L’an dernier, je vous avais proposé de me suivre durant tout l’automne dans des découvertes (et/ou des coups de coeur) graphiques et musicales (l’intégrale ici).
Je débute cet automne par un article musical avec une vidéo qui date de 2017 et qui vient d’Asie centrale, plus exactement du Kazakhstan. On ne peut pas dire qu’on entende souvent, ici en France, des titres issus des Stan (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Turkménistan).
Et pourtant… La pop, le rock et le rap y coexistent, avec plus ou moins de possibilités de s’y exprimer librement selon les pays ( de nombreuses dictatures y sont installées ).
Malgré tout, certains artistes ont réussi à aborder des sujets sensibles. Je pense entre autres au rappeur 7gen (Djetigen) qui chante en kirghize la révolte des steppes de 1916ou les inégalités sociales :
Et d’autres se sont imposés en Russie, comme Adil Zhalelov, connu sous le nom de Skriptonite, rappeur kazakh.
Mais j’en viens au titre que j’ai découvert et qui est beaucoup plus fun et plus parodique. Signé par le collectif Jokeasses, originaire d’Almaty au Kazakhstan, il parodie le rap avec des paroles totalement décalées (les sous-titres s’activent et ça en vaut la peine). Je ne parle même pas de la mélodie et du refrain qui sont aussi démoniaque que PSY et son Gangnam style – j’ai prévenu (vous n’allez pas me remercier quand vous l’aurez en tête).
Zhonti feat. NN-Beka – ZYN ZYN
Et puisque j’en suis à parler du Kazakhstan, je viens de voir la vidéo de Till Lindemann,chanteur de Rammstein qui sort un album solo courant novembre. Sa particularité ? Elle a été tournée au Kazakhstan …(et on ne refuse pas ce qui touche à Rammstein, bien sûr).
Les Premières lignesde cette semaine ne sont pas tirées d’un roman mais d’un ouvrage documentaire :
» L’ère des rock stars, comme celle des cow-boys, appartient au passé.
L’idée de la rock star, comme celle du cow-boy, continue de se perpétuer. Bien sûr, certains se donnent toujours ce qu’ils interprètent comme un look ou une attitude de rock star, comme d’autres enfilent un faux holster pour reconstituer la fusillade d’Ok Corral, même s’il devient de plus en plus difficile de garder son sérieux en faisant cela » (à lire ici)
David Hepworth brosse le portrait année par année d’une quarantaine de rock stars, pris à un moment de leurs vies. Et voilà un livre rempli d’infos dont certaines sont connues, d’autres, moins qui relate une bonne partie de l’histoire du rock – et ça, c’est réjouissant !
J’ai trouvé certains de ses choix un peu discutables; des moments-clés qui semblent pas si importants que cela et, bien sûr, des oublis, par exemple. Mais, dans l’ensemble, c’est une pépite consacrée à la culture rock.
Je suis très fan de ce genre d’ouvrages. Beaucoup ont été édités chez Rivages rouge, justement, la collection consacrée à la musique… Quand je vois le catalogue, j’ai envie de lire presque tous les titres !
Une belle découverte que j’avais envie de partager ici, cette semaine (et j’adore cette collection !)
note : je pensais parler de « My absolute darling »de Gabriel Tallent. Mon seul souci est que j’ai tellement été sonnée par ce roman que j’ai le plus grand mal à trouver les mots pour m’exprimer….
La deuxième moitié des années 60 voit un basculement dans le rock et le psychédélisme qui connaît un pic entre 67 et 69 dans l’art pictural et la musique. Affiches, posters, pochettes de disques, tout est à la sauce psychédélique.
La littérature n’est pas en reste (à lire le très dense « Acid test » de Tom Wolfe). Les artistes n’ont de cesse d’ouvrir leurs portes de la perception (the doors of perception – qui inspireront si bien Jim Morrison et cie).
« Le terme « psychédélique » apparaît au grand jour en 1966, avec la sortie du disque The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators, élaboré par The 13th Floor Elevators, groupe texan considéré aujourd’hui comme l’archétype du groupe psychédélique.
