Premières lignes – 5 octobre

 

Premières lignes

Il me fallait citer un large extrait de ce roman, tout simplement parce que l’écriture d‘Andreï Kourkov vaut le détour. J’ai lu Les abeilles grises par un concours de circonstances et j’ai été ravie de découvrir un auteur (que j’aurais dû lire depuis longtemps, mais, bien sûr, la pile à lire énorme, tout ça, tout ça…). Et puis, je dois le dire, j’ai parfois eu des déception avec la littérature slave (russe/ukrainienne) qui ne correspond pas toujours à ma sensibilité. J’y vais donc un peu comme on marcherait sur des oeufs, dorénavant.
Mais avec Les abeilles grises, on peut ouvrir le roman sans appréhension : l’humour côtoie les côtés les plus sombres et désespérés (il est question de guerre). Et la plume de Kourkov est succulente avec ce brin de décalage nécessaire.
Donc, ça parle de quoi ?
La première partie se déroule dans la zone grise du Donbass, une sorte de no man’s land que se disputent  les séparatistes ukrainiens pro-russes et l’armée ukrainienne gouvernementale. Les gens ont fui car régulièrement, des bombes tombent sur les habitations, des tirs se font entendre, il n’y a ni eau, ni électricité. Heu, vraiment ? En fait, dans le  village de Mala Starogradivka, abandonné,  deux habitants sont restés.  Sergueïtch, l’apiculteur,  et Pachka, proches de la cinquantaine et ex-ennemis d’enfance se côtoient et en viennent  à se serrer les coudes. Un jour, notre apiculteur prend la route pour la Crimée pour le bien de  ses abeilles. Commence une sorte de voyage drôle et décalé en Absurdie.
Les situations, les dialogues sont parfois dignes de Beckett (« En attendant Godot« ).  Il y  a aussi un peu de son illustre compatriote Boulgakov, (« Le maître et Marguerite« ) dans les Abeilles grises avec l’absurde et le cocasse (souvent mêlé de désespoir). 
Pourtant, le roman est aussi empli d’espoir, de beauté, de moments très touchants, de poésie (la nature quand Sergueïtch voyage avec ses abeilles). Les personnages qu’il croise au fil de son périple sont particulièrement succulents.

« La bouilloire chantait sur le poêle. On n’éteint pas un poêle comme une gazinière, aussi la bouilloire dût-elle continuer à chauffer pour rien jusqu’à ce que son propriétaire l’en ôtât, saisissant la poignée brûlante en usant d’un vieux torchon de cuisine pour se protéger la main. Il versa l’eau dans une tasse en faïence marquée du logo de l’opérateur de téléphonie mobile MTS, et l’agrémenta d’une pincée de thé. Puis il souleva du plancher un bocal d’un litre de miel qu’il posa sur la table.
« Je pourrais inviter Pachka », songea-t-il en bâillant. Avant de se dire : « Bah, je suis bien comme ça ! Je ne vais pas aller le chercher à l’autre bout du village ! »
Le fait que « l’autre bout du village » se trouvât tout au plus à quatre cents mètres de sa maison ne changeait rien à l’affaire.
Il n’avait pas achevé sa première tasse qu’une explosion retentit non loin. Les vitres tremblèrent avec un tintement à fendre les tympans.
« Ah ! les cons ! » lâcha-t-il avec amertume. Il reposa vivement la tasse sur la table, éclaboussant celle-ci de thé, et courut à la fenêtre la plus proche. Il vérifia qu’elle n’était pas fissurée. Non, intacte.
Il inspecta les autres fenêtres, toutes étaient sauves. Il réfléchit : ne devrait-il pas aller voir où ça avait pété, et si une maison voisine n’avait pas été touchée ? « 

Le lien entre l’apiculteur et ses abeilles, émouvant, constitue le fil conducteur (et non, je ne dirais pas pourquoi elles sont grises).

 

C’est un roman bien mené, lumineux, malgré le propos, qui ferait un film magnifique s’il était bien adapté…
Un roman qu’il faut lire.

