Premières lignes — 13 mai

 Premières lignes 

 

 

C’est la couverture qui m’a attirée : un renard. Puis, la quatrième de couverture :  » Sur une terre que l’homme semble avoir désertée, où l’eau est devenue rarissime, tous les vivants –  » mobiles autant qu’immobiles  » – souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l’évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n’apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
 » Quelques-uns pourtant avaient osé, s’étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s’étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. « 

Enfin, il y a cette citation de Giono en exergue :  «  Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers.  »

Nous allons suivre une renarde, Rousse, dans sa quête. La première partie, écrite à la troisième personne, nous permet d’accompagner la jeune Rousse qui décide de survivre. Car cette terre est devenue stérile ; plus de pluies, plus rien à manger, des créatures affamées. Non, dès le début, ce ne sont pas « tous les beaux habitants de l’univers » mais une lutte pour s’en sortir, dans ces lieux sans traces d’humains. Assez vite, Rousse va se faire des alliées : une ourse, qui pleure la perte de ses « doux oursons » (j’ai été émue, avec cette histoire de petits croqués par les loups, j’avoue). Puis, Rousse poursuit son périple, son initiation vers la sagesse, le fleuve, l’Esprit.
L’Esprit, comme une conscience, elle s’y éveille lorsqu’elle prend sa destinée en mains, ou plutôt, en pattes. Une fois le fleuve, peuplé d’étranges bestioles monstrueuses, Rousse s’exprime à la première personne.
C’est un très court roman que signe ici Denis Infante aux éditions Tristram. Pour autant, il ne se laisse pas lire facilement car l’auteur a fait le choix d’une langue minimaliste, totalement déconcertante (surtout en début de volume). On peut s’étonner du choix de cet idiome des animaux (parfois certains articles définis ou indéfinis sont supprimés, parfois, non). La lecture n’est pas aisée et, malgré tout, le  rythme de la langue confère une poésie, une cadence qui séduit. J’ai aimé l’exercice littéraire tout en regrettant que, de temps en temps, certaines scènes en deviennent un peu  opaques (Rousse trouve-t-elle refuge dans un avion ou une voiture?). De toute façon, d’humains, il n’en sera pas question, et quelque part, on s’en passe très bien,  vu les dégâts qu’ils ont provoqués.

Un livre à découvrir, pour toutes ces raisons.  Je ne le recommanderais pas aux personnes qui aiment une langue structurée ou des tournures plus « classiques », toutefois.

 

Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers par Infante

 

 

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Premières lignes – 17 avril

Premières lignes

 

 

Il s’agit d’un essai, « Travestissements. Performances culturelles du genre », ou plus  exactement d’un ouvrage rassemblant 12 essais autour du « travestissement » (cross-dressing en anglais) en s’appuyant plutôt sur « performances culturelles de genre » (avec des exemples dans le spectacle, par ex). Les deux directrices,   Fanny Lignon, experte des questions de genre dans l’univers des médias et Anne Castaing, spécialiste des problématiques de genre dans la culture indienne, ont séparé le livre en 3 parties, proposant différents axes  de réflexion sur les fonctions du travestissement.

Car pratiquer le travestissement, qu’est-ce ?  L’identité de genre est-elle indissociable ou pas  des vêtements adoptés ?
On peut distinguer 3 sortes  de travestissements :
— un « ludique », c’est celui du déguisement, lors de fêtes à thème, de carnavals, par ex., — celui de « commodité» :  quand une femme porte des vêtements considérés comme masculins dans un contexte spécifique : guerrières engagées dans une mission, recluses ou ermites, « saintes-travesties », basha-posh  ou  burrnesha (vierge jurée) En Albanie (il y a eu un excellent documentaire sur les vierges sous serment qui avait été diffusé sur Arte, je pense).
— enfin, le travestissement transgressif.
Ce dernier, que l’on retrouve dans les pratiques culturelles, interroge le lien entre genre, culture et performance et questionne en profondeur.
Car, dès le premier texte, on réalise qu’on dit qu’une femme porte un pantalon mais qu’un homme se travestit avec une jupe ou une robe.  (analyse historique du travestissement vestimentaire par Élizabeth Fischer : Le monde pour un pantalon).
On découvre aussi dans cette 1ère partie   l’histoire d’Hildegonde, une religieuse déguisée en moine au XIIe siècle , alors nommée frère Joseph, dont le sexe biologique sera découvert après son décès (Chloé Maillet)