13th Floor elevators
See Emily play – Pink Floyd (1967)
Electric Prunes – Had too much to dream last night :
A la fin des années 60, la pop psychédélique, que l’on qualifie de plus en plus de « pop-rock » se perd peu à peu. Certains groupes se tournent vers le folk, d’autres vers le funk et bien sûr, vers le rock. Les Beatles initient un tournant en 1967 avec Sergent pepper’s, l’ album sur lequel ils jouent la fanfare en satin fantaisie. Vers le début des années 70, l’un des rejetons du rock psychédélique fait parler de lui : le glam rock. Emblématique de la culture pop, cette branche du rock célèbre les vêtements recherchés, l’androgynie, et un certain retour au rock plus dur.
Nick Kent écrit à ce sujet:
« En 1970, plusieurs événements ont déjà sonné le glas du rêve utopiste des 60’s: la séparation lamentable des Beatles, les exploits sordides de la famille Manson, les morts successives de Jimi Hendrix et Janis Joplin. Aussi, lorsque, en 1971, Jim Morrison rejoint les deux derniers cités, il devient évident que la glorieuse révolution contre-culturelle que lui et d’autres prophétisaient n’aura pas lieu. Les rues anglaises se mettent à grouiller d’une nouvelle sous-culture skinhead inquiétante, tandis que les musiciens rock s’égarent dans d’interminables jams soporifiques. Puis, à la fin de la même année, le glam commence à scintiller sur ce paysage culturel morose. «
Là où la pop avait versé dans le rock progressif (Yes, Genesis, King Crimson), le glam rock est en quelque sorte le précurseur de ce que sera le punk quelques années plus tard.
Le précurseur du genre, David Bowie:
N’oublions pas Roxy Music
La figure de proue du glam, c’est Marc Bolan avec le groupe T. Rex (Ze groupe glam):
Velvet Goldmine , le film de 1999 est intéressant à regarder pour sa vision du glam – sans compter qu’on y voit Ewan McGregor ainsi que Jonathan Rhys Meyers dans leurs jeunes années (beaux et sexy):
On touche bientôt le fond du bocal à paillettes avec Gary Glitter:
Les femmes ne sont pas en reste – Suzi Quatro
qui précède tout juste les exploits des Runaways.
Si les tenues jouent sur l’androgynie, les stars de l’époque ne sont pourtant pas ouvertement gay. Iggy, Mick Jagger, David Bowie surfent sur une ambiguïté bi, pas forcément assumée. Seule star glam des années 70 à affirmer son homosexualité, Jobriath déclare : « I am the true fairy of rock’n’roll ». Il est la 1ère pop star gay:
Face au rock prog qui se donne de grandes ambitions, le glam a un côté WTF
nom stupides
paroles simplistes
allures étranges
mélodies simples et joyeuses (les fameuses sonorités pop, car majoritairement composées avec des accords majeurs – plus fun que le mode mineur qui est plus utilisé dans le blues et donc, dans le rock)
provocation
un certain mauvais goût (voir ci-dessous Sweet en 1973):
Une fois de plus, l’attitude, le style, le décalage, le too much se retrouvent dans la pop culture.
En 1973, un groupe de jeunes agités révolutionne la scène new-yorkaise alors que le glam rock secoue encore Londres. Empruntant au glam, les tenues et les attitudes, les New York Dolls préfigurent le punk.
D’ailleurs, les Dolls et les Sex Pistols ont ce point commun: un certain Malcolm McLaren qui sait y faire en matière de marketing et de relooking… Et si McLaren échoue avec les tenues de cuir rouge des New York Dolls, il réussira fort bien avec son grand projet (ou est-ce la grande escroquerie du rock’n’roll – the great rock’n’rol swindle?) : the Sex Pistols. Mais ceci est une autre histoire…de la pop culture.
Music is might est une série d’articles faisant des liens entre des chansons )ou des vidéos qui, a priori, n’ont rien à voir entre elles; parlant de liens émotionnels, d’ univers musicaux découverts ou à découvrir. Quand la musique fait sens…
Le titre est une référence à JK Rowling qui dans Harry Potter utilise le slogan « Magic is might ». En français, l’allitération en « m » est malheureusement perdue (la traduction est « la magie est puissance », chap. 12 des « Reliques de la mort »
Cette semaine, c’est un petit air de flûte qui m’a trotté dans la tête (et je suis bien placée pour ça, vivant avec un flûtiste).