Les abeilles grises par Kourkov

Résumé : Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert…

Premières lignes — 28 septembre

Premières lignes 

« Comme il remonte la Cinquième Avenue à minuit, Spofforth se met à siffler. Il ignore le nom de l’air, et il ne s’en soucie guère ; c’est un air air compliqué, un air qu’il siffle souvent lorsqu’il est seul. Il est torse nu et ne porte pas de chaussures ; il a pour unique vêtement un pantalon kaki. Il sent sous ses pieds la surface usée des vieux pavés. Bien qu’il avance en plein milieu de la vaste avenue, il distingue les hautes herbes et l’ivraie qui, de chaque côté, ont poussé aux endroits où les trottoirs, depuis longtemps fissurés et défoncés, attendent des réparations qui ne se feront jamais. »

A ne pas confondre avec le classique « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » (qu’il faut lire, d’ailleurs), L’oiseau moqueur, dystopie de Walter Tevis, l’auteur du Jeu de la dame est un très bon roman, qui rappelle par ses thèmes 1984, Farenheit 451 ou Le meilleur des mondes. On pensera également à la série des Robots d’Asimov. 
En effet, depuis des siècles, les êtres humains ont perfectionné les robots et ont fini par leur confié la planète/ le pouvoir/leurs vies. Plus de guerres, plus de pauvreté, plus de famines…Tout le monde est heureux et vit sous l’influence de drogues (très Le meilleur des mondes, là, même si ce n’est pas le soma qui est consommé mais les sopors). Fini les problèmes dus à l’attachement, à la famille, aux liens : une loi régit ce qui touche à l’intimité. L’amour, non, ça n’existe plus mais il reste la pornographie  (« sexe vite fait, bien fait »). Le travail manuel et technique a été confié aux robots/androïdes. Ou aux prisonniers sous les ordres des robots. Car, oui, désobéir équivaut à des travaux forcés et à l’emprisonnement. Il est hors de question de se rapprocher des autres, de se regrouper ou de vivre en couple. D’ailleurs, la procréation est inutile : tout le monde avale des contraceptifs sans le savoir depuis des années.

Les efforts intellectuels appartiennent au passé. Les maximes du type  » Pas de questions, relax », « Dans le doute, n’y pense plus » régissent la vie des humains qui paraissent vivre comme sortis de Brazil, le film. Décidément, le début des années 80  (1981 pour le roman, 1985 pour Brazil) envisageait le futur de la même façon. Et parfois, tout ça résonne étrangement en 2022…
Car les écrans ne sont pas bannis : même s’il s’agit de télé, ils sont envahissants et diffusent des programmes totalement ineptes…
Et les livres ?  A l’inverse de Farenheit, ils existent toujours mais plus personne ne sait lire. On a oublié.
Jusqu’au jour où un homme, Paul, professeur à l’université, propose ses services au doyen Spofforth car il a appris à lire tout seul dans un livre trouvé par hasard (les livres ne sont pas si bien cachés que ça, ils sont oubliés). Robert Spofforth est le doyen de l’université mais c’est le chef, disons-le : il dirige le monde. C’est le robot le plus perfectionné qui existe, un classe 9.  C’est aussi le clone d’une humain qui a vécu il y a longtemps et dont il voudrait retrouver les souvenirs enfouis.
Mais Spofforth n’est pas humain ; il ne peut pas se reproduire, il ne peut pas mourir non plus. Il va exercer son pouvoir : il refuse que la lecture soit enseignée, ce serait un crime. Il demande à Paul Bentley de décrypter les textes qui figurent sur de vieux films muets.
La vie de Paul change.
Il se prend au jeu. Découvre des concepts. Et quand il finit par rencontrer Mary Lou, une femme étrange qui habite dans le zoo, sa vie  bascule. Celle de Mary Lou aussi. Celle de Spofforth, on le verra ensuite, va changer.
Ce roman est brillant de bout en bout : suivre les personnages, leur apprentissage, leur évolution.
Il y a peut-être quelques longueurs vers le milieu avec un événement qui casse le rythme mais je n’ai pas trouvé cela très gênant.
J’avais beaucoup apprécié le Jeu de la dame, eu plus de mal avec L’homme tombé du ciel mais j’ai retrouvé l’alchimie qui m’avait attirée dans le 1er dans celui-ci. De la bonne SF

 « J’éprouvais un certain plaisir à découvrir les choses que les livres pouvaient dire à l’intérieur de mon esprit… Je ne me suis arrêté qu’après avoir appris tous les mots des quatre livres. Plus tard, j’ai mis la main sur trois nouveaux livres, et ce n’est qu’alors que j’ai vraiment su que l’activité à laquelle je me livrais s’appelait « lire ». « 

L'Oiseau moqueur par Tevis

 

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Premières lignes – 21 septembre

Premières lignes 

« Le grand Achille. Le brillant Achille, le bouillant Achille, le divin Achille… Comme les épithètes s’accumulent ! Nous ne l’appelions jamais par aucun de ces noms ; nous l’appelions « le boucher ».
Achille au pied léger. Voilà qui est plus intéressant. « 