J’ai particulièrement apprécié la troisième partie, même si tout est intéressant mais serait très long à détailler. La « subversion punk » (puis New Wave et post-punk) a brouillé les codes. Tellement que des émissions de télé s’inquiétait des jeunes qui devenaient punks. Captain Sensible des Damned débarque en tutu sur scène (on est en 77)

Avant cela, les pré-punks, New York Dolls chantent :

« And you’re a prima ballerina on a spring afternoonChange on into the wolfman howlin’ at the moon, ooh
Got a personality crisis, you got it while it was hot »

New York Dolls photo by Michael Ochs Archives and Getty Images

Et chez les femmes punks ? Ici, en 77, le groupe L.U.V (français).

Si certains passages peuvent paraître ardus, d’autres sont tout à fait abordables sans se creuser les méninges. On peut piocher ce qu’on y veut parmi les thèmes.
Une vraie découverte que je recommande aux personnes que ces questions intéressent.

 

Introduction

 

Anne Castaing, Fanny Lignon (dir.), Travestissements. Performances culturelles du genre, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Penser le genre », 2020, 184 p.
Ludique, fonctionnel ou identitaire, transgressif ou spectaculaire ?: si le travestissement recouvre différents phénomènes, certains banalisés et d’autres marginaux, il permet d’interroger le lien entre genre, culture et performance. Les contributions réunies dans cet ouvrage proposent à partir de terrains et de pratiques diverses un état des lieux des réflexions actuelles sur les travestissements et leur fonction symbolique et/ou politique.
 Histoire culturelle, anthropologie, arts du spectacle et sociologie ; télévision, cinéma, littérature, musique sont ainsi mobilisés pour explorer différents lieux et «lisières» de la culture et penser le genre en tant que pratique singulière et mouvante.

Premières lignes – 12 mars

 

Premières lignes

.

Deux cousines entament une correspondance. Nous sommes en 1869, au Kansas. Les jeunes femmes entrent dans l’âge adulte. L’une, Ellie, vient de se marier par amour avec celui qu’elle a choisi, un écrivain sans argent. Le couple a quitté la campagne pour la ville. Ellie gagne l’argent du foyer en écrivant pour un journal. Sarah l’admire et l’envie un peu, elle qui est restée à la ferme, consignée aux tâches ménagères et destinée à une vie de femme traditionnelle. Ses parents pensent à la marier. Elle s’ennuie malgré son activité ponctuelle chez la couturière locale. Les deux cousines racontent leur quotidien, se disputent, s’encouragent. Sarah a un talent pour créer des vêtements, Ellie, celui de journaliste mais toutes deux se heurtent aux préjugés de leur époque. Et voilà que Sarah commence à s’imaginer une histoire d’amour digne d’un roman avec un nouveau venu dont elle s’éprend lors d’un bal… Quant à Ellie, son mari,  qui a voulu dénicher un travail, est tombé sur un groupe de malfrats.

Ce court roman épistolaire de Mélanie de Coster est destiné aux ados,  léger pour le côté historique même s’il aborde les questions de la ségrégation ou du droit des femmes. Le ton n’est pas forcément léger mais on reste parfois un peu sur sa faim. Néanmoins, il se lit bien, avec des personnages attachants et des thématiques intéressantes. Il y a une touche de romance, pour les gens que ça intéresse.
J’ai passé un bon moment avec Lettres du Kansas. 

