Premières lignes — 13 septembre

    » Couchée à plat ventre dans la boue, sous le caillebottis de bois contre les vieilles pierres du mur, Sancia Grado songeait que sa soirée ne se déroulait pas comme prévu.
Tout avait pourtant bien commencé. Grâce à ses faux identifiants, elle avait réussi à s’introduire dans le domaine des Michiel sans difficulté ; les gardes des premières portes lui avaient à peine accordé un regard.
Puis elle était arrivée au tunnel de drainage et…les difficultés étaient apparues. »

Je suis presque à jour dans mes chroniques et pour ces premières lignes .
Malgré une PAL qui ne fait que grossir (ça ne change pas), en voilà un aperçu, d’ailleurs (tout n’y est pas) :

Le roman dont je viens de citer les premières lignes se trouve en haut à gauche.
C’est un gros roman, le premier d’une trilogie, The Founders trilogy en VO, celle des Maîtres enlumineurs ici, que j’ai lu attentivement (je devais être fatiguée car je n’ai pas été rapide du tout dans ma lecture).
Rapidement, j’ai pensé à la comparaison assez facile avec les romans de Brandon Sanderson, à cause du système de « magie technique » mais au fil du roman, cette impression s’est quand même peu à peu dissipée. Oui, ça ressemble à du Sanderson, non, ça n’est pas du Sanderson. Mais c’est plutôt captivant (et j’ai quand même hâte de lire le tome 2).
Mais revenons à ces enlumineurs: l’action se déroule dans la cité de Tevanne, une grande ville d’inspiration Renaissance italienne revisitée (comme la série jeunesse de Mary Hoffman, Stravaganza, par ex.). Sancia est une jeune voleuse qui possède un don bien perturbant : elle peut ressentir les objets. Mieux : elle entend les enluminures. Mais que sont les enluminures ? C’est une technologie magique. Les maîtres enlumineurs codent les objets en quelque sorte, les programmant (=les enluminant) afin de leur donner des fonctions différentes. Ainsi une porte sera enluminée de façon à ne s’ouvrir que sous certaines conditions ;  l’enluminure d’ une flèche, la forcera à aller plus vite (la formule trichant avec la gravité). Mais les effets sont loin d’être utilisés infiniment car plus la formule est complexe, plus elle nécessite de nombreuses manipulations, avec des lignes et des lignes écrites dans d’énormes volumes — et malgré tout, le risque d’erreur est grand.
A Tevanne, quelques maisons marchandes regroupant quelques familles se partagent les richesses et le pouvoir. Elles cherchent à retrouver les vestiges de ceux qui ont disparu et qui, disent les légendes, maîtrisaient à merveille les enluminures : les hiérophantes. Ils auraient laissé derrière eux plusieurs formidables artefacts.
Un jour, Sancia est embauchée pour commettre un cambriolage. Elle ne sait pas du tout qu’elle va découvrir l’un de ces artefact et la clef – c’est le cas de le dire – de son avenir.
Car cet artefact se nomme Clef. C’est un objet…mais pas tout à fait.
A partir de cette découverte, elle va devoir s’allier avec d’autres, même les plus improbables. Elle va aussi devoir faire face à un passé douloureux (et je n’en dirais pas plus mais la construction du personnage de Sancia, sa psychologie, les thèmes abordés sont particulièrement bien menés).
Il y a d’excellents moments d’action, dans ce premier tome, de très bons personnages, pas seulement Sancia mais aussi tout le petit groupe qui l’épaule, autant des hommes que des femmes et même des « objets ». Certains passages ne connaissent aucun temps mort. Quant au système de technologie magique, il est vraiment captivant. Mon seul bémol vient des (trop) longs passages explicatifs qui viennent briser le rythme. je dirais qu’on a compris la première fois, je ne vois pas le bénéfice de répéter « alors ici, l’influence sur la masse permet de ….et c’est reparti, blablabla… »
C’est, sans aucun doute, ce qui m’a le plus agacé et qui a ralenti ma lecture, surtout vers la fin du roman (je n’arrivais pas à le terminer alors que je voulais à tout prix savoir!).
Mais ce n’est pas un très gros reproche car j’ai vraiment bien accroché à ces enlumineurs et j’ai vraiment envie de lire le deuxième tome : Le retour du hiérophante. 