Le silence des vaincues est un livre que je voulais lire depuis plusieurs mois – et pour cause : c’est une réécriture de la guerre de Troie, de point de vue de Briséis.
Je dois dire que j’ai un faible pour ce genre de réécriture (quand elles sont bien faites). J’ai aimé suivre Cassandre dans La trahison des dieux (malgré les défauts du roman de MZ Bradley) ou Andromaque dans Troie de David Gemmell (le personnage est formidable dans la trilogie de Gemmell).
Bien sûr, d’une autre façon, Le chant d’Achille est un roman remarquable. Mais Madeline Miller sait revisiter l’Antiquité comme personne…
Ici, on suit surtout Briséis qui sera le fil conducteur et le principal point de vue — hélas, pas le seul. Arrachée à sa vie, kidnappée, elle connaît le même sort que les autres femmes : elle devient le trophée d’Achille qui la regarde à peine, la met dans son lit et se sert d’elle. La guerre est déjà bien entamée et le camp des Grecs a eu le temps de s’installer sous les remparts de Troie. Il existe une organisation bien rôdée.
Les soldats et les chefs de guerre ont leurs « femmes »,  celles qu’ils ont réduites en esclavage en faisant des incursions dans les terres aux alentours. Ils les côtoient, les malmènent. Certains semblent mener un simulacre de vie domestique. On partage la cabane/la tente, des  enfants naissent. Les femmes exercent des « professions » : elles aident à l’infirmerie, à la cuisine, etc…
Et pourtant, ces femmes n’ont aucun statut, aucun droit. A tout moment, elles peuvent être données/vendues à un autre, blessées, violées, tuées.
Briséis, une jeune femme qui fut reine, connaît la même vie ainsi que ses camarades. Achille, quant à lui, est un monstre d’égoïsme. Et, à la fois, il est dépeint comme un fils qui recherche sa mère.
Le roman est assez immersif sans voyeurisme pour autant. L’autrice ne s’appesantit pas sur les viols, sans les nier non plus. C’est donc bien dosé : pas de descriptions malsaines. Mais la réalité des violences, le climat lourd, la présence de la guerre, tout cela reste présent.
L’importance du silence des femmes, du fait que Briséis n’a pas voix au chapitre, est bien rendu. Le seul bémol, à mon sens, réside dans le choix de l’autrice de basculer à un moment vers le point de vue d’Achille (alors qu’elle avait privilégié le point de vue de Briséis). L’effet n’est pas très cohérent et, surtout, n’amène pas grand chose au roman, au contraire. En gros, on n’a pas envie de savoir ce que pense ou ressent l’un des bourreaux, les indices nous étant donnés via le ressenti et la vision de Briséis.
C’est un peu dommage même si cela n’entrave pas la lecture.
Un bon roman, donc.

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Premières lignes – 13 septembre

Premières lignes 

 » Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension ».

Attention, vous êtes prévenus  : en ouvrant L’Anomalie (prix Goncourt 2020), vous allez lire un excellent roman de Science-fiction aussi (mais pas que), même s’il se cache derrière une couverture Gallimard collection blanche (ou en Folio).
En fait, je pourrais dire : un excellent roman, tout court, mais il me semble important de préciser qu’il s’agit bien de SF surtout car, lorsque le roman d’Hervé Le Tellier (président de l‘Oulipo depuis 2019) a reçu le Goncourt, le terme « SF » a été prononcé du bout des lèvres.
Et pourtant, c’est bien cet « événement incroyable » qui sous-tend l’ensemble et se  trouve au centre  et bouleverse la vie des personnages.
Pour le reste, la construction du roman est un modèle du genre. Et pourtant, elle n’était pas simple (casse-gueule, est le terme). On suit 11 personnages.  Et aucun n’est inintéressant, aucun n’est laissé de côté, aucun n’est superflu. Chaque histoire est importante.
Leur point commun ? Ils ont tous pris le même vol Paris-New York un 10 mars 2021, un Boeing 787 d’Air France.  Il se trouve que le voyage a été mouvementé,  avec un orage de grêle et des turbulences très fortes… Il finit par atterrir mais l’avion est endommagé.
Seulement, il y a un hic : en juin 2021, le même avion (même vol, mêmes passagers à l’intérieur) surgit d’une cumulonimbus et veut se poser à New York. Les autorités américaines le dirige vers une base secrète.
De là, commence une véritable énigme.

C’est absolument succulent, bien mené, ingénieux avec des passages humoristiques. de plus, à partir du moment où « l’anomalie » trouve un début d’explication, le roman se lit comme un thriller. L’écriture n’est ni embrouillée, ni compliquée – au contraire, on dévore les pages.

Je ne peux que le conseiller : je me suis régalée.

