Premières lignes — 8 juin

Premières lignes 

Je me suis régalée avec ce roman de Laurent Genefort, Les temps ultramodernes, uchronie mais aussi enquête à la fois dans un Paris de 1923  ré-imaginé et …sur Mars. Car, dans cet univers parallèle,  un élément a changé la donne : la découverte de la cavorite que Genefort emprunte à H.G Wells  ( Les Premiers Hommes dans la LuneThe First Men in the Moon)et développe. Que fait la cavorite ? elle permet de contrecarrer la graviter et donc, de voler.
Il se trouve que la France de cette époque (et son empire colonial) règne en maître sur l’industrie de la cavorite ; elle a signé des accords avec d’autres puissances, évidemment mais les ressources s’épuisent et l’âge d’or vient à son terme.
Dans ce contexte, nous allons suivre différents personnages : Renée Manadier, institutrice débarquée dans la capitale qui recueille par hasard un martien blessé (un erloor) ;  un commissaire de police devant prendre sa retraite,  Maurice Peretti qui découvre des morceaux cavorite dissimulés dans des voitures volées. Mais nous découvrons aussi l’atroce  Marcel Chéry, médecin  interdit de fonction parce qu’il a stérilisé  des milliers de femmes (sans leur dire, bien sûr) et Georges, futur artiste qui rejoint un groupe d’anarchiste, par amour.
Tous les personnages (très bien détaillés et qu’on a plaisir à suivre) auront des liens entre eux qui se resserrent au cours d’une intrigue de plus en plus haletante, à la fois dans les rues d’un Paris assez steampunk  puis au cours d’un voyage vers Mars et enfin, sur Mars.
Les points de vue alternent habilement. Le roman aborde divers sujets, divers niveaux de lecture qui font des Temps ultramodernes un livre complet, bien construit que je recommande.

Les Temps ultramodernes par Genefort

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

Premières lignes #23décembre

Fin d’année, et pas mal de lectures intéressantes, dont ce qui va suivre avec ces premières lignes :

 » Violante observait son reflet, éclaté dans les dizaines de miroirs qui tapissaient les murs et le plafond de la chambre. Elle aimait cet instant après les passes où, tant que personne ne parlait, il était encore possible d’oublier qu’elle venait d’ouvrir les cuisses pour une heure de plaisir à prix d’or. Elle savoura ce répit et le silence qui régnait dans l petite chambre, inspira lentement les odeurs de sueur et de parfum bon marché. « 

Non, nous ne sommes pas dans une nouvelle version des Mystères de Paris d’ Eugène Sue, nous sommes ici dans le Paris steampunk de la fin du XIXème imaginé par Floriane Soulas. 
C’est un univers intéressant qui sert de cadre pour ce roman : le centre de Paris est protégé par un dôme, Napoléon IV règne sur la France, on croise des dirigeables (ah, les dirigeables ! ), et on a colonisé la Lune (merci Jules, mr. Verne!). Toutes ces petites touches sont vraiment bien amenées, jamais indigestes et plantent un décor bien trouvé : on s’y croirait.
L’intrigue n’est pas très compliquée mais ce n’est pas très grave. Le personnage principal, Violante, a perdu la mémoire. Devenue prostituée malgré elle dans des circonstances un peu confuses, elle va résoudre l’énigme de ses origines en même temps qu’une série de crimes avec l’aide des apaches et du souteneur du coin. L’argot y est, la dégaine des marlous aussi ; là encore, ça fonctionne bien.

En fait tout pourrait très bien fonctionner et le roman se lit très bien. Mais – car il y a un « mais » – le problème se pose avec les personnages et leur manque évident de cohérence. Des exemples ? D’accord, des exemples.
Tout d’un coup, la maquerelle ressemble à une bonne femme aigrie simplement dépassée par l’ambiance « cour de récré » qui règne dans son bordel. Hum…😶
Je passe sur les conditions de vie de ladite maison close : en gros, on y fait à peu près ce qu’on veut (si les prostituées avaient une telle vie, surtout à l’époque décrite, tout le monde aurait choisi ce fabuleux métier, hein ! ). D’ailleurs, on se demande à quel moment les filles doivent vraiment exercer leur métier… (cela ressemble plus à une partie de plaisir qu’à autre chose).
Quant au souteneur, finalement, il est très cool.
Ah ? Vraiment ? 🙄
Et quand on apprend qu’il a placé Violante dans une maison close pour la sauver de la rue, presque un acte charitable, on assiste au revirement de la jeune fille qui le remercie presque. (et oui, ça m’a fait bondir!). 😖

Sinon, je passe sur le fait que Violante file des gifles et autres baffes aux brutes, dont l’apache romantique du coin.
C’est dommage, vraiment…. J’étais déçue de lire ce genre de choses alors que le reste m’avait autant plu.

Rouille demeure une lecture intéressante, un premier roman très correct et surtout, prometteur, à condition que les points faibles ne se retrouvent pas dans les prochains romans (il y en a un autre, paru chez Scrinéo qui me paraît assez sympa, d’ailleurs). 

Rouille par Soulas

Résumé : Paris, 1897. De nouveaux matériaux découverts sur la Lune ont permis des avancées scientifiques extraordinaires. Mais tout le monde n’en profite pas ! En dehors du Dôme qui protège le centre urbain riche et sophistiqué, le petit peuple survit tant bien que mal. C’est dans une maison close sur l’un de ces faubourgs malfamés qu’a échoué Violante, prostituée sans mémoire. Alors qu’elle se démène pour trouver son identité dans un monde dominé par les hommes et les puissants, sa meilleure amie disparaît dans d’atroces circonstances. Contre la raison, la jeune femme décide de prendre part aux investigations…

 

 

Les autres premières lignes sont chez :

• Au baz’art des mots
• Light & Smell
• Chronicroqueuse de livres
• Les livres de Rose
• Le monde enchanté de mes lectures
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• La Voleuse de Marque-pages
• Vie quotidienne de Flaure
• Ladiescolocblog
• Selene raconte
• La Pomme qui rougit
• La Booktillaise
• Les lectures d’Emy
• Songes d’une Walkyrie
• Aliehobbies
• Rattus Bibliotecus
• Ma petite médiathèque
• Prête-moi ta plume
• L’écume des mots
• Chat’Pitre
• Pousse de ginkgo
• Ju lit les mots
• À vos crimes
 Mille rêves en moi