Très étrangement, cet air est l’intro d’un titre absolument énervant et, bien sûr, entêtant: Bum bum tam tam
La chanson est sortie à la fin de l’année dernière (2017, donc). Elle est brésilienne et elle parle de …remuer son boule (paroles riches!).
Et donc, l’air de flûte est simplement du Bach !
C’est l’automne, on le sent, ça devient frisquet. La brume est là dès le matin. Quant au temps gris, ma foi, il s’installe, le vilain.Les arbres deviennent superbes.
Mais Halloween se profile déjà.
Quelques pistes dans le mood de la saison…..
Par temps maussade:
‘Suis pas sûre qu’écouter Joy Divison n’en rajoute pas à la déprime saisonnière, mais c’est…Joy Division, quand même!
Déjà halloweenesque:
une bonne balance entre l’humour et l’esprit de la fête – 1984, Ministry, en plein post-punk industriel (ou gothic)
Pour tordre le cou à cette Alice et à son lapin blanc (Halloween-bis):
Années grunge, Astrovamps a pondu un bon nombre de titres du même acabit.
Pour ne pas se prendre au sérieux (Halloween toujours):
2002, le duo T.a.t.u fait une version anglaise de son titre Ia sochla s ouma, sorti en 2000. (on ne pouvait pas échapper à cette chanson).La reprise est ici totalement décalée…
Décalé, encore:
mais dans un autre genre. Le duo suisse commence par jouer du Mozart et soudain, au bout de 2 minutes….comment dire…ça part en vrille
Une nouvelle est tombée dont je viens de prendre connaissance:
L’ex-chanteur de Soundgarden est décédé.
Il y a des titres comme ça que je n’aurais pas souhaité écrire.
Celui-ci en fait partie. « Adieu Chris Cornell »
Chris Cornell connu entre autres pour avoir été LA voix de Soundgarden est décédé subitement hier.
Il avait 52 ans.
Une enquête est en cours (suicide? mort naturelle?).
Soundgarden , formé en 1984, s’est séparé en 1997 pour se reformer en 2010. Cornell avait rejoint Audioslave en 2001 (dissous en 2007).
Chris Cornell, le chanteur et guitariste du groupe grunge Soundgarden, de Temple of the Dog et d’Audioslave est mort, dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mai, à Detroit, dans le Michigan, a annoncé Brian Bumbery, son agent. Il avait 52 ans.
Dans une déclaration à l’agence Associated Press, son agent a déclaré que sa mort était « subite, inattendue », sans plus de précision sur sa cause. Il avait coécrit et chanté la chanson You Know My Name du film Casino Royale, opus de la saga James Bond sorti en 2006.
La semaine passée dans T’as pas vu ma pop, je me suis intéressée à la recette campbellienne – ou comment faire une bonne soupe au monomythe- avec la structure du Voyage du Héros (Ulysse nous aura bien aidés longtemps avant Bilbo et Luke Skywalker).
Aujourd’hui, entre les bagages et un rhume des foins carabiné, je vais continuer mon propre voyage – et le vôtre – en direction du mythe, de la croyance et de la prophétie. Ce sera un peu plus court pour les raisons évoquées sur ce blog.
Crois-en moi, crois-en toi: croyance et prophéties auto-réalisatrices
On entend souvent que la pop culture est un pillage continuel sans foi ni loi (si possible). Et aussitôt, certains se mettent à pousser de grands cris, tentant, en quelque sorte, de comprendre la pop culture en dehors d’elle-même, et non pas en interne. Renvoyer la pop à ce qui ne peut pas être saisi, le moment, l’époque, l’instant, c’est vraiment chercher à s’arracher les cheveux – ou à enrager.
La pop culture pille la culture populaire, tranquillement, et fournit son propre mythe. En fait, elle opère un retour sur soi, une réflexivité plus qu’une révolution: une forme d’autoprophétie.