« Aucun auteur n’écrit le livre du lecteur, aucun lecteur le livre de l’auteur. Le point final,, à la limite, peut être leur point commun »

 

L'anomalie par Le Tellier

Résumé : En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte.
Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai

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Premières lignes – 31 août

 

Premières lignes 

 » Ce fut à cause du vieux gibet que commença la dispute à plus de dix lieues d’Ormeshadow.
Le point de départ était la glorieuse ville de Bath.
 » Pourquoi devons-nous partir ? demanda Gideon à son père.
— Oui, s’interposa sa mère. explique à Gideon les raisons de notre départ.
–Nous allons nous installer chez mon frère, dans sa famille, à Orme shadow.
— Mais…
— Gideon, le voyage sera long. Du calme, fils.
— Effectivement, ajouta Clare. Du calme, fils.
Ce furent les derniers mots que prononcèrent les parents de Gideon avant l’arrivée au gibet. Le garçon avait l’habitude des silences entêtés de sa mère et ne s’en inquiéta pas., en dépit de leur proximité sur la banquette de la diligence bondée. « 

Dans ce court roman (ou longue novella, au choix), paru au Bélial dans la collection « Une Heure Lumière », le fantastique se met en place en pointillés au travers de contes et d’une légende familiale.
Et c’est une réussite.
Priya Sharma nous transporte dans l’Angleterre victorienne, alors que la famille Belman, après son départ de Bath, rejoint la ferme familiale à Ormesleep. Nous suivons Gideon, l’enfant du couple Belman, qui découvre une toute autre vie : campagnarde, rude, une vie qu’il ne comprend pas bien — et des secrets familiaux qui génèrent des tensions.
L’autrice lève le voile peu à peu sur les circonstances de ce retour à la campagne, installe un climat tendu tout en créant des personnages attachants. Le ton est juste, intimiste et même si le surnaturel n’apparaît que par touches légères, il trouve sa place. J’ai retrouvé un peu du plaisir que j’avais eu en lisant Pierre-de-vie de Jo Walton.
Ormeshadow 
a donc été une excellente surprise. Un très bon moment de lecture.

Ormeshadow par Sharma

 

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Premières lignes – 24 août

Premières lignes

 » Z’avez déjà assisté à un défilé du Klan ?
A Macon, ils ont pas autant de panache qu’à Atlanta. Mais les cinquante mille et quelques habitants de cette ville comptent assez de membres pour qu’ils arrivent à organiser leurs bouffonneries quand l’envie leur en prend.
Cette parade-là, elle tombe un mardi, le 4 juillet – c’est-à-dire aujourd’hui.
Y en a toute une grappe qui se pavanent sur Third Street, attifés de cagoules pointues et de robes blanches, et pas un pour se couvrir la figure. « 

Le sud des États-Unis,1922. Le succès du  film infâme « Naissance d’une nation » de D. W. Griffith (1915) a relancé le Ku Klux Klan qui ne cesse d’accueillir de nouveaux membres.  A Macon, en Géorgie, trois résistantes ont décidé de ne pas se laisser faire. Le groupe mené par Nana Jean, une vieille Gullah ( au passage : super intéressant de découvrir le créole des Gulla Geeches) se compose de Maryse, Sadie et Chef. Chef a combattu durant la Première guerre mondiale en Europe. Sadie, la plus jeune, est aussi la plus virulente. Quant à Maryse, la narratrice, elle est guidée par des esprits, les haints (ici, on parle de ces fameux haints du Vieux Sud) qui la guident dans ce monde et le leur. Elle possède aussi une épée magique.

Car « Ring shout » est surtout une novella de fanatsy fantastique, avec des éléments bien gore, d’ailleurs, puisque les trois personnages principaux se battent contre de véritables monstres, les Ku Kluxes, des créatures issues d’un monde parallèle pour envahir le nôtre. Les combats se précipitent, sanglants… L’horreur est bien réelle et se matérialise au travers des agissements de ces monstres qui se nourrissent de la haine (celle des Blancs envers les Noirs). Les créatures attisent donc cette haine afin de prospérer puis de posséder le monde entier, tous peuples confondus, toutes couleurs confondues.
Ce sera la mission de Maryse, devenue une Elue avec son arme magique, de les stopper.
La novella est courte et l’intrigue un peu fluctuante. Heureusement, l’immersion historique, grâce au parler, en particulier, se fait très bien. C’est ce que j’ai préféré dans la novella. La traduction est remarquable. On apprend aussi des éléments au sujet de la culture Gullah  (à rapprocher de la culture créole antillaise).
Par contre, je n’ai pas apprécié du tout les passages gore, trop nombreux et qui ne m’ont rien apporté. j’ai même fini par lire les paragraphes contenant des combats en diagonale tellement ils me mettaient mal à l’aise. J’aurais aimé lire une histoire mieux bouclée car le propos est vraiment intéressant.
J’avoue que je m’attendais à beaucoup mieux et qu’au final, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à cette lecture. Ce que j’ai pu apprendre sur la culture Gullah m’a bien plu, mais je n’ai pas découvert quelque chose, étant déjà familière de la culture caribéenne. Au contraire, j’aurais aimé que tout cet aspect soit encore mieux développé et non pas noyé dans du sous-Lovecraft.