Lettres du Kansas par De Coster

 

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Premières lignes – 29 février

Premières lignes 

 

« En apparence, c’est une maison.
La plus étroite et, dit-on, la plus ancienne de Paris. Quatre pièces, une  par étage, une par enfant. une maison tout en hauteur, comme une tour, si vous préférez. Mais il faut apprendre à se méfier des apparences. Pour ceux qui savent observer, la porte raconte beaucoup.
Une porte sculptée selon les règles des meilleurs ébénistes de la ville, ornée de plusieurs scarabées en métal, eux-mêmes entourés de libellules en nacre qui offrent les soirs de pleine lune une lumière troublante. « 

Voilà un roman déroutant et néanmoins, intéressant. Destiné à un public jeunesse/ados, aux éditions Novel, Hinterland nous entraîne dans un Paris que l’on a du mal à situer de prime abord. S’agit-il de magie ? D’un univers dystopique ? uchronique? de steampunk ?
En fait, on aura quelques éléments de réponses au fil de l’histoire mais gardant sa patience. Non que l’histoire se traîne ou peine à démarrer, au contraire ! On entre très vite dans le vif du sujet et la problématique : 4 enfants vivent dans une mystérieuse habitation qui paraît protégée (mais de quoi ou de qui ?). leurs parents sont absents (décédés) mais peuvent leur parler via un tableau (sympa la référence à Harry Potter).
Un individu louche doté d’une corbeau (coucou Odin) réussit à entraîner l’une des petites filles dans une étrange attraction foraine et à la capturer. Pendant ce temps, les autres doivent se dépêcher pour sauver… leur grand-oncle Arcadius dont personne ne connaissait l’existence avant que les « parents du tableau » ne l’évoquent ainsi que le danger imminent.
Il faut que les enfants déguerpissent et se se rendent à Sanarshel (titre de ce premier volume).
Les chapitres sont entrecoupés de détails sur le passé de la famille Hinterland et l’Histoire avec un grand H grâce à l’intervention d’un narrateur très omniscient qui joue un peu le rôle d’un conteur.
C’est sans doute dans ces moments que le rythme ralentit. De plus, ce parti-pris de narration, en s’adressant directement aux lectrices et aux lecteurs, peut également sembler peu actuel. Disons qu’on n’est plus accoutumé, mais que ce n’est pas forcément  dérangeant…sauf que ce narrateur délivre les infos au compte-gouttes et qu’on a parfois du mal à se repérer dans cet univers qu’on découvre riche et passionnant. Les dieux existent, il y a eu des Rois malfaisants de différentes couleurs mais tout est un peu trop vite dit, à mon sens.
Malgré tout, je me suis prise au jeu et j’ai terminé le roman en ayant hâte de savoir ce qui allait se passer ….après ! Car rien n’est joué en fin de volume !
Ah, et il s’agit bien d’un Paris du futur, certainement alternatif.
Une lecture fantasy bien faite, donc, d’une écriture agréable, signée par un auteur dont le patronyme me disait quelque chose: Bonzon. Pour les plus âgé.e.s d’entre vous (ou les autres), son grand-père Paul Jacques Bonzon est l’auteur de  la série des Six Compagnons, en bibliothèque rose ou verte, (les deux, peut-être).

 

Hinterland : Le secret de Sanarshel par Bonzon

 

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Premières lignes – 21 février

Premières lignes

Tôt un dimanche, après la première messe à Clonegal, mon père, au lieu de me ramener à la maison, s’enfonce dans le Wexford en direction de la côté d’où vient la famille de ma mère. C’est une journée chaude, radieuse, avec des zones d’ombre et de brusque lumière verdâtre sur la route. On traverse le village de Shillelagh où mon père a perdu aux cartes notre génisses Shorthorn rouge et, plus loin, on longe le marché de Carnew où l’homme qui l’avait gagnée n’a pas tardé à la revendre. Mon père lance son chapeau sur le siège du passager, baisse la vitre la vitre et fume. Je secoue mes cheveux pour défaire mes tresses et m’étends sur la banquette, regardant par la lunette arrière. Ici le ciel est bleu, délavé.