On observe le même scepticisme chez le chef d’orchestre Leonard Bernstein (qui aimait le rock et la pop) en 1967 dans le documentaire« Inside pop » qui ne croit pas à la rébellion mais loue la créativité.
Prophétie, mais de quelle prophétie parle-t’on?
En premier lieu, de ce que Robert K.Mertonnomme la prophétie autoréalisatrice.
Je rappelle ce qu’est une prophétie autoréalisatrice – selon Merton, il s’agit de:
La prophétie auto-réalisatrice est une définition d’abord fausse d’une situation, mais cette définition erronée suscite un nouveau comportement, qui la rend vraie »
Si je reviens à notre Héros de la semaine dernière, je peux alors dire: « Bon, je ne vais pas me casser la tête pour inventer un quelconque motif à son aventure, il y a beaucoup plus simple » Il y a longtemps, une prophétie raconte qu’il devait y avoir un Elu (tout se transpose au féminin, j’ai oublié de préciser). Comme par hasard, l’Elu est le héros de mon histoire mais voilà, il ne le sait pas encore – et c’est parti…
Tiens, ça ne vous rappelle pas un/des films? Un/des romans? Des jeux vidéo?
Star Wars? Un enfant destinéà rééquilibrer la Force. Matrix? Un homme élu… Harry Potter? Un jeune garçon dont on a prédit qu’il devait tuer ….etc…
De mon côté, j’ai mis du temps à accrocher à The Walking Dead. J’avais lu le début des comics, puis je me suis lancée complètement à retardement dans la série.
Et d’ailleurs, j’avais une question en suspens à propos de Negan : « mais pourquoi cette batte s’appelle-t’elle Lucille ? (Loussile)
On peut aussi y voir un clin d’oeil à une chanson de BB King, un très beau blues qui parle de sa moitié, de sa guitare – et non de sa batte. Il se trouve que toutes les guitares de King étaient surnommées…. Lucille. Pourquoi ? Très simple.
Voilà comment le musicien l’expliquait :
En 1949, BB King jouait dans un « dance hall » de Twist, dans l’ Arkansas lorsqu’une bagarre éclata. Elle fut tellement violente qu’un poêle qui chauffait la pièce fut renversé. Le bar prit feu. Paniqué, tout le monde prit la fuite tandis que les deux bagarreurs essayaient d’éteindre les flammes. BB King, une fois dehors, se rendit compte qu’il avait laissé sa guitare à l’intérieur. Sachant qu’il lui faudrait plusieurs mois pour réunir la somme nécessaire pour la remplacer, le futur roi du blues retourna dans le bar en flammes pour retrouver sa guitare .Il en ressortit in extremis. Il apprit par la suite que la bagarre avait été déclenchée à cause d’une fille prénommée Lucilleet que les deux hommes avaient été retrouvés morts le lendemain dans les décombres. Il décida alors d’appeler sa guitare Lucille afin de toujours se souvenir de ne pas agir stupidement dans la vie.
Un album porte le nom « Lucille ». Une chanson aussi. La voilà avec les paroles aussi fidèles qu’il est possible quand il s ‘agit de blues…
« My Lucille »
The sound that you’re listening to is from my guitarThat’s named Lucille. I’m very crazy about Lucille.Lucille took me from the plantation. Oh you might say,Brought me fame.I don’t think I could just talk enough about Lucille.Sometime when I’m blue seem like Lucille try to helpMe call my name.I used to sing spirituals and I thought that this was
The thing that I wanted to do. But somehow or other
When I went in the army I picked up on Lucille, and
Started singing blues.
Well, now when I’m paying my dues, maybe you don’t
Know what I mean when I say paying dues, I mean when
Things are bad with me. I can always, I can always,
You know like, depend on Lucille.
Sort of hard to talk to you myself. I guess I’ll let
Lucille say a few words and then.
You know, I doubt if you can feel it like I do. But
When I think about the things that I’ve gone through,
Like, well for instance, if I have a girlfriend and
She misuses me, and I go home at night, maybe I’m
Lonely, well not maybe, I am lonely, I pick up Lucille
And it bring out those funny sounds that sound good to
Me, you know. Sometime I get to the place where I
Can’t even say nothing.