Ring shout par Clark

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Premières lignes — 16 août

Premières lignes

 » C’est par une froide matinée du début de l’hiver que les voiles du Sadalsuud pointèrent par-delà l’horizon. elles étaient rouges et blanches, frappées du croissant étoilé, le vent de sud-est les poussait droit vers la Cité.
Sur le port, hommes et femmes levèrent le nez de leur ouvrage l’espace d’un instant, puis s’y replongèrent dans une indifférence polie. Des collines du Massif descendirent des ordres enroulés dans deux tubes de fer scellés. « 

Il  y a des auteurs, comme ça, que tu remercies à chaque fois lorsque tu ouvres l’un de  leurs romans ; pour le monde qu’ils ont créé;  pour l’écriture,  ni trop alambiquée ni trop simpliste ;  pour les personnages cohérents et tous suffisamment bien déterminés (les principaux comme les secondaires) ;  pour l’intrigue, qui n’est jamais aussi simple qu’elle le paraît mais qui se déroule de façon limpide car tous les éléments s’imbriquent un à un ; et enfin, pour la narration qui est menée crescendo avec une montée en puissance quasi parfaite.
Et là, je crois que j’ai résumé les ingrédients de Trois lucioles, le deuxième tome de Capitale du Sud, la série de Guillaume Chamanadjian (voir ma chronique du premier tome). 

Si le premier volume a été un coup de coeur, celui-ci réussit le pari d’être encore meilleur car sans doute plus abouti (les événements se précipitent) et plus rythmé.
Nox (Nohamux) a mûri  et se retrouve désormais gérant de l’épicerie. Il est impliqué dans un réseau d’intrigues et de complots dont il va devoir se dépêtrer. La tension monte au sein de Gemina. La guerre civile menace.
Un magnifique second tome qui laisse présager le meilleur pour la suite…
En attendant, j’ai très hâte de savoir ce qui va se passer en parallèle dans la cité du Nord (Dehaven) . Décidément, les éditions Aux Forges de Vulcain  font très fort. Un grand moment de la fantasy française.
Capitale du sud, tome 2 : Trois lucioles par Chamanadjian

Résumé : Nox, l’ancien commis d’épicerie, est désormais seul maître à bord de l’échoppe Saint-Vivant. Il a pris ses distances avec la maison de la Caouane qui, enfant, l’avait recueilli. Mais, alors que l’hiver touche à sa fin, les problèmes refont surface. Tout ce que la Cité compte d’opposants au Duc Servaint s’est mis en tête que le Duc devait mourir, et que la main qui le frapperait serait celle de Nox. Mais consentira-t-il à tuer l’homme qui l’a élevé ? De sa décision dépendra le destin de Gemina.

 

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Premières lignes — 3 août

Premières lignes 

« Sir Walter Elliot, of Kellynch Hall, in Somersetshire, was a man who,
for his own amusement, never took up any book but the Baronetage;
there he found occupation for an idle hour, and consolation in a
distressed one; there his faculties were roused into admiration and
respect, by contemplating the limited remnant of the earliest patents;
there any unwelcome sensations, arising from domestic affairs
changed naturally into pity and contempt as he turned over
the almost endless creations of the last century; and there,
if every other leaf were powerless, he could read his own history
with an interest which never failed.  This was the page at which
the favorite volume always opened :   « ELLIOT OF KELLYNCH HALL.
« Walter Elliot, born March 1, 1760, married, July 15, 1784, Elizabeth,
daughter of James Stevenson, Esq. of South Park, in the county of
Gloucester, by which lady (who died 1800) he has issue Elizabeth,
born June 1, 1785; Anne, born August 9, 1787; a still-born son,
November 5, 1789; Mary, born November 20, 1791. »

Je dois avouer que c’était la première fois que je lisais en entier un roman de Jane Austen — en anglais. J’avais lu assez rapidement (et en traduction française, je crois) « Raisons et sentiments » (Sense & sensibility) il y a quelques (de nombreuses) années, après avoir vu le film (non : LE film).
Cette fois, c’est Persuasion qui a retenu mon attention. Car, même si j’ai déjà vu une adaptation (des ?), je dois dire que l’intrigue restait flou dans ma mémoire. Et, comme beaucoup de gens, j’ai eu la curiosité (le courage ? la folie ? du temps à perdre car ce sont les vacances ? ) de regarder l’adaptation très…hum…libre de Netflix. Passons sur ce film qui est gentiment loupé, même pour l’imitation Fleabag (l’original reste bien meilleur). Le côté positif est que, peut-être, les romans de Jane Austen gagneront encore de nouveaux et nouvelles lecteurices.
Quant à moi, ma lecture s’est faite lentement. Lire jane Austen en anglais, ce n’est pas non plus la chose la plus facile du monde pour une non-anglophone. Mais peu à peu, on se fait aux tournures anciennes et aux expressions surannées. La langue de Jane Austen est toujours incroyablement concise, dans la retenue mais piquante. L’autrice reste une observatrice hors pair des gens et des moeurs de son temps, on ne le dira jamais assez.