« Les trois lumières » (Foster, en VO) est une novella admirablement écrite par l’autrice irlandaise Claire Keegan. Elle adopte le point de vue d’une petite fille, dont on ne connaîtra pas le prénom, sinon le surnom que lui donnera sa famille d’accueil : « Pétale ».
Chez elle, il n’y a nulle place pour être un enfant. Le père joue et boit et collectionne les dettes tandis que la mère fait tourner la maisonnée comme elle le peut, courant après l’argent pour payer les ouvriers, réquisitionnant ses nombreux enfants pour les tâches ménagères ou autres; Et, justement, la mère est de nouveau enceinte. Afin de la soulager, sans prévenir, la petite fille est confiée à son oncle et sa tante du côté maternel, les Kinsella.
Sans un mot, sans un au revoir et en oubliant de lui laisser des affaires, l’homme la plante là. La petite ignore même jusqu’à quand elle va rester chez le couple. Ce sont les vacances d’été.
Méfiante au début, résignée à travailler dur comme elle en a l’habitude, elle est surprise des attentions simples et discrètes que lui portent les Kinsella. La femme (« tu peux m’appeler tatie ou Mme Kinsella ») se montre vite attentive, allant jusqu’à lui acheter de nouveaux habits.
La petite fille a sa propre chambre qui lui apparaît être une chambre d’enfant. Pourtant, Mrs. Kinsella lui a dit qu’il n’y avait pas de secrets dans cette maison…
En peu de chapitres, grâce à une écriture presque simple, très évocatrice,  Keegan boucle un récit émouvant et magnifique. Un bijou.

 

Amusant, j’ai trouvé l’exemplaire en poche (10/18) dans une boîte à livres.

Les trois lumières par Keegan

 

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Premières lignes – 6 février

 

Premières lignes 

 

« Il flotte tout autour un parfum électrique. Sous mes pieds, la lande noire. Des millions d’années étalées là, arrachées à de lointaines entrailles, exhibées en une seule traînée obscène. Je m’accroupis en balancier sur les talons. Les doigts usés jouent dans les gravillons. Des ongles noircis s’agitent. de petits dieux crasseux, de perle et de corne, qui aligneraient des comètes de basalte. Dans mon dos, le vent palpite. Une bourrasque, puis une autres, et l’air se dilue comme une chose visqueuse faite d’huile et de nerfs. »

Comme je le disais, je lis un peu au ralenti ces temps-ci, mais je lis ;). Par contre, j’ai un bon tas de lectures non chroniquées qui datent de la fin 2023, voire même courant 2023. Ce roman en fait partie et, pourtant, je ne pouvais pas le laisser de côté ni même envisager de ne pas en parler.
Sorti en 2015, dans la collection Territori de La Manufacture de livres, Crocs est le premier roman « connu » (malgré un 1er roman en 2007 et « Mauvaise graisse » de 2013, réédité depuis en poche), de Patrick K.Dewdney, que les lecteurices de lecture de l’imaginaire apprécient pour le (très bon) Cycle de Syffe (3 tomes sont sortis).
Mais Crocs n’est pas Syffe, même si certains thèmes se retrouvent, la nature, en particulier.
Comme Syffe, nous n’avons que le point de vue du personnage principal  avec une écriture à la 1ère personne, contrairement à Écume, l’autre roman paru dans la même collection (ils : le fils – le père).
Qui est donc cet homme qui semble fuir ? Il a une pioche, un chien (le cabot) et avance dans la forêt.
Peu à peu, grâce à des analepses qui nous éclairent sur les circonstances de cette fuite, on comprend…
L’écriture est sublime, poétique, comme souvent dans les meilleurs passages de PK Dewdney (il faut lire le cycle de Syffe!).
La forêt, la nature, est un personnage à elle seule – le végétal, le minéral .
Tout le reste est sombre, poisseux, déjà très bien mené, sans l’ampleur des derniers romans, peut-être.
Par contre, inutile de chercher des paillettes et autres bleuettes, c’est âpre, puissant et rugueux.
Mais la beauté de cette écriture…

 

 