Look out.
Sometime I think it’s crying.
You know, if I could sing pop tunes like Frank Sinatra
Or Sammy Davis Junior, I don’t think I still could do
It, ’cause Lucille don’t wanna play nothing but the
Blues. I think I’m, I think I’m pretty glad about
That. Cause don’t nobody sing to me like Lucille.
Sing, Lucille.
Well, I’ll put it like this. Take it easy, Lucille. I
Like the way Sammy sings and I like the way Frank
Sings, but I can get a little Frank, Sammy, a little
Ray Charles, in fact all the people with soul in
This.
A little Mahalia Jackson in there.
One more, Lucille!
Take it easy now.
You know, I imagine a lot of you wanna know, a lot of
You wanna know why I call the guitar Lucille. Lucille
Has practically saved my life two or three times. No
Kidding, it really has.
I remember once I was in an automobile accident, and
When the car stopped turning over, it fell over on
Lucille, and it held it up off me, really, it held it
Up off me. So that’s one time it saved my life.
The way, the way I came by the name of Lucille, I was
Over in Twist, Arkansas, I know you’ve never heard of
That one, have you? And one night the guys started a
Ball over there, you know, they started brawling, you
Know what I mean. And the guy that was mad with his
Old lady, when she fell over on this gas tank that was
Burning for heat, the gas ran all over the floor.
And when the gas ran all over the floor, the building
Caught on fire, and almost burned me up trying to save
Lucille. Oh I, I imagine you’re still wondering why I
Call it Lucille, the lady that started that brawl that
Night was named Lucille.
And that’s been Lucille ever since to me. One more
Now, Lucille.
Sounds pretty good to me. Can I do one more?
Look out, Lucille.
Sounds pretty good. I think I’ll try one more. All
Right.
Je trouve le parallèle entre la batte de Negan et la guitare de BB King assez approprié.
C’est sur le blog d’EmmaHavok (que je conseille aux fans de metal, en passant) que je suis tombée sur le groupe du fils de ……tadam! Bruce Dickinson, Austin.
Pour les non-initiés, une petite récap’: Bruce est LE chanteur du groupe mythique Iron Maiden. Nul ne peut ignorer Maiden, fan de metal ou non. C’est un pilier du rock, à l’instar d’AC/DC ou de Metallica (par ex). Maiden fait partie des classiques. Et pour ceux qui me diraient: « oui, mais c’est …. forcément rapide/brutal/inécoutable/que-sais-je-encore », bip! je dis tout de suite: il y a aussi des chansons calmes mais surtout mélodiques chez Maiden. Donc, tout à fait écoutables au cas où certains craindraient pour leurs zorey – pardon » oreilles ». (en même temps, depuis qu’on nous balance de l’autotune sur toutes les voix dans les hits, nos malheureuses zorey saignent (ne remerciez pas – dans le désordre: Jul, Maître Gims, et j’arrête, ça leur ferait trop de pub – c’était mon instant méchanceté-non-mais-t’as-vu-c’que-t’écoutes-à-la-fin?).
Dickinson, donc. Un chanteur intense et immense:une voix avec une identité propre, une tessiture et une technique impressionnante.
Exemple sur « Hallowed be thy name »:
Une calme et très belle en concert (je peux en témoigner; grand souvenir):Wasting love
Et quand Bruce fait un album solo…. »Tears of the Dragon » sur « Balls to Picasso » (1er album solo)
Pour en venir à Austin Dickinson, le fils aîné de Bruce. Austin a été le chanteur de Rise to Remain. Je vous recommande ce « Talking in Whispers ». (album « City Of Vultures », 2011)
Grâce à un collègue (en fait, je ne sais pas si je dois dire « grâce » ou « à cause » de lui, vous allez bientôt comprendre pourquoi), j’ai découvert un trésor de kitscherie 80’s et en musique, SVP!
Un mot avant de lancer la vidéo (pardon , la chose – « that », dirait-on en anglais):
L’auteur s’avère être le fils de Patachou (ok, récapitulatif: Patachou était une chanteuse française et une actrice, qui a chanté avec Brassens, entre autres. Pour complément, cliquez sur le lien).
