Premières lignes – 29 mai

Premières lignes 

 » C’était au début du printemps, par un jour de pluie. La bruine m’arrosait. je gisais dans le caniveau. Les passants se contentaient de me couler un regard en douce avant de s’éloigner à pas pressés. Je n’avais plus la force de lever la tête ; je contemplais le ciel de plomb d’un seul oeil. »

Je n’en mets pas plus, à dessein…
En effet, les points de vue alternent entre animaux et êtres humains. Et les principaux non-humains qui vont s’exprimer, nous les connaissons bien : ce sont des chats !
Intitulé « Elle et son chat », d’après le court métrage(1999) de Makoto Shinkai (« Your name », « Suzume »), ce  court roman choral devrait même s’intituler « elles, leurs vies et leurs chats ».
On suit, dans une première partie, le jeune chat du début, Chobi, recueilli par Miyu, une jeune femme adulte qui se débrouille comme elle peut dans sa vie, entre boulot, amitiés et amours bancales. Les deux points de vue sont particulièrement bien amenés, écrits à la première personne du singulier, ce qui apporte plus d’immersion (vous allez adorer le point de vue de Chobi).
Chobi, lui, va vite en savoir plus sur son passé grâce à un vieux sage, un… chien, John !
Il va également se lier avec des chats des environs dont une jeune minette qui a la vie chevillée au corps, Mimi.
Or, Mimi squatte plus qu’elle ne vit chez Reina, jeune étudiante en arts, elle aussi en décalage.  Reina se cherche, hésite… Mais qui est la secrétaire de l’école d’arts ? Miyu.
Les liens se tissent grâce aux chats, et ce n’est pas terminé, loin de là.
J’ai dévoré le livre en deux heures (de TGV), prise par l’histoire et espérant ne trouver aucune mort de chat au détour d’une page… Je crois que je ne suis pas tout à fait remise du décès de notre Sam et aurais fondu en larmes si j’avais lu un passage de ce genre. Oui, comme dirait Hagrid (désolée de citer l’affreuse Rowling, mais la formule est correcte, et oui, Hagrid a un accent de la côte ouest anglaise) “Ah, well, people can be stupid abou’ their pets, » said Hagrid wisely. (Le prisonnier d’Azkaban).

Bref, j’ai passé un très bon moment (je n’ai pas vu mon trajet passer). Les chats, les thèmes abordés (travail,  maladie, quête de soi, amour, liens entre les êtres…), tout est subtil et pas du tout niais.

J’ai aussi regardé le court-métrage d’origine qui est minimaliste et assez poétique (Makoto Shintai, quand même). Par contre, dans le livre, on rencontre beaucoup plus de personnages et l’intrigue est plus développée.

Je conseille vraiment cette lecture, pour toutes les personnes qui aiment les chats, les animaux, et aussi les autres, bien entendu.

 

Elle et son chat est aussi un manga, l’adaptation du court-métrage, que je n’ai pas lu, aux éditions Pika.

Elle et son chat par Shinkai

 

 

Résumé : C’était au début du printemps, par un jour de pluie. Ce jour-là, elle m’a recueilli. Depuis, je suis son chat à Elle.
Un chat au franc-parler amoureux de sa maîtresse, une chatte rêveuse abandonnée, un chaton perdu dans sa nouvelle famille d’accueil et un chat de gouttière railleur… Ils vivent à Tokyo, dans le même quartier, se croisent et fraternisent au gré des saisons. Et non contents de bouleverser le quotidien de leurs humaines respectives, ils finissent par entremêler leurs vies.
Dans ce magnifique récit choral, femmes et félins se lient d’amitié et s’entraident pour apprendre, ensemble, la beauté de la vie. Un tableau urbain poétique sur la fragilité de la vie, son charme, la solitude et le jeu des apparences, porté par un style délicat et épuré.

 

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

5 réflexions sur “Premières lignes – 29 mai

Laisse un com, ne sois pas timide