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extrait

« Je ne sais plus depuis combien de temps je marche.
Dix, douze jours, peut-être davantage. J’avance si lentement. Ces derniers temps, j’ai beaucoup pensé aux
Anciens. Ces terres que je traverse sont habitées de leur
mémoire. Sous l’humus que je foule et sous les routes
des hommes, après les vers et les pneus fossiles, les os
des Lémovices pourrissent. Oubliés. Leurs histoires ne
se disent plus. Leurs chants noyés dans le silence, puis
immolés dans la cacophonie des siècles. L’eau et le feu.
La pluie et la foudre. Le grand cercle, ainsi que les choses
ont toujours été.
Je soupire.
Un éclair vociférant strie le ciel enflé.
Il faut repartir.
La pioche gît au fossé, dans le ru que la pluie nourrit.
Je m’empare de ses formes familières, un peu brusquement, comme j’ai pu parfois saisir le corps d’une femme.
Je la soupèse. Lourde. Égale. Sans concession. Elle sait
rappeler à ceux qui s’en servent à quel prix on manie le
fer. Elle sait mordre les mains, courber les échines et briser les reins. On ne creuse pas le passé sans y trouver des
échardes et de la souffrance. On ne retourne rien qui ne
sache planter ses dents dans la chair du présent et lui parler d’ampoules et de sueur et de sang. J’étreins le manche
taché avant d’escalader la butte. Au loin, derrière les
grondements, je crois distinguer une vibration familière.
Mes mains fouillent les épines humides à la recherche
d’une prise.
Il était temps que nous quittions le goudron. »

 

 

Premières lignes – 16 janvier

Premières lignes enfin !  
ah non, premières bulles !

 

Il serait temps que je chronique ce comics, reçu lors d’une Masse Critique Babelio. Il y a comme une légère panne de lecture de mon côté depuis la fin 2023, enfin, pas entièrement : je me suis remise aux classiques avec 3 Zola formant le début des Rougon-Macquart que je connais très mal, contrairement au cycle L’assommoir, Nana, Germinal (pas mon préféré, d’ailleurs, Germinal).
Côté fantasy/Sf, c’est un peu la dèche, par contre.
Mais j’en reviens à cette BD intitulée La magie d’Oz Tome 1 qui est, évidemment, le premier volet d’une réécriture/réadaptation du Magicien d’Oz. L’histoire y est beaucoup plus sombre avec sorcières et de nombreux combats. Le rythme se maintient bien : ça ne manque ni d’intrigues, ni de guerres sanglantes. c’est sûr qu’on ne va pas s’ennuyer. Le dessin est correct, sans plus. J’ai un seul (très gros) reproche à faire au dessinateur, c’est sa manie de faire des personnages féminins hyper-sexualisés tout le temps. Attention, je ne suis pas contre les personnages dénudés quand l’histoire le demande et j’apprécie le style « pin-up ».  Je reconnais qu’il s’agit d’un style, souvent utilisé et, souvent, ça ne me gêne pas. Les personnages masculins ne ressemblent pas non plus à des types basiques dans ce genre de BD. Mais là, en l’occurrence, on tombe dans l’outrance et je dirais même que ce n’est pas très beau. J’ai lu des BD érotiques (Manara, pour ne citer que lui) qui étaient 100 fois mieux que ….ça.

Voilà, un drôle de sentiment qui ne me donne pas envie de lire la suite.

Résumé :
Emportée par une tornade, Dorothée, jeune paysanne du Kansas,  retrouve ses esprits dans un monde étrange du nom d’Oz. Prise au piège et chassée par la terrible sorcière de l’Est, Dorothée trouve des alliés en Glinda, la bonne sorcière du Nord et Thorne, le lion. Ensemble, ils se lancent en quête du Sceptre de Viride un artefact qui a le pouvoir de renvoyer Dorothée dans son monde comme de libérer le pays d’Oz de la tyrannie… mais le chemin est semé d’embûches et de rencontres extravagantes…

 

La magie d'Oz, tome 1 par Brusha

 

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L’arche spatiale 1 et 2 – Peter F. Hamilton

 