Donc, Patachou a un fils, Pierre Billon en 1946.
Michel Sardou et Pierre Billon, qui se sont connus en 1963 dans les coulisses de l’ABC où jouaient leurs parents respectifs (Patachou, Fernand et Jackie Sardou), se retrouvent au printemps 1968.
A partir de là, effectivement, la carrière de Pierre va réellement commencer. Non seulement , il sera un des auteurs- compositeurs de Michel Sardou, arrangera de nombreuses chansons et réalisera des albums pour le chanteur, mais il va devenir chanteur à son tour. Première partie de Michel, il l’accompagnera aussi parfois à la guitare sur scène.Pierre Billon sera auteur-compositeur de nombreuses chansons (compositeur de « Etre une femme », par exemple).
En 1981, Pierre Billon va rejoindre l’équipe de leur ami commun : Johnny Hallyday.
Mais il écrit pour lui (paroles et musiques) et sort dès 1973 un album de compositions originales dont deux titres vont émerger » La Groupie » et surtout » La Creuse « .
Il compose également des génériques de jeux télévisés (Le Juste Prix, Le Bigdil…- et oui….)
Et en 1984, il sort cette chanson qui ressort en 2009, visionnée plus de 1,5 million de fois et qui rencontre enfin , son succès!
La voici : avec ses paroles
« J’me sens, comme une Bamba triste,
Comme une Marseillaise en mineur jouée par un flûtiste autodidacte, sans tact.
Comme un producteur gros cigare qui lit le score à l’envers, et en plus qui a perdu son chien policier celui qui lui touche le pied chaque fois que c’est le premier temps.
J’me sens définitivement comme une bamba triste.
définitivement comme une bamba triste.
J’me sens
comme un accord yougoslave auquel on aurait cruellement interdit l’entrée de la Belle Ferronnière
J’me sens
comme Pierre le preneur de son qui rit sans envie parce que le client lui dit « écoutons hydrophilement »
J’me sens définitivement comme une bamba triste.
définitivement comme une bamba triste.
J’me sens
comme un publiciste à Range Loden qui se dit plutôt mourir que Pluto Mickey.
J’me sens
comme un clip muet,
où les seuls mots intelligents viennent d’un académicien qui dit
« je flippe, je flashe, je suis cool et j’ai les moules ainsi que les boules maman »
J’me sens définitivement comme une bamba triste.
définitivement comme une bamba triste. You feel definitly comme une bamba triste.
You feel definitly como una bamba triiiiiste.
J’me sens
comme un vendeur d’instruments de musique auquel on vient
de rapporter une guitare parce qu’elle sonne pas comme celle de Van Halen
J’me sens
comme les 4 saisons de Vivaldi après un compte donné très fort et en Allemand
« ein zwei drei vier »
J’me sens définitivement comme une bamba triste.
définitivement comme une bamba triste.
J’me sens définitivement comme une bamba triste.
définitivement comme une bamba triste »
Mais il y a une histoire derrière tout ça:
Pierre Billon raconte que la chanson a été inspirée par sa tristesse après son licenciement par Johnny Halliday. «Je me suis fais lourder avec une lâcheté sans comparaison: on m’amène une lettre comme quoi je ne faisais plus partie de l’équipe. Donc je m’en vais. Et je m’en vais franchement comme une bamba triste. Généralement les gens qui partent de chez Hallyday — les maîtresses, les femmes officielles ou les producteurs — se sentent revanchards et certainement amers de cette séparation, moi je me suis dit que j’allais faire un disque».
Voilà, voilà.
J’ai donc appris quelque chose aujourd’hui (enfin, en dehors de la somme de connaissances que je m’efforce d’ingurgiter chaque jour, et c’est du costaud).
Comme douce vengeance, j’ai filé à mon collègue le lien de « J’aime les licornes« ? Quoi, vous ne connaissez-pas ce monument de …folie et de …heu…créativité? (éloignez les enfants du PC): kitscherie bis:
Niess « Lady Butterfly » – 2016
(en remerciant Gaël, la chanson me tourne en boucle dans la tête).