ou que cela me paraissait trop frais dans ma mémoire.

Anglophiles, fans de The Crown ou du film The Queen, je ne peux que vous conseiller cette biographie.

La reine Elisabeth II par Bedell-Smith

Elisabeth II, la vie d’un monarque moderne
Editions des Equateurs
22/02/2018
Traduction  Elisa Rodriguez
26€