L'Arche spatiale, tome 1 : Une brèche dans le ciel par Hamilton

L'Arche spatiale, tome 2 : La Fille de la Capitaine par Hamilton

Nous voilà à bord du Daedalus, une arche spatiale qui navigue depuis plus de cinq siècles. Son but ? Une planète enfin habitable.
Pourtant, lorsque l’intrigue débute, quelque chose paraît étrange. Hazel, la jeune protagoniste, vit avec sa famille dans un village  assez rudimentaire, entouré de  canaux parcourus de péniches. Aucune technologie ne semble à la disposition des habitants de l’arche… Bizarre, bizarre.
En effet, une mutinerie aurait causé d’importants dégât, des siècles plus tôt, changeant radicalement l’habitat et la vie au sein de l’immense vaisseau. Pour survivre, un contrôle strict de  la population a été instauré. A soixante-cinq ans, on est « cyclé », c’est-à-dire exécuté lors d’une cérémonie, afin de  permettre aux autres de vivre. Les personnes qui se soustraient à cette règle et s’enfuient dans les recoins de l’arche sont les Tricheurs. Mais ils existent…
Lorsque Frazer, le jeune frère d’Hazel, se blesse et est  paralysé, il est menacé de cyclage (car improductif). La jeune fille a un déclic elle s’enfuit  avec lui et rejoint  les fameux Tricheurs. C’est en les trouvant qu’ Hazel, Frazer et d’autres amis découvrent la vérité :  l’histoire de l’Arche Spatiale telle qu’on leur enseigne est loin d’être exacte.

Peter F. Hamilton n’a pas inventé le concept, et après lui, d’autres ont repris l’idée. Ici, on pense à Destination Ténèbres de Frank M. Robinson. Bref, comment faire du neuf avec de l’ancien…

Donc, le roman se lit plutôt bien même s’il a un côté Young adult avec les histoires de coeur des ados (tous les personnages principaux sont assez jeunes).
Malgré tout, les rebondissements sont assez bien menés. Il y aurait eu un certain intérêt à développer car, parfois, les conflits sont résolus rapidement (en fin de volume, en particulier). Sans vouloir trop dévoiler l’intrigue, les adversaires qui se nichent au sein de l’arche paraissent crédibles et annoncent un tome deux, et une suite compliquée pour Hazel . Mais… spoiler alert  ; ce n’est malheureusement pas le cas, le tome 1 étant bien meilleur que le second, très plat). La suite de l’arche spatiale me paraissait aller de soi : Hazel et ses amis, à commencer par son amoureux.
J’avais réussi à accrocher au premier tome qui n’est pas non plus une révolution mais je suis complètement redescendue sur Terre en fin de volume et, surtout, avec le second que j’ai laissé tomber. Aïe. Je crois que je vais retourner à de la  SF  de meilleure qualité…

Âgée de seize ans, Hazel vit dans le Daedalus, une arche spatiale qui navigue entre les étoiles à la recherche d’un nouveau monde depuis cinq siècles. Mais les machines à bord ne pourvoient plus à leurs besoins depuis la mutinerie peu après leur départ, matée au terme d’un conflit dévastateur. À présent, avec des ressources limitées, tout le contenu de l’habitat doit être Cyclé, y compris les êtres humains. En clair : les gens sont condamnés à mort à l’âge de soixante-cinq ans pour le bien commun.
Lorsque son frère subit un accident paralysant et se voit menacé d’être Cyclé en tant que bouche inutile, Hazel s’enfuit avec lui pour rejoindre les Tricheurs, des rebelles qui refusent le Cyclage. Ils lui révèlent que le Daedalus a été endommagé, son atmosphère s’échappant dans l’espace – et que l’histoire des cinq derniers siècles qu’on raconte aux passagers de l’arche est fausse…

 

Premières lignes — 12 décembre

 

 

Premières lignes 

— Mange quelque chose, Victor. On ne peut pas commencer la journée avec le ventre vide.

— Je n’ai pas très faim, Grand-père.

— C’est parce que tu rentres au collège aujourd’hui ? Tu devrais être tout excité, au contraire. Finis, l’école, la cour de récréation minuscule et le petit village de Kermonac’h. Tu vas découvrir le collège et la ville de Plouermor. Un nouvel horizon s’offre à toi, mon grand.

— J’aimais bien mon école, moi. La maîtresse était chouette. Et puis, j’avais mon ami Fanch.

– Ne dis pas de bêtises. Fanch entre en sixième avec toi. Et puis vous vous ferez plein de nouveaux amis. Allez, fais-moi plaisir, mange un peu.

— Grand-père, j’y arrive pas. J’ai l’impression qu’un monstre a pris mon estomac entre ses griffes et le serre de toutes ses forces.