The Founders trilogy, tome 1 : Les Maîtres enlumineurs par Bennett

Une très belle découverte (et je remercie les éditions Albin Michel Imaginaire pour le SP)

Résumé : Toute l’économie de l’opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l’enluminure. À l’aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique. Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d’écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l’enluminure à jamais : quiconque entrera en sa possession pourra mettre Tevanne à genoux. Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n’aura d’autre choix que de se trouver des alliés

Premières lignes — 23 mars

Premières lignes

 » Vos voisins se brûlent-ils vifs les uns les autres  » voilà comment fraa Orolo entama la conversation avec artisan Flec.
L’embarras me frappa. L’embarras est une chose que je ressens dans ma chair, comme une motte de boue chauffée au soleil s’écrasant sur ma tête.
 » Vos chamans se déplacent-ils sur des échasses ? » poursuivit fraa Orolo, en consultant une feuille, qui, à en juger par son aspect brunâtre, avait au moins cinq cents ans.

Anatèm, tome 1 par Stephenson

En commençant Anatèm, je me suis dit que je n’allais pas le terminer. Surtout qu’il s’agit du tome 1, l’oeuvre gigantesque de Neal Stephenson a été scindée en 2 tomes pour l’édition française.
Je me suis dit que je n’allais rien y comprendre. Mais, après tout, il y a longtemps, j’avais bien survécu à L’empereur-dieu de Dune (quand mes proches disaient que c’était insupportable). Et en fait, j’ai assez vite accroché, malgré les … 100 ou 200 premières pages assez raides, truffées de néologismes et de notions étranges qui sont explicitées lentement, grâce à des extraits d’un pseudo-dictionnaire. Mais, une fois ces pages franchies, j’ai été happée par l’histoire, les personnages. En fait, il se dégage de tout le livre un puissant magnétisme et je n’avais qu’une envie : en savoir plus sur ce monde qui n’est pas le nôtre mais qui pourrait l’être.

Nous suivons le jeune fraa Erasmas, une sorte de moine, dans sa concente ( plus ou moins un monastère, donc ), où vivent des fraa et des soor. Leur « religion » n’en est pas une : ils réfléchissent sur des concepts scientifiques, des idées, ils philosophent, ils étudient des théories. Les ordres sont différents : certains ont fait voeu de rester cloîtrés pour dix ans ; ce sont les dixies comme fraa Erasmas. Mais existe aussi des unitariens, des séculiers et des millénariens et eux, n’ont de contacts entre eux et avec le monde extérieur que lors des apertes (les ouvertures, donc) respectives de leurs ordres.

L’histoire est basée sur l’Histoire du monde de fraa Erasmas, Arbre (et non la Terre), un long passé riche et dense, sur la façon dont les idées ont évolué. L’intrigue, quant à elle, reste assez simple : un mystère est à résoudre. Fraa Erasmas se lance à l’aventure et embarque un groupe de personnes avec lui…
Le livre est truffé d’idées, de notions, parfois sans être vraiment utiles à l’histoire il faut le reconnaître, mais l’ensemble est splendide. Pas confortable, surtout au début, mais fascinant.

Et j’ai vraiment hâte de me lancer dans le second.

Résumé :

Fraa Erasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Edhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes.
Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s’effondrer. Par le passé, la congrégation a été ravagée trois fois par la violence de conflits armés. Méfiante vis-à-vis du monde extérieur, la communauté de Saunt-Edhar ne s’ouvre au monde qu’une fois tous les dix ans. C’est lors d’une de ces courtes périodes d’échanges avec l’extérieur qu’Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations.
Ce mystère va l’obliger à quitter le sanctuaire pour vivre l’aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.