Résumé : À vingt-sept ans, Anne Elliot, la deuxième fille d’un baronnet désargenté du Dorset, mène une vie triste et solitaire. Huit ans plus tôt, sous l’influence d’une amie chère, elle a refusé la demande en mariage de Frederick Wentworth, un jeune officier de marine qu’elle aimait profondément, mais que son entourage n’a pas alors jugé digne d’elle. Vivant désormais dans le regret de cet amour perdu, Anne est négligée par son père, un homme peu aimant et obsédé par son image et son rang, et sous-estimée par des sœurs égoïstes et vaines. Lorsque Frederick Wentworth, à présent capitaine et fortuné, revient dans la région avec le désir de se marier, Anne est partagée entre la crainte et l’espoir. Leur amour va-t-il avoir une chance de renaître ?

Anne Elliot est cette jeune femme un peu en retrait mais d’une grande générosité ; le symbole d’une force tranquille. Elle ne fait pas d’éclats, ne tient pas tête (elle n’est ni Emma ni Lizzie Bennet). Jane Austen disait de son personnage dans une lettre : «  Peut-être en aimeras-tu l’héroïne, car elle est presque trop bien à mon goût » (« You may perhaps like the heroine, as she is almost too good for me »). Car Anne est bonne, attentive aux autres. Elle fait passer les besoins de ses soeurs, sa ssouer aînée Elisabeth, l’orgueil de son père et surtout ceux de Mary, sa jeune soeur, hypocondriaque, avant les siens.
Plus jeune, Anne s’est laissée persuadée par une amie proche, Lady Russell, que celui qu’elle aimait ne pouvait pas constituer un parti honorable. Car les Elliot font partie de l’ancienne noblesse terrienne, certes ruinée, et le jeune homme dont Anne était amoureuse n’était qu’un marin. Sans le sou, qui plus est.
Le roman évoque beaucoup la Marine, les nouveaux riches en comparaison aux plus anciens, aux nobles de plus longue date. Des petites phrases font sourire car elles piquent exactement comme il faut, d’ailleurs.
Anne pourrait paraître faible mais ce n’est pas le cas. Elle doute, a du mal à s’affirmer.
C »est d’ailleurs sur ce point que le film, la dernière adaptation j’entends, se trompe le plus :  Anne n’est pas une personne qui s’apitoie sur son sort, qui chouine (avec une bouteille de vin rouge, pour l’anecdote Netflix. Au contraire : elle sait saisir sa chance. Et même quand elle paraît mélancolique, solitaire, elle sait  trouver sa voie à sa manière tranquille au sein d’une famille qui ne l’apprécie pas à sa juste valeur (ses soeurs et son père).
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le s lieux familiers que l’on retrouve (Bath…).
Persuasion se déguste à petites doses pour mieux en savourer chaque paragraphe.

Persuasion

 

 

 

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Premières lignes — 26 juillet

Premières lignes

« (Courier d’Anne Shirley, licenciée en lettres, proviseur du lycée de Summerside, adressé à Gilbert Blythe, étudiant en médecine à l’université de Redmond, Kingsport).
Windy Willows, Spook’s lane,
Summerside, Ile du Prince-Edouard.
Lundi 12 septembre,
Très cher,
Quelle adresse !
As-tu déjà entendu quelque chose d’aussi délicieux ? Windy Willows est le nom de mon nouveau chez-moi et je l’adore. Tout comme j’adore Spook’s Lane qui n’a pas d’existence légale. Ce devrait être Trent Street mais personne ne l’appelle comme ça hormis les rares  fois  où elle est mentionnée dans le Weekly Courrier — et là, les gens se regardent et disent : « Mais où diable est-ce que ça peut être ? « . C’est donc Spook’s Lane. Même si je ne saurais t’expliquer pourquoi. J’ai déjà posé la question à Rebecca Dew,   mais tout ce qu’elle m’en a dit , c’est que ça a  toujours été ainsi et que selon une vieille histoire,  l’allée serait hantée. »