Victor est triste. Triste à mourir. Et pour cause : à l’heure d’entrer au collège, il souffre de la perte de sa mère, tuée par un chauffard. N’ayant jamais connu son père, Victor a été recueilli par son grand-père maternel, un veuf, retraité de l’armée qui vit dans un village breton pétri des légendes celtes.
Heureusement, un lien fort s’est vite noué entre le vieil homme et son petit-fils. de même, à l’école primaire, Victor s’est lié d’amitié avec Fanch (François, en breton), un garçon dingue de jeux vidéos et superpouvoirs. Mais voilà, il est l’heure d’aller à la ville, en sixième… Et là, entre les petites brutes qui harcèlent et veulent racketter les deux garçons et la nouveauté, rien ne va plus.
Victor sent que le chagrin va le terrasser à nouveau. Mais voilà Léonie, la rousse, et fille du principal, une fille géniale qui va former avec les deux pré-ados un trio détonnant ! le trio suit l’idée de Victor : aller chercher la mère du garçon au pays des morts où l’Ankou l’a emmenée.

Erik Lhomme (Le livre des étoiles, A comme Association) nous embarque dans un voyage au pays des légendes celtiques sur les traces de l’Ankou. Et qui dit « Ankou » (le serviteur de la Mort), dit « roman fantastique ». C’est bien le cas ici. On frissonne, on oscille sur la frange de l’Autre monde. C’est très bien mené.

Les thèmes du deuil, du chagrin, mais aussi du harcèlement scolaire ou de l’amitié sont abordés.
Le trio a des accents potterriens assez bien assumés, à mon avis (les réflexions de Léonie sur les « garçons idiots » m’ont fait penser à une certaine Hermione). C’est poignant, émouvant et aussi drôle, par moments. le seul reproche, c’est que c’est un peu court. Mais j’imagine que c’est voulu puisque le roman s’adresse aux plus jeunes (à partir de 9 ans).
Un bon livre que je conseille, même aux adultes.

 

Le Grand voyage par L'Homme

 

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Premières lignes – 5 décembre

 

Premières lignes 

« Les derniers chasseurs de cerfs de la journée repartis, j’ai fermé le magasin, compté la caisse en gardant un œil sur le parking de gravier, que la neige transformait en une étendue grise tachetée de blanc. On y avait abandonné une voiture quelques semaines plut tôt, une Subaru marron antédiluvienne qui disparaissait petit à petit sous un linceul immaculé et dont les pneus se dégonflaient. Un profond silence se déversait de la forêt, se frayait un chemin parmi les pins, glissait sur les ruisseaux gelés et cachés, dérivait sur les bourrasques. »

C’est un endroit perdu, dans les montagnes, en hiver, un endroit où personne ne va, sauf pour chasser. Mais voilà qu’un étranger débarque cherchant un lieu pour dormir. Il va rester plusieurs jours, grâce à l’hospitalité du propriétaire. du gîte voisin.
Kathleen, elle, travaille dans un snack. Elle n’a pas encore la trentaine mais elle est veuve depuis quatre ans et a vécu un traumatisme dont on ignore encore toute l’étendue.
Lui, l’étranger, dit se nommer Daniil et être un étudiant ouzbek. Après avoir fait connaissance, des doutes et des interrogations s’immiscent dans l’esprit de la jeune femme : qui est vraiment Daniil, pourquoi ce cache-t-il ici ?

Dans ce coin oublié, à la  pointe septentrionale de la chaîne des Blue Ridge Mountains, le Mal peut prendre diverses formes.
Qu’a subi Kathleen, qui souffre encore des séquelles de cet accident de voiture au point de s’abrutir d’opiacés pour oublier ? Pourquoi a-t’elle fui son ancienne vie, réfugiée auprès de sa grand-mère ?
Et Daniil, a-t’il vraiment été le prisonnier torturé  ou lui-même un oppresseur ?  Qui ment ?

Dans Se cacher pour l’hiver, Sarah St Vincent nous dévoile peu à peu le passé de ses personnages et que chacun, dans cette histoire, a quelque chose à cacher. On aborde ici les thèmes de  la violence conjugale, la dépendance ou l’atteinte aux droits de l’Homme., ou la résilience.

C’est un roman que j’ai lu il y a déjà plusieurs mois et que j’ai vraiment apprécié (mais j’ai du retard dans mes chroniques, pour des raisons de santé).

 

Se cacher pour l'hiver par St. Vincent

 

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