Premières lignes #7juillet

Des premières lignes consacrées à une autobiographie, et ça commence fort :

I – Masturbation
Jamais pratiqué. Jamais eu envie. aucune raison particulière de ne pas le faire, on ne m’a pas opprimée, on ne m’a pas dit que c’était mal et je n’estime pas que ça le soit. C’est juste que je n’y pensais pas du tout. Ce n’était pas pour moi une envie naturelle, alors je ne savais même pas que ça existait.

De fringues, de musique et de mecs par Albertine

C’est en rentrant du concert de Midnight Oil et en cherchant une lecture pour le train – bizarrement, je n’avais rien à lire ! – que suis tombée sur l’autobiographie de Viv Albertine enfin sortie en poche. Forcément, je n’ai pas résisté. Viv Albertine, The Slits (les Fentes), les Sex Pistols au féminin, 1977, le punk, quoi !
Pour faire court, je suis un poil trop jeune pour avoir connu le mouvement punk de 76/78 originel – mais pas trop pour avoir vécu  le post-punk, Punk’s not dead, cold-wave et new-wave. The Clash (mes héros-bis!) s’est séparé en 83; j’ai eule temps de voir les Stranglers (line-up originel)  sur scène.

Le lien avec Viv Albertine ?

Viv Albertine était la guitariste des Slits, l’un des groupes punks féminins punks. Féminins, féministes. Elle a croisé le chemin de Johnny Rotten, Sid Vicious, Mick Jones, Johnny Thunders, j’en passe…
Et au-delà de sa courte carrière au sein du groupe, sa vie est un incroyable combat.
Je connaissais rapidement les étapes durant la période « Slits » puisque je suis un peu tombée dans la marmite Rock étant jeune: j’étais d’ailleurs assez fascinée par ce groupe de jeunes femmes qui osaient tout, dont la chanteuse Ari Up avait alors 15 ans…

Viv Albertine retrace des anecdotes émouvantes : sa rencontre avec Mick Jones alors qu’ils étaient tous les deux encore à l’école (cette photo d’un tout jeune Mick Jones !), leur histoire d’amour. D’autres histoires sont plutôt amusantes  (je ne verrai plus jamais Sid Vicious sous le même angle) ou effrayantes. Elle écrit bien et nous fait entrer dans sa vie.


La deuxième partie consacrée à l’après- Slits est peut-être encore plus prenant. Viv nous raconte ses épreuves pour avoir un enfant puis sa lutte contre le cancer. On est avec elle à chaque instant.
J’ai adoré et j’ai dévoré chaque page. Alors, est-ce destiné aux fans de punk-rock ? Non, pas spécialement : pas mal de lecteurs qui n’y connaissaient rien ont accroché facilement à l’écriture mordante de Viv Albertine et à son humour très anglais.
A lire, à lire ! ❤️

Résumé : Itinéraire d’une véritable enfant du rock, l’autobiographie de Viv Albertine revient sur sa carrière de guitariste dans l’un des tout premiers groupes de punk exclusivement féminin Outre-manche, The Slits. Evocation candide et franche d’un mouvement musical et social qui allait changer l’histoire de la musique, De fringues, de musique et de mecs regorge d’anecdotes sur les Clash, les Sex Pistols, Vivienne Westwood, Johnny Thunders et tant d’autres.
Mais ce serait minimiser ce livre féroce et attachant que de le limiter à un énième document rock, car le propos de Viv Albertine va bien plus loin.