Anne de Windy Willows par Montgomery

Quatrième tome de la série des « Anne », réédité chez Monsieur Toussaint-Louverture, Anne de Windy Willows est un roman épistolaire presque exclusivement à l’exception de quelques chapitres. Anne habite toujours sur l’île du Prince-Edouard, mais plus à Green Gables ou à Kingsport. Elle ne connaît personne dans ce nouvel environnement et va devoir s’adapter à la vie de cette petite ville où elle a été nommée à la tête d’un lycée. Toujours optimiste, elle pense se faire aimer de tout le monde très vite mais va rencontrer quelques déboires. Mais Anne reste Anne…
Les portraits des nouveaux  personnages sont toujours aussi bien définis par l’autrice ainsi que l’observation de la nature (quel talent). On retrouve les références à la littérature, les citations…
Mais les personnages connus manquent un peu cette fois. Et, surtout, le rythme reste terriblement lent. Anne grandit, évolue. Le changement se fait en douceur.
Tout est assez long ; le choix des lettres n’arrange pas les choses. On aimerait un peu plus de mouvement, d’aventures et d’humour.
J’avoue que c’est la première fois que je me suis vraiment ennuyée depuis le début des aventures d’Anne. Le tome précédent contenait quelques défauts mais celui-ci est décidément plus faible. Tout est très prévisible : Anne va devenir la « bonne fée » et se faire aimer de tout le monde. C’est gentillet mais sans le piquant des romans précédents. (les deux premiers, en particulier).

J’espère que le prochain sera meilleur car je ne compte pas m’arrêter en chemin. L’écriture de Lucy Maud Mongotmery reste magistrale.

 

Résumé :

Ses brillantes études universitaires terminées, Anne Shirley se voit confier la direction du lycée de Summerside, une petite bourgade de l’Île-du-Prince-Édouard, d’apparence paisible, mais qui va lui réserver bien des surprises. À ses côtés, nous allons découvrir Windy Willows, la pension où elle va vivre pendant trois ans – ainsi que ses occupantes –, la petite Elizabeth, sa féerique voisine, Katherine Brooke, sa collègue désabusée, et ses élèves, qu’ils soient touchants ou tout à fait exaspérants.
Avec un humour toujours plus fin, des envolées lyriques et nostalgiques, Anne de Windy Willows offre le portrait d’une jeune femme tout en nuances : généreuse et directe, fiancée, oui, mais surtout indépendante. Anne de Windy Willows est une étape cruciale dans la vie d’Anne Shirley. Livrée à elle-même dans une ville où elle ne connaît personne, Anne est loin des nids douillets entourés d’âmes soeurs qu’étaient Green Gables et Kingsport.
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Premières lignes — 18 juillet

Premières lignes
( avec + de  40° C , record battu, j’espère ne pas écrire n’importe quoi…)

 » Oh là là ! s’exclama Linus Baker en épongeant son front dégoulinant de sueur. Voilà qui est très inhabituel. »
C’était un euphémisme. Subjugué, il observait Daisy, une jeune fille âgée de 11 ans, faire léviter des morceaux de bois dans les airs, très haut au-dessus de sa tête. Les blocs décrivaient des cercles concentriques à faible allure. Le bout de  la langue coincé entre les dents, Daisy fronçait les sourcils sous le coup de la concentration. « 

Que  dire de  La maison au milieu de la mer céruléenne de T.J. Klune ? J’en avais énormément entendu parlé et seule la perspective de lire un énième roman aux éditions de Saxus qui m’ont terriblement déçue avec des traductions toutes plus atroces les unes que les autres ( dernièrement, j’ai tenté « La duperie de Guenièvre » : une véritable honte d’avoir publié ce texte tel quel bourré de contre-sens à peine compréhensible) me faisait reculer. Finalement, je me suis lancée et même si quelques passages ne sont pas excellents (on sent l’approximation dans la traduction deux ou trois fois), le reste est correct. Il faut dire aussi que le style original auquel j’ai jeté un coup d’oeil est assez simple.
De quoi parle l’histoire ? De magie et d’êtres magiques. Mais surtout, d’acceptation de la différence. Et ce dernier point mérite d’être salué.
L’intrigue n’est pas très compliquée : Linus Baker est un employé du MJM? le Ministère de la Jeunesse Magique ( ici, on sent un peu l’influence Harry Potter et ce ne sera pas la seule).  Sa mission ? Visiter les  orphelinats qui sont  remplis de jeunes êtres magiques (tiens, tiens) afin de s’assurer que tout s’y déroule dans de bonnes conditions.  Linus est impartial, un peu terne. En gros, il ne fait pas de vagues. Sa vie personnelle est de la même eau : il vit seul avec Calliope, une chatte bougonne (on dirait assez  cette chanson d’Aznavour,  et d’ailleurs…mais chut).  Un jour, Linus se voit confier une mission secrète par les Cadres Extrêmement Supérieurs du MJM (il y a là le début d’une petite caricature de la bureaucratie et de la hiérarchie qui est esquissée mais peu développée, hélas).
Il doit donc se rendre sur une île et faire un rapport sur un orphelinat très spécial. On lui confie les dossiers d’enfants étranges : Lucy (pour…Lucifer !) a la particularité d’être le fils du diable, Talia est une petite fille gnome, Sal, un petit garçon métamorphe, Phee, un esprit de la nature, Théodore, une vouivre, et ainsi de suite…
Linus Baker va devoir sortir de sa zone de confort plus qu’il ne s’imagine. Il est accueilli par Zoe, une adulte, l’esprit de la nature de l’île, puis par le charismatique directeur de l’orphelinat sur lequel il doit aussi enquêter : Arthur Parnassus.
Au fil des pages, nous suivons le changement progressif de Linus et son épanouissement, sa découverte des enfants magiques, ses liens avec les différents adultes aussi. Il y a peu d’action, et l’intrigue est basique.
Le message est simple mais bienveillant, ce qui est positif, bien sûr : chacun est comme il est. On ne se résume pas à sa naissance. Acceptons la différence, etc..
En fait, T.J Klune met souvent dans la bouche des personnages adultes (Arthur Parnassus, particulièrement), des maximes à la Dumbledore du type : « Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes. « (JK. Rowking pour Albus Dumbledore).