Challenge de l’Imaginaire, évidemment !

Premières lignes – 7 septembre

Premières lignes

 » — Maman, je peux aller voir les étoiles ?
Tessa se détourna de son petit établi pour regarder sa fille plus petite encore. « Pour le moment, je ne peux pas t’y emmener, ma puce ». du menton, elle désigna le robot nettoyeur qu’elle s’efforçait de ranimer. « Je veux terminer avant l’appel de ton oncle Ashby. »
Aya sautillait sur place. de toute sa vie, elle n’avait jamais été immobile, ni quand elle dormait, ni quand elle était malade, ni même quand elle était encore dans le ventre de Tessa. « Je n’ai pas besoin de toi, dit Aya. Je peux y aller toute seule ».

Les voyageurs, tome 3 : Archives de l'exode par Chambers

Archives de l’exode (Record of a spaceborn few) constitue le troisième volet de la série de Becky Chambers entamée par L’espace d’un an , poursuivie par Libration.
Cette fois encore, on change de personnages même si Tessa, dont il est question dans les premières lignes,  a un lien avec le capitaine du Voyageur : c‘est sa soeur.
Pour les autres, ce sont autant de points de vue  que nous allons apprendre à suivre et à connaître, des voix diverses qui font écho et se recoupent, des tranches de vies dans l’espace, attachantes, uniques, sincères.

Cette fois encore, l’action n’est pas ébouriffante. Selon certains avis, le roman peut être »ennuyeux » mais à mon sens, ce n’est pas du tout le cas ; je pense que les personnes qui n’ont pas aimé « parce qu’il ne s’y passe rien » sont soit passées à côté de l’essentiel, soit, plus simplement, devraient se tourner vers d’autres types de  lectures (bourrées de scènes d’action, pour le coup). Mais, comme pour Libration, ce n’est pas le propos.
D’ailleurs, je pense que j’ai préféré ce tome 3 à Libration : plus de points de vue, justement. Libration était un peu limité — et c’était aussi le but recherché, vu le thème, mais j’étais restée sur ma faim. Celui-ci se déploie, explore l’âme.
J’aime toujours autant ce que peut écrire Becky Chambers — décidément, un coup de coeur.  A noter qu’un tome 4 de la même série est en prévision pour février 2021 tandis qu’un autre roman, indépendant de la série, vient de sortir en traduction française à l’Atalante : Apprendre si par bonheur. 

 

 

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Premières lignes — 17 août

Premières lignes, sans tarder :

 » Lovelace occupait un corps depuis vingt-huit minutes et ça n’allait pas mieux qu’à la seconde où elle s’était éveillée dedans. Aucune raison valable n’expliquait cet état de fait. Rien ne dysfonctionnait ; rien n’était cassé. Tous ses fichiers s’étaient correctement transférés. Aucun scan système n’expliquait ce sentiment de malaise, mais il était réel, il lui rongeait les connexions. « 