« Il n’est qu’un enfant et je refuse de croire que le chemin de vie d’une personne est gravé dans la pierre. On est bien plus que nos origines. 
— Notre héritage ne nous définit pas.(TJ Klune pour Arthur Parnassus et Linus Baker)
Mais, contrairement à Rowling qui  a su distiller par petites touches  ce genre de propos — simplement parce que sa technique est  habile  — T.J Klune assène et répète en boucle les  tirades. Le résultat ? A la fin du roman, on a l’impression de ne pas avoir lu une histoire, mais d’avoir subi une leçon de morale, assez assommante, finalement, puisque l’auteur n’a eu de cesse de ressasser — et ce n’est jamais très bon de faire croire aux lecteurs qu’ils sont des idiots pour ne pas avoir compris la première fois, peu importe leur âge. C’est un roman , à la fin, pas un essai. Idem, pour se faire la critique de l’intolérance, Rowling est beaucoup plus efficace :  elle a bâti un monde de sorciers particulièrement effroyable et rétrograde dans lequel,  au hasard ,  l’esclavage des créatures magiques, i.e les elfes,  est  dénoncé au travers des indignations et des actions d’Hermione – et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres. Pourtant, ceci n’est jamais effectué au détriment de l’histoire, au contraire.  Et si j’insiste sur la comparaison entre Harry Potter (qui, à mon avis, a dû fortement marqué l’auteur) et ce roman, c’est qu’il existe plus d’une connexion entre les deux (vous n’êtes pas obligé.e.s de lire ce qui suit si vous ne voulez pas connaître des éléments susceptibles de divulgâcher l’histoire) :
Quand l’auteur introduit Arthur Parnassus qui est, je le rappelle, le Directeur de l’orphelinat/foyer, la description mentionne :  » Ses yeux sombres étaient brillants et étincelaient dans la quasi-obscurité. Son nez aquilin avait une bosse au milieu, comme s’il avait été cassé des années auparavant, mais n’avait jamais été remis en place. Les mains jointes devant lui, il souriait. Ses doigts étaient longs et élégants et il faisait tourner ses pouces. 
Si on compare avec la description d’un certain Albus Dumbledore :
«  Ses yeux bleus étaient clairs, lumineux et pétillants derrière des lunettes demi-lune et son nez était très long et tortueux, comme s’il avait été cassé au moins deux fois.. »
On ne compte plus le nombre de fois où Dumbledore est décrit faisant tourner ses pouces (il est noté aussi qu’il a de longs doigts).
Je pourrais continuer ainsi mais le lien le plus évident (le clin d’oeil à Dumbledore), est, non pas son homosexualité, mais la révélation de la nature magique d’Arthur. idem, ne lisez pas si….
On apprend vers la fin qu’Arthur est en réalité un… phénix.
Je dois dire que j’ai apprécié ces références à Harry Potter ; j’ai eu l’impression très personnelle que l’auteur s’était amusé à développer son Dumbledore à lui, tel qu’il aurait voulu le voir évoluer.
Mais c’est la seule note que j’ai trouvé originale. Pour le reste, je me suis un peu ennuyée, à cause du manque d’action et d’intrigue. Un peu dommage, car j’attendais un roman mieux ficelé.
Donc, sympa, mignon mais pas très abouti.

La maison au milieu de la mer céruléenne par Klune

 

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