Les voyageurs, tome 2 : Libration par Chambers

Libration (A Closed and Common Orbit) le tome 2 de la série Les Voyageurs de Becky Chambers, reprend l’histoire là où s’était terminé L’espace d’un an. Pourtant, on ne retrouve aucun autre membre de l’équipage du Voyageur, sauf l’IA, Lovelace qui vient d’intégrer un corps synthétique. On va s’intéresser également, et de très près, au personnage de Poivre, la mécano croisée dans le tome précédent. Poivre et « Lovelace » qui, très vite adopte le nom de Sidra, quittent le vaisseau et vont vivre — ou essayer de vivre — tranquillement parmi la multitude d’espèces que l’autrice nous a déjà décrites. Si le premier tome n’est pas indispensable pour suivre l’histoire, il est quand même conseillé, puisque tout l’univers imaginé par Chambers y est bien développé alors qu’ici, il n’est que résumé.
Cette fois, l’autrice se concentre sur deux personnages : celui de Lovey/Sidra, l’IA qui a bien du mal avec son « corps » et sa vision étriquée, et celui de Poivre dont on va connaître le passé assez sombre. Toutes deux connaissent un parcours dont l’horizon a été —  ou est — limité (d’où le titre original A Closed and Common Orbit ), pour des raisons différentes. Les interrogations sont diverses : qu’est-ce qui fait une personne consciente ? qui a le doit de la définir ? comment se forge-t’on une identité ? Si on rajoute l’exploration des émotions et des sensations ( de Poivre, dans son passé,  ou de Sidra, dans le présent ) avec la force des sentiments amicaux, ici, plus qu’amoureux, on obtient un roman sensible et intelligent qui ne brille pas par l’action mais par la finesse et l’originalité. C’est un genre de SF différent que je ne qualifierais pas de « trop gentil » comme j’ai pu le lire ici ou là. Au contraire : c’est une bouffée d’air pur. Et tant mieux, on n’a pas forcément envie de lire à longueur de temps  des scènes de batailles à gogo et des histoires de méchant.e.s qui se dézinguent…

Une bonne nouvelle : j’ai trouvé le tome 3 de la série en occasion. je vais pouvoir poursuivre ma lecture. Et je viens de lire que le tome 4 sortira en anglais en février 2021. En attendant, l’Atalante publie l’autre roman de Becky Chambers : « Apprendre si par bonheur » dans quelques jours.

 

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Premières lignes – 11 août

 premières lignes d’un roman bien intéressant

 » Un vent démoniaque accueillit la pâle clarté du jour de furieux hurlements infernaux. Ce n’était pas vraiment l’aube, d’ailleurs, même si, quelque part au-dessus des nuages noirs bouillonnant, le soleil avait réussi à de nouveau se hisser dans les cieux, mais plutôt le crépuscule du Diable lui-même, cinglé d’embruns et de draperies de pluie à vous broyer et accompagné des assourdissants roulements du tonnerre, des beuglements du vent, du cliquetis incessant des drisses, le tout ponctué par le fracas mouillé des voiles déchirées, fasseyant à deux doigts de l’anéantissement. « 

L'option Excalibur par Weber

La scène d’introduction est claire : nous voilà en plein naufrage. Les navires anglais de la flotille rejoignant la France pour le service du roi Edouard III vont sombrer. Sir George Wincaster, son épouse Mathilda, son fils, des chevaliers, soldats et marins se préparent à mourir. Mais ils sont sauvé in extremis par …. un vaisseau extra-terrestre. A partir de cet instant, une étrange aventure commence pour Sir George : réduit à l’état de soldat-esclave, il doit mener des batailles incessantes sur des planètes pour le compte de son nouveau maître, un extra-terrestre particulièrement arrogant et avancé technologiquement qui ne manque pas de lui rappeler combien les humains du 14ème siècle sont primitifs. Mais Sir George aidé par Mathilda, une conseillère avisée, va peu à peu chercher à comprendre. Il va même recevoir de l’aide de personnes particulièrement inattendues.

Je connaissais David Weber pour sa série basée sur le personnage de Honor Harrington, aux éditions l’Atalante. J’avoue que je n’avais pas trop envie de me lancer dans les romans puisqu’il s’agit de SF militaire et que ce genre de SF et moi, hum… comment dire ça simplement… disons que nous ne sommes pas potes ? Mais le thème de « L’option Excalibur » m’a paru assez sympa. De plus, c’est un one shot. Je n’ai pas regretté mon choix, j’ai été captivée tout au long de ma lecture. L’histoire est bien faite et ne manque pas d’un certain humour.

L’option Excalibur – David Weber – L’Atalante Poche (la petite dentelle)

Voilà un roman qui va rejoindre le lChallenge de l’Imaginaire. 

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Premières lignes – 20 juillet

Ayant enfin pu renouveler mon stock de livres à la bibliothèque, j’ai ramené entre autres celui qui suit. Premières lignes percutantes.

« Pa mettait trop de temps à trancher les gorges des garçons.
Près de dix minutes s’étaient écoulées depuis qu’il avait disparu dans la cabane de quarantaine et fie avait passé les sept dernières à en fixer furieusement la porte dorée tout en s’empêchant d’arracher un fil qui pendait de sa tunique noire en lambeaux. Si Pa revenait au bout d’une minute, cela signifiait que les garçons étaient déjà morts de la peste des pécheurs ; au bout de trois, qu’il avait dû mettre à leurs jours. « 

Puisque ça paraît un peu étrange, cette histoire de gorges coupées, je mets tout de suite le résumé, histoire de donner du contexte :

 » Fie fait partie des Corbeaux, la dernière des castes de Sabor. Les intouchables. Avec son clan, elle écume les routes, prenant en charge les pestiférés pour les brûler. En tant que sorcière, elle dirigera un jour son clan et sera responsable de la survie des siens. Son destin semble tout tracé. Jusqu’au jour où, lors d’une mission, elle aide le prince de Sabor à s’évader du palais pour le soustraire à une énième tentative d’assassinat. Fie négocie alors avec lui un pacte sacré : si elle conduit le prince en lieu sûr, il promet, une fois roi, de protéger les Corbeaux. Mais il faudra pour cela déjouer bien des pièges et des trahisons…

Merciful crows dont c’est le premier tome : La voleuse d’os ( deuxième à paraître en VO cet été) est donc une série fantasy jeunesse/Y.A  (je dirais plus Y.A que jeunesse) signée Margaret Owen.  L’intrigue en elle-même est basique — et efficace : emmener deux protagonistes à un certain endroit après avoir conclu un pacte malgré les nombreux dangers et surtout échapper à des poursuivants toujours de plus en plus actifs. Le principe du voyage du héros.
Sauf qu’il s’agit d’une héroïne et que lors de sa quête, elle va tomber amoureuse.
L’univers de Merciful Crows (Sabor) est intéressant. Le système des castes n’a rien de nouveau mais comme toujours, je préfère un processus bien rôdé et habilement utilisé que quelque chose de soi-disant innovant qui ne tient pas debout. Ces castes hiérarchisées selon le mode « oiseau » sont vraiment bien faites : à chaque caste est liée un don (désir, traque, sang, ….). La magie est donc présente aussi.
Côté personnages, on suit essentiellement Fie, l’héroïne et les deux protégés, le prince Jasimir et son garde du corps Tavin. Les personnages secondaires sont brièvement décrits et mériteraient parfois d’être un peu développés : Pa, Hangdog (l’ex de Fie).
Puisque j’en suis à parler des points faibles, j’ai remarqué également que les scènes d’action restaient souvent imprécises dans leur description. On en vient à se demander qui se trouve où et comment il ou elle en est arrivé.e là…  C’est un peu gênant dans la mesure où le reste est particulièrement agréable à lire. Il y a des dialogues percutants, sur le pouvoir, l’oppression…. Et il y a de l’humour.
J’en viens à la romance qui tient une part importante dans le livre. Il est vrai qu’au début, j’ai levé les yeux au ciel en voyant la jeune Fie s’amouracher du (beau) noble en fuite. Stéréotypes, nous voilà ! Ce qui paraît étrange car l’autrice ne donne pas du tout dans le cliché : elle place un personnage non-genré (Madcap – un bel emploi du « iel » ). Elle évoque ouvertement la bisexualité du prince et de son garde du corps sans compter les mariages entre personnes de même sexe (la tante du prince, par ex. qui a des époux et des épouses). D’ailleurs, l’histoire d’amour n’est pas si neuneu que cela ; elle est plutôt intense. Il s’agit plutôt de quelques passages un peu mièvres qui affaiblissent l’ensemble. Ou alors, peut-être s’agit-il d’ajouter un ton plus doux dans un univers particulièrement sombre ? Ce serait alors bien trouvé de la part de Margaret Owen. A ce sujet, il y a des scènes qui relèvent de la fantasy pour adultes…. Bien glauques.

J’ai passé un bon moment et j’aimerais volontiers connaître la suite des aventures de Fie et des autres. Voilà un roman qui va aller droit dans le Challenge de l’Imaginaire.

Illustrations réalisées  par l’autrice :

Merciful Crows, tome 1 : La Voleuse d'os par Owen

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Premières lignes -24février

Tiens, pour une fois, je ne suis pas en retard pour les Premières Lignes ! Incroyable…

 » La tête lui faisait mal. Elle entendait crisser sous son crâne, un son discordant comme un froissement de papier. Quelqu’un s’était emparé d’un rire, l’avait chiffonné en une grosse boule grésillante et lui en avait bourré le cerveau. Une semaine, disait le rire. Une semaine. « 

Je pense que je vais prendre un abonnement chez Frances Hardinge tellement j’aime ce qu’écrit cette autrice. J’avais déjà évoqué La voix des ombres, ce roman jeunesse qui parle de fantômes  d’une manière très particulière (difficile d’en parler sans dévoiler le plus intéressant, allez le lire !). Or, on m’avait grandement conseillé de lire (hello mum!) Le chant du coucou paru à l’Atalante. Et je confirme, c’est une réussite.
Avec Le chant du coucou, nous nous retrouvons en Angleterre, juste après la Première Guerre mondiale. Triss est une petite fille de onze ans qui a l’air très malade. Tout juste rescapée d’une noyade, on ne comprend pas très bien ce qui lui arrive. Sa jeune soeur, Pen (-éloppe) ne lui ressemble en rien : elle est fougueuse, révoltée, entêtée et semble détester sa grande soeur. La famille est aisée, le père est un architecte célèbre de la ville. Très vite, on met un pied dans le fantastique…
Ce n’est pas seulement un roman horrifique mais parfois, comme pour La voix des ombres, cela en prend le chemin. Ce n’est pas un conte  populaire mais Hardinge en emprunte les codes et les repères. J’ai pensé au Roi Corbeau à certains moments, le souverain de toute magie de Susannah Clarke dans Jonathan Strange & Mr. Norrell ; et pour celles et ceux qui ont le roman de Clarke, ce n’est pas le seul point commun…
C’est aussi un roman d’apprentissage (les deux fillettes vont effectivement grandir en peu de temps) ; cela parle d’émancipation féminine, la période historique se prêtant bien au sujet (le personnage de Violet Parrish travaille, fume, et se déplace en motocyclette ! ). Et pour finir, il y a le thème sous-jacent du désenchantement du monde.

Le chant du coucou par Hardinge

Un très bon roman qui va se joindre à ses potes pour le Challenge de l’Imaginaire

Résumé : Ce qui bougea en premier, ce furent les yeux, les yeux superbes de verre gris-vert. Ils pivotèrent lentement pour se fixer sur le visage de Triss. Puis la petite bouche frémit, s’ouvrit pour parler.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Pour qui tu te prends ? C’est ma famille. »

Quand Triss se réveille à la suite d’une noyade dont elle a réchappé, elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond : elle est prise de fringales incoercibles, elle se réveille la nuit des brindilles dans les cheveux, et sa sœur a peur d’elle.

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Premières lignes #03février

Je reste dans la fantasy (ah, mais comme c’est étrange ! ), version jeunesse avec un livre qui a été une assez bonne surprise. Premières lignes : 

« Althea Proserpine élève sa fille dans un conte de fées.
Il était une fois une jeune fille nommée Anna PArks, qui avait débarqué à Manhattan parmi la cohorte de rêveurs du milieu de ce siècle, sa valise pleine d’espoir sous le bras. Un jour  Anna disparut de la circulation. Quand elle reparut, ce fut pour acquérir une notoriété d’un genre curieux, éclatante par bien des côtés, ténébreuse par d’autres. « 

Toutes les histoires commencent par « Il était une fois ». Les contes, surtout. Mais tous ne se terminent pas tous par « et ils vécurent heureux, etc.... ». C’est le principe de ce roman qui rassemble une histoire… dans une histoire. Et même un peu plus…
La première partie prend le temps d’installer des personnages, Alice, descendante de la célèbre Althéa, autrice d’un unique best-seller de contes très étranges, un livre légendaire devenu introuvable. Il semblerait qu’un mystère plane… tout comme il plane autour de l’enfance d’Alice qui a vécu ses seize (ou dix-sept?) années avec sa mère, un peu partout, sur les routes, déménageant sans cesse, fuyant une malédiction invisible. Et si tout cela était lié ?
La seconde partie est la plongée directe dans la partie imaginaire, voire fantastique puisque le monde des contes s’avère être cruel. De là, de fil en aiguille, d’histoire en histoire, l’autrice tisse une intrigue de plus en plus retorse – et ça devient passionnant ! On en oublie les imprécisions du début, le manque de profondeur de certains personnages (le mari de la mère d’Alice, sa fille Audrey, la famille de Finch, tous plus inconsistants les uns que les autres et même Ella, la mère d’Alice, dont on ne sait presque rien). Par contre, ces histoires – et ces « personnages d’histoires », quel régal !
J’aime beaucoup le rebondissement qui était un peu évident mais qui est si bien mené…

Un bon livre jeunesse, finalement, avec des imperfections mais qu’en sera-t’il dans le tome  2 ? Il est sorti début janvier (The night country). 

Hazel Wood par Albert

Résumé

Ne t’approche sous aucun prétexte d’Hazel Wood. »

Ces quelques mots laissés par la mère d’Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.

Hazel Wood, la résidence légendaire d’Althéa Proserpine, auteur des célèbres « Contes de l’Hinterland ».
Hazel Wood, dont vient d’hériter Alice.
Hazel Wood, où Alice doit s’aventurer pour espérer sauver sa mère.
Hazel Wood, cette demeure d’où semblent s’échapper des personnages inventés par Althéa.
Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.

Et si Hazel Wood était bien plus qu’un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d’entrée sur l’Hinterland ?
Et si Alice était bien plus qu’une simple New-Yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ?

Il était une fois… Hazel Wood.

 

Melissa Albert a fondé le blog B&N Teen Blog .

Hazel Wood 

 Editions Milan 

Illustrateur : GOOD WIVES AND WARRIORS

Traducteur : GEORGES CONTENT

Collection : LITTÉRATURE ADO

Date de parution : 

Prix : 17,90 €

 

Et, bien sûr, c’est un roman qui entre dans :

 

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Premières lignes #27janvier

Me revoilà avec les premières lignes d’un livre qui va aller grossir mon challenge de l’Imaginaire, fantasy oblige. D’ailleurs, vous allez très vite deviner de quoi il s’agit :

« Au fil des trois cents dernières années, les mestres de la Citadelle, qui tiennent les chroniques de Westeros, ont utilisé la Conquête d’Aegon comme pierre de touche. Naissances, morts et autres événements sont datés soit apC (après la Conquête), soit avC (avant la Conquête). Les véritables érudits savent qu’une telle datation est loin d’être précise. La conquête des Sept Couronnes par Aegon Targaryen ne s’est pas effectuée en un jour. « 

Et oui, Westeros, le trône de fer, les Targaryen ! mais cette fois, il ne s’agit pas d’un tome de la série mais de Feu et sang (Fire & blood) T.1 : GRR Martin se fait le chroniqueur de l’époque d’Aegon le conquérant, 300 ans avant les événements du Trône de Fer. Ce n’est donc pas un roman mais un livre d’Histoire, fictive, évidemment. On y apprend comment l’ancêtre de Daenerys a conquis le territoire et a soumis peu à peu les différents royaumes avec ses dragons, dans le sang (que de morts !) et le feu (le dragon est une bestiole incendiaire au cas où on l’aurait oublié depuis la saison 8 calamiteuse mais  tout à fait réaliste sur ce plan de la série TV).

C’est intéressant  mais je le trouve parfois un peu fastidieux : on peut écrire l’Histoire sans être aussi ennuyeux, en fait. Ce que j’aime dans l’écriture de Martin, ce sont les différents points de vue (tous ces personnages secondaires, jamais vus dans la série TV par ex. ), les pérégrinations  : le Trône de Fer est avant tout une série de roman très géographique, ce qu’on voit peu dans la version TV, on se promène beaucoup, on passe du temps sur les routes. Ici, à certains moments, on assiste à une énumération de faits, surtout quand il s’agit de batailles (et les combats à n’en plus finir me cassent les pieds, je dois bien l’admettre). Par contre, pour relater des détails, sur les Targaryen ou sur d’autres familles, sur la culture, les us et coutumes, là, le livre en devient captivant. Bien sûr, il faut être un minimum fan.

Feu et sang - tome 1

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Utopiales 2019

Les Utopiales 2019 , c’est fini !

Quelques mots pour partager ma visite de dimanche, car, oui,  cette année, j’y suis allée. On me dit souvent que c’est bête d’habiter Nantes, d’aimer la SFFF et de ne pas faire un tour aux Utos alors que je n’ai qu’à prendre le bus pour m’y rendre, etc, etc… Ma dernière expérience remontait à 2014, en effet.  Il faut dire que  j’ai beaucoup de mal avec la foule et parfois, c’est carrément de l’ochlophobieComme toutes les phobies, c’est plus ou moins gérable. En tout cas, je ne trouve pas ça invivable ( je pense que mon archnophobie est pire ! ).🙄

Et je fais bien de parler de  » foule  » car cette année, il y a eu des records d’affluence. La Cité des Congrès n’est pas extensible, elle est même limitée et doit être rénovée et agrandie mais le projet traîne même si le budget vient  d’être voté.  

Image

Dimanche, Mr. Chours et moi sommes donc allés voir un documentaire sur L’intelligence des arbres

 

Puis, nous avons fait nos fans en allant faire dédicacer un livre par Brandon Sanderson qui sortait d’une conférence.
Ah, mes photos ne sont pas terribles car je ne suis pas allée aux Utos en mode photographe, sinon je ne profite de rien. En fait, on voit la différence entre mon Canon avec le bon objectif  et un téléphone, même pas trop mauvais…

Quelques mots échangés, un livre signé. C’est toujours difficile de se dire qu’on a devant soi l’un de ses auteurs favoris, qui a imaginé autant de choses et être en train de lui dire « alors, ça se passe bien ? Vous repartez bientôt ? » de façon (presque) totalement décontractée. Sanderson disait qu’il était parti depuis déjà un mois et qu’il finissait de signer à Paris avant de rentrer aux USA. Et quand on le suit sur Twitter, on s’aperçoit qu’il avance ses romans pendant ce temps !

Et petit clin d’oeil : il a beaucoup aimé mon T.shirt  !

« Life before death, strength before weakness, journey before destination » – Way of Kings (La Voie des Rois)

Après un petit tour dans la Cité des Congrès, nous avons eu notre deuxième moment de fan, avec Jo Walton, cette fois. Et je n’ai pas de photos car j’ai complètement oublié une fois face à elle. Jb a beaucoup aimé parler avec Jo. Il faut dire qu’elle est, elle aussi, adorable. Cette fois, on a fait signer chacun un livre (de la trilogie du Subtil Changement). 

Aux Utopiales, on croise toujours beaucoup de monde, on n’a pas forcément le temps de faire tout ce qu’on veut, de voir toutes les personnes prévues. Mais ce n’est pas grave. L’important reste de passer un bon moment, sans ( trop ) faire flamber sa carte bleue en livres.🙄

Prochain événement pop culturel à Nantes : Art to Play